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Critiques de Herbjørg Wassmo (461)
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La Véranda aveugle

Il y a dans "La véranda aveugle" une sorte de tour de passe-passe que j’ai encore du mal à m’expliquer, je crois. Voilà un texte qui prend un peu à froid par son aspect vaguement décousu, qui paraît même au départ un peu maladroit, jusqu’à ce que l’on comprenne que l’auteure nous place ainsi à hauteur de son héroïne et instille à son texte une forme de spontanéité qui finalement renforce sa véracité et son intensité.

Quand j’évoque la "hauteur" de l’héroïne, il est important de préciser qu’elle n’est guère élevée… Tora oscille entre la fin de l’enfance et le début de l’adolescence. Elle vit sur une petite île norvégienne au nord du cercle polaire, perdue au milieu du froid et de l’obscurité. La vie y est rude et austère, rythmée par les saisons de pêche, soumise aux calamités naturelles. On y mange peu de viande, et certaines familles nombreuses en sont réduites à envoyer leurs enfants à l’école par roulement, faute de pouvoir offrir une paire de chaussures à chacun. Nous sommes à une époque d’avant les réseaux sociaux et les téléphones portables, l’île semble à l’autre bout du monde, et tout y arrive avec cinq ans de retard.



Tora habite avec sa mère Ingrid et son beau-père Henrik dans la maison des Mille, orgueilleux bâtiment de trois étages en bois construit au début du siècle, désormais décrépit et plein de courants d’air, qui "abrite en grand nombre vermines humaines et détritus". C’est Ingrid qui assure le maigre revenu du foyer, s’échinant à l’atelier frigorique jusqu’à des heures indues, s’y imprégnant d’une odeur de poisson qui ne la quitte pas. Hendrik, tirant prétexte de son épaule invalide -"bousillée" à la guerre-, passe plus de temps à boire qu’à travailler, rentrant parfois tellement saoul que Tora doit l’aider à se mettre au lit.



Tora, donc, est petite. C’est du moins ainsi qu’elle se ressent, ayant l’impression de vivre au ras du sol, environnée d’adultes grands et menaçants, qui ne l’entendent pas, et la considèrent comme quantité négligeable. Elle a pris l’habitude de se faire encore plus petite, espérant ne pas se faire remarquer, et faire oublier qu’elle est une "fille de boche", ainsi que certains de ses camarades ne manquent pas de lui rappeler. Elle ne sait d’ailleurs pas vraiment ce que cela signifie, n’ayant pas connu son père, sujet hautement tabou parmi ses proches, comme l’est celui de la guerre, les deux semblant inextricablement liés.



Et puis, Tora vit dans l’idée permanente du péril, attentive à tous les signes qui l’annoncent : une humeur, une manière de rire, le poids d’un pas dans l’escalier… Le péril, comme une entité malveillante et dominatrice, se rappelle à elle dans les moindres détails du quotidien -voir les vêtements de son beau-père côtoyer les siens sur la patère, ou leurs deux assiettes posées l’une sur l’autre après le repas-, détermine la couleur de ses journées, la posture de son corps, son état mental. Car c’est bien Henrik qui en est à l’origine, de ce péril, Henrik et sa brutalité envahissante dont la manifestation est pourtant à peine évoquée, l’auteure, plutôt que de la mettre en scène, exprimant le traumatisme que les souvenirs (des coups et du reste), ont ancré dans le corps et l’esprit. Elle nous place dans l’angoisse permanente de l’expectative, en détaille les effets physiologiques : sensations de dilatation, battements de cœur… Bien qu’écrit à la troisième personne, les émotions et les réflexions de Tora sont livrées comme une matière brute, sous forme de fragments.



Cassée de l’intérieur, pétrie de honte, de crainte et de culpabilité, elle doit par ailleurs affronter les incompréhensibles transformations de son corps aux odeurs nouvellement puissantes, de ses seins qui poussent. Tout cela en ménageant sa mère, fatiguée en permanence, qui ne sait plus trouver des raisons d’être fière d’elle-même. Il faut dire que si la vie est rude en général pour les habitants de cette île perdue, elle est particulièrement éprouvante pour les femmes, qui souvent cumulent travail à l’extérieur et corvées à la maison, s’occupant des enfants, dont on estime que "c’est leur affaire", maintenant au prix de leur santé et de leur bonheur, la cohérence et l’ordre de la cellule familiale.



Les petites filles intègrent précocement cet ordre des choses. Ainsi Soleil -prénom qui sonne comme une dérision- l’amie de Tora, aînée d’une nombreuse fratrie vivant dans la maison des Mille, qui assume la tenue du foyer depuis que sa mère dépressive ne peut plus se lever, déjà prisonnière, à quatorze ans, d’un système dont elle a très peu de chances de sortir.



Une autre manière de vivre, et surtout de considérer l’existence, semble pourtant possible, comme le démontrent quelques figures lumineuses auxquelles Tora se raccroche : sa tante Rakel, débordante de vie, d’amour et d’optimisme, la jolie institutrice Gunn, qui a quitté la douceur de son sud natal pour se perdre dans ces contrées hostiles où elle affiche une inaltérable gaité, ou encore la gentille mère de Frits, le garçon muet dont Tora devient l’amie, et qui habite un foyer d’où tout péril est absent…



Sans doute n’est-ce finalement pas quelque magie, mais une extraordinaire habileté associée à une grande puissance d’évocation, qui permettent à Herbjørg Wassmo, avec ce texte que l’on dirait spontanément jailli de sa plume, de traduire avec autant de justesse le calvaire intérieur de son héroïne, mais aussi la force, discrète mais bien présente, qui lui permettra, peut-être, de se révolter…



Et sans doute est-ce aussi parce que "La véranda aveugle" est fortement inspiré de sa propre expérience…


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Le Livre de Dina, tome 3 : Mon bien aimé est ..

Je suis toujours, avec réjouissance, Dina. Titre assez génial "mon bien-aimé est à moi". Un texte qui fait écho, étrangement, dans le contexte international actuel. La farine russe déjà... "On ne pouvait, avec la meilleure volonté du monde, comprendre qu'une guerre se passant en Crimée, ait des répercussions jusque dans le Nordland". P:81 et 155
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

3 Tomes vite lus

L'écrivain vous plonge dans la vie du 19 ème siècle en Norvège.

Au début DINA, l'héroïne me m'était mal à l'aise.....Il y a un peu de folie en elle qui perturbe ....mais maintenant je comprend mieux sa souffrance et sa violence...Elle est marquée par l'horreur de la mort de sa mère et par ce mariage contre nature - Elle n'était qu'une enfant sauvage laissée à l'abandon sans éducation par un père qui rejette sans le vouloir sur elle la faute du décès de sa femme ....Elle s'endurcie pour ne pas sombrer ....ses morts la hantent.....Un roman hors norme que j'apprécie..



Roman original que j'ai dévoré.....



bonne lecture



Mireine
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La fugitive

C'est le premier livre de cette auteure avec lequel la connexion ne s'est pas vraiment faite. Cette histoire d'un road trip à la Thelma et Louise ne m'a pas convaincu, pas plus que les valses hésitations de l'écrivaine en panne d'inspiration et en proie à une paranoïa persistante. J'en suis même arrivé par moments à me demander si Frida n'était pas qu'un personnage imaginaire de l'esprit tourmenté de Sanne . . . J'ai cherché en vain la plume acérée de Wassmo que j'avais tant aimé dans la longue saga de Dina. L'auteure m'avait habitué à ses personnages de femmes fortes, déterminées, et je tombe ici sur plein de questionnements existentiels, de doutes professionnels, de mauvaise conscience quant à l'amant délaissé. le tout n'est inintéressant pour autant, l'écriture fluide et évocatrice, les thèmes abordés ne sont pas insignifiants non plus. Mais, question d'affinités probablement, je suis resté relativement indifférent aux sort de ces femmes. Et ce n'était certainement le but . . .
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Le testament de Dina

Ce dernier livre de l'immense fresque consacrée à Dina et son entourage est beaucoup plus introspectif que le reste de la série mais n'en est pas moins excellent. Ici l'auteure s'attaque à des problèmes universels et intemporels: triangle amoureux, problèmes de santé mentale, le poids des responsabilités qu'elles soient professionnelles ou familiales, etc. Dina est absente de ce tome, mais reste présente à l'esprit de tout le monde tellement les terribles révélations du début du livre remettent en question l'image que tout un chacun se faisait d'elle. Wassmo est définitivement une auteure qui sait me rejoindre autant par son écriture fluide et percutante que par l'intelligence de ses propos.
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

Bonsoir

je viens de découvrir Wassmo pour valider pour un challenge un auteur norvégien

Je souhaitais un petit livre et j ai pris celui-ci au hasard

Une agréable surprise

Un mariage arrangée l'entêtement d une jeune fille qui veut vivre sa vie et se moque des qu'en dira t on

Je ne voudrais pas oublier de vous parles des paysages qui sont sublimes.

Je vais vite découvrir la suite de ce roman.

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Ces instants-là

Les 50 premières pages m'ont un peu dérouté avec une écriture à la troisième personne, sans jamais connaître le prénom de l'héroïne... Mais j'ai bien fait de persévérer, on découvre au fur et à mesure sa vie. De son adolescence au collège chez ses parents dans une petite île isolée, à sa vie de femme écrivaine et indépendante en ville, toujours dans le Nord de la Norvège. On apprend à connaître une fille souffrant d'épilepsie tiraillée entre son père difficile, sa mère présente mais compliquée et sa petite soeur aimante. On voit évoluer ses relations avec les garçons, puis les hommes, et les enfants qui arrivent... Une vie loin d'être tranquille, mais avec des instants de vie simples de la vie nordique.
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Le Livre de Dina, tome 2 : Les Vivants aussi

2 tome du livre de Dina. L'histoire piétine un peu, à l'image d DIna qui marche, piétine dans sa salle. Dina est une femme, elle devient mère, elle est veuve. Elle est toujours accompagnée de ses morts. Les vivants aussi l'accompagnent, l'aiment, l'estiment et la redoutent encore. Tomas, Oline, Mère Karen, Johan.. ces personnages gagnent en densité, en présence. Dina n'est plus la sauvageonne qu'elle était mais reste libre, résolue. Elle mène son monde.

Les saisons, les animaux, le froid, les repas et leur préparation, les rituels de la vie dans une grande maison rythment cette partie.

La naissance de son enfant, un incendie, une partie de chasse, le retour du violoncelle... l'histoire va à son rythme plus tranquille, comme une pause, jusqu'à l'arrivée d'un voyageur. Je sens que le tome 3 va retrouver l'énergie du tome 1. En tout cas je l'espère!

j'aime toujours autant cette écriture franche, directe et tellement évocatrice, poétique aussi. Les personnages sont attachants et rudes, comme le pays dans lequel ils vivent.



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Le Livre de Dina

Ce livre a révolutionné toutes mes lectures.

J'avais vu d'abord le film (avec G. Depardieu), par hasard, travaillant à la maison avec une télévision fonctionnant dans la pièce à côté. A un moment de répit recherché, je me suis approchée de l'écran, le film débutait et je n'ai plus bougé pendant 2 heures. A la fin, j'ai noté les références de l'oeuvre originale. La lecture du roman complet ne m'a ni déçue ni quoi que ce soit par rapport au film. J'avais deux oeuvres. (j'ajoute que cela m'a fait absolument la même chose avec l'amant de Marguerite Duras, j'ai d'abord vu le film, puis j'ai lu le livre, et c'était bien deux oeuvres différentes).

Bref, à la lecture du livre de Dina de H. Wassmo, je me suis plongée dans l'oeuvre et je n'en suis pas ressortie.

OUI, c'est une plongée, dans un univers, une écriture qui ne lâche rien, qui n'épargne rien, qui fait mal autant que les blessures reçues. Lire Wassmo c'est se faire écorcher, mais quand la dernière page est retournée, c'est réfléchir, c'est voir l'autre autrement, c'est comprendre la souffrance de l'autre et donc aussi la sienne, c'est devenir un peu plus humain, c'est accepter que son coeur saigne un peu pour d'autres. Donc c'est rester vivant.
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Un long chemin

Ce livre est extraordinaire. Un témoignage je pense pour rendre compte des souffrances souvent trop rapidement oubliées.

Le récit, vu par un enfant de cinq ans, est d'une humanité ... moi j'en ai pleuré tout au long de ma lecture. Donc je n'ai pas de mots.

C'est tellement beau, c'est tellement tragique, c'est tellement encore plein d'espoir malgré les souffrances dont les marques resteront à vie.

C'est un hommage magnifique et pur à toutes les victimes des combats imbéciles.
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Le Livre de Dina, tome 3 : Mon bien aimé est ..

Il est quand même rare, quand on a un livre entre les mains, d'être persuadé que cette oeuvre accèdera un jour à l'intemporalité. en tout cas, cela ne m'arrive pas si fréquemment. Les oeuvres de Wassmo me font cet effet là !

Ce troisième volet de la vie de Dina confirme cet avis. Dina est plus que jamais omnipotente. Elle règne sur son domaine et décide de la vie, un peu de la mort et des destins de ceux qui l'entourent. Elle est dure comme un Dieu vengeur et le parallèle entre les textes sacrés en début de chapitre ont tout leur sens.

Nous sommes dans le monde scandinave tel qu'il apparaît déjà dans les sagas : le destin est maître, l'homme doit peu ou proue s'y soumettre. Les trépassés viennent visiter les vivants et font partie de la vie quotidienne. L'éducation des enfants est tout aussi rude que le monde qui les entoure.

C'est cet aspect monolithique de la vie et les homme et les femmes qui se débattent entre ces écueils qui font le charme de cette littérature.

Le coeur de Dina est pris par l'homme des fuites, celui auquel on ne pose pas de barrière. Dina le cherche et Léo quant à lui, épris de littérature et homme trouble par bien des côtés tentent de préserver sa liberté. Quelle folie ! Ne sait-il pas que Dina est omnipotente ?
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Le testament de Dina

Le quatrième volet de la saga du grand nord norvégien s’attache au personnage de Karna, la petite-fille de Dina, qui perd la parole après avoir révélé les secrets de sa grand-mère. Une histoire de femmes fortes, battantes et en quête de liberté dans la Scandinavie de la fin du 19e siècle, une histoire de passion et de sacrifices, dans une langue toujours aussi brillante, évocatrice et envoûtante.

Un livre reçu dans le cadre de l’opération Masse critique Babelio.
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Ciel cruel

Ce dernier volume est d’une force incroyable. Tora suite à son monstrueux accouchement prématuré et solitaire enferme d’abord son bébé oisillon dans le placard et ira l’enterrer sous un monceau de pierres. Elle devient totalement dépressive à la limite de perdre la raison. Mais Rackel va la sauver doucement grâce à la parole retrouvée entre elle deux. Mais le malheur n’en a pas fini, quand sa tante décède, Tora est tellement brisée qu’elle devient à la fois elle-même et sa tante comme une schizophrénique et puis elle entend des voix. Elle finira par se suicider car personne ne voie son immense détresse. Une terrible histoire sans rédemption et sans résilience. Je n’ai jamais cru au vieil adage « ce qui ne te tue pas te rend plus fort. La souffrance affaiblit, dévore et détruit et même si l’on n’en meurt pas, elle nous déchire l’âme, nous enferme et nous rend indifférents au monde afin d'éviter de souffrir plus encore.
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La chambre silencieuse

Un second tome bouleversant. L’auteur saisit parfaitement l’importance des détails du quotidien et sait parfaitement bien les rendre. Elle décortique l’âme humaine au scalpel, tranchant dans le vif. Elle nous raconte ces gens qui ne parlent jamais, ces taiseux, ces miséreux de l’affect.

Tora grandit et se pose de nombreuses questions sur sa vie. C’est une adolescente violentée, abominablement seule, qui n’ose se lier à quiconque et qui n’est l’amie de personne. Elle est dans une solitude totale et silencieuse. Seul son travail scolaire la sauve un peu. Elle a totalement honte d’être une victime et sa seule préoccupation est que personne ne doit savoir. Un sujet toujours très actuel et un ressenti vieux comme le monde car de nombreuses femmes endurent encore et toujours ce martyre du viol.

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La septième rencontre

Herbjørg Wassmo a écrit des livres tellement beaux que j'ai toujours une petite crainte d'être déçue par une de ses histoires (ce qui m'est d'ailleurs arrivée ...). Pas de déception ici, loin de là ! L'autrice décrit à merveille les deux protagonistes, leurs trajectoires compliquées et le cadre dans lequel ils évoluent, la Norvège. C'est au passage un de ces livres qui donnent envie d'habiter ailleurs. Le récit n'est jamais ennuyeux mais ce qui est vraiment original c'est le parcours de ces deux êtres sur des orbites qui les font tour à tour se frôler et puis s'éloigner d'une manière qui pourrait être définitive. Mon terme d'orbite est ici bien mal choisi car les vies de Rut et Gorm, tous deux blessé·e·s, déçu·e·s mais pas encore usé·e·s, ne sont pas si prévisibles qu'il y paraît. Leurs rencontres n'ont rien de calculs conscients et nul ne peut dire ce qu'il en sera de cette septième rencontre ... à moins qu'un des deux ou les deux décident de prendre les choses en main.

Herbjørg Wassmo offre là un très beau roman d'amour, original, prenant (on a l'impression d'être dans la tête des personnages) sans qu'il y ait besoin d'une action tonitruante parce qu'une forme de lenteur convient bien pour laisser le temps à Rut et Gorm de choisir la bonne voie.
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Le Livre de Dina, tome 3 : Mon bien aimé est ..

Dernier tome de la trilogie “Le livre de Dina”, cet épisode nous montre une Dina en pleine possession de ses moyens comme maîtresse de son domaine, tout en étant désemparée devant les errances de “son” Léo, le russe qui déclenche en elle une passion incontrôlable à chacun de ses trop brefs passages. C'est d'ailleurs à cette dernière occasion que Dina refusera définitivement, et drastiquement, cette sorte d'indifférence de son bien-aimé, sans se rendre compte, ou sans se l'avouer, que c'est en réalité le même comportement qu'elle adopte envers Tomas qui se consume lentement d'un amour inassouvi. Jamais son égocentrisme et son égoïsme n'ont été aussi en évidence que dans cette finale bien pensée.



Je ressors un peu ambivalent quant à cette trilogie. Non pas sur l'oeuvre elle-même que j'ai grandement apprécié, à la fois pour cette fresque d'un milieu et d'une époque mal connue et pour cette écriture nerveuse quand il le faut, pleine de sous-entendus révélateurs, rythmée et terriblement efficace. C'est plutôt quant au personnage même de Dina qu'il me reste un arrière-goût. Voici une femme forte, farouchement indépendante, avec une intuition phénoménale, une énergie incroyable, rusée aussi et belle en prime. Que fait-elle finalement de ce potentiel? Oui elle réussit à gérer un domaine, oui elle corrige certaines injustices comme ce que Niels avait fait à Stine, et en cela elle est admirable. Par contre elle tue son mari, joue avec Tomas comme un pantin, torture sans raison la nouvelle femme de son mari. Cette méchanceté gratuite j'ai l'impression qu'elle possède tous les atouts pour la maîtriser mais qu'elle s'y refuse; dommage elle m'aurait été plus sympathique ainsi! Reste que cette lecture aura été marquante et que cette auteure aura été une très agréable découverte.
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La Véranda aveugle

Sur son ile de pêcheurs, Tora grandit entourée de sa discrète mère, sa flamboyante tante et son inquiétant beau-père. La pré-adolescente, née de l'amour de sa mère et d'un soldat allemand, raconte la vie de sa maison commune, les amitiés, les indiscrétions, la rudesse du temps, la précarité, la peur du lendemain, l'angoisse de grandir...

Herbjorg Wassmo livre un roman universel et bouleversant. De sa plume tendre mais sans concession, elle raconte sans voyeurisme mais fidèlement la vie dans ce qu'elle a de plus dur...
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Le Livre de Dina, tome 2 : Les Vivants aussi

Wassmo est l'héritière des lettres du Nord. Sa plume est trempé dans le caractère de ces insulaires au caractère froid et fort, qui prennent en main leur destin.



Sa Dina a tout de cette force de caractère. Elle gère le domaine de son défunt époux, elle régente son monde et elle se montre parfois impulsive envers les hommes.



Un marin de passage apporte bien des promesses qui risquent d'être déçues.



Un très beau roman avec une profondeur rare.
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La septième rencontre

Retour à une auteure déjà lue, et aimée, avec je compare avec Cent ans ou Le livre de Dina. Ici, deux personnages principaux : Rut, une fillette sur son île du nord, puis une jeune étudiante, puis une femme artiste peintre et Gorm, fils de bourgeois et commerçant. Les deux se rencontrent plusieurs fois, d’où le titre, semblent avoir tout pour se plaire… mais à chaque fois, quelque chose les empêche d’aller plus loin. Le style très reconnaissable d’Herbjorg Wassmo m’a tenue en haleine, les personnages sont attachants, les faits souvent durs à encaisser. Rarement un chapitre de roman m’aura mise en colère comme celle que j’ai ressentie au moment où les habitants de l’île reprochent des faits imaginaires au malheureux frère de Rut.

Pourquoi pas le titre à conseiller pour découvrir cette grande dame norvégienne, surtout si le thème de l’art vous intéresse ?
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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La septième rencontre

Quel beau livre !

Quelle belle histoire !

Me voici devenue midinette, l'histoire d'amour concoctée par Herbjorg m'a fait passer un excellent moment de lecture, de rêve,

Avec des images de paysage des îles du nord de la Norvège,

Avec des descriptions de tableaux mettant en avant des couleurs, des douleurs,

Avec des personnages attachants victimes de leurs classes sociales, de leurs époques et du qu'en dira t on.

Ce livre est fort, il prend les tripes et fait ressortir toute la douleur qu'il y a à se découvrir vraiment, à se chercher, à tâtonner toujours à côté des autres, à profiter de ses premiers amours, de ses parents, s'en servir pour les jeter par la suite car finalement on les méprise un peu.

Le style est lourd comme très souvent chez Herbjorg.

On ressent la terre, le poids des traditions, de la famille.

On peine à se libérer et puis petit à petit au fil du récit et du temps, les propos se font plus légers, la terre s'ameublie et le style devient aérien, on est pris dans les filets de cette belle histoire.

Merci madame pour cette escale romantique.
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