AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Henri Queffélec (70)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Un feu s'allume sur la mer

Un feu s'allume sur la mer de Henri Queffélec commence en 1867 en Bretagne.

C'est un récit sur le travail des hommes pour bâtir le phare d'Ar Men avec les moyens de l'époque mais surtout les conditions difficiles car pour faire les

fondations du phare il n'y a que quelques jours à marée basse pour que ce soit accessible.

Le début du roman est quand même assez technique et j'ai trouvé ça un peu long !

Commenter  J’apprécie          20
Un recteur de l'île de Sein

Comme une autre personne sur ce site j'avais un à priori sur ce style de livre. Je le déclarais ennuyeux avant de l'avoir commencé, mais ce court roman, apparemment inspiré d'une histoire vraie est une véritable réussite dans le genre, à la limite du "possible". Comment un homme qui n'a pas été choisi par l'église peut-il régner sur une paroisse et sur une île avec tout ce que cela comporte d'intrigues liées à la religion?
Commenter  J’apprécie          20
Un feu s'allume sur la mer

J'ai lu ce livre en 1989 prêté par des amis et je m'en souviens encore.

Magnifique récit sur l'océan et le travail des hommes pour bâtir le phare d'Ar Men avec les moyens de l'époque des années 1860.

Un rocher de la Chaussée de Sein pour les fondations du phare n'est accessible qu'en été quelques jours à marée basse.

En lisant ce roman vous allez lutter contre l'océan avec ces hommes courageux.
Commenter  J’apprécie          20
Le Grand départ : Charcot et le Pourquoi pas ?



Décidément j'ai du mal avec les auteurs ces jours-ci.

La saga de Charcot à bord de son "Pourquoi pas ?" m'a évidemment captivé mais la plume heurtée d'Henri Queffelec n'a cessé de contrarier ma lecture.

Qu'importe, au final, l'admiration et la passion qu'il porte à son sujet remisent ce désagrément au second plan.

Car surgissent de ces pages, la mer, la banquise, l'Islande et les rivages groenlandais, terribles et magnifiques, mais aussi, insignifiants dans ces immensités glacées, ces hommes, marins et scientifiques, passionnés et intrépides.

Jusqu'au drame final.

A lire bien sûr.
Commenter  J’apprécie          20
Un feu s'allume sur la mer

Écrit comme on le faisait chez les naturalistes avec quelques échappées à la Faulkner..
Commenter  J’apprécie          20
Solitudes

N'importe quel livre de Henri Quéffélec vaut au moins 3 étoiles car il est écrit par un véritable auteur qui sait mener un récit, construire une histoire, un écrivain qui a sa propre langue, singulière, qui ne ressemble à aucune autre, je dirais bien souvent de la poésie en prose car les images sont souvent audacieuses et le poète en prose se permet à peu près tout. Je ne dirais pas que c'est un auteur classique, comme Zola, Flaubert ou Maupassant. Il est bien du XXè siècle celui-là et la liberté dans l'écriture l'a précédé.

C'est enfin un écrivain, comme Roger Vercel, qui se documentait beaucoup avant d'écrire sur tel ou tel sujet.

Solitudes a un thème et une action assez resserrés que je ne décrirai pas ici. Les scènes en mer sont fort bien (d) écrites et le personnage du capitaine Jean-Jacques Sirvin n'est pas de ceux que l'on oublie aussitôt refermé le volume, mais si je ne mets pas 4 ou 5 étoiles, c'est que ce qui se passe à terre m'a moins intéressé et, même, je n'ai pas tout compris des tourments du jeune Jacques et cet aspect du récit m'a fait davantage penser au Pierre Loti de pêcheurs d'Islande qu'à la puissance de un Feu s'allume sur la Mer, qui est pour moi à ce jour (je suis fort loin d'avoir lu les 80 romans de H. Quéffélec !) le meilleur de ses livres (les îles de la Miséricorde et un Homme d'Ouessant sont bien aussi). Il est pourtant possible que les quelques belles réflexions et descriptions des affrontements père fils ne soient pas sans rapports avec la relation plutôt difficile que Henri avait avec son fils Yann, âgé de 13 ou 14 ans quand le roman fut écrit.
Commenter  J’apprécie          20
La mouette et la croix

La vie du curé de l’île d’Hoedic (Morbihan) avant, pendant et après la révolution française, avec un nombre invraisemblable de personnages et du latin non traduit à profusion ; voilà le brouet indigeste et ennuyeux que nous fait avaler Henri Queffelec, pour notre plus grande affliction.
Commenter  J’apprécie          10
Un recteur de l'île de Sein

Un livre lu après des vacances en Bretagne, choisi pour découvrir cette île que je n'avais vue que de loin.

Il donne un certain regard sur ce qu'a pu être la vie sur une telle île au début du 20ème siècle et comment la rudesse des conditions et l'isolement ont pu influencer les relations de ces hommes et de ces femmes avec leur guide religieux.

Ce n'est probablement pas le livre que je conseillerais à quelqu'un qui cherche un divertissement léger pour la plage mais il apporte sa dose d'embruns et de voyage dans le temps. Plaisant.

Commenter  J’apprécie          10
Les romans des îles

Henri Queffélec n’avait pas son pareil pour décrire les mentalités et schémas de pensée des travailleurs de la mer et en particulier des îles bretonnes. Si je devais ne conseiller qu’un seul de ses livres … et bien je tricherais et je conseillerais Les romans des îles. Je tricherais sans tricher puisqu’il s’agit bien d’un livre, mais qui regroupe six romans du brestois. La Mouette et la Croix suit la vie du Recteur (ce qu’on appelle hors de Bretagne un curé et dans la Bretagne non bigote un cureton) de l’île de Hoëdic dans la période agitée de la fin du 18ème siècle. Dans ce même recueil on trouve Un recteur de l’île de Sein que je place à la suite puisqu’il suit aussi la vie d’un recteur insulaire du 18è siècle, du moins d’un laïc en tenant le rôle. Un recteur de l’île de Sein est probablement le roman le plus connu de Queffélec, pourtant sur des thématiques très proches, j’y ai préféré Un homme d’Ouessant qu’on retrouve dans le même volume. L’histoire se déroule aussi sur une île (cette fois Ouessant et non le Sein, c’est pratique, c’est dans le titre) aborde aussi la question des pilleurs d’épaves, interrogent également les rapports entre survie, morale, religion, solidarité, modernité et traditions… Mais je trouve que c’est fait dans celui-ci de manière un peu plus fine, et puis Ouessant me parle plus que Sein peut-être.



Ouessant, je pourrais en parler pendant des siècles, et les livres sur Ouessant pendant des décennies. Rassurez-vous, je pourrais ça ne veut pas dire que je vais le faire. Ouessant ce sont des paysages, magnifiques et terribles. Ouessant c’est l’archétype de l’île et de la société façonnée par la mer et le climat. Une île battue par le vent où tout est plat (enfin à vélo on se rend compte que ce n’est pas tout à fait vrai), la végétation y est rase, les constructions (sauf les phares, et pour cause) y sont basses, les animaux y sont bas sur pattes… Le relatif isolement de l’île pourtant située à peine à vingt bornes de la Bretagne continentale fait que tout s’y est développé différemment que sur le continent. Le climat, la faune, les paysages, le bâti, la langue, la religion, les rapports de genres… Enfin, en plus de ce qu’est Ouessant, il y a tout ce qu’évoque Ouessant, dernière terre Bretonne avant le grand large et l’Amérique (où c’est qu’on va aller quand on aura du fric).



Ce qui me fascine le plus sur Ouessant, ça reste malgré tout la fureur des éléments. Ses vents puissants et irréguliers, ses vagues pouvant atteindre 25 mètres, les courants terribles dans le passage du Fromveur et évidemment, pour pimenter le tout, ses récifs découpés sur lesquels peuvent jeter tout esquif ces vents, vagues et courants. Visiblement, ces éléments ont aussi fait fortes impression sur Queffélec et deux des romans regroupés dans Les romans des îles y sont dédiés. Les îles de la miséricorde raconte le naufrage d’un paquebot anglais en 1896 dans le fameux passage du Fromveur (entre Ouessant et Molène) et le sauvetage des trois seuls survivants. Le phare est un roman au centre duquel on trouve la construction, début 20è siècle, du phare de la Jument, balisant le passage du Fromveur.



Quiconque a eu l’insigne honneur de voir ce phare par gros temps a été obligé de réviser toute son appréhension du monde et de la relativité. Évidemment, Queffélec est écrivain et non magicien et n’a donc pas pu transcrire en livre tout ce qu’on ressent de visu (et de sensu). Mais c’est un bon écrivain et la lecture de Le phare est éprouvante tant elle procure de sensations. Le dernier roman compilé dans ce volume parle également de tempête terrible puisqu’il s’appuie sur le récit de la celle de 1930 qui provoqua le naufrage de 6 thoniers de l’île de Groix et le décès de 40 pêcheurs. Encore une lecture toute à la fois délectable et éprouvante que celle de Ils étaient six marins de Groix … et la tempête.



Cette critique est extraite d'un dossier sur la littérature maritime paru sur le blog R2N2
Lien : https://romancerougenouvelle..
Commenter  J’apprécie          10
Un royaume sous la mer

Évidemment, la mer fascine, elle n’est pas un simple moyen de subsistance qu’on troque facilement contre un autre. Les histoires d’hommes travaillant en mer et dont elle est la seule véritable maitresse sont légion (avec toujours les mêmes biais sexistes), mais c’est un thème à part que je ne tiens pas à développer (pour celles et ceux qui s’intéresserait à ce domaine, on peut par exemple conseiller Pêcheur d’Islande, de Pierre Loti). Mais quand bien même un métier ou l’élément au contact duquel on le pratique est une passion, il reste un métier et la mer fait alors partie de ce qui détermine les conditions matérielles d’existence et, à ce titre, influe, modèle, la culture, les croyances, les idées de celles et ceux qui vivent à son contact (à ce titre, on pourrait avec pertinence inclure dans ce billet nombre de recueils de contes et légendes du bord de mer). Un royaume sous la mer de Henri Queffélec est connu pour raconter l’histoire d’un pêcheur qui préfère la mer à sa famille et sa vie à terre. C’est pourtant bien plus pour le décryptage de la vie et de la pensée d’un prolétaire du littoral que je l’ai apprécié.



Cette critique est extraite d'un dossier sur la littérature maritime paru sur le blog R2N2
Lien : https://romancerougenouvelle..
Commenter  J’apprécie          10
Un royaume sous la mer

Alternant les scènes sur le bateau de pêche et à terre, ce roman de mer suit un patron de palangrier de Douarnenez professionnellement comblé mais maritalement en difficulté. Si les nombreuses scènes de pêche peuvent sembler rébarbatives et répétitives, la trame de l'histoire mérite ce petit effort de la part du lecteur.
Commenter  J’apprécie          10
La faute de monseigneur

En 1969 Henri Quéffélec se consacre - c'est le cas de l'écrire - aux portraits d'hommes d'Eglise au temps de la Révolution, de la chouannerie et, ici, du début du"règne" de l'Empereur Napoléon. Il fait beaucoup de recherches documentaires et s'inspire de faits réels s'étant produits dans le diocèse de Vannes en 1806, mais ils changent les noms des lieux et des personnages par rapport à la réalité historique ( ça m'agaçait un peu de ne pas arriver à situer le récit..). L'écriture est toujours proche d'une poésie en prose, originale, singulière, audacieuse, surtout dans les descriptions. Les dialogues sont "intelligents" (tous les personnages parlent "justement", quelle que soit leur condition.. La structure du récit est régulièrement découpée en courtes scènes et déconcertante car le lecteur doit faire un effort de réflexion pour comprendre souvent qui parle etc.. mais finit toujours par le faire. Son sujet est le portrait d'un Haut responsable de l'Eglise qui a (je n'en dis pas plus - ne lisez pas la 4ème de couverture), fait "une faute", mais c'est aussi une énième occasion de brosser le caractère de Bretons dont on ne sait s'ils sont simples croyants naïfs ou individus madrés aux valeurs solides comme le granit. J'ai songé à 93 de Victor Hugo, pour l'époque et les lieux mais le roman de Quéffélec est bien différent, pas seulement par le style (rien à voir avec l'emphase, souvent délectable de Hugo) mais par le sujet : la Conscience d'un homme d'Eglise, le lien entre les paysans bretons et l'Eglise, la résistance tenace à l'exercice du pouvoir par "Paris", qu'on soit sous la République menacée de la Révolution" ou sous les débuts de l'ancien officier républicain qui s'est fait Empereur et qui a permis la reprise du culte par le Concordat. L'importance du rôle de la police de Fouché - dont des personnages disent que c'est un ancien moine, ce qui est largement faux - donne au récit un côté policier, enquête, que je n'avais pas rencontré jusque-là Chez H.Quéffélec, ayant lu surtout ses romans dans le milieu de la mer (mais un recteur de l'Île de Sein met déjà en scène un homme d'Eglise à la personnalité complexe). Bien écrit (comme toujours), une vraie histoire (mais non l'Histoire Vraie), bon livre qui se lit avec attention et intérêt, pour qui s'intéresse à l'époque, à ce qui se passe dans le cerveau des Ecclésiastiques et à La culture de la Bretagne.
Commenter  J’apprécie          10
Le roman des phares

Après une petite (mais complète) présentation de l’auteur, « Le roman des phares » nous propose une anthologie de textes consacrés à ces géants des mers (et des côtes). La sélection est très variée, allant du roman au témoignage direct en passant par les reportages et enquêtes. Et si leur qualité est assez inégale, force est de constater que l’effet d’immersion est total. On a vraiment l’impression de partager le quotidien de ces gardiens de phares que l’automatisation a depuis fait disparaitre. On se rend ainsi compte de la difficulté de leur tâche, marquée par des périodes de solitude et de désœuvrement intenses. On en apprend également beaucoup sur les difficultés de leur construction ainsi que sur leur fonctionnement (même si pour ma part, certains aspects techniques m’échappent encore ! 😊) C’est aussi toute la majesté de l’océan qui transparait dans ces pages, et tous les dangers auxquels il peut exposer marins et navires. Périls contre lesquels les phares sont justement sensés contribuer à lutter.



Un ouvrage très complet qui nous fait toucher du doigt la légende, à la fois noire, tragique et héroïque, entourant les phares, qui demeureront sans doute encore longtemps des objets de fascination pour beaucoup d’entre nous.
Lien : https://instagram.com/Mangeu..
Commenter  J’apprécie          10
Laissez venir la mer

1ère partie . Dans un style volontairement haché, sans doute pour évoquer les paquets de mer qui viennent heurter la coque du chalutier breton, l'auteur nous offre la chronique d'une mort annoncée dont nous ne saurons jamais les détails. L'hypothèse de départ est d'ailleurs totalement fausse: jamais depuis qu'existent des matelots quelqu'un imputerait à un capitaine une décision de non renouvellement d'embarquement dont chacun sait qu'elle ne relève que des armateurs.

2ème partie = la recherche et la découverte des corps sur la côte irlandaise. Ici aussi tout est fait pour empêcher le récit d'avancer, m'enfin on respire un petit peu mieux.

3ème partie toujours en Irlande = l'enquête (ou l'arnaque au lecteur ?)

J'ai fait l'effort de ne pas abandonner la lecture, parce que c'était Monsieur Henri Queffelec, écrivain autrefois respecté dans ma ville et dans ma famille. (Mais quelle déception...)
Commenter  J’apprécie          10
Ils étaient six marins de Groix... et la tempête

Ce livre nous embarque dans la tempête de 1930, à bord d'un thonier dundee groisillon. C'est l'histoire de cette île, du lien qui unit ces hommes et la mer, mais aussi du courage des femmes restées à terre. Un livre très bien écrit et qui donnerait presque le mal de mer tant on s'y plonge
Commenter  J’apprécie          10
Les romans des îles

Ce recueil regroupe six romans d'Henri Queffelec en lien avec des îles bretonnes.



Le plus : - une petite présentation de chaque roman accompagnée d'une carte de l'île concernée.



Les moins : -« Le Phare » n'a pas sa suite « La Lumière Enchaînée », on reste avec un phare de la Jument inachevé, frustrant !

- Pour faire tenir ces six romans dans un seul ouvrage de 1084 pages au format 13x20cm, il n'y a pas de mystère : il faut réduire la taille des caractères et l'épaisseur des pages. J'ai souvent tourné deux pages au lieu d'une !



Pour lecteur fauché ou manquant de place et ayant de bons yeux uniquement. Sinon, mieux vaut acheter chaque ouvrage séparément.



PS : Après avoir lu « La Lumière Enchaînée », j'ai compris pourquoi il ne figure pas dans cette sélection, ce n'est vraiment pas le meilleur opus d'Henri Queffelec ! Je remonte donc ma note d'une demi-étoile.
Commenter  J’apprécie          10
Les vivres vinrent à manquer

Ce recueil de 11 nouvelles, dont le thème principal est la mer, se dévorent comme un roman. L'auteur nous conte dans chacune les aventures d'hommes ayant bravé les tempêtes ou ayant tout simplement jouer sur quelques grèves Je recommande plus particulièrement la deuxième nouvelle haute en rebondissement, à faire froid dans le dos. Pour ceux pour qui la vie maritime n'a pas de secret seront en joie.
Commenter  J’apprécie          10
Convoi pour Oslo

N°78

Septembre 1991







CONVOI POUR OSLO – Henri Queffelec – Editions Stock.





L'Histoire ne retient que les hauts faits, gomme les zones d'ombre, élude les actions humbles, les incertitudes pour ne conserver que le réel, l'établi, l'indubitable et le consacre par la mémoire collective. Il n'y a pas de place pour les états d'âme, les hésitations… Pourtant l'auteur fait observer que les Grecs avaient donné à Clio, muse de l'histoire, une fille qui était celle de la poésie, c'est à dire de l'imagination…



Avril 1940. Hitler décide d'envahir la Norvège. Il le fait à sa manière, sans déclaration de guerre, en pleine nuit, par une flotte de guerre naviguant tous feux éteints. Non seulement cette escadre, forte du plus récent bâtiment de guerre de la kriegsmarine (Le Blücher) viole les eaux territoriales norvégiennes, mais encore elle prend l'initiative des hostilités et coule un garde-côte… Au fond du fjord, Oslo, la capitale et l'espoir d'occuper rapidement le pays et de s'emparer de la personne du roi.

Dépourvu d'armée, ce peuple vivait dans une sorte d'expectative poétique face à l'embrasement de l'Europe. Sa neutralité rassurait et le sérieux le disputait à l'attente.



Avant d'arriver au fond du fjord, l'escadre allemande s'avance vers le petit fort d'Oscarborg sommairement armé de canons hors d'âge que les services de renseignements allemands ont réputés inoffensifs. Là, l'Histoire donne rendez-vous à un homme, Ericksen, colonel d'artillerie qui a connu dans ce pays neutre davantage de servitudes que de grandeurs militaires. Il connaît bien les atermoiements des politiques, plus soucieux de leur carrière que de l'avenir de la Patrie. Il connaît aussi sa faiblesse face à l'extraordinaire puissance de feu ennemie. Il sait aussi où est son devoir, celui de défendre le sol natal.



Dès lors, il sait qu'il vit un moment d'exception, un de ces moments décisifs qui transcendent les hommes de bonne volonté et font qu'ils sont exactement eux-mêmes, qu'ils sont réduits à l'accomplissement de leur seul devoir et qu'ils l'exécutent dans une sorte d'état second. « A certains moment, il faut agir » dit avec une simplicité paradoxale le colonel Ericksen !



En face, le commandant du Blücher, lui aussi fait son devoir de soldat, mais on se méfie de lui, et on le flanque d'un supérieur hiérarchique et surtout d'un général SS. Certes, il obéira aveuglément aux ordres, mais non sans avoir attiré l'attention de « ses gardiens » sur les erreurs stratégiques du Fürher ce qui fait douter de la qualité de son national socialisme. Non seulement la marine allemande ne sort pas grandie de cette manoeuvre mais encore le Blücher, au nom de l'invincibilité décrétée par Hitler lui-même est mis en avant avec une artillerie mal réglée et une insuffisance de gilets de sauvetage. « Les Norvégiens ne tireraient pas » avaient affirmé les Services Secrets allemands… C'était compter sans la détermination d'Ericksen qui fit son devoir tout comme le commandant du Blücher. La destruction du cuirassé allemand n'empêcha pas la Norvège d'être occupée par l'Allemagne mais le roi eut le temps de fuir pour organiser la résistance.



A partir d'un fait réel et pratiquement inconnu de nous, Henri Queffelec a écrit un roman exceptionnel où il parle certes de la Norvège, mais surtout de l'homme face à son devoir et jette sur lui un regard de poète et de philosophe. Il évoque aussi l'histoire du III° Reich, sa façon d'agir et de porter la guerre partout en Europe et de la détermination d'un homme qui seul s'oppose à l'invasion de son pays.

Si son exemple avait, à l'époque, été plus suivi, le sort du monde en eût été changé.



Commenter  J’apprécie          10
Les grandes heures de l'océan

Alors que je déambulais dans un lacis de ruelles au Guilvinec (Finistère), je tombais sur une minuscule farfouille de livres d’occasion tenue par une charmante petite dame menue autant que discrète. Un bouquin sur la Bretagne s’imposait, légendes ou contes, histoire, finalement mon choix s’arrêta sur un livre devenu rare car épuisé, Les grandes heures de l’océan, écrit par Henri Queffélec l’un de nos grands écrivains de la mer.

Né en 1910 et décédé en 1992 son roman le plus célèbre parmi les plus de 80 livres écrits, est Un recteur de l’île de Sein. Il est aussi responsable du scénario tiré de son roman pour le film réalisé par Jean Delannoy Dieu a besoin des hommes (1950). Par ailleurs il est aussi le père de l’écrivain Yann Queffélec (Goncourt 1985 avec Noces Barbares).

Avec Les grandes heures de l’océan il ne s’agit pas d’un roman, mais d’un recueil de textes datant de 1968 qui in fine dressent un éloge de la mer et des hommes qui la fréquentent. Le périmètre reste néanmoins circonscrit à la France, surtout à la Bretagne et sa ville chérie Saint-Malo. On croise Pierre Loti, les baleines du golfe de Gascogne et les thons, des naufrages, les pêcheurs et leurs bateaux, vagues et algues.

Un délicieux voyage où le vent sent l’iode et résonne du rugissement des mers et des océans, écrit dans un style un peu daté aujourd’hui, car riche en belles phrases et tournures quasi musicales, une littérature qui tend à disparaître, une bonne raison pour s’y replonger.

Commenter  J’apprécie          10
Ils étaient six marins de Groix... et la tempête

on se rapproche beaucoip plus de la littérature que dans bon nombre de nos lectures contemporaines. On est de moins en moins habitués à une telle densité et force dans le style : on est réellement embarqué dans cette tempête du siècle en Septembre 1930 qui vit près de 30 thoniers et plus de 200 marins disparaître corps et biens . L'art de Henri Queffelec est de nous faire partager l'angoisse des familles de marins et de nous faire revivre une période pas si lointaine où la technologie n'avait pas encore sa place et n'aurait rien changé à l'impuissance des hommes en face des éléments déchainés
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Henri Queffélec (401)Voir plus

Quiz Voir plus

Un animal sauvage (Joël Dicker)

Que fait Sophie Braun dans la vie ?

Elle est avocate.
Elle est coiffeuse.
Elle est fleuriste.

16 questions
25 lecteurs ont répondu
Thème : Un animal sauvage de Créer un quiz sur cet auteur

{* *}