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Critiques de Herbjørg Wassmo (461)
La septième rencontre

« Je crois que tu es l'être humain qui m'est destiné, Rut. Pas pour te posséder, mais pour que mes pensées te portent à travers tout. Le chagrin aussi. M'en donnes-tu le droit ? »



Cette déclaration. J'en tremble encore.



Au fil des ans, Rut et Gorm se sont rencontrés sept fois seulement. Pourtant, chaque rencontre a marqué leur vie. La septième sera décisive.



Il existe un genre de livre particulier qui se différencie par la lenteur avec laquelle vous tournez les pages. Non pas que vous vous ennuyez, au contraire, vous refusez de brûler les étapes, la vie bat déjà si vite. Vous la savourez cette lecture.



Vous vous réjouissez du moment où vous allez retrouver cette ambiance, ces personnages, cette histoire. Vous allez même jusqu'à vous faire violence pour poser le livre. Ne pas tout dévorer d'un coup. Un petit morceau chaque jour.



Vous vous en étonnez car il ne s'y passe pourtant pas grand chose dans ce roman. En fait, l'essentiel y réside. La vie, l'amour, la famille, les rêves, les larmes. Ça frémit, ça palpite. Comme j'ai tout aimé dans ce roman frémissant ! La vibration du paysage, la vibration de la passion. C'est donc cela écrire. Je dois maintenant me sevrer de Rut et Gorm. Le manque se fait déjà sentir.
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Le Livre de Dina, tome 3 : Mon bien aimé est ..

(Tome 3 de la trilogie Le livre de Dina) Véritable saga nordique: La destinée d'un personnage charismatique et profond, Dina. Portrait de cette femme et de ses différentes facettes tout au long de sa vie : la fillette, la jeune fille, la femme d'affaire, la mère et la maitresse. ôde à la femme sauvage Récit très romanesque propice à l'évasion --> contexte grandiose ( Fjords... nuits polaires...)
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Le Livre de Dina, tome 2 : Les Vivants aussi

(Tome 2 de la trilogie Le livre de Dina) Véritable saga nordique: La destinée d'un personnage charismatique et profond, Dina. Portrait de cette femme et de ses différentes facettes tout au long de sa vie : la fillette, la jeune fille, la femme d'affaire, la mère et la maitresse. ôde à la femme sauvage Récit très romanesque propice à l'évasion --> contexte grandiose ( Fjords... nuits polaires...)
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

(Tome 1 de la trilogie : La le livre de Dina) Véritable saga nordique: La destinée d'un personnage charismatique et profond, Dina. Portrait de cette femme et de ses différentes facettes tout au long de sa vie : la fillette, la jeune fille, la femme d'affaire, la mère et la maitresse. ôde à la femme sauvage Récit très romanesque propice à l'évasion --> contexte grandiose ( Fjords... nuits polaires...)
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Cent ans

Un très beau roman sur 4 générations de femmes en Norvège du Nord.



De celle qui fonde la famille à celle qui est obligée de déménager à la capitale car son mari est malade - rencontrant ainsi le racisme anti-habitants du Nord - sans oublier celle qui s'enfuit avec son futur mari.



A ce propos, j'ai appris qu'Oslo ne s'est pas toujours appelée Oslo, mais Christiana au moment de la narration.



Leurs vies de femmes, leurs amours, leurs enfants, leurs tracas mais aussi leurs joies. Leurs destins, quoi.



Que dire de plus sur ce très beau roman ? Rien, si ce n'est lisez-le.



L'image que je retiendrai :



Celle de l'omniprésence de la mer et de la neige.
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

« Poursuivie par l'image atroce de sa mère ébouillantée, Dina, une enfant moralement abandonnée et mal aimée, s'installe dans des fantasmes et des hallucinations qui construisent son quotidien. Devenue femme, Dina est sans honte et ne se refuse rien. Mariée toute jeune à Jacob, un ami de son père, elle mène sa vie en toute indépendance et consume son entourage, du personnel de maison aux valets de ferme, des membres de la famille aux voyageurs de passage.

Immense fresque du nord de la Norvège au XIXe siècle, Le livre de Dina dresse le tableau naturaliste de la vie et des mœurs du lieu, et fait la part belle au personnage échevelé de Dina, inséparable de Lucifer, son cheval noir, sur fond de paysages grandioses et fascinants, au cœur des nuits polaires.



L'épopée romanesque à l'érotisme flamboyant d'une femme révoltée, convoitée, passionnée ».



(pour les trois tomes)
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Cent ans

Âpre, voire rugueux, ce roman suit le parcours d'une famille à travers plusieurs génération de femmes. Prenant et touchant.
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Cent ans

Cent ans, c’est le temps qui sépare la narratrice de son arrière grand-mère : Sara-Suzanne.



Ces femmes des îles Lofoten n’ont pas la vie rose c’est le moins que l’on puisse dire. Travailleuses, dures à l’ouvrage, d’un caractère fort et capable de passion. Herbjǿrg Wassmo, en fait des femmes très attachantes.



Commençons par la doyenne. Sara-Suzanne, pour fuir la misère s’est mariée très jeune à Johannes Krog, jeune commerçant bègue et part vivre dans une des îles du Lofoten. Le commerce prospère. Le mariage de raison se transforme en une union féconde, amoureuse et voluptueuse. Un sacré caractère Sara-Suzanne, elle sait ce qu’elle veut et soutient son mari dans ses entreprises. Le pasteur la peindra sous la forme d’un ange sur un retable qui existe réellement.



Puis, nous avons Elida, fille de Sara. Elle fera un mariage d’amour en épousant, contre l’avis de sa mère, Frederik qui tombera malade. Elida l’emmènera à Kristinia, la capitale, pour essayer de le soigner et, se faisant, abandonnera ses enfants à des familles nourricières.

Ainsi Hjørdis sera laissée à 2 ans et ne rencontrera sa famille que vers l’âge de 6 ou 7 ans.



Elida et Hjørdis connaîtront les bouleversements de la modernité et les guerres.



La dernière, Herbjǿrg Wassmo, fille de Hjørdis naîtra par une nuit de tempête et ne connaîtra pas les joies d’une famille aimante. Herbjǿrg passera sa vie à essayer de Lui échapper, LUI, son géniteur de père. Elle n’aura de cesse d’écrire dans de petits carnets jaunes, toujours aux aguets. « Durant mon enfance et mon adolescence à Vesterålen, je tiens un journal dont le contenu est terrifiant. Si éhonté qu’il n’ doit tomber sous les yeux de personne ».





Cette biographie « arrangée », en effet, Sara-Suzanne n’est pas sa vraie aïeule, lui permet de parler de son enfance, de sortir enfin de la honte, de pouvoir l’affronter LUI.



C’est aussi un roman où soufflent le vent et la tempête omniprésents sur ses îles désolées où les hommes ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Pardon, je devrais dire où les femmes ne peuvent compter que sur elles-mêmes, les hommes étant en mer.



Un récit âpre mais attachant, Herbjørg Wassmo aime ses îles et cela se sent. Je l’ai trouvé un peu long par certains moments, alors je refermais le livres, passais à un autre et revenais vers ces femmes avec plaisir.


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La chambre silencieuse

Dans un village de pêcheurs en Norvège, Tora, une adolescente, essaie de se construire une vie meilleure après avoir été plusieurs fois victime d'un beau-père incestueux. Je n'ai pas réussi à vraiment m'intéresser l'histoire, malgré une écriture fluide et une galerie de personnages assez attachants. Je ne voyais pas où l'auteur voulait en venir. Peut-être est-ce parce que j'ai commencé ce livre sans voir qu'il était en réalité le tome 2 d'une trilogie.
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Cent ans

Sara Susanne, Elida, Hjørdis, Herbjørg. Quatre femmes, quatre générations, quatre destins. Un siècle de l'histoire d'une famille et d'un pays.

En six cahiers, sans respect de la chronologie, Herbjørg WASSMO nous raconte une lignée de femmes qui lui ont transmis des peurs, des peines, des blessures mais aussi des bonheurs, des valeurs, des amours, et surtout un courage à toute épreuve. De Sara Susanne, née en 1842, à Herbjørg, née en 1942, on découvre des vies de femmes qui ont aimé, souffert, subi, fait des choix.

Un livre de femmes donc, mais où les hommes sont loin d'être absents. En épousant Johannes Krog, Sara Susanne fait un mariage de raison. L'homme est certes bègue mais il est entreprenant. Sur les îles Lofoten, la vie est rude, les finances dépendent de la pêche, le couple y réussira. Mais pour Sara Susanne, l'horizon se limite à ses grossesses. Elle aura douze enfants.

La dernière, c'est Elida la rebelle. Elle se marie par amour mais contre l'avis de sa mère. Frédérik cultive un lopin de terre mais ce n'est pas un manuel et la famille vit chichement, surtout que les bouches sont nombreuses à nourrir. Mais Elida aime son mari, pour lui elle est prête à tout. Quand il doit être hospitalisé à Kristiana, elle n'hésite pas. Les quelques biens sont vendus, les enfants les plus jeunes placés et c'est le grand départ pour la capitale.

La petite Hjørdis ne pardonnera jamais à sa mère cet abandon. De 4 à 6 ans, elle ne verra plus les siens et l'arrachement à sa famille nourricière sera une nouvelle douleur tout aussi impardonnable. Comme sa mère elle fera un mariage d'amour mais amour n'est pas toujours synonyme de bonheur...En pleine guerre mondiale, elle mettra au monde, seule, la petite Herbjørg.

Herbjørg, petite fille sensible et torturée, sans cesse obligée de se cacher de "Lui". Ce qu'elle subit en silence fera d'elle l'écrivain de talent qu'elle est. Ecrire était sa seule façon de s'évader, de se libérer de ses souffrances. De petits carnets qu'elle cache soigneusement, un crayon jaune qu'elle taille avec un couteau naissent des histoires qu'elle écrit pour vivre et survivre.



Les paysages rudes mais magnifiques de Norvège, la neige et le froid, des femmes fortes...Herbjørg WASSMO s'est construite à partir de tout cela. J'ai lu tous ses livres et je comprends mieux maintenant ce don qu'elle a d'inventer des personnages féminins aussi flamboyants. Les confidences très personnelles qu'elle distille, la terrible souffrance qu'elle évoque sans jamais la nommer éclairent son oeuvre d'un jour nouveau.

J'ai dévoré ce roman, j'ai aimé et pleuré avec chacune de ces femmes. Herbjørg WASSMO a vraiment réussi, en mêlant la fiction et la réalité, en alternant les époques, à m'emporter pour un voyage bouleversant au pays des norvégiennes.

Des voix de femmes qui résonnent encore dans ma tête des mois après ma lecture.
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Un verre de lait, s'il vous plaît

Un livre dont on ne sort pas indemne, une fois lu.. En tout cas il m'a ébranlée profondément. Bien sûr on sait que l'ignoble trafic des femmes existe mais ici, l'auteur norvégienne Herbjorg Wassmo nous fait descendre au fond de l'abîme, au fond du gouffre de l'exploitation de la femme par des bandes organisées redoutables.

Dorte, seize ans, est une jeune fille pauvre qui vit en Lituanie. Son père est mort, sa mère a bien du mal à les faire vivre elle et sa soeur.

Pour aider sa famille, Dorte accepte de s'exiler et fait confiance à un homme du village où elle vit qui lui promet monts et merveilles si elle accepte de travailler dans un café en Suède.

Très vite la malheureuse se retrouve dans le filet que serrent autour d'elles des proxénètes sans scrupules qui organisent un réseau entre la Suède, la Norvège et les Pays Baltes.

Dorte va connaître les pires sévices imaginables, la prostitution forcée, l'enfermement, la séquestration, la grossesse involontaire.

Un tableau bien sombre que nous livre Mme Wassmo..

En fermant le livre, on ne peut que se demander: mais quand ce trafic arrêtera donc?

C'est un livre dur, réaliste à la Zola mais qui a le mérite de poser les vrais problèmes.

J'ai toutefois regretté la fin "en queue de poisson"; on ne sait pas très bien ce que devient la pauvre Dorte à la fin..

Un moment de lecture dur mais nécessaire....
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Un verre de lait, s'il vous plaît

Herbjorg Wassmö met tout son talent, toute sa violence, toute sa capacité d'indignation pour dénoncer des pratiques innommables où de très jeunes filles se retrouvent à la merci de proxénètes, sans espoir d'échapper un jour au sort monstrueux qui leur est fait. L'héroïne est fraîche, naïve, volontaire aussi - sinon pourquoi quitterait-elle sa vie même si cette vie ne lui apporte pas grand-chose, et son pays, pour partir sans rien en dire à personne au-delà de la mer Baltique, là où on lui fait miroiter un travail sérieux, un revenu honnête, un quotidien meilleur. Naïve, trop naïve et ne connaisant rien du monde.

Alors que le lecteur, lui, comprend dès les premières pages du roman ce qui va se passer et ce qui attend la naïve jeune fille. Alors on a envie de crier à l'héroïne : non, n'y vas pas, n'écoute pas cet homme, reste où tu es, surtout ne pars pas. Mais bien sûr elle part, et ce qui lui arrive est pire que la mort. avec elle le lecteur descend toujours plus bas dans l'horreur et l'abjection, vit la cruauté de journées toutes semblables -tempérées parfois par un éclair d'humanité au fil d'une rencontre, d'un client, d'une autre prostituée par force. C'est peut-être ces éclairs d'humanité qui sont les plus importants, car cette actualité, cette réalité, malheureusement on la connait tous. Quelques regards, quelques paroles qui lui redonneraient presque espoir.

A voir un très beau film sur le même sujet : Lila for ever.
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Cent ans

Herbjorg Wassmo, romancière norvégienne, retrace la vie de ses ancêtres et ancre son récit essentiellement autour de la vie de sa mère (Hjordis), sa grand-mère (Elida) et arrière grand-mère (Sara Susanne). Nous sommes dans un environnement parfois hostile, de froid, de mer agitée, de neige, de nuit boréale, de bateau qui échoue dans la tempête, de pêche, de maternités nombreuses, de vies rudes et de labeur.



La jeune Herbjorg parsème parfois son récit de sa propre vie enfantine, nous parle de ce carnet caché dans lequel elle écrit, effleure un secret dont elle ne dévoile finalement rien mais qu'on peut tenter de percer sans pour autant avoir de certitudes. L'auteur veut-elle nous dire que c'est la conséquence de cette lignée que d'aboutir à un secret? J'avoue que ce mystère apporte de la confusion.... Le livre se termine avec la naissance de l'auteur.



Ce roman m'a alternativement terriblement ennuyée et intéressée: parfois, l'envie de stopper la lecture et parfois un grand plaisir à la poursuivre.



Les nombreuses maternités de la lignée, et donc la multiplicité des enfants, des prénoms, des histoires de vie mènent parfois à la confusion, on ne sait plus qui est qui, on patauge. Il faudrait presque noter l'arbre généalogique de la famille. Mais finalement, c'est un peu comme ça quand on tente de tracer son propre arbre généalogique? D'autant plus que l'auteur a parfois une fâcheuse tendance à mêler les générations! Plus qu'un sommaire à la fin de l'ouvrage, il aurait fallu un arbre généalogique!



La vie de Sara Susanne est passionnante, la vie d'Elida également mais cela devient très ennuyeux lorsque Fredrik, son mari, devient malade. Là, la narration se fait longue, répétitive, interminable. Un peu comme l'est la maladie, diriez-vous! Quant à l'histoire de la mère de l'auteur (Hjordis), nous sommes un peu ballotés, noyés par les lieux et les personnages (nous en sommes à la 3ème génération), et je trouve que la déception de cette femme qui découvre un autre homme après le mariage (un homme très coléreux alors que les lettres échangées avant le mariage laissent imaginer un autre caractère) n'est pas suffisamment traitée. D'ailleurs l'auteur aurait dû, à mon goût, réduire le nombre de ces lettres et approfondir l'amère déception de cette femme maintenant mariée.



Au final, je dirais que c'est un roman très inégal et je n'ai pas été totalement enthousiasmée.
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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Cent ans

CENT ANS, un très beau et très grand livre.

Outre bien sûr le thème principal qui est la vie de quatre générations de femmes, on découvre la vie quotidienne notamment dans le nord de la Norvège de la deuxième moitié du 19e siècle à une grande moitié du 20eme siècle.

On s'attache à chacune de ces femmes, à leurs vie affective, heureuse pour Sara Suzanne et Elida, beaucoup plus difficile pour Hjordis qui a semble-t-il occulté la souffrance de sa fille HerJorg.



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Un long chemin

C’est le récit d’un exode : celui d’un couple et de leur garçon, en l’hiver 1944-1945, dans le Nordland, région septentrionale de la Norvège, alors occupée par les Allemands. L’homme ne peut plus cacher ses activités de résistant et il doit donc fuir vers la Suède avec sa famille.

Ils doivent prendre un chemin par les montagnes, par -30 degrés, sans équipement, sans entraînement, avec une femme et un enfant de cinq ans.

Un chemin douloureux, parsemé d’embûches qui va avoir des conséquences terribles : les engelures vont entraîner la gangrène…

Au bout du chemin, la liberté les attend dans la Suède restée neutre.. mais il va falloir s’adapter à une vie d’exilé..

Un très beau livre, court et poignant. Le style est très dépouillé, ce qui renforce l’intensité dramatique..

C’est le témoignage du sort que la guerre réserve aux gens ordinaires.

Avec ce livre, le premier que je lis écrit par H. Wassmo, femme de lettres norvégienne, nous comprenons encore mieux comment des êtres humains ordinaires font aussi partie du jeu tragique de la guerre…

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Cent ans

Partant du postulat que si les traits physiques peuvent se reproduire indéfiniment au sein d’une même famille, peut-être en est-il de même pour les idées, ces erreurs que l’on répète au fil des générations sans en tirer de leçons.



La petite Herbjorg tient un journal, cinq petits carnets, dans lequel elle y consigne son quotidien, ses pensées, l’histoire de sa famille, surtout celles des femmes en remontant jusqu’à son arrière-grand-mère. Elle tente de comprendre leurs choix pour trouver une explication à sa condition, celle d’une enfant qui passe son temps à « lui » échapper. « Lui » qui leur pourrit l’existence et les oblige à vivre en apnée. Elle retrace leur épopée de 1848 à 1985 en donnant force détails sur les rudes conditions de vie dans ce nord norvégien, terre arride, inhospitalière, chiche, soumise aux intempéries, n’excusant pas la faiblesse d’un homme dépourvu des qualités nécessaires pour la survie. Outre les détails sur ces destins blessés, ces vies qui auraient pu être autre si choisir représentait une alternative pour un avenir meilleur, du moins s’il pouvait se rapprocher de leurs désirs, l’auteure dresse un portrait de ce pays: l’antagonisme qui règne entre les gens du sud et du nord saupoudré d’une xénophobie exacerbée, les conséquences de l’invasion allemande, les luttes syndicales, les progrés techniques et industriels……… Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce livre un ovni littéraire mais il y manque cette petite flamme, cette étincelle qui vous chamboule à la fin. Ce livre-bilan est pourvu de toutes les qualités romanesques mais je n’en suis pas sortie bouleversée. Très bien écrit mais pas de poésie.



Dans le même genre, j’ai nettement préféré LA PLACE d’ Annie Ernaux qui retrace avec une infinie tendresse l’histoire de ses parents, petits commerçants, et sa propre ascension sociale, celle d’une future agrégée de lettres modernes. Ou COMPARTIMENT POUR DAMES de Anita Nair qui réunit cinq inconnues qui partageront pendant un voyage leurs points de vue sur leur vie, la société, l’héritage culturel, la terrible condition des femmes en Inde et le peu de choix à disposition pour s’en sortir. LE CHAGRIN de Lionel Duroy surfe aussi sur cette vague et à l’instar de Herbjorg Wassmo, il tente désespérément de comprendre pourquoi il continue à être prisonnier de l’histoire de ses parents. Quand le passé affecte tellement le présent, l’avenir ne s’entrevoit pas, il se subit.



Malgré cette petite déception, CENT ANS est agréable à lire, sans plus. Un bon divertissement.
Lien : http://www.immobiletrips.com
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Fils de la providence, tome 1

Cette critique se rapporte aux deux volumes du « Fils de la Providence ».

Comme une fourmi dans la bruyère, ce second volet d’un triptyque, qui commence avec Le livre de Dina, reprend à l’endroit même où l’on avait les personnages, et l’on est immédiatement replongé dans l’atmosphère battue par les vents et pourtant étouffante de la propriété de Reinsnes, sur les lointaines côtes nord de la Norvège. Si la première partie est centrée sur le personnage de Dina, et si l’on peut dire que c’est le livre de la culpabilité et de la liberté, cette seconde partie suit Benjamin, le fils de Dina, et il est cette fois question de la responsabilité et de la lâcheté.

Benjamin, adolescent puis jeune homme, tente d’apprivoiser l’image d’une mère à la personnalité forte et au parcours peu banal et se débat, empêtré dans les difficiles souvenirs de son enfance. Il tente d’apprendre qui il est et va d’échecs cuisants en douloureuses leçons. Oscillant constamment entre velléités de courage et lâchetés impardonnables, c’est avant tout parce qu’il ne peut vivre avec lui-même qu’il accumule les expériences douloureuses et qu’il rend malheureux tous ceux dont il s’approche.

Difficile apprentissage. Est-il plus un homme à la fin des 500 pages de ces deux volumes ? Rien ne lui aura été épargné et rien n’aura été épargné au lecteur (je n’ai jamais lu une telle description, souvent crue, de l’adolescence masculine, y compris l’apprentissage de la sexualité). Mais seul le prochain tome de cette saga, L’héritage de Karna, pourra le dire. Il me faudra un peu de temps pour me lancer dans cette lecture, la plongée dans la vie torturée de Benjamin Grønelv m’a trop secouée et mis mal à l’aise, j’ai besoin d’un répit avant de reprendre cette saga et de suivre une nouvelle génération se débattant avec la vie.
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Cent ans

Le cadre est rude, hostile, froid, désert ; c’est le nord de la Norvège, les hivers sont longs et sombres. Mais la mer y est généreuse : elle nourrit et donne du travail aux hommes. Et les femmes ?

Dans ces contrées, elles font des enfants, sans se poser de questions, parce que c’est comme cela, c’est la vie. Leur vie, elles la vivent librement. Elles épousent contre l’avis de leurs mères, donnent leurs enfants en nourrice quand il faut s’en aller faire soigner l’homme plus au sud.

1842-1942 : cent ans séparent la naissance de Sara Suzanne et celle d’ Hjørdis. Entre les deux il y aura Elida, Hjørdis. Quatre femmes pour presque 600 pages qui défilent, qui se laissent apprivoiser sans qu’on s’en aperçoive vraiment malgré ce foisonnement de personnages, malgré ces fratries nombreuses où parfois l’on se perd pour mieux se retrouver plus tard.

Quatre femmes pour 6 cahiers qui constituent ce livre. Les cahiers qu’ Herbjørg, enfant griffonnait dans le grenier, en secret ?

Six cahiers qui commencent par la narratrice relatant ses souvenirs, sa famille avec le « je » de celle qui s’implique, et puis qui se poursuivent avec l’évocation de l’une d’entre elles, dans le désordre….Certes il faut suivre…mais qu’à cela ne tienne c’est bien pensé, bien écrit. Il y a dans cette histoire, dans la façon d’offrir au lecteur une lumière qui manque dehors.

L’histoire de la Norvège n’est jamais loin, l’ambiance y est particulière. J’ai aimé le livre de Dina avec lequel je faisais la connaissance de cet auteur. Et c’est comme chez « Felix Potin », on y revient !! Gaïa a la bonne idée de rééditer, en un seul volume le fils de la providence d’une part, et l’Héritage de Karna d’autre part. Nul doute que j’y reviendrai un de ces jours…


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Le Livre de Dina, tome 3 : Mon bien aimé est ..

belle découverte... une Dina exceptionnelle...des personnages bien trempés...

J'ai beaucoup aime
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Cent ans

Cent ans raconte la vie de quatre générations de femmes: les propres ancêtres de l'écrivain. Sara Suzanne, l'arrière grand-mère, Elida, la grand-mère, Hjordis, la mère et l'écrivain elle-même. Le récit de ces quatre vies nous plonge dans l'évolution de la condition féminine sur deux siècles mais narre aussi le quotidien de ses femmes et les blessures cachées de l'auteur. L'écriture est magnifique et le récit nous transporte. Loin des clichés et du pathos, tout sonne juste et pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore Herbjorg Wassmo ce sera certainement une révélation. Une grande dame à lire absolument.
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