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Critiques de Herbjørg Wassmo (461)
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Un verre de lait, s'il vous plaît

Très beau roman, comme tous ceux de Herbjorg Wasmo, où le sordide se mêle à une profonde humanite
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Le Livre de Dina

Bonjour les lecteurs ….



Attention, cette version du " livre de Dina" rassemble en fait les 3 tomes parus initialement de façon indépendante ( les limons vides, les vivants aussi et mon bien-aimé est à moi).



A la suite d'un geste malencontreux, Dina ébouillante sa mère qui décède des suite de ses blessures.

La fillette, rejetée par son père et élevée loin de lui, s'invente un monde à elle avec ses hallucinations et ses propres règles.

Pour ce débarrasser du coli encombrant, son père la marie toute jeune à l'un de ses amis qui se trouve être veuf.

La belle ne se laisse pas emprisonner dans cette cage dorée, faisant fi de toute convenance, elle mène sa vie en toute indépendance, n'ayant peur de choquer ni famille, ni entourage.

Diana la rebelle est aussi indomptable que son pur-sang, son inséparable Lucifer.

A la mort de son époux, elle va reprendre en main la gestion du domaine, sans pour autant s'assagir et rentrer dans le moule.

Dina choque, fait envie, entraine jalousie et convoitise.

Ce cœur indomptable, qui ne semble que froideur et dénué de sentiments trouvera-t-il les voies de l'apaisement ailleurs que lors de ses longues chevauchées, ses errances nocturnes et son osmose avec son violoncelle?

L'arrivée d'un visiteur va petit à petit l'éloigner de ses démons.

Mais est-elle prête à se soumettre ? Trouvera-t-elle enfin la personne à aimer ?

Dina , walkyrie, nous entraine dans une folle chevauchée.

On l'aime pour son caractère, on la déteste .. pour son caractère.

On vibre, aime, hurle avec elle .



Quelle trilogie les amis ! … nous voici, sous la plume d'Herbjorg Wassmo, en pleine cavalcade entre les paysages grandioses du nord de la Norvège du début du XIX° siècle et les états d'âme de Dina.



Si la façon de s'exprimer de Dina est assez perturbante au début, elle retrace bien le caractère entier et combatif de l'héroïne pour qui le mot " concession" est banni de son vocabulaire.

Comme Dina, mi sorcière, mi démon, la plume de l'auteur saura nous ensorceler et c'est sans aucun ennui que les pages se tournent et que nous abordons les 3 tomes de cette saga.



J'ai bien aimé cette " fin ouverte "choisie par l'auteur qui nous donne le choix de décider du sort de Dina.

Je me réjouis de retrouver Benjamin, le fils de Dina dans " Fils de la providence " .. mais ceci est une autre histoire.



De temps en temps .. une épopée romanesque .. cela fait du bien !



Cette trilogie norvégienne à été portée à l'écran sous le titre " Dina" ( avec Depardieu).



Merci à Jean Christophe pour avoir mis en avant cette trilogie norvégienne



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Cent ans

Cent ans séparent Sara-Suzanne, l’arrière-grand-mère, de la petite Herbjorg née en 1942. Dans ce texte, mi-autobiographie, mi-fiction, quatre générations de femmes passionnées se battent, pour leur survie et celle de leurs enfants, pour leur amour parfois. C’est que la vie dans les villages de pêcheurs du nord de la Norvège, est d’une rudesse infinie. Les conditions climatiques sont extrêmes, les enfants nombreux, faisant de leur mère une presque esclave. La voix d’Herbjorg racontant l’histoire, fait peser sur le récit une sourde angoisse. Petite fille solitaire, elle devait se cacher de Lui, ne trouvant le repos que dans l’écriture de ses petits carnets, à qui elle confiait sa honte… De sa terreur, de la vie de ses aïeules, Herbjorg Wassmo a écrit une saga poignante et charnelle qui m’a été droit au cœur.

Cent ans, Herbjorg Wassmo (10/18)
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Cent ans

Comme Le livre de Dina, ce roman nous emmène dans le Nordland norvégien. Il évoque les femmes de la famille de la narratrice sur quatre générations au travers d’histoires se déroulant principalement du milieu du XIXe au milieu du XXe. Le roman n’est pas linéaire, le mélange des récits ne facilite pas toujours la compréhension, mais nous sommes captivés par ces destins.



Sara Suzanne, l’aïeule née en 1842, épouse Johannes Krog. Ils s’installent à Havnnes où ils gèrent un comptoir qui tient tout autant de la ferme que du port de pêche et du lieu d’échanges. Sara Suzanne sert de modèle à un peintre pasteur, aventure qui donne une incise moyennement convaincante. Elida, sa cadette, est mariée à Fredrik et le couple doit abandonner son domaine de Rosenhaug pour que le mari puisse de faire soigner à Oslo. Enfin, Hjørdis, cadette d’Elida, rencontre Hans avant la 2nde Guerre mondiale ; ils s’installeront à Øksnes après guerre et auront une fille nommée Herbjørg. Le rapport de la narratrice à son père est assez lourd, on suspecte des violences mais elle ne s’attarde pas dessus.



Le roman se déroule dans différentes îles et les Lofoten, dans une Norvège qui reste très traditionnelle. Les familles ont une flopée d’enfants, la pêche reste l’activité principale, et la modernité arrive petit à petit. Des portraits de femmes intéressants mais le roman reste un peu confus.
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Un long chemin

Une histoire touchante, puissante, intense, la guerre vue par un enfant de 5 ans, qui, accompagné de ses parents, va fuir l'ennemi en prenant donc, un long chemin, une longue marche dans la neige pour rejoindre la Suède, avec les blessures, l'épuisement, le froid, etc. Le découragement, la fatigue, le quotidien d'une vie en tant de guerre.
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

Abandonné au bout d'une centaine de pages, sans envie de poursuivre. Rien ne me touche dans ce récit distancié et dépourvu des vibrations de la vie. J'ai l'impression de nager dans une mer d'huile. Ce compte-rendu linéaire de la vie de l'héroïne m'ennuie, même enveloppé de l'aura poétique de rigueur. L'autrice a doté Dina d'une bizarrerie peu crédible pour illustrer un nouveau type de féminité active, puissante, insoumise. L'idée me plaît mais je n'adhère pas à la réalisation. Trop de délayage, cela nuit à la puissance de l'oeuvre.

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Depuis ma critique ci-dessus, j'ai tenté de continuer, sans doute influencée par les avis si élogieux : j'ai lu cinquante pages supplémentaires avec la peine qu'on prend à faire ses devoirs. Non, décidément, je n'y parviens pas.
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Le Livre de Dina

Abandonné au bout d'une centaine de pages, sans envie de poursuivre. Rien ne me touche dans ce récit distancié et dépourvu des vibrations de la vie. J'ai l'impression de nager dans une mer d'huile. Ce compte-rendu linéaire de la vie de l'héroïne m'ennuie, même enveloppé de l'aura poétique de rigueur. L'autrice a doté Dina d'une bizarrerie peu crédible pour illustrer un nouveau type de féminité active, puissante, insoumise. L'idée me plaît mais je n'adhère pas à la réalisation. Le délayage nuit à la puissance de l'oeuvre : j'ai pensé à "Autant en emporte le vent". Pourquoi produire une si volumineuse saga ? Je trouve tout cela trop looooong.

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Depuis ma critique ci-dessus, j'ai tenté de reprendre le livre, sans doute influencée par les avis si élogieux : j'ai lu cinquante pages supplémentaires. Non, décidément, je n'y parviens pas.
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Cent ans

C'est une histoire de famille, de femmes, et de transmission, initiée par une narratrice qui remonte le temps, un siècle avant sa naissance, à l'année 1842 qui vit celle de son arrière grand-mère, la rousse Sara Susanne. Alternant entre la vie de cette aïeule combative et lumineuse, et celle de sa plus jeune fille Elida (grand-mère, donc, de la narratrice), le récit nous entraîne du Nord de la Norvège à Kristiana (qui deviendra Oslo).



La relation minutieuse et vivante de leur quotidien nous rend ces deux femmes proches et particulièrement attachantes, en même temps qu'elle nous imprègne avec force d'un environnement très présent, primordial pour ces familles tirant leur subsistance de la pêche et de l'agriculture, soumises aux caprices du climat et aux rythmes des saisons halieutiques.



C'est d'ailleurs un commandant de bateau qu'épouse Sara Susanne. Johannes Krog, jeune homme prometteur, entreprenant et sérieux, lui a fait une cour assidue, quelque peu compliquée par un sévère bégaiement qui a fait de lui un être réfléchi et souvent silencieux. La sixième fille de Mme Lind accepte cette union à contrecœur, non pas tant en raison de la personnalité de son futur mari, que parce qu'elle comprend qu'on ne lui laisse pas le choix. Sa mère, veuve, peine à subvenir aux besoins de sa nombreuse progéniture. Elle découvre pourtant le plaisir lors de sa nuit de noces, et il s'établira au fil du temps entre les deux époux une véritable tendresse et une solide complicité.

Johannes le travailleur tient ses promesses, rachète un domaine en bord de fjord qui devient rapidement prospère. Sara Susanne, infatigable, en assure la gestion, pendant qu'il part en mer ou en ville pour y mener des négociations commerciales. Puis c'est la ronde des grossesses, le corps toujours occupé, l'existence rythmée par les cycles de neuf mois et les enfants à allaiter, à élever, des enfants qu'elle a de plus en plus de mal à désirer. Sara Susanne déprime, peu à peu s'étiole, sous le regard désespérément coupable de Johannes qui se promet à chaque fois de se retenir, mais lui comme elle ne peuvent résister au désir violent qui parfois les prend. Alors elle subit, devient absente, et lorsque, servant de modèle à l'ange que peint sur le retable de son église un pasteur fasciné par la profondeur de cette femme, qui s'intéresse à ce qu'elle est, à ce dont elle rêve, elle mesure l'espace d'un instant l'ampleur non pas de ce qu'elle a perdu, mais de ce qu'elle a toujours su ne jamais pouvoir atteindre, avant de reprendre, ses espoirs d'émancipation en berne, le cours de son existence.



Elida, la dernière des enfants de Johannes et Sara Susanne, est celle qui a fait des choix inattendus, choquants même, pour sa petite-fille de narratrice qui finalement apprend à les comprendre en s'identifiant à elle, au fil du récit qu'elle lui consacre. En opposition avec sa mère, la cadette des Krog a mis plusieurs de ses onze enfants en nourrice pour suivre son mari Fredrik à Kristiana, où se trouvait son dernier espoir de guérir d'une grave maladie cardiaque. Ces deux-là se sont mariés par amour, Elida contrant les réticences maternelles vis-à-vis de cet intellectuel peu pragmatique. Peu importe, la jeune femme l'est pour deux, et le couple, soudé par une affection mutuelle, porté par sa force à elle, sa capacité à aller de l'avant, ne vacille jamais, Elida assurant la gestion de leur ferme, en plus de tenir avec ferveur la station télégraphique qu'elle abrite, ouverture sur la modernité et sur cet extérieur auquel elle aspire, et que la maladie de Fredrik lui permet d'atteindre, en dépit de la détresse qu'elle provoque. A Kristiana aussi elle est le pilier de la famille, se mettant à la couture leur assurer des revenus, soutenant Fredrik dans son décourageant parcours médical, ses aînés l'aidant à s'occuper des plus jeunes enfants qui n'ont pas été placés.



Centré sur ses portraits ciselés de femmes remarquables, "Cent ans" rend hommage à leur force comme à leur vulnérabilité, à l'amour aussi, qu'elles donnent, chacune à sa manière, à leurs proches, tiraillées entre leurs responsabilités de mères et leur besoin d'accomplissement personnel, plombées par la culpabilité et la frustration face au constat de la facilité avec laquelle les pères ont su gagner l'affection et la confiance des enfants qu'ils n'ont pas eu le fardeau de porter.



La narratrice, fille de Hjørdis, dernière-née de Fredrik et d'Elida, fait par intermittences entendre sa propre voix, évoquant son enfance parmi des tantes et des cousins trop nombreux et trop fugacement évoqués pour que l'on s'y retrouve, adoptant alors un style qui, enfantin, casse le ton de l'ensemble, et créant autour de sa relation avec son père un mystère dont elle ne donne jamais la clé. J'avoue que lors de ses passages, il me tardait de repartir aux côtés de Sara Susanne ou d'Elida...


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

Grâce à notre bibliothèque d'entreprise j'ai découvert Herbjorg Wassmo et la littérature norvégienne. Née en 1942, ancienne institutrice, elle vit près du cercle polaire et écrit depuis plus de vingt ans. Elle est très connue dans les pays scandinaves. Les limons vides est le premier tome du livre de Dina porté à l'écran en 2003, avec Gérard Depardieu.



Ce roman est écrit dans un style original, rafraîchissant, presque comme une légende.



Dina est actrice involontaire de l'accident qui va coûter la vie à sa mère. Victime et coupable, elle grandit abandonnée, comme une enfant sauvage, avant d'être initiée à la musique par un professeur de violoncelle et de piano. Jeune-femme indomptable, insoumise et libérée, elle vit entre une réalité sans limites et sans contraintes qu'elle impose à son entourage et un monde parallèle où elle retrouve sa mère.



J'ai déjà hâte de lire la suite Les vivants aussi.
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Cent ans

Cent ans, c’est le temps qui sépare Herbjørg Wassmo de son arrière grand-mère Sara-Suzanne. En remontant la mémoire familiale, la romancière raconte l’histoire de cette lignée de femmes dont elle est issue, entrecroisant les générations de 1842 à 1942. Toutes natives des îles Lofoten, au nord du cercle polaire, Sara Susanne, Elida et Hjørdis connaîtront des vies rudes, traversées de joies, de souffrances et de solitude.



À travers leurs destins croisés, Herbjørg Wassmo dessine une généalogie foisonnante, étroitement liée aux bouleversements de son propre pays. Cent ans nous montre que l’histoire est une affaire de femmes, une aventure et un combat auxquels Herbjørg Wassmo rend un hommage fier et romanesque.
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Le Livre de Dina, tome 2 : Les Vivants aussi

Dina semble toujours aussi froide et dénuée de sentiments.

Non !

Comment le pourrait-elle, alors qu'elle s'émeut sur la condition des plus modestes, sur la mort de son maître de musique, et soupçonne certains quant à leur malhonnêteté.

Mais alors qui est vraiment Dina ? J'espère la découvrir totalement dans le 3ème tome.
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

Mais qui est Dina ?



Une femme qui a cinq ans a tué sa mère par accident, et qui a été jugée comme responsable par son père et rejetée... Sans éducation, elle est devenue une femme sauvage... forte et déterminée, elle ne marche qu'à l'instinct et se moque des conventions.



J'ai adoré...



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Le testament de Dina

Le personnage de Dina apparaît dans Le livre de Dina du même auteure, que je n’ai pas lu. Mais de cette auteure, j’avais lu Cent ans et Un long chemin, deux ouvrages passionnants.



Il me tardait de retrouver l’univers si particulier de ses romans.



Même sans connaître Dina ni l’histoire de sa famille, j’ai aimé découvrir les personnages si vrais.



Dina n’apparait qu’en souvenir, étant décédée au début du livre. C’est sa petite-fille Karna qui est chargée de son oraison funèbre comme demandé par sa grand-mère. Mais cette tâche de révéler les crimes de Dina plonge Karna dans la folie.



J’ai aimé suivre Karna par petites touches et comment elle se sort peu à peu de son mutisme.



Les personnages de son père et de sa belle-mère m’ont moins parlé, leurs problèmes de couple et de liberté.



Mais que j’ai aimé Peder qui part faire ses études comme demandé par Dina pour devenir le gérant du chantier. J’ai suivi avec intérêt ses relations problématiques avec son frère violent.



Et quelle fin brutale.



Merci, Mme Wassmo, vous savez créer un univers à chaque roman dans lequel se débattent des hommes et des femmes si loin dans le temps (l’action se déroule à la fin du 19e siècle) mais si proches de nous.



L’image que je reteindrai :



Celle de la figurine de petit oiseau que Karna place sur chaque rebord de fenêtre.



Une citation :



Mais elle sentait une certaine agitation en lui. Il pouvait se produire n’importe quoi à tout moment. (p.98)
Lien : https://alexmotamots.fr/le-t..
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

"Le chagrin, c'est les images qu'on ne peut pas voir, mais qu'il faut porter quand même."



Cette phrase, a elle seule résume un peu l'ambiance de cette étrange trilogie. Dina, dont on lit la vie en Norvège au 19ème siècle, est un peu déroutante ... et c'est un peu le moteur de notre lecture.



Qui est-elle ? Sauvage et indomptable, effectivement. Subversive et impudique, sans aucun doute. Sensuelle et maléfique, aussi.



Avec une narration sobre, tout en retenue, l'auteure parvient pourtant à nous faire vivre le froid et la sueur, le questionnement et l'introspection.

La découverte de ce personnage entier, qu'on ne peut comprendre qu'à moitié permet aussi de voir, de sentir, et d'imaginer la vie à son époque et dans son lointain pays. Vivre ces nuits absentes, sentir l'odeur du poisson, éprouver les tempêtes. Un voyage géographique et humain, en somme.



Mais malgré tout ce que l'on lit, de son histoire, de sa vie, de ses pensées... Qui est Dina ?
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Un long chemin

Voici un roman court mais intense. Une lecture dure mais utile.

L’histoire se déroule en Norvège durant l’hiver 1945. Une famille comme tant d’autre (un couple et son petit garçon de 5 ans) survit tant bien que mal et résiste à l’occupant allemand du mieux qu’elle le peut. Jusqu’au jour où la situation devient trop dangereuse. Le couple décide de fuir pour rejoindre la Suède, synonyme de paix et de liberté.

Commence alors un véritable chemin de croix pour ces trois protagonistes à travers les montagnes : la neige à perte de vue, le froid glacial, les membres gelés, la soif, la faim, l’épuisement, le désespoir. Rien ne leur sera épargné. Peu de dialogue et beaucoup de descriptions dans cette partie du livre. Les mots simples et essentiels de l’auteure se suffisent à eux-mêmes.

Lorsqu’ils touchent au but, les problèmes se déplacent, les priorités changent et la vie ne devient pas plus facile pour autant. Un séjour à l’hôpital de 3 mois va changer leur vie. Les médecins et infirmiers suédois vont soigner les traumatismes, panser les plaies mais aussi amputer les membres noircis. La rééducation sera longue et douloureuse. Comment ré-apprivoiser son corps et réapprendre à vivre avec ? Comment affronter le regard des autres ?

Le retour au pays aura bien lieu mais plus rien de sera comme avant. La guerre aura terni les esprits à jamais.

Avec une extrême délicatesse et des mots simples, l’auteure réussit à faire de ce roman un document authentique et un condensé d’émotions.

Ce récit est une sorte d’hommage à toutes les personnes anonymes qui traversent les horreurs de la guerre.

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Le testament de Dina

En voulant lire ce roman de Herbjorg Wassmo, je me suis rendue compte qu’il était la suite d’une saga et comme je voulais me plonger totalement dans cette œuvre nordique et en découvrir les racines, j’ai d’abord lu les tomes 1, 2 et 3 du Livre de Dina dans lesquels j’ai fait la connaissance de cette femme à la volonté de fer, qui ne craint personne et que tout le monde respecte.



Même si je n’ai pas lu les romans qui se situent entre le livre de Dina (tomes 1,2 et 3) et celui-ci (Fils de la providence et l’héritage de Karna) je n’ai eu aucun mal à découvrir celui-ci tellement l’auteure relate habilement le passé et situe chaque personnage. Mais il est préférable, comme je l’ai fait, de connaître le passé et surtout Dina qui marquera définitivement chacun.



Cette saga est axée principalement sur des parcours de femmes. Les deux personnages principaux de celui-ci sont Karna, la petite fille de Dina et Anna, sa belle-mère, deux héroïnes au tempérament fort de manière différente.



En effet, suite à la confession de Dina lue pendant ses obsèques par Karna, celle-ci perd l’usage de la parole, comme sa grand-mère dans le passé, et sombre dans la folie. Comme Dina elle ressent la présence de fantômes et sera internée en hôpital psychiatrique. Ses parents Benjamin et Anna décident de tout abandonner pour rester auprès d’elle. Ce déménagement va entraîner un bouleversement dans le couple, Anna, sa belle-mère se découvrant une soif d’indépendance, de désir et d’interrogations au contact de Joakim Klim, médecin aux méthodes peu orthodoxes pour l’époque à l’asile d’aliénés.



C’est l’occasion également pour Herbjorg Wassmo d’évoquer les traitements appliqués dans ces asiles, la souffrance mais aussi les conditions de travail du personnel.



Dans le Livre de Dina soufflait déjà un vent de folie avec Dina, cette femme capable du pire quand on lui résistait, mais les générations suivantes, que ce soit Anna, avec sa soif d’émancipation, d’indépendance ou Karna, dans le monde qu’elle imagine et dans lequel elle vit, fait de silence mais aussi de crises d’épilepsie violentes, le rythme ne retombe pas.



On embarque très vite, dès les premières lignes, dans les générations suivantes, avec Anna, qui vivait dans l’ombre de son mari et qui veut dormais s’affranchir et faire ses propres choix (pas toujours évidents même pour elle) : plus d’autonomie, d’indépendance, de décision sur son devenir, sur le choix de travailler, d’assumer ses désirs. La femme moderne, à travers elle, apparaît. Elle fait décide, hésite, tergiverse. Elle s’affirme également face aux hommes dans sa vie professionnelle.



La présence d’un médecin Joakim Klim, aux méthodes révolutionnaires dans l’hôpital où est soignée Karma, va jeter le trouble dans son esprit, mais il va imaginer une autre façon de soigner Karna, d’analyser les causes pour mieux soigner en dehors de tout traitement abrutissant, par l’écoute et la patience.



Herbjorg Wassmo aborde tous ces thèmes avec une écriture puissante, rebondissant sur les événements et la valse des hésitations, les changements qui s’opèrent chez chacun mais aussi dans la société. Il y règne une ambiance qui alterne entre le froid du pays nordique, de sa nature et de sa rudesse et la chaleur des émotions et la violence des sentiments.



En se glissant dans les différents personnages et en adoptant entre autre leur façon de parler (très poétique et fantasmagorique de Karna, ou à la troisième personne dans les dialogues entre confrères du monde médical ….. assez surprenant cet emploi du il ou elle quand on est face à son interlocuteur (trice)), la façon dont Anna « ose », « se libère » : c’est une autre femme qui apparaît que ses parents et son mari auront bien du mal à accepter.



A part une ou deux exceptions, tous les personnages sont attachants, ni tout blanc ni tout noir : Benjamin par sa douceur, son humanité mais faible et manquant d’assurance, Anna par sa volonté farouche de vivre pleinement ses désirs mais indécise, Peder, l’amoureux patient, resté au pays à attendre la guérison de Karna, son unique amour qui oscille entre vie et mort, entre au-delà et réalité et Joakim, énigmatique, troublant et chaleureux.



C’est une fresque romanesque, parfaitement maîtrisée par son auteure, qui nous déconnecte et nous fait voyager dans un paysage fait d’aventures, d’amour, d’amitié (parfois là où on ne l’attend pas), mais aussi un regard sur une société qui change, qui évolue, où la femme tient une place de plus en plus affirmée. Jusqu’aux dernières pages elle nous raconte l’histoire d’une famille nordique marquée par le destin.
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Un verre de lait, s'il vous plaît

un livre d'une grand violence qui prend aux tripes, mais la fin n'est pas à la hauteur. J'aurai vraiment voulu savoir ce qui se passe pour tous les personnages au lieu que tout s'arrête comme ça en pleine ation.
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Ces instants-là

Toujours les mêmes thèmes, dans des romans proches, peut-être spécialement pour une française éloignée de la Scandinavie. Enfin, peut-être pas si proches. Nous sommes loin ici des pêcheurs de "100 ans" ou de la douleur qui émane de la trilogie de Tora, même si pêcheurs du dimanche et douleur il y a. La pauvreté est en marge, tout comme les mots sur l'inceste, qui restent allusifs. Ils touchent toutefois au cœur, ravivant la trilogie citée pour qui a lu un peu l'auteur. La mère est aveugle et distante, l'héroïne, blessée. Sa fêlure est contagieuse, et rend la lecture parfois difficile. Mais la fin quitte la gangue. L'héroïne s'affranchit et s'approche du bonheur, ou d'un calme intérieur. Le tout dans des lignes qui exhalent toujours le sel, le cercle polaire, la côte comme la montagne et la forêt, la chasse, l'après-occupation, et l'amour de l'écriture, puits de mots qui chantent l'indicible, scintillants et coupants comme le givre.
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Le testament de Dina

Un puissant mélange de fiction populaire et de roman historique. Il y a des descriptions lyriques, des paysages glacés et des drames psychologiques, un regard social et de l'intime. Ce livre m'a évoqué Alexandre Dumas à certains égards.
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Le Livre de Dina, tome 3 : Mon bien aimé est ..

Il est quand même rare, quand on a un livre entre les mains, d'être persuadé que cette oeuvre accèdera un jour à l'intemporalité. en tout cas, cela ne m'arrive pas si fréquemment. Les oeuvres de Wassmo me font cet effet là !

Ce troisième volet de la vie de Dina confirme cet avis. Dina est plus que jamais omnipotente. Elle règne sur son domaine et décide de la vie, un peu de la mort et des destins de ceux qui l'entourent. Elle est dure comme un Dieu vengeur et le parallèle entre les textes sacrés en début de chapitre ont tout leur sens.

Nous sommes dans le monde scandinave tel qu'il apparaît déjà dans les sagas : le destin est maître, l'homme doit peu ou proue s'y soumettre. Les trépassés viennent visiter les vivants et font partie de la vie quotidienne. L'éducation des enfants est tout aussi rude que le monde qui les entoure.

C'est cet aspect monolithique de la vie et les homme et les femmes qui se débattent entre ces écueils qui font le charme de cette littérature.

Le coeur de Dina est pris par l'homme des fuites, celui auquel on ne pose pas de barrière. Dina le cherche et Léo quant à lui, épris de littérature et homme trouble par bien des côtés tentent de préserver sa liberté. Quelle folie ! Ne sait-il pas que Dina est omnipotente ?
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