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Citations de Hervé Giraud (88)


"La notion de limite n'existe pas en langue touareg, ce sont les besoins des hommes et ceux des bêtes qui dictent tout. Quand un enfant se met à faire ce que les adultes font, c'est qu'il en a l'envie, ou la force."
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J'ai grandi dans une île, en slip comme Tarzan, mais mon héros, c'est Mowgli, définitivement. Je nage comme un poisson et j'ai une mémoire comme celle des moineaux. A huit ans, je lisais Rudyard Kipling perché dans les arbres, je fumais des lianes comme les hommes, je construisais des cabanes qui faisaient peur aux loups. Aujourd'hui, je continue à courir pieds nus dans les cailloux et à grimper dans les cimes pour rien, juste pour le plaisir de regarder loin. Entre les deux, j'ai vécu dans les villes, j'ai fait le tour des boulevards périphériques en moto, j'ai attendu l'heure de la sortie, j'ai traîné dans des aéroports en écrivant des livres de voyage, j'ai réparé des maisons, déchargé des camions,
bricolé des moteurs, mis des fleurs dans des vases.
Il m'a fallu capturer des vipères à la main et les brandir dans la lumière, nager dans l'eau glacée des rivières, apprendre à aimer la vitesse, la musique et les chiens abandonnés couverts de pluie.
On m'a dit de faire dans la vie ce que je savais faire de mieux, je m'y emploie chaque jour : je raconte des histoires qui servent à fabriquer des livres et à rafraîchir la température du monde. Je tue le temps mais jamais les insectes, ni les taupes, ni les plantes. A-t-on besoin d'en savoir plus ?
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C’est dingue tous ces bouquins qui tombent dans ma vie comme s’ils venaient du ciel. On pourrait penser que ce genre d’événement n’arrive que dans les livres, et pourtant, ils sont là, bien réels, et ils accompagnent mon voyage mieux que ne l’aurait fait le plus fringant des guides.
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Plus je m'éloigne du point de départ, plus je deviens grand. Quitter l'enfance, c'est quitter un monde où tout est familier, c'est quitter la magie. Un enfant ne joue pas au lion : il est un lion !
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-Son frère? En pleine forme! Avec lui, tu sais, c'est un peu comme prévoir la météo, c'est difficile. Si on pouvait informatiser ses maladresses et ses ratés, on ferait exploser tous les ordinateurs de chez Microsoft. Ce gamin, c'est la théorie du chaos à lui tout seul. Il plane au-dessus des nuages, il y a toujours une turbulence qui traîne dans son sillage ((c'est ce qui fait son charme, c'est certain, maison voit que tu ne vis pas avec lui). Ce qui est étrange, c'est qu'on s'était inconsciemment préparés à ce que ce soit lui qui pose problème, et tu vois, c'est sa sœur. Je dis tout le temps que je n'aime pas le beau temps, que je préfère les tempêtes, mais là on est servis.
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Il paraît que l'on est un genre d'aristocrates. D'après ce que l'on a compris, les aristocrates sont des gens qui ne font pas ce que les autres font, ils sont fins de corps et d'esprit, ont lu tout Dostoïevski et ne s'amusent qu'entre eux en des joutes verbales dont l'humour est péniblement accessible aux enfants et aux autres tribus. (p. 117)
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Un jour, un aviateur du nom de Saint-Exupéry a parlé avec des Kel Tamajeq. Il leur a expliqué qu'il lui fallait seulement deux heures pour parcourir les territoires qu'ils mettaient deux mois à traverser, ils lui ont demandé: Mais que fais-tu le reste du temps?
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Les Kel Tamajeq le disent, voyager dans le désert, c'est aller au cœur de l'oubli et s'égarer volontairement.
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J'aurais pu être un arbre avec des racines, je suis un homme avec des jambes, alors je me déplace.
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Jeux de contrastes, courbes, contre-courbes, ombres, lumières, mises en scènes extraordinaires, bien qu’il ne soit pas (loin s’en faut) au service de l’église catholique, L’histoire de cette Jeanne que nous offre H Giraud est un roman baroque où se nouent et se dénouent la passion et le drame. Les personnages y sont, certes, un peu caricaturaux, mais si le trait forcé et cinématographique surfe avec l’esprit de la BD, c’est sans doute parce que comme le signifiait Abel Gance : « la vision de la chose n’est pas de l’art et seul le mensonge est à la base de la vérité ». Hervé Giraud s’amuse à fouetter cette dernière comme on cravache un cheval. Son discours et son écriture esthétique portent un regard moderne sur un récit sans doute historique mais dont l’encrage et le thème sont toujours actuels. Sa quête de l’émancipation, de l’amour et de la liberté est bien rafraichissante. Une lecture d’été qui décoiffe et fait grand bien.
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Quand on va quelque part, on commence par partir. Tout ce qui vient ensuite, c'est déjà la destination.
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Ce sont les piqûres qui font le malade ou bien le contraire? De l’œuf ou de la poule, qui a eu de la fièvre en premier ? Va savoir ! On s'en fiche parce que ça y est c'est fait, on a fait le grand saut et tout va redevenir comme avant. Il y a le monde des obligations, des prescriptions, celui où il faut obéir ou faire semblant, prendre son médicament à l'heure, celui des malades en pyjama et il y a nous dans notre monde à nous. Seul, on est seul ; à deux, on est une humanité toute entière. Cali et moi avons besoin de rien ni de personne. Elle, c'est le plus, le yin, je suis le moins, le yang. Positif et négatif. Quand nos batteries sont vides, on se recharge mutuellement comme on fait avec le chien (mais sans le chien) et notre source d'énergie n'encourt aucun risque d'épuisement. p. 97
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Pendant des années et des années, toutes les annéees qui ont suivi la guerre, j'ai toujours eu l'impression que quelqu'un me regardait sans se montrer. Du plus loin que je m'en souvienne, j'appelais ça l'ombre. Je percevais une présence indicible.
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Eyup dit que les "bijoux de famille", ça porte bonheur. Surtout celui de droite, l'autre, il porte malheur. Il a testé avec des dés. S'il se touche à droite avec le dé, il sort un six, à gauche, il ne dépasse jamais trois :
- C'est statistique, il dit.
(p. 143)
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On peut rire de tout, à condition que ça soit drôle.
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La guerre est une cicatrice ouverte. La guerre est terminée maintenant pour lui et pour nous. La plaie est refermée, mais il reste la cicatrice.
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En quittant le cimetière, mon père me décoiffe d'une main passée dans mes cheveux. Il me dit que j'ai bonne mine. Et voilà comment ça se termine la guerre, une bonne mine qui fait tout sauter.
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Pourquoi l'hôpital me fait-il penser à une brique de lait stérilisé ? Je ne sais pas. Dans le hall, je marche derrière mes parents, le pas est rapide, on se glisse à travers une petite foule de gens échouée aux portes des ascenseurs, oiseaux malades aux yeux creux et aux ailes noires mal coiffées. J'observe les passagers de la brique, pyjamas hors saison, visages trop jeunes pour être chauves, d'autres en visite des premiers, tous avec des têtes d'enterrement. On vient là pour guérir ou quoi ?
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Le lendemain du jour où le chien a disparu dans un supposé tourbillon, Cali a fait un malaise pendant le cours de maths. C'était un vrai malaise, pas un truc bidon pour se faire accompagner à l'infirmerie histoire d'esquiver une heure de géométrie. Je l'apprends par la rumeur (..). La même rumeur, un tout petit peu plus loin, propagée à la vitesse d'un courant d'air plus rapide que moi (..) dit qu'une élève est tombée dans l'escalier , puis dans le coma (..) et le courant d'air chargé un peu plus de l'air vicié de la puanteur des ragots qui naissent en milieu scolaire les jours de pluie me déborde et affirme que l'élève en question est morte, morte de sa chute, ou morte d'un malaise, qui l'aurait fait chuter, on n'en sait rien. On a juste vu du sang qui giclait de sa tête jusque sur le perron de l'établissement .
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Le lendemain du jour où le chien a disparu dans un supposé tourbillon, Cali a fait un malaise pendant le cours de maths. C'était un vrai malaise, pas un truc bidon pour se faire accompagner à l'infirmerie histoire d'esquiver une heure de géométrie. Je l'apprends par la rumeur car en raison d'un principe qui veut qu'en me maintenant dans une classe de nains plus jeunes d'un an, j'allais gagner en maturité, j'ai redoublé et je ne suis plus dans la même classe qu'elle. C'était sans compter sur le syndrome de la banane: je suis un peu foutraque, mais je mûris quoiqu'il arrive, alors la sonnerie de la reprise des coursa beau sonner, je n'ai pas besoin que l'on me dise quoi faire pour quitter mes coreligionnaires et partir aux nouvelles de ma sœur à travers tout l'établissement.
La même rumeur, un tout petit peu plus loin, propagée à la vitese d'un courant d'air plus rapide que moi (..)dit qu'une élève est tombée dans l'escalier, puis dans le coma. Et puis quelques mètres encore (..) et le courant d'air chargé un peu plus de l'air vicié de la puanteur des ragots qui naissent en milieu scolaire les jours de pluie me déborde et affirme que l'élève en question est morte dans l'escalier, morte de sa chute, ou morte d'un malaise qui l'aurait fait cuter, on n'en sait rien. On a juste vu du sang qui giclait de sa tête jusque sur le perron de l'établissement(..). Personne ne sait vraiment qui dit la vérité et tous improvisent une réalité directement extraite de leurs fantasmes.
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