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Citations de Hélène Gestern (526)


p.222 Il me dit qu'ils ont de petits animaux avec eux, et que leur compagnie leur fait du bien au moral. Le pauvre, comme il doit en avoir assez d'être là-bas ! Il avait joint à sa lettre une bague de métal qu'il a sculptée dans une balle boche. Depuis, je la porte en signe de patriotisme, même si je crois qu'au fond je ne suis pas si patriote que cela. Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas régler les problèmes entre nations autrement qu'en se jetant des obus sur la tête.
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p.196 Il n'en dirait pas davantage. Je suis rentrée à Paris, le corps plein d'amour et l'esprit plein d'une perplexité nouvelle. Samuel avait commencé à me manquer à l'instant où nous étions dit au-revoir, et l'avenir avait la forme d'un point d'interrogation. Mais, au-delà de l'absence et des questions qui me taraudaient, je ne pouvais plus ignorer que j'étais entrée à Madrid dans un autre temps, celui où l'on attend et où l'on espère, où l'on joue et où l'on se met en jeu, où l'on accepte que viennent les époques de la grâce et du désir et, peut-être aussi, celles de le désillusion. Mais un temps vivant.
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p.182 Le temps silencieux de la campagne alliéroise se met alors à bruire de la mémoire d'un carnage dont je découvre seulement la véritable ampleur. Les correspondances, les ouvrages d'historiens empruntés à la bibliothèque de l'Institut me dévoilent un autre visage de la Grande Guerre, dont je n'avais jamais pris la peine de questionner la réalité quotidienne, celle qui se cachait derrière les images stéréotypées de régiments et de tranchées. Et ce visage est barbare : non seulement parce qu'il est marqué du sceau de l'orgueil militaire, poussé à son paroxysme d'aveuglement, mais surtout parce qu'il signe de manière définitive l'entrée du siècle dans le marché industriel de la mort. Celui-là même que dénonçaient déjà les archivistes et les ouvriers de l'époque, auteurs de ces feuillets que l'on appelait des factums et que le gouvernement pourchassait de sa fureur inflexible.
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p.161 Je préfère me dire que ce voyage à Lisbonne aura été l'occasion de franchir une frontière intérieure, d'accepter que le cœur sorte de la gangue de peine qui l'avait pétrifié. Et je suis reconnaissante à celui qui a rendu cette renaissance possible, même si son absence laisse désormais une minuscule cicatrice au fond de moi, une cicatrice silencieuse que le temps résorbera, comme il a résorbé tout le reste.
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p.133 J'aurais voulu pouvoir expliquer à mon hôtesse que cette quête à laquelle je me raccrochais était ma seule arme pour combattre le sentiment d'être suspendue dans le vide. C'est lui que j'avais espéré fuir en quittant Paris, mais il était toujours là, inscrit en moi ; il devait suinter de partout, de mon corps, de mes gestes, de ma voix. C'était le prix de ce deuil sans deuil, de l'incapacité à penser tes derniers mois, à faire la part de la vie et celle du chagrin, à décider qu'un jour l'un devrait l'emporter sur l'autre. J'ai tenté de formuler un début d'explication, mais les mots sont restés bloqués au fond de ma gorge.
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p.96 Au bout du compte, je n'avais pas déplacé un seul de tes cartons, comme si j'avais touché du doigt l'extrême résistance du passé, son acharnement à semer ses traces et à refuser de disparaître. Dans ces moment-là, j'ai l'impression d'être emprisonnée dans mon histoire, une histoire dont je n'ai pas choisi l'épilogue. J'aimerais parfois ne plus me rappeler le temps que nous avons passé ensemble, fatiguée que je suis de cette souffrance en forme d'énigme, celle qui fait que tu ne seras plus là, et que, contrairement aux objets qui t'ont appartenu, ton corps n'a laissé ni lieu ni trace.
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p.17 Madame Bathori, à mon âge, ce qui compte, c'est la façon dont on va partir. Il est logique de ne plus rien attendre de la vie. Mais au vôtre, c'est une faute impardonnable. Réfléchissez bien avant de me dire non.
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p.115 "Eh bien appelle-le et pose lui la question. Ce sera plus fatigant que de déprimer dans ton coin, je te l'accorde - elle a esquissé un sourire - mais plus constructif aussi."
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Une fois né, l'amour, quel que soit la destinée qu'on lui réserve, est irrévocable.
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J'ai éprouvé un étrange sentiment, un mélange de chagrin et de colère, à voir que nous étions tous, dorénavant, les proies potentielles d'un Minotaure d'un nouveau genre. Il ne fallait pas plus de deux secondes désormais pour mettre "à quia" la vie privée de n'importe qui. Alors, plus que jamais, je suis décidée à trouver un moyen de riposter. Pour moi, pour Olivier et pour nous tous, soldats inconnus tombés au champ du déshonneur du web - ce nouvel outil du bonheur, à ce qu'il paraît. (page 138)
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La vérité, c'est que je n'en peux plus. La gentillesse de Karine (=la compagne d'Olivier) me pèse, le silence d'Héloïse me mine. En revanche, les journalistes, eux, ne se gênent pas. Ils me harcèlent de courriels, sans parler des internautes qui se répandent sur les forums, de ceux qui twittent et retwittent n'importe quoi. Au début, je lisais encore les messages d'encouragement des téléspectateurs que mes assistants me faisaient passer. Mais je n'avais pas trouvé la force d'y répondre. J'ai aussi suspendu le compte Facebook que je consultais sans arrêt avant, un vrai tic. (page 70)
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Pour qui ne connaîtrait pas ces deux êtres, ils sont une incarnation possible de la confiance amoureuse ou de l'équilibre conjugal. Ils ont arrêté le temps, l'ont concentré tout entier dans la jonction d'une main et d'une épaule. Ils ont accepté la promesse de l'- ensemble-. Leurs beautés ne s'excluent pas, mais s'aditionnent : on suit du regard les lignes respectives des corps qui s'appellent, se condensent, s'harmonisent, comme celles d'un portrait peint. (p.260-261)
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Il me fallait dire mon immense désarroi devant ce monde qui aime les images à la folie et ne sait quel usage en faire.
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Il faut imaginer un peu l'ambiance à cette époque-là : il y avait des tensions énormes entre les groupuscules de gauche, tout le monde y allait de sa théorie, voyait des complots partout... On était très parano, en fait.
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En fait, les filles étaient archi minoritaires. Pour tout vous dire, elles étaient surtout là pour faire les sandwiches, taper les tracts et s'occuper d'un peu de logistique.
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aujourd'hui, Stéphane, lorsque je pense à eux deux, je mesure la force de leur lien,
ce lien qui nous a conduits l'un vers l'autre à trente sept ans de distance, à partir d'une improbable coupure de journal.
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je me demandais ce qui fait la vérité d'un etre, ce que l'on devient quand on grandit sans souvenirs qui étaient ces gens qui m'avaient connue et dont je ne savais rien, s'il restait en moi quelque chose d'eux, un mot, une image, une odeur.
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La photographie a fixé pour toujours trois silhouettes en plein soleil, deux hommes et une femme. Ils sont tout de blanc vêtus et tiennent une raquette à la main. La jeune femme se trouve au milieu : l'homme qui est à sa droite, assez grand, est penché vers elle, comme s'il était sur le point de lui dire quelque chose. Le deuxième homme, à sa gauche, se tient un peu en retrait, une jambe fléchie, et prend appui sur sa raquette, dans une posture humoristique à la Charlie Chaplin. Tous trois ont l'air d'avoir environ trente ans, mais peut-être le plus grand est-il un peu plus âgé. Le paysage en arrière-plan, que masquent en partie les volumes d'une installation sportive, est à la fois alpin et sylvestre : un massif, encore blanc à son sommet, ferme la perspective, en imprimant à la scène une allure irréelle de carte postale. Tout, dans ce portrait de groupe, respire la légèreté et l'insouciance mondaine. Pourtant, la jeune femme ne s'est pas départie d'un soupçon de gravité, que ne démentent pas tout à fait son sourire et la lumière malicieuse de son regard. Elle est grande, elle aussi, moins que l'homme qui lui parle, mais suffisamment pour donner l'impression d'une harmonie dans leurs allures. Son corps est élancé, sa beauté un peu austère, avec son visage allongé et ses pommettes hautes et rondes. Le creux des joues est balayé par des cheveux épais, courts, coupés au carré. Et un chapeau blanc, posé de côté, finit de rappeler les élégantes des photographies des Séeberger.

Son voisin est mince, presque trop pour un homme. Sa chevelure est blonde (châtain clair ? le noir et blanc ne permet pas de trancher), ondulée, coupée court sur les côtés. La transparence liquide de son oeil permet de supposer des iris d'un bleu ou d'un gris très clair. Le reste du visage est doux, légèrement anguleux, avec des sourcils pâles, des traits délicats, une bouche aux lèvres minces. Le dernier des comparses, lui, est le plus petit des trois. Son corps nerveux et svelte est pris dans un polo clair ; il porte une moustache fine et un canotier, que n'aurait pas reniés un dandy fin de siècle. Si l'on en juge par son demi-sourire, joint à une pose volontairement affectée, il ne prend pas cette séance d'immortalisation très au sérieux ; le regard moqueur qu'il coule en biais vers la jeune femme au chapeau semble le confirmer.
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Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Elle a pour indices deux noms et une photographie, elle passe une petite annonce dans un journal.
Stéphane répond à l’annonce, va s’ensuivre une correspondance, une enquête, une rencontre.
Roman très sympathique, on ne lâche pas le livre, j’ai bien aimé le fait d’alterner les descriptifs de photographies qui nous donne l’impression d’être en possession de ces photos.
Helène Gestern signe son premier Roman
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J'ai lu ce livre et j'ai adoré. J'étais obligée de le lire car c'était pour l'école mais je ne susi pas déçu de l'avoir lu bien au contraire.
Nous avons comme travail de faire le schéma narratif de ce livre. Mais je n'y arrive pas! :'(
Quelqu'un peut-il m'aider???

Cordialement
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