AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Harriet Beecher Stowe (90)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La case de l'oncle Tom

Un livre qui était catalogué dans la catégorie jeunesse et pourtant je le trouve très adulte. C'est romancé, un rien désuet, mais c'est ce qui fait son charme. La condition des esclaves est décrite avec beaucoup de détails. A découvrir ou à redécouvrir, ce roman se lit avec beaucoup d'intérêt et de compassion pour ceux qui ont vécu des vies aussi difficiles.
Commenter  J’apprécie          130
La case de l'oncle Tom

C'est en ouvrant un carton lors d'un vide grenier que j'ai retrouvé ce livre issu de la collection "Bibliothèque Verte" qui m'appartient depuis l'âge de 12 ans et qu'à l'époque j'avais commencé à lire sans le terminer car il m'avait surement ennuyé !... Donc, me voilà sur mon vide grenier à commencer LA CASE DE L'ONCLE TOM, un livre qui avait été INTERDIT aux USA puisqu'il est l'avocat du diable : Les noirs et l'esclavage. L'histoire de L'Oncle Tom, de sa femme Chloé et de la famille Saint Clare à passionné l'Europe entière puis, par la suite, l'Amérique. Bien plus qu'une action politique, le livre de Mme Beecher Stowe, écrit près de 10 ans avant la guerre de Sécession, a contribué, en attirant l'attention du monde, sur les ignominies de l'esclavage des Noirs, à résoudre l'une des plus graves questions qui se soient posées à la civilisation moderne. Aujourd'hui, La Case de l'Oncle Tom, est un livre émouvant et pathétique, qui reste un monument impérissable d'humanité et de justice.

Je n'ai mis que 3*** car la lecture est souvent ennuyeuse et tirée en longueur ...
Commenter  J’apprécie          120
La case de l'oncle Tom

« Tom avait appris à se contenter de son sort, quel qu’il pût être. C’est la Bible qui lui avait enseigné cette doctrine ; elle lui semblait raisonnable et juste. Elle était en parfait accord avec son âme pensive et réfléchie » (chapitre XXII). Voilà bien l’image d’Épinal de l’Oncle Tom que nous avons tous en tête, avant même d’ouvrir ce roman. Pas de quoi exciter un révolutionnaire ni attirer un défenseur de la cause du droit au respect des Noirs, américains ou français ou de quelque nationalité. Un historien même de l’esclavage pourrait se demander ce qu’il y a à y glaner. C’est pourtant, apprend-on quand on lit sur le sujet (car refermer la dernière page de ce roman est une souffrance que l’on cherche vite à apaiser), le premier roman à faire de l’esclavage américain son thème central. Et Harriet Beecher Stowe déclare dans ses commentaires que tout ce que l’œuvre comporte est vrai, au sens où c’est inspiré de faits réels.

J’ai pourtant plus encore le sentiment d’avoir lu une fable christique, qu’un roman anti-esclavagiste. L’un n’empêche pas l’autre quand j’y pense. L’un est même puissamment au service de l’autre. On peut, ne pas y être sensible. Mais il devient malgré tout, sous cet angle, intéressant de revoir Tom : résigné sans doute, Tom ne se révolte pas, il ne fuit même pas. Mais il n’est pas aliéné pas sa privation physique de liberté : il n’est pas, comme on tend à le faire croire parfois, un complice de l’immonde système : « non ! non ! mon âme n’est pas à vous maître, vous ne l’avez pas achetée… vous ne pourriez pas la payer » (chapitre XXXIII). Ce maître, Legree, semble bien plus prisonnier, mentalement, de ses démons, de son propre « malheur », que Tom.

On peut ne pas être sensible, ne pas croire, au salut de Tom, et davantage s’identifier dans la fuite volontaire de Georges et Elisa, et plus tard dans les combats des écrivains engagés. Mais on ne peut dénier à Tom, et aux esclaves qu’il symbolise, l’importance, la grandeur de leur spiritualité. Quand Marx disait que la religion est l’opium du peuple, il ne le disait pas pour ridiculiser le pauvre : « l’homme, ce n’est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde. L’homme, c’est le monde de l’homme : l’État, la société. Cet État et cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu’ils sont eux-mêmes un monde à l’envers. La religion est la théorie générale de ce monde, sa logique sous forme populaire, son enthousiasme, sa sanction morale, sa consolation et sa justification universelle. Elle est la réalisation imaginaire de l’être humain, parce que l’être humain est privé de réalité vraie (…) la détresse religieuse est pour une part l’expression de la détresse réelle, et pour une autre part la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’om l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est donc l’exigence de son bonheur réel : exiger qu’il renonce aux illusions de sa situation, c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusion » (Introduction à la critique de la philosophie du droit de Hegel). L’opium, à l’époque de Marx est bien perçu et utilisé médicalement comme un antidouleur.

Plus encore, l’apologie de la non-violence, la défense absolue du bien contre le mal, ne font pas de Tom un être faible, comme le regrette James Baldwin, mais le rangent du côté de Rosa Park ou de Martin Luther King dont les forme de protestation pacifique auront également contribué à la lutte pour la reconnaissance des droits et de la dignité des Noirs américains.

Commenter  J’apprécie          110
La case de l'oncle Tom

Cet épais roman (malheureusement trop souvent lu en version abrégée !) est un classique de la littérature et de l'histoire américaine : il aurait joué un rôle dans le déclenchement de la guerre de Sécession...

Les deux héros (principaux, car le livre dresse le portrait de nombreux personnages), Eliza et Tom, deux esclaves que leur maître est contraint de vendre, connaissent des destins différents, assez romanesque pour l'une et tragique pour l'autre. A travers eux, l'auteur a voulu émouvoir ses lecteurs sur le sort des esclaves et écrire un véritable manifeste en faveur de l'abolition de l'esclavage, et elle y est très bien parvenue - même si plusieurs phrases sur le caractère et les coutumes de la "race noire" nous font hurler aujourd'hui.

Même si quelques personnages sont assez caricaturaux et simplistes dans leur psychologie, même si l'intrigue et ses rebondissements romanesques semblent parfois artificiels, cela reste un grand roman engagé, dans lequel on vibre avec et pour les protagonistes, et un récit qui incite à la tolérance et reste actuel lorsqu'il s'attache à l'importance de la liberté.

En revanche, l'omniprésence de la religion m'a gênée : fille, sœur et épouse de pasteurs, on dirait qu'Harriett Beecher Stowe cherche à nous convertir et son livre ressemble parfois à un ouvrage religieux...
Commenter  J’apprécie          110
La case de l'oncle Tom

Cela fait tellement longtemps que j’entends parler de l’oncle Tom. J’ai "croisé" sa route à de nombreuses reprises sans jamais oser pousser la porte de la case de m’y attarder.

Laissons de côté les nouveautés, souvent éphémères, pour une"vieillerie " qui a traversé les années ; je ne dirais pas qu’elle n’a pas pris une ride, car l’ouvrage est écrit dans un style qui date un peu maintenant. Peut-être qu’une nouvelle traduction lui redonnerait un peu d’élan.

Et pourtant, j’ai beaucoup apprécié cette lecture, qui dit-on a séduit le Président Abraham Lincoln. Ecrit avant la guerre de sécession, ce roman soutient la cause abolitionniste, à l’heure où les tensions entre le Sud et le nord s’intensifient pour déboucher sur 5 ans de guerre civile.

Tom est un esclave, un homme bon et pieu, d’âme noble et grande. Nous le suivons alors que son maître, pas si mauvais que cela, se voit obligé de le vendre, faute de pouvoir payer ses dettes. Son nouveau maitre n’ayant pas le temps de l’affranchir avant de mourir, Tom se retrouve propriété d’un sinistre sbire.

Nous suivons également Elisa , refusant que son fils Henri soit vendu, préfère s’enfuir en espérant gagner le Canada pour y gagner sa liberté.

L’esclavage est une bête immonde à combattre. Harriet-Beecher-Stowe s’y attèle à chaque page de son roman. Beaucoup de personnages passent et repassent. Tous bien campés, ils sont la charpente de cet ouvrage, construit de manière traditionnelle, chronologique, et diversifiant les points de vue.

Son côté un peu mélodramatique peut agacer de temps à autre, mais il faut savoir remettre l’ouvrage dans le contexte de l’époque.

On ne peut rester indifférente à la dignité de Tom, à la détresse de Cassy. On ne peut que se révolter devant la cruauté d’un Simon Legree…La grande force de ce livre, c’est son absence de manichéisme. En outre, Harriet Beecher-Stowe, a su éviter de tomber dans le piège de la carricature.


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          100
La case de l'oncle Tom

La case de l'Oncle Tom, un roman qu'on découvre souvent à l'école, dans le "livre de lecture" (parce que semble-t il, il est d'autres livres que de lecture), puis en version abrégée et enfin, enfin, dans sa version intégrale. Et l'émotion est intacte, le plaisir de lire au rendez-vous. Débarrassé du manichéisme des extraits, enrichi des portraits des protagonistes, le livre retrace une époque, un climat, des débats politiques, une époque et un pays.

Un livre à mettre entre toutes les mains.
Commenter  J’apprécie          100
La case de l'oncle Tom

Classique de la littérature américaine, ce livre est un pamphlet contre l’esclavage écrit par une femme fille et épouse de pasteur vivant en Nouvelle-Angleterre, abolitionniste convaincue.

Ce livre publié sous forme de feuilleton dans un journal nous laisse entrevoir la grande hostilité que ressentaient les américains vivant dans les Etats du Nord à l'encontre des propriétaires esclavagistes des Etats du Sud et qui conduira 9 ans après la publication de La Case de l’oncle Tom a cette terrible guerre que fut la Guerre de Sécession.



On suit avec horreur le destin de Tom esclave noir, vendu par son maître un fermier du Kentucky pour faire face à ses dettes.

Tom sera déjà acheté par une famille auprès de laquelle il vivra heureux puis à la mort de son maître sera revendu à une brute

En parallèle on suit le destin d'Elisa, qui ayant entendu parler son maître a compris que son très jeune fils avait été vendu avec Tom.

Elle décidera de fuir, et aura le bonheur de retrouver le père de son enfant de qui elle avait été séparée



Destins d'hommes brisés par la folie d'autres hommes.



La question que l'on doit se poser n'est pas "comment cela a -t-il pu exister ? " mais bien "comment cela peut-il encore exister ?" parce que l’esclavage existe encore de nos jours sur la planète Terre.





Commenter  J’apprécie          100
La case de l'oncle Tom

C'est drôle comme les années peuvent changer la vision que l'on a d'un roman. J'avais lu celui-ci quand j'étais au collège et tous les arguments contre l'esclavage m'étaient joyeusement passés au-dessus la tête. Je me rappelle avoir trouvé le roman dur, mais heureusement, cela se terminait (presque) bien. Aujourd'hui, l'ancrage du roman et de son auteur dans la lutte abolitionniste m'apparait plus finement. On retrouve les arguments utilisés des deux côtés de ce débat brûlant à l'époque mis en scène de manière plutôt habile. Si le propos est humaniste, comme beaucoup de personnes au 19e, j'ai été quelque peu agacée par le côté quelque peu condescendant du texte par rapport aux afro-américains tout autant que par l'aspect religieux, omniprésent, qui s'infiltre dans chaque mot, chaque attitude des personnages. Un livre à lire, mais peut-être pas trop jeune non plus.
Commenter  J’apprécie          102
La case de l'oncle Tom

Nous avons tous une petite idée de ce qu'est ce livre : c'est une histoire d'esclavage qui se déroule aux Etats-Unis, et qui a été écrite par une femme au XIXème siècle. On se souvient aussi que le récit de la vie de cet homme, Tom, se termine mal, il finit par mourir ; mais c'était un homme bien, bon et juste, qui ne s'est jamais rebellé, peut-être un peu trop servile.



Par contre, nous n'avions pas le souvenir d'un livre aussi riche, aussi engagé (extraordinaire pour l'époque !), et autant à l'origine - entre autres causes - de la guerre de sécession. Publié au départ en feuilleton dans un journal anti-esclavagiste, ce premier roman américain à avoir comme thème central cet asservissement des noirs, dont l'auteure a dit que tous les faits relatés étaient authentiques, est celui d'une femme éprise de justice et pleine de compassion pour ceux qui subissaient des lois iniques. Elle insiste à travers ses écrits, sur la nécessité de l'instruction de tous, celle de ne jamais séparer les membres d'une famille, et celle de supprimer la loi de 1850 permettant de condamner les esclaves en fuite.



On suit les aventures des héros que sont Tom, sa femme et ses jeunes enfants (tous très noirs), mais aussi Elisa, Georges et leur fils qui sont eux presque blancs ; il y a également les différentes sortes de maîtres... Et l'auteure, au fil de ces différentes intrigues, montre à son lecteur les divers modes de vie dans cette Amérique de 1850, dans l'Ohio, à La Nouvelle Orléans, dans le Kentucky...



Bien sûr il y a quelques "sermons moralisateurs" et pas mal de "religion", citations de la Bible etc. ; mais n'oublions pas que Harriet Beecher-Stowe était fille, femme, soeur et mère de pasteurs !

C'est beau de voir cette femme s'engager autant, dire tout haut ce qu'elle pense et dénoncer avec force l'oppression et toutes les marques de servitude qui s'exerce sur les noirs.



Un vrai grand plaisir de (re)lecture !
Commenter  J’apprécie          100
La case de l'oncle Tom

A la suite d’une grosse perte financière, M. Shelby se voit contraint de se séparer de 2 de ses esclaves : l’oncle Tom et le fils de Elisa, tous deux esclaves. Il les vend à un marchand d’esclave et Elisa prend peur. Elle s’enfuit avec son enfant, par peur d’être séparée de lui. Il faut dire que M. et Mme Schelby étaient de bons maîtres. Ils promettent à Tom qui est resté dans la propriété, qu’ils le rachèteront.



On suit donc tout au long du livre le parcours d’Elisa et de Tom. Elisa va-t-elle pouvoir rester avec son enfant et Tom pourra-t-il revenir chez les Shelby ?

Ce livre a été publié sous forme de feuilleton en 1852 pour sensibiliser les américains sur le ravage de l’esclavage. A travers les différents personnages qui ont plus ou moins de lien avec l’esclavage, l’auteur nous donne les arguments de toutes les parties : les pour et les contre. Si bien que à un moment donné du livre, on se prend à comparer et à « hiérarchiser » l’humanité des maîtres d’esclave : un maître qui prend des esclaves pour le travail d’intérieur sont meilleurs que les maîtres qui font travailler les esclaves qui travaillent dans les plantations. Les conditions y sont meilleures. Autre argument réducteur : les maîtres esclaves du « nord » sont plus humains que les maîtres esclaves du « sud ». L’auteur appuie souvent tout au long du livre sur la comparaison entre le nord de l’Amérique et le sud de l’Amérique. Le nord étant ceux qui sont les plus généreux et plus promptes à vouloir aider les esclaves en les éduquant par exemple.



C’était également une volonté de l’auteur de raconter une histoire qui a pu arriver réellement pour comparer les situations de « blancs » avec celles des « noirs ». Le plus frappant étant évidemment le fait de séparer les enfants aux mères. L’auteure s’adresse aux jeunes mères lorsque cela arrive dans l’histoire : comment vous le vivriez à leurs places ?



En tout cas, ce roman nous donne la possibilité de voir les « dessous » de cette période, heureusement terminée. Il est marquant, je pense et il restera gravé dans ma mémoire. Après, je n’ai pas eu de coup de cœur pour ce livre.

Pour rappel, en 1865, l’esclavage a été aboli aux Etats-Unis. En France, cela a été le cas en 1848.

Commenter  J’apprécie          100
La case de l'oncle Tom

La case de l'oncle Tom est une belle réussite, qui traverse le temps. Il décrit agréablement des Etats-Unis au temps de l'esclavagisme, dans différentes situations ("esclave de maison", "esclave en plantation"...).

L'optimisme des uns et la méchanceté des autres permet de manière très stéréotypée de dénoncer l'esclavage et les idées qui étaient répandues à l'époque.
Commenter  J’apprécie          90
La case de l'oncle Tom

Dans la préface, l'auteure explique qu'il ne faut pas juger son livre pour ses qualités littéraires. Quant à son message, effectivement, je ne peux que l'approuver - l'esclavage doit être condamné, tous les hommes doivent être libres et avoir accès à l'éducation. Et je ne peux que saluer un livre qui a eu un poids réel dans le combat abolitionniste aux Etats-Unis.

Sauf que... de même qu'on ne peut distinguer, selon moi, l'homme de l'artiste, on ne peut distinguer le message d'un roman de sa forme littéraire. Les Misérables sont un chef-d'oeuvre universel, et par l'écriture de Hugo, et par la force de ses engagements. Et ici, je n'ai pas trouvé beaucoup de qualités littéraires à ce texte.

Si je m'explique, je dirais d'abord que j'ai eu justement beaucoup de mal avec le message, plus précisément la façon dont il est martelé. L'auteur combat l'esclavage - pas forcément tous les esclavagistes - au nom de ses valeurs religieuses. Et que c'est appuyé... Quasiment chaque chapitre s'ouvre par une citation religieuse, et on trouve toutes les trois pages un passage de la Bible, ou un sermon, ou un chant religieux... Les personnages sont, pour certains, des anges comme Eva ou des martyrs comme Tom, tandis que Cassy pourrait être une Marie-Madeleine repentie touchée par la grâce. Il y a de plus un message paternaliste, ou, oserais-je dire, maternaliste. C'est la vision du maître bienveillant qui veille, tel un père sur ses enfants, une vision que ne rejettent pas certains esclaves eux-mêmes comme Tom. Il y a d'ailleurs un parallèle que j'ai trouvé plutôt intéressant entre un maître d'esclaves et un patron capitaliste anglais qui exploite ses ouvriers tout en mettant en place des mesures sociales dans son usine. Ainsi, les "bons maîtres" sont présentés comme ceux qui donnent une instruction à leurs esclaves, montrés, eux, comme d'éternels enfants ravis d'apprendre.

Je parlais de "maternalisme", car la place des femmes - Blanches ou Noires - est très figée dans cette société, correspondant à une vision extrême du XIXème siècle, et qui m'est de plus en plus difficile à lire : elles doivent toutes éprouver un amour maternel absolu, et, surtout, elles doivent être de bonnes ménagères. Que de pages sur les dons de cuisinière de Chloé, la rigueur et la bonne tenue du ménage de tante Ophélia, les talents pour repriser ou cuisiner le poulet, les qualités de patience mêlée de tendresse... A contrario, Marie a amené, dans ma lecture, de l'humour, ce personnage de femme qui se plaint tout le temps et ne pense qu'à elle, en complet décalage avec les autres personnages féminins - je suppose que, pour l'auteure, elle devait être une figure repoussoir.

Il y a aussi une vision raciste des esclaves avec une hiérarchie entre eux : Georges, présenté comme particulièrement intelligent, est ainsi décrit comme ayant une peau très blanche, de même pour Eliza, décrite comme aussi belle qu'une Européenne. Au contraire, les esclaves les plus foncés de peau sont considérés comme les plus bêtes ou les plus cruels. Et l'opposition entre Eva, la blanche, blonde, angélique Eva, et Topsy la sale, la mal-coiffée, la polissonne, est ainsi d'une lourdeur...

Quant aux qualités littéraires du roman, je suis désolée pour ceux qui ont profondément aimé ce texte, mais j'ai eu du mal à les voir. D'un point de vue stylistique, Tom n'est même pas le héros du roman qui porte son nom. Comme si le récit devait embraser toutes les situations possibles, on alterne donc de nombreux récits dans le récit pour suivre l'histoire de nombreux personnages différents. Comme je l'ai déjà un peu écrit, les personnages sont très manichéens - les chasseurs d'esclaves, les vendeurs, les planteurs brutaux... Ils n'évoluent que touchés par la grâce. le roman hésite aussi sur le genre : il y a ainsi quelques rares passages de roman d'aventure - la fuite d'Eliza sur la glace, le combat dans les rochers contre les chasseurs d'esclaves - sans doute parmi les passages les plus intéressants, car il se passe quelque chose, au lieu des longs, très longs chapitres qui discourent sur Dieu...

Je salue donc le pouvoir de cette oeuvre, mais je n'ai pas du tout été captivée par son contenu, à cause de la lourdeur insistante pour faire passer les valeurs religieuses de l'auteur, et à cause de personnages trop manichéens. C'est Cassy que j'ai finalement préférée, femme désespérée, humiliée, mais qui garde la tête haute - même si elle aussi est changée par la foi.
Commenter  J’apprécie          93
La case de l'oncle Tom

On le lit comme ça, en se disant c'est un classique, et on s'accroche ( alors que bon, le début, sérieusement, ça casse pas trois pattes à un canard) et soudainement, on comprends. C'est le genre de livres dans lequel chacun peut y trouver un intérêt.

Bien entendu ça a vieilli, grandement, et il faut s'habituer à l'écriture de plus de 150 ans, les expressions vieillissantes, les sous-entendus qu'on n'entends plus avec l'évolution de la société.



Bien entendu, c'est de la littérature "féminine", un roman écrit par une femme et pour les femmes en premier lieu. Il faut donc passer au dessus de cet a-priori, et de ces manières de trouver des ressorts dramatiques gros comme des gratte-ciels.



Mais en passant au dessus, quel intérêt fascinant par rapport aux traitements des esclaves à l'époque, et des africains et afro-américains! (tel qu'écrit dès l'époque dans le livre). Et j'entends par là non pas uniquement le sujet de "l'esclavage c'est mal et contre Dieu". Non, il faut lire et s'attacher à ce que l'auteur elle-même, pourtant défenseure de la cause de l'anti-esclavagisme, écrit sur les "noirs". A l'époque, on la trouvait progressiste. Aujourd'hui, on la dirait encore raciste, et c'est absolument fascinant!
Commenter  J’apprécie          91
La case de l'oncle Tom

Un livre lu à l'orée de l'adolescence qui a généré beaucoup d'émotion et contribué grandement à construire une conscience autour de la question de l'inégalité, du racisme, de la domination. A mettre entre toutes les mains.
Commenter  J’apprécie          90
La case de l'oncle Tom

Un roman très révélateur de son époque.

Je l'avais lu enfant et c'est bien sûr avec un tout autre regard que je le relis aujourd'hui. J'avais gardé la réaction innocente d'un enfant, outrée, éberluée de découvrir les horribles traitements réservés aux esclaves, la séparation des familles, la vente des enfants, les coups de fouet et les humiliations.

Je termine ma lecture aujourd'hui en me disant qu'il ne faudrait pas qu'un de ces extrémistes de la pensée tente de le réécrire de nos jours ... en effet on y trouve la pensée du XIXe siècle.

Certes c'est un roman très avant-gardiste pour l'époque, puisque on y trouve des propriétaires d'esclaves qui les éduquent, les traitent "décemment", et qui vont même, comme Georges Shelby, décider de les affranchir. L'autrice ne condamne pas les esclaves fugitifs, Elisa, Georges et leur fils Henry, qui rejoignent le Canada, mais au contraire souligne les raisons et les présente comme justifiées face aux mauvais traitements qu'ils ont reçus.

Le comportement brutal et violent de certains propriétaires du Sud des États Unis notamment est dénoncé, soulignant au passage la déchéance physique et mentale de ces derniers.

Mais il ne faut pas fermer les yeux sur le reste et faire preuve d'angélisme : l'autrice est une fervente croyante et c'est la nécessité d'une foi forte et du respect de la Bible qui est mise en avant. L'oncle Tom est un être très religieux, qui supporte son sort à grand recours à la parole des évangiles. Ce personnage a d'ailleurs été très décrié par les mouvements pour les droits civiques dans les années 60 aux USA, considéré comme trop faible, trop obéissant.

On y trouve aussi des descriptifs et qualificatifs très sommaires voire primaires des esclaves : "les qualités qui distinguent les Noirs, leur douceur, leur docilité, leur simplicité enfantine, leur caractère affectueux, leur facilité à pardonner, leur déférence pour la supériorité de l'intelligence" ...

On a donc en effet un superbe plaidoyer pour l'époque contre l'esclavage et qui a plutôt eu un bon impact (ne serait ce que par le nombre d'exemplaires vendus et les réactions virulentes qui ont découlé) mais il faut bien le replacer dans le contexte historique. Il n'est pas anodin que la famille Harris finisse par aller s'installer en Afrique.

Bref une excellente lecture mais qui nécessite beaucoup de recul!
Commenter  J’apprécie          80
Dred ou le grand marais maudit

Dred ou Le grand marais maudit est paru, aux Etats-Unis, en 1856, quatre ans après La Case de l’oncle Tom. En France, il a été édité, une première fois, en 1857, puis il a été réédité plusieurs fois, notamment en 1859 et 1867, avant d’être indisponible, pendant plus de cent soixante ans.





Dans la préface, Roger Martin explique que La case de l’oncle Tom a été « la cible d’attaques virulentes venues de deux camps diamétralement opposés » (p. 10). L’oligarchie sudiste lui a reproché ses prises de position contre l’esclavage et a clamé le « bienfait » du système. Les abolitionnistes, par les voix d’auteurs afro-américains ont rejeté la fin du roman et l’ont accusé d’indulgence envers les propriétaires blancs. L’auteure a, alors, entamé une tournée de conférences. Alors que des séries d’incidents entre « adversaires et partisans de l’esclavage » (p. 12) ont éclaté sur le continent américain et que des prémices de guerre civile l’ont alarmée, Harriet Beecher Stowe a écrit Dred, le roman contrepoint de son précédent. Elle s’est attaquée ouvertement à l’esclavagisme et son œuvre a contribué à la fin de l’esclavage. Lorsque Abraham Lincoln l’a rencontrée en 1862, il l’a interpellée : « Ainsi, c’est vous, la petite dame qui a causé cette grande guerre ? »





La case de l’oncle Tom fait partie des livres qui ont marqué mon enfance et que j’ai envie de redécouvrir avec un regard adulte. Je me rappelle, seulement, avoir versé des torrents de larmes. Aussi, j’étais très curieuse de découvrir Dred ou Le grand marais maudit.





Nina Gordon dirige la plantation Canema, depuis le décès de son père. C’est une jeune fille insouciante, qui virevolte d’un sujet à l’autre, d’un ruban à l’autre, d’un prétendant à l’autre, et même en même temps, puisqu’elle a accepté d’être courtisée par trois hommes. Sans Harry, un de ses esclaves, l’exploitation familiale serait ruinée. Nina est reconnaissante à ce dernier de veiller sur elle. Elle ne sait pas qu’il est, en réalité, son demi-frère. L’homme rêve d’acheter son affranchissement, mais il cache à sa maîtresse et sœur les sacrifices qu’il fait en son nom. Il ne veut pas l’abandonner, il est conscient que ce serait catastrophique pour elle. Cependant, sous les attitudes frivoles de la demoiselle se cache un grand cœur, comme le montre le soutien qu’elle apporte au Vieux Tiff et aux enfants à qui ce dernier a décidé de consacrer sa vie. Elle montre beaucoup d’empathie et, grâce à Edward Clayton, fervent partisan de l’abolition de l’esclavage, elle réalise qu’elle peut agir.





Hélas, des événements dramatiques forcent Harry à partir. Il rejoint Dred, un esclave évadé, qui a établi un camp dans le marais. Cet homme a décidé de combattre la violence des propriétaires blancs et offre un refuge à ceux qui les fuient.





Ce roman est un plaidoyer contre l’esclavage. J’ai été très touchée par Nina : son éducation ne lui a pas enseigné que c’était un fléau, mais elle accepte d’ouvrir les yeux, elle s’investit auprès des personnes qui travaillent pour elle, ce qu’elle paie très chèrement. J’ai loué Edward Clayton. C’est un homme d’action. Il risque de perdre tout ce qu’il possède (carrière, richesse, il joue même sa vie) pour lutter contre l’injustice, abolir les privilèges et arrêter l’inhumanité de l’esclavage. Harry m’a touchée par son déchirement qu’il ressent entre ses désirs et son envie de protéger Nina. J’ai été bouleversée par ce qu’il subit de la part de Tom, le fils légitime du Colonel Gordon. Le Vieux Tiff m’a profondément émue. Il est dévoué aux enfants sur qui il a promis de veiller, à la mort de la mère. Il est mon personnage préféré, tant sa douceur, sa générosité, son sens du sacrifice, sa tendresse, etc. sont saisissants d’humanité et d’abnégation.





Autour de ces personnages attachants, fourmillent des êtres détestables[…]





La suite sur mon blog…




Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
Commenter  J’apprécie          80
La case de l'oncle Tom

Voici une critique qui ne m'est guère aisée, et que je ne sais pas trop par quel bout prendre.

Evacuons assez vite le coté littéraire de l'oeuvre, qu'on aura beau jeu de trouver assez pauvre. C'est vrai que le récit est à la fois décousu, ralenti par toutes sortes de considérations morales. Trop de sentiments, pour ne pas dire de sentimentalisme. Mais qui lit ce livre pour découvrir la littérature américaine?

Car l'intérêt de cet ouvrage, s'il n'est pas littéraire, est double :

- ce livre a bouleversé l'Amérique (qui n'attendait que cela) en mettant les américains au pied du mûr, face à leurs responsabilités. Et l'argumentaire assez méthodique, qui peut surprendre nos esprits contemporains, a été tout de même assez efficace. Face à une situation qui paraissait immuable, l'auteur a su mettre en accusation les plus humains des esclavagistes en montrant combien leur humanité même cautionnait les pires cruautés du système.

- le roman est aussi un incroyable témoignage d'une situation monstrueuse dont une civilisation éclairée, chrétienne et humaniste a réussi à s'accommoder durant quelques siècles. Les derniers films et écrits sur l'esclavage versent souvent dans le manichéïsme. La Case de l'Oncle Tom montre au contraire combien des gens respectables, voire bons, ont pu être complice d'un système aussi monstrueux. Dans cette société puritaine de l'Amérique au 19ème siècle, l'auteure, écrit au nom de sa foi une fable évangélique en montrant toute l'ambiguïté de la religion. Comment ne pas penser aux discours du Christ contre les pharisiens?

Le constat est sans appel : les honnêtes gens sont souvent complices du mal.

Le roman, qui a fait bouger l'histoire dans le bon sens, en est lui-même l'exemple, certains passages étant eux-mêmes imprégnés d'un racisme qui n'aurait plus droit de cité aujourd'hui...

Mais gardons nous de juger trop vite. Sommes nous tous surs de ne pas être complices malgré nous, en 2021, de certaines horreurs qui se produisent parfois à nos portes...

Il faut donc prendre ce livre pour ce qu'il est : un témoignage bouleversant, un plaidoyer pour l'humanité, imprégné des préjugés et des valeurs de son époque. Son intérêt premier est donc de nous libérer du prisme des préjugés et valeurs contemporaines.
Commenter  J’apprécie          80
La case de l'oncle Tom

C'est l'un des plus célèbres romans américains. Publié dès 1852, il a diffusé les idées abolitionnistes. Il a favorisé la décision d'interdire l'esclavage aux Etats-Unis - ce qui a finalement conduit à la sanglante Guerre de Sécession (1861-1865). Beaucoup de lecteurs français ont découvert "La case de l'oncle Sam" au cours de leur jeunesse. Moi, je l'ai lu tardivement. Auparavant, j'imaginais un livre où les préceptes moraux et même religieux pesaient lourdement. Je supposais que maîtres et esclaves étaient présentés d'une manière manichéenne. Ce n'est pas vrai: l'auteure montre des réalités nuancées. Dans le roman, certains possesseurs d'esclaves ont une attitude digne, juste, protectrice; d'autres (surtout dans les plantations du Sud) sont des brutes qui "cassent" férocement la "marchandise" qu'ils ont achetée. Dans le contexte où les Noirs sont très maltraités, ils deviennent difficilement gérables et, par un effet cumulatif, ils s'attirent des punitions de plus en plus violentes de la part de leurs maîtres. Ceci est très bien analysé.



Voici la trame de l'histoire. Tom est un esclave d'âge moyen vivant dans le Kentucky. D'abord bien traité, il est vendu à un nouveau maître, un aimable dilettante qui habite la Nouvelle-Orléans. Là encore, il bénéficie de la confiance et de l'estime générales. Et dans le même temps, une autre esclave plus jeune (Elisa) s'est enfuie avec son jeune fils; elle échappera à ses poursuivants en se réfugiant au Canada. Happy end, que ne connaitra pas Tom. Revendu à un ignoble personnage, il mourra de mort violente, mais dans la dignité.



Je trouve que ce roman en dit long sur la situation des esclaves Notre sensibilité est choquée: ce qui était autrefois considéré comme normal nous parait maintenant criminel. Pourtant, ne nous croyons pas moralement supérieurs à ces personnages du XIXème siècle. Il est vraisemblable que certaines pratiques (banales) de la présente époque seront jugées très sévèrement dans cent ans…

Commenter  J’apprécie          81
La case de l'oncle Tom

A LIRE !

Un monde qui n'existe plus et qui nous permet de ne pas oublier ce que fut cette période

indispensable
Commenter  J’apprécie          81
La case de l'oncle Tom

Chronique à venir









Un revers de fortune oblige le propriétaire d’une manufacture du Kentucky à vendre son plus fidèle esclave, le vieux Tom.

L’oncle Tom, sensible et pieux, se soumet à l’inhumaine condition des esclaves noirs. Il connaît quelque temps la sécurité auprès de la jeune Evangéline et de son père, mais un cruel destin s’acharne sur ses protecteurs et il doit suivre dans sa plantation de coton le féroce Simon Legree. Livré à la tyrannie de cet homme, il sera persécuté à cause de son refus de maltraiter ses frères et n’aura, au moment de mourir, que des paroles d’amour et de pardon.

Le martyre du vieil homme noir déterminera le fils de son premier maître à racheter la liberté de tous ses esclaves.

Témoignage sensible et plaidoyer fervent, ce roman fut aux Etats-Unis, peu avant la guerre de Sécession, un puissant auxiliaire de la cause abolitionniste. Abraham Lincoln a salué en son auteur, Harriet Beecher-Stowe, « une petite femme qui a commencé une grande guerre ».
Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Harriet Beecher Stowe (2586)Voir plus

Quiz Voir plus

Pokémon ! (difficile)

Depuis la 5eme génération comment réagissent les attaques Ténébre sur les pokémons Acier ?

peu efficace
super efficace
neutre
non affecté

13 questions
654 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeux vidéo , Jeux de rôle (jeux) , dessins animésCréer un quiz sur cet auteur

{* *}