Il s'agit du premier tome d'une trilogie. Nous sommes à la moitié du XIXème siècle.
Le prologue étonne par sa brutalité et nous plonge direct dans l'action : l'héroïne éponyme précipite au bas d'une falaise le traineau où git son mari blessé, le tout dans un le décor hostile entre glace et vent du Nord de la Norvège.
De suite, on est surpris par le caractère atypique de Dina dont on suit le parcours à coups de retours en arrière éclairant ce qu'elle est : une jeune femme sauvage, intelligente, abrupte, refusant tout compromis depuis un traumatisme d'enfance, ou plutôt ayant survécu à ce trauma en endossant cette personnalité hors norme et asociale.
J'ai été happée par l'art du récit de l'auteur, son écriture sèche composée de phrases courtes et rythmées.
Je démarre le deuxième tome bien évidemment.
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Un beau roman sur une femme, Dina, dans la froideur de la Norvège du 19e siècle.
Parfois violent comme le climat et les hommes qui y vivent.
Un style très agréable à lire que parfois j'ai eu l'impression de me retrouver dans cette partie isolée de la Norvège.
Un beau roman à découvrir...
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L'histoire est racontée par l'enfant, il raconte d'abord sa famille, son village, l'arrivée des Allemands et puis le départ sur un long chemin. Un long chemin, c'est celui parcourue dans la montagne norvégienne en plein hiver par une famille de résistants norvégiens. Le froid, la peur, les blessures, l'espoir et le désespoir se mêlent dans ce roman bouleversant sans pathos et sans héroïsme fanfaronnant.
Moi qui ne pleure jamais, j'ai eu la gorge nouée devant ce récit faussement simple et terriblement fort. A lire. A lire. A lire.
Commenter  J’apprécie         30 ![Ces instants-là par Wassmo Ces instants-là](/couv/sm_CVT_Ces-instants-la_6533.jpg)
Drôle de livre....
Comme nous le signale le titre nous sommes dans une succession d'instants de vie.
Cela reste chronologique mais la réalité et la narration des rêves sont mélangées.
Difficile de s'y retrouver.
Le style d'Herbjørg est toujours rude, âpre.
Les différends personnages nous sont mis en distance, nous ressentons de la méfiance pour eux, ils restent "le pêcheur", "l'apprenti électricien", "le garçon", "le chasseur", avec toujours l'emploi du "il" plutôt troublant.
Une anecdote amusante la permission du soleil ...
"L'école ferme dès l'instant où le premier disque solaire se montre au sortir de la nuit polaire".
De drôles de questions,
Un roman, est ce la narration d'une histoire inventée avec des personnages qui n'existent pas, qui n'ont jamais existé ?
Peut on écrire des histoires inventées, peut on être payé pour une histoire inventée ?
Et ces instants là, sont ils inventés ou ont ils été vécus ?
De belles affirmations,
La difficulté d'être une femme. Dans cette Norvège qui se relève de la guerre, la route est rude, il y a beaucoup de fenêtres mais il n'y a pas de porte !
Beau résumé de la lutte de libération des femmes.
En Norvège, en France il a été difficile de faire prendre en compte que les femmes sont des Hommes comme les autres, qu'elles ont des idées, qu'elles veulent les exprimer.
Les références littéraires foisonnent, nous sommes en bonne compagnie !
Simone de Beauvoir rend une visite imaginaire à la narratrice, "on ne naît pas femme, on le devient" disait elle mais Herbjørg nous rappelle que Simone n'a pas eu d'enfants.
Virginia Woolf ne lui répond pas quand elles se retrouvent à discuter ensemble, celle qui souffrant de maladie mentale (?), féministe, n'a pas trouvé d'autres solutions que de remplir ses poches de cailloux avant d'aller faire un tour à la rivière !
Un manuscrit d'Herbjøg a remporté le concours de meilleur roman documentaire, le récit de la famille qui a du fuir la Suède par les montagnes pendant la guerre.... rappelons nous "un long chemin" livre où il n'y avait aucun héros, que des perdants.
On cherche à comprendre, on cherche à savoir, c'est sa vie ou pas, c'est ce qu'elle a ressenti ou pas .... il faut du temps pour comprendre qu'on ne peut peut être pas tout comprendre !
Commenter  J’apprécie         40 ![La septième rencontre par Wassmo La septième rencontre](/couv/cvt_La-septieme-rencontre_3187.jpg)
Quel beau livre !
Quelle belle histoire !
Me voici devenue midinette, l'histoire d'amour concoctée par Herbjorg m'a fait passer un excellent moment de lecture, de rêve,
Avec des images de paysage des îles du nord de la Norvège,
Avec des descriptions de tableaux mettant en avant des couleurs, des douleurs,
Avec des personnages attachants victimes de leurs classes sociales, de leurs époques et du qu'en dira t on.
Ce livre est fort, il prend les tripes et fait ressortir toute la douleur qu'il y a à se découvrir vraiment, à se chercher, à tâtonner toujours à côté des autres, à profiter de ses premiers amours, de ses parents, s'en servir pour les jeter par la suite car finalement on les méprise un peu.
Le style est lourd comme très souvent chez Herbjorg.
On ressent la terre, le poids des traditions, de la famille.
On peine à se libérer et puis petit à petit au fil du récit et du temps, les propos se font plus légers, la terre s'ameublie et le style devient aérien, on est pris dans les filets de cette belle histoire.
Merci madame pour cette escale romantique.
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Dina tome 2 : validé
Exercice toujours périlleux qu'un 2nd tome : il faut garder la force du 1er et continuer l'histoire sans tiédir, surtout quand il faut mener les lecteurs vers le 3ème tome.
Pour le Livre de Dina, le 2nd tome est rondement mené. Les personnages principaux évoluent en restant fidèles à leur folie et leurs passions.
Petit point original : je suis tombée sur une édition dont les pages sont...roses. Un peu déstabilisant au début mais finalement on s'habitue.
Faut-il le lire ? Oui. si vous avez aimé le 1er, vous ne serez pas déçu du 2nd.
Promis : je lirai le tome 3 pour vous confier mon avis !
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Conte brut et cruel
Ecriture franche et efficace qui fonctionne comme un conte effrayant et cruel.
On retrouve par certains côtés les personnages sans concession de Ibsen (particulièrement Brand), un grain de folie incontrôlable en plus.
C'est un livre pas comme les autres, qui alterne entre chaud et froid, folie et résignation, liberté et destinée, amour et haine, vie et mort.
Faut-il le lire ? Oui. commencer ce roman c'est comme ouvrir une fenêtre un jour de grand froid. Saisissant. J'ai hâte de lire la suite.
Commenter  J’apprécie         10 ![Un long chemin par Wassmo Un long chemin](/couv/cvt_Un-long-chemin_1717.jpg)
Un long chemin, qui mène de la Norvège occupée par les Allemands à la Suède neutre, de l'enfance insouciante à des blessures irréversibles, d'un pays en guerre à la liberté. Un long chemin dans le froid de janvier 1945, dans les montagnes norvégiennes. Un long chemin pour un enfant de cinq ans, sa mère, son père, fuyant l'occupant. Un long chemin dans la neige, sans préparation,sans équipement, presque sans vivres. Un long chemin vers un chalet au bord du fjord. Un long chemin...
Le récit est glaçant, aussi froid que l'hiver norvégien. Les personnages ne sont jamais nommés, héros malgré eux, exilés par la folie des hommes, marchant dans la neige et la tempête comme d'autres, anonymes eux aussi,soixante dix ans plus tard, traverseront la mer sur des radeaux du dernier espoir. Un long chemin qui prélève un lourd tribut: doigts, orteils, nez gelés et amputés, mais aussi et pour des années, pour une vie, le souvenir de cette marche, le souvenir de la peur, le traumatisme de la guerre.
Au milieu du malheur, pourtant, un peu de chaleur humaine, une solidarité entre blessés et malades, les jambes de l'un au secours des mains de l'autre.
Une leçon de courage, un hommage aux héros ordinaires, un livre de guerre sans arme, sans effusion de sang.
Encore une fois, merci aux traducteurs: ici, Luce Hinsch, sans qui tant de livres demeureraient inaccessibles.
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"Le livre de Dina" est le premier volume d'une saga passionnante mêlant citations bibliques, mort, amour, érotisme, vie quotidienne dans un domaine tenu par une femme libre et indomptée, Dina Gronelv. La galerie de personnages autour de cette dernière est intéressante. Le personnage de Dina est absolument fascinant même si elle n'est pas attachante. L'écriture de Wassmo ou en tout cas la traduction nous plonge totalement dans une atmosphère particulière, elle est notamment poétique, avec un travail sur les images, sur la description assez formidable.
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"Le livre de Dina" est le premier volume d'une saga passionnante mêlant citations bibliques, mort, amour, érotisme, vie quotidienne dans un domaine tenu par une femme libre et indomptée, Dina Gronelv. La galerie de personnages autour de cette dernière est intéressante. Le personnage de Dina est absolument fascinant même si elle n'est pas attachante. L'écriture de Wassmo ou en tout cas la traduction nous plonge totalement dans une atmosphère particulière, elle est notamment poétique, avec un travail sur les images, sur la description assez formidable.
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Portrait d'une femme hors du commun, libre, sauvage, autoritaire, exaltée. On n'oublie pasDina.
Commenter  J’apprécie         10 ![Un verre de lait, s'il vous plaît par Wassmo Un verre de lait, s'il vous plaît](/couv/cvt_Un-verre-de-lait-sil-vous-plait_503.jpg)
Ce livre est il vraiment un roman, je n'en suis pas vraiment sûre.
L'écriture est si près de la réalité que j'ai l'impression d'être à l'intérieur du récit.
Nous sommes face à un drame auquel nous aussi, bien loin de Trondheim ou d'Oslo, pouvons assister en spectateur impuissant aux abords de nos grandes villes dans des zones de non droit.
L'histoire débute par la description de la vie en Lituanie, dans un pays en proie à la pauvreté.
Je suis surprise de me rappeler de Jan Palach, (un étudiant tchécoslovaque qui s'est immolé par le feu sur une place à Prague le 16 janvier 1969. Par ce suicide public, Palach souhaitait protester contre l'invasion de son pays par les forces du pacte de varsovie, mettant ainsi fin au printemps de Prague et aux réformes dont l'objectif était l'humanisation du système socialiste),
Alors que j'ai aucun souvenir de l'immolation de Romas Kalanta, (le 14 mai 1972, en signe de protestation contre l'oppression de l'occupant russe envers la langue et la culture lituanienne).
Il est sûre que la Tchécoslovaquie est plus prêt de nous que la Lituanie mais je n'aime pas quand ma mémoire me joue des tours.
Nous suivons l'histoire de Dorte avec ses rencontres de bourreaux, de soutiens de passage, au travers de copines de galère, pour toujours nous retrouver confrontés à l'innommable.
Certains passages sont terrifiants,
"Certains hommes ont tellement besoin d'un trou pour réchauffer leur machin qu'ils finissent par utiliser un chien !" (Il est vrai que l'actualité récente nous a parlé d'une poule... )
Le titre du livre aurait pu être comme celui du journal : "marché à la viande".
Le seul souffle d'air apporté par cette lecture est d'accompagner Dorte dans ses rencontres avec son cher père disparu qui lui redonne courage et les simples verres de lait comme une réponse au jamais d'alcool, jamais de drogues.
La règle de survie !
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(pour les trois tomes)
C'est l'histoire de Dina, une jeune femme étrange à bien des égards, mal élevée, frustre, sans compromis et brutale, qui vit parmi les siens dans la Norvège du 19ième siècle et qui n'en fait qu'à sa tête.
On ne sait pas trop si elle ne ne l'a pas perdue, justement.
L'écriture met parfaitement en lumière ce que les mots ne disent pas forcément et vient à merveille compléter les impressions du lecteur.
L'auteur plante un décors très précis des paysages norvégiens et des atmosphères différentes qui règnent d'une saison à l'autre, en fonction de la présence du soleil et de la végétation, ou de leur absence.
Une lecture à recommander, vous serez captivé(es) dès les premières pages
Voilà donc une œuvre qui se lit facilement et qui ne laissera personne indifférent.
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J'ai adoré. Bon au début c’était très dure de comprendre la façon décrire de l’auteur et puis je suis rentre dedans comme un boulet de canon et je ne l'ai plus lâché jusqu’à la dernière ligne . Il est vrai que c'est un roman un peu sombre mais on y découvre un monde différent. on y sent les odeurs de poisson et le froid jusque dans les sentiments des personnages qui restent tout de même attachants.
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J'ai été émue par le récit poétique et sauvage de cette autrice, dont Dina est la protagoniste.
Femme impétueuse, instinctive et d'une rare intelligence, elle est aussi très attachante.
Les chapitres sont annoncés par des passages de la Bible, incluant des psaumes et le Cantique des Cantiques.
Bouleversant. Je n'ai pas versé ma larme, mais le deuil est difficile.
Deux autres suites reprennent le courant de cette terrible histoire dramatique, ambiguë et troublante. Je vais me les procurer rapidement, afin de boucler cette sublime saga...
Malgré un ton déroutant, ponctué de passages où nous plongeons dans la tête de Dina, ça se lit vite.
Lu en mars 2017.
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Après Cent ans, où Wassmo contait plusieurs générations de femmes qui l'ont précédée... elle revient ici plus particulièrement sur sa propre histoire, hantée par une enfance douloureuse et fragile.
Une écriture sinueuse et sensible, touchant !
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Cinq générations de femmes, dans le Nordland du XIXe siècle. Une écriture fluide et intense, comme toujours avec Wassmo. Poignant et prenant.
Commenter  J’apprécie         10 ![La fugitive par Wassmo La fugitive](https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/41ntvtxn59L._SX95_.jpg)
Pour une fois, je trouve que la version française du titre illustre beaucoup mieux le thème du livre :
Flukten fra Frank.... échapper à Franck.
Non ce texte ne se résume pas à cette échappée à un homme.
La fugitive....
C'est beaucoup plus une fuite en avant pour essayer de se construire, de se reconstruire.
Une femme qui fuit son enfance .... sa vie .... sa ville et son pays .... et essaie au travers de son œuvre littéraire de retracer ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a ressenti, ou bien ce qu'elle est sensée ressentir !
Peut on se construire, s'accepter au travers de la fuite qu'elle soit physique ou imaginaire ?
Comment les lieux que l'on traverse peuvent influer sur ce qu'on ressent, sur ce que l'on est ?
Livre de question sur le sens de la vie, sur le sens de l'écriture.
Le style d'Herbjorg se détend petit à petit par rapport à ses précédents écrits (ses sagas), partie de son œuvre la plus connue.
L'écriture est de plus en plus fluide, limpide et se lit comme coule une source libre.
La construction du récit est fantaisiste nous partons pour nous détendre, nous retrouver, pour nous sentir enfin vivante.
J'avoue qu'il est perturbant de lire un roman, qui décrit l'écriture d'un autre roman avec les mêmes intervenants ... je suis un peu beaucoup perdue et je ne sais quoi en penser.
Ma chère Herbjorg,
Comme tu le dis toi même " ceux qui étaient en train de lire mon manuscrit étaient ils capables de trouver un sens à ce que j'avais voulu exprimer ? Leur avais je donné suffisamment d'éléments ?"
C'est effectivement une bonne question, je reconnais que pour apprécier ton récit il faut accepter de se laisser aller vers n'importe où !
Je crois que le plus important est que l'on ait entendu la petite fille dans la cave !
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