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Citations de Hermann Hesse (2212)


C'était un de ces jours où le destin vous guette, où le pire peut arriver, car le désarroi et le trouble de notre âme se reflètent sur le monde environnant et le défigurent. Mal à l'aise, pleins d'appréhension, nous cherchons en dehors de nous les prétendus motifs de notre mécontentement ; le monde entier nous paraît mal fait et nous butons à chaque pas contre un obstacle.
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On n'exprime pas ce qu'il y a de plus beau, de plus intime, de plus précieux. Me sera-t-il donné de vivre une fois encore une telle nuit ?
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Les mots ne sont ici d'aucun secours, mais la chose vit toujours en moi, intacte, et, si c'était possible, je pourrais encore décrire exactement chaque ondulation du terrain dans l'obscurité, chaque bruissement à la cime des arbres, ainsi que le réseau des veines fulgurantes dessiné au loin par l'éclair, ou la cadence mystérieuse des coups de tonnerre.
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Je découvris que Haller était un génie de la douleur, qu'à l'instar de ce que décrivait Nietzsche dans nombre de ses aphorismes, il avait développé en lui une capacité de souffrance extraordinaire, illimitée.
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Quand on vient visiter le couvent, on pénètre, par un haut portail pittoresque ouvert dans les altières murailles, en un large espace plein de paix. Une fontaine y coule doucement, il y a de vieux arbres graves et, des deux côtés, d'antiques maisons de pierre.
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Lorsqu'il allait vraiment mal, il pouvait même parfois se dire avec une joie féroce, une sorte de joie maligne : « Je suis curieux de voir ce qu'un homme est capable d'endurer vraiment ! Une fois la limite du supportable atteinte, je n'aurai qu'à ouvrir la porte et à m'échapper. » Nombre de suicidaires puisent dans cette idée une énergie extraordinaire.
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Il n'est pas bon que l'humanité fasse un usage excessif de son intellect, qu'elle tente grâce à la raison de mettre de I'ordre dans des domaines qui ne sont pas du tout accessibles à celle-ci. Cela donne naissance à des idéaux, tels que celui des Américains ou celui des bolcheviks. Tous deux sont extraordinairement raisonnables, mais en proposant une vision trop naïve de la vie, ils brutalisent et appauvrissent terriblement celle-ci. L'image de l'être humain qui représentait jadis un idéal élevé est en train de se transformer en cliché. Nous autres, les fous, nous lui redonnerons peut-être sa noblesse, »
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Govinda se disait : ce n'est pas lui qui sera jamais qu'un vulgaire brahmane, un sacrificateur paresseux, un cupide trafiquant de formule magique, un vaniteux et un sot phraseur, un prêtre astucieux et méchant ; il ne sera jamais non plus un de ces sots et bons moutons. dont se compose le troupeau de la grande foule. Et lui non plus, Govinda, ne voulait en être un, il ne voulait pas être un brahmane comme il y en avait des milliers. Il voulait suivre Siddharta qu'il aimait, le magnifique Siddarhta.
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{introduction ]
On peut imaginer la fâcheuse influence qu'exerça ce trait de caractère [buté] sur ma vie d'écolier. Toute tentative de faire de moi un être socialement utile, se soldait par un échec, souvent par un scandale infamant qui aboutissait à la fuite et à l'exclusion.", raconte le futur poète et écrivain dans son roman l'Ornière. Heureusement que ses deux grands-pères lui ouvre les portes de la liberté intellectuelle, sur la littérature d'un côté et sur la culture indoue de l'autre.
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[introduction]
La forêt Noire est proche, berceau du romantisme, courant que Goethe définit ainsi : "Est classique ce qui est sain, romantique ce qui est malade." Herrmann en est tellement teinté, à tous les points de vue.
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Elle représentait la petite lucarne, la minuscule ouverture qui éclairait l’antre sombre de mon angoisse. Elle représentait la délivrance, la voie de la liberté. Elle devait m’apprendre à vivre ou m’apprendre à mourir ; sa main ferme et gracieuse devait se poser sur mon coeur glacé, pour qu’au contact de la vie il s’épanouît ou tombât en cendres.
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Qui dit chercher dit avoir un but. Mais trouver, c'est être libre, c'est être ouvert à tout, c'est n'avoir aucun but déterminé. Le but que tu as devant les yeux et que tu essaies d'atteindre t'empêche justement de voir ce qui est tout proche de toi.
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Siddhartha, le bel enfant du brahmane, le jeune faucon, grandit en compagnie de son ami, Govinda, fils lui aussi d'un brahmane, à l'ombre de la maison et du figuier, sur la rive ensoleillée du fleuve, auprès des bateaux, dans la verdure de la forêt de Sal. Le soleil brunit ses claires épaules, sur les bords du fleuve, au bain, aux ablutions sacrées, aux saints sacrifices. De sombres lueurs flottaient dans ses yeux noirs, quand, dans les bois de manguiers, il jouait avec les garçons, quand sa mère chantait, quand se faisaient les saints sacrifices, pendant les leçons que lui donnait son père, le savant, ou quand il écoutait la conversation des sages. Il s'y mêlait lui-même depuis longtemps, s'exerçant avec Govinda aux joutes oratoires, à l'art de la contemplation et à la pratique de la méditation.
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Est-ce que tout ce qui dans le monde pesait sur nous ou nous était hostile ne disparaissait pas et ne se surmontait pas dès qu'on avait vaincu le temps, dès que par la pensée on pouvait faire abstraction du temps ?
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Le monde s'était emparé de lui, le plaisir, la convoitise, l'indolence et finalement le vice qui lui avait toujours semblé le plus méprisable de tous, et qu'il avait toujours haï et tourné en ridicule : la cupidité.
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Il voulait mourir à lui-même, ne plus être soi, chercher la paix dans le vide de l'âme et, par une abstraction complète de sa propre pensée, ouvrir la porte au miracle qu'il attendait.
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p 237 – un vagabond peut être tendre ou brutal, industrieux ou balourd, courageux ou poltron, toujours il est, dans son cœur, un enfant, toujours il vit dans le monde naissant, avant l’aube de l’histoire universelle, toujours sa vie est menée par quelques instincts et quelques besoins primitifs. Qu’il soit intelligent ou sot, qu’il ait profondément conscience de la fragilité et de l’instabilité de toute vie et sache que les êtres vivants traînent leurs quelques gouttes de sang chaud à travers la glace des espaces infinis, ou qu’il obéisse simplement, puéril et vorace, aux ordres de son ventre, toujours il est l’adversaire et l’ennemi mortel du possédant et du sédentaire qui le hait, le méprise, et le redoute, car il est tant de choses qu’il ne veut pas qu’on lui rappelle : l’instabilité de toute existence, l’incessante décomposition de toute ve, la mort glacée et inexorable dans laquelle baigne l’univers...
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p 220 – parfois, tandis qu’il s’abandonnait à la contemplation désespérée de ce monde de folie et d’épouvante, une joie s’était mise à fleurir tout à coup : une violente passion d’amour, l’envie de chanter une belle chanson ou de dessiner, ou bien en sentant une fleur, en jouant avec n chat, l’accord enfantin avec la vie s’était rétabli.
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p 210 – ce n’étaient pas là des pensées mais des sentiments obscurs qui se faisaient jour dans toutes sortes de comparaisons. L'art était la fusion du monde paternel et maternel, de l'esprit et du sang, il pouvait partir du fait le plus concret et mener au plus abstrait ou bien prendre son point de départ dans le monde des idées pures et trouver sa fin dans la chair pantelante. Toutes les œuvres d'art vraiment hautes,toutes celles qui n’étaient pas simplement des tours de passe-passe réussis, mais restaient pénétrées de l’éternel secret, comme par exemple la vierge du maitre, toutes les vraies et incontestables œuvres d’art possédaient ce double visage inquiétant et souriant, ce caractère masculin et féminin tout ensemble, ce mélange d'instinct et de pure spiritualité. (…) Goldmund voyait dans l’art et dans sa vocation d’artiste la possibilité d’un accord entre ses tendances contradictoires et profondes, ou tout au moins d’un splendide symbole, se renouvelant sans cesse, pour les désaccords de sa nature. Mais l’art n’était pas un présent du ciel, un don gratuit ; il coutait très cher, il exigeait des sacrifices.
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Chaque époque, chaque culture, chaque tradition possède son ton. (...) La vie humaine ne devient une vraie souffrance, un véritable enfer, que là où se chevauchent deux époques, deux cultures, deux religions. Il y a des époques où toute une génération se trouve coincée entre deux temps, entre deux genres de vie, tant et si bien qu'elle en perd toute spontanéité, toute moralité, toute fraîcheur d'âme.
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