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Critiques de Hervé Giraud (121)
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Sables noirs

Tout d'abord, je remercie Masse critique et les Éditions Thierry Magnier de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Lilu est orphelin. Lorsqu'il avait 4 ans, ses parents ont été assassinés sous ses yeux par des pirates du désert. Il sera recueilli par une tribu Touareg. Lilu ne connait rien du vaste monde et se pose ou pose beaucoup de questions à son entourage, pas toujours enclin à lui répondre. Son seul lien avec son passé est un livre d'images pour enfant. A l'âge de 14 ans, il est invité à traverser le désert pour transporter des caisses, chargées sur des chameaux. C'est au cours de ce voyage qu'il va s'éloigner des siens et se retrouver seul au milieu du désert, sans vivres et sans eau. Après plusieurs jours, il sera retrouvé par des Bédouins, mais ce ne sont pas des Bédouins ordinaires. Rien à voir avec son ancienne tribu. De plus, ceux-ci ont un drôle de projet pour Lilu, le Touareg blanc. Il va se laisser endoctriner ou du moins faire semblant de se laisser endoctriner pour finalement recouvrer sa liberté et décider au final de suivre son destin.

Ce livre, destiné à la jeunesse, a été une agréable découverte pour moi. Plein de poésie et d'humour, il amène à réfléchir sur nos sociétés occidentales et aux conflits de notre monde moderne.
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Presque perdu

Voici mon retour de lecture sur Presque perdu, roman jeunesse illustré faisant partie de la collection « Le Grand Bain » qui aborde le quotidien des 8-10 ans avec humour.

Émile est en vacances au bord de la mer avec toute sa famille : il y a des oncles, des tantes, des cousins, une ribambelle d’amis..

Ils sont si nombreux qu’un jour les adultes ont mis des heures à se rendre compte qu’ils avaient ramassé en rentrant de la plage un enfant qu’ils ne connaissaient même pas.

D’aventures en aventures, ces vacances ne ressembleront à aucunes autres et Émile en sortira grandi..

Presque perdu est un joli roman qui interroge sur la question de la perte.

Ce sont les vacances, familles et amis se retrouvent dans un joyeux foutoir. Les enfants des uns et des autres sont là, plus personne ne sait qui est à qui..

Quand un enfant se retrouve en plus dans la famille, ce qui évidemment n'était pas prévu, Emile est amusé. Les adultes et la police le sont moins surtout quand l'enfant est recherché depuis plusieurs heures !

Quand à son tour Emile se retrouve perdu, il est moins amusé..

Mais heureusement, tout va bien se terminer :)

Ce jeune garçon est mignon comme tout et très attachant. J'ai aimé que ce soit lui le narrateur, c'est sympathique et il y a beaucoup d'humour.

Emile va comprendre de nombreuses choses lors de cet été, par exemple qu’on peut se perdre mais que ce n’est pas forcément définitif. Il va aussi comprendre ce qu'est le deuil et que la vie peut continuer à être belle malgré tout grâce à ceux qu’on aime.

Presque perdu est un très joli roman jeunesse qui m'a charmé, je vous invite à le découvrir et pourquoi pas, à l'offrir.

Ma note : cinq étoiles bien méritées :)
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KroK

Voici mon retour de lecture sur le roman ados "KroK" d'Hervé Giraud.

Angelino vit depuis toujours dans le cirque familial dirigé par sa grand-mère, Mémé Trapèze.

À 14 ans, il a même son propre numéro, avec KroK, son presque-frère, le tigre auprès duquel il a grandi.

Mais un jour, la troupe reçoit un courrier officiel. La loi a changé, les animaux sauvages sont à présent interdits dans les cirques.

KroK doit partir.

Pour le retrouver, Angelino est prêt à l`impossible, aidé dans sa mission par une galerie de personnages hauts en couleur.

KroK est un roman très sympathique dont le couverture colorée m'a tout de suite attirée.

Nous suivons Angelino, qui vit avec sa grand-mère et sa maman dans un cirque. Depuis sa naissance, il évolue avec le tigre Krok. Ils ont le même âge, 14 ans, et ont grandis ensemble. Ils font un numéro et c'est une amitié hors norme que vit le jeune garçon.

Mais la loi va rattraper le cirque. Plus question de détenir d'animaux sauvages alors Krok va leur être enlevé.

Angelino va partir à sa recherche mais rien ne va se dérouler une seule seconde comme il n'avait pu l'imaginer. Il va faire des rencontres et.. grandir.

J'ai beaucoup aimé ce jeune garçon, sa façon de changer. Il ne va pas être évident de se séparer de son seul ami.

Il y a beaucoup d'humour mais aussi un peu de tristesse par moment. Mais surtout, beaucoup de tendresse.

J'ai aimé le ton très décalé d'Hervé Giraud qui nous fait réfléchir mine du rien sur le monde du cirque, la façon dont sont traités les animaux, la différence..

Krok est une très jolie surprise que je vous recommande et note quatre étoiles et demie.



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Histoire du garçon qui courait après son chien ..

Au début de ce roman, j'ai eu peur devant ses longues phrases (je n'aime pas les phrases trop longues). Mais l'auteur est très fort, il m'a embarqué sur ses phrases, sur ses mots. On suit l'histoire de ce garçon qui court après son chien qui court après sa balle, presque avec impatience, avec inquiétude, avec intérêt en tout cas.

Il perd son chien. Sa jumelle tombe malade. Il se retrouve seul. Et on part en quête avec lui. En quête de son chien. En quête de réponse sur la maladie. En quête de moments de bonheur.

Une lecture chargée en émotion, c'est le moins que je puisse dire !
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Le jour où on a retrouvé le soldat Botillon

Le soldat Botillon raconte : sa vie au front, ce qu'il a laissé à l'arrière, ses espoirs, ses souffrances, ses sentiments face au carnage auquel il participe... Le récit du soldat alterne avec celui de son arrière petit-fils, encore enfant, lui aussi en "guerre" contre ses jeunes voisins.



Dans ce roman ce sont les aspects dramatiques et la réflexion sur l'absurdité de la guerre qui dominent, même si l'on y trouve aussi quelques touches d'humour caractéristiques de l'auteur. Ces registes sont a priori difficiles à faire cohabiter. L'auteur y parvient parfaitement, avec un grand sens de la formule. Le parallèle entre la première guerre mondiale telle que racontée par le soldat Botillon, et les jeux d'enfants de son arrière petit-fils souligne l'horreur du conflit du début du XXème siècle, et met en évidence la tendance naturelle de l'être humain à vouloir se confronter à autrui.



Compte tenu de fait que cet ouvrage sort en partie du registre "habituel" de l'auteur (même si c'est à travers les yeux d'un enfant qu'une partie de l'histoire est racontée), il fut une bonne surprise pour moi.

Ouvrage qu'on peut faire lire aux adolescents en complément à leurs cours sur la 1ère guerre mondiale.
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Sables noirs

Sables noirs, c'est un voyage et une expérience, pour le personnage principal comme pour le lecteur. C'est la confrontation avec le désert et avec l'absurdité du monde des hommes.



Lilu, le protagoniste de cette histoire, a 14 ans. Il vit avec une tribu Touareg qui l'a recueilli quand il avait quatre ans, après l'assassinat de ses parents. Lilu n'a toujours connu que le désert, la vie rude du nomade. Tout ce qu'il sait du monde au-delà du désert, il l'a appris par les illustrations d'un vieil imagier encyclopédique. Une vision forcément fragmentée et fragmentaire.

Sa rencontre avec un groupe djihadiste va lui faire découvrir le monde, ses technologies, ses guerres... Spectateur candide et perplexe, il pourrait en devenir un acteur involontaire car ses nouveaux amis ont des projets pour ce petit Blanc ignorant, à l'esprit malléable...



Sables noirs raconte une véritable histoire mais elle est finalement secondaire, servant simplement d'ossature à un périple immersif dans le désert et dans l'absurdité du monde des hommes. Au-delà de la description du mode de vie des nomades, de la vie (ou plutôt de la survie) dans le désert, l'écriture d'Hervé Giraud emmène le lecteur beaucoup plus profondément. C'est pourquoi ce très court roman est plus une expérience qu'une simple lecture.

En confrontant Lilu, son Candide du XXIe siècle, aux luttes entre djihadistes et soldats occidentaux, il montre avec beaucoup de finesse les motivations et les absurdités de deux mondes qui ne se comprennent plus. Par rapport à d'autres livres qui se sont emparés du même sujet, Sables noirs adopte un point de vue tout à fait original, celui d'un observateur sans préjugés et sans biais. Si le camp djihadiste est bien décrit, j'ai regretté que le propos ne soit pas plus équilibré dans la partie où Lilu côtoie les soldats français. L'argumentaire le plus frappant est celui du colonel et on ne peut pas dire qu'il soit d'une grande subtilité... Ce qui m'effraie, c'est de penser que des Occidentaux puissent vraiment avoir encore un raisonnement aussi primaire et idiot.



Cela dit, ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce roman, c'est la beauté de l'écriture. Elle est à la fois très simple, accessible à des adolescents mais l'auteur a un sens de la formule, une façon de décrire les choses et les pensées qui est d'une qualité qu'on trouve rarement en littérature jeunesse (et tout aussi rarement en littérature adulte). Je le rapproche dans mon esprit de Claude Michelet, ce qui n'est pas un mince compliment. J'ai aussi admiré la façon dont il fait entrer en scène chaque personnage, au début du roman (et même par la suite). C'est vraiment habile et subtil. Ils prennent vite corps et consistance sans que nous ayons besoin de longues descriptions et explications.



Si on regrette souvent qu'un bon roman soit trop court, ce n'est pas le cas de Sables noirs. Je ne l'aurais pas souhaité plus long. C'est le bon dosage. En si peu de pages, le roman d'Hervé Giraud laisse déjà une impression marquante qu'on garde pendant plusieurs jours à l'esprit.



Si l'éditeur et l'âge du personnage principal classent ce roman en littérature jeunesse, il peut plaire même à des lecteurs adultes. C'est à cela qu'on reconnaît, à mon sens, un bon roman jeunesse. Cela dit, pour les plus jeunes lecteurs, je le conseillerais à partir de 14-15 ans (c'est l'âge du héros). La plupart des lecteurs plus jeunes n'ont sans doute pas la maturité nécessaire pour comprendre ce roman.



Un grand et sincère remerciement aux éditions Thierry Magnier et à la plateforme NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman en avant-première. Il sera en librairie à partir du 31 août 2022. Il est un peu cher, à mon avis, si on le rapporte au nombre de pages et au temps de lecture mais il supporterait très bien une relecture, ce qui n'est pas toujours le cas avec des pavés de plus de 300 pages. Et puis, c'est toujours moins cher qu'un véritable voyage dans le Sahara.



Challenge Romans Jeunesse 2021/2022
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Prends ta pelle et ton seau et va jouer dan..

Un tout petit roman, mais il faut réussir à y entrer!

Encore un roman pour ados à l'ambiance glauque et triste. Et Anton est antipathique. Un ado à crête de coq, qui semble sans personnalité et pris dans la spirale de la délinquance droit vers la criminalité.

Mais Anton est gaffeur, pas si méchant, surtout paumé. Et une erreur, un regard, une personnalité attentive le mettent sur de nouveaux rails, à voir où ils le mèneront...

Ce que je reproche à ce roman? trop court, il me paraît du coup précipité, trop rapide, un peu baclé. En tout cas cela est mon ressenti.
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Sables noirs

Lilu, “eau de pluie”, a quatorze ans et il est orphelin depuis l’âge de quatre ans quand ses parents ont été assassinés en plein Sahara lors du vol de leur voiture. Il a été recueilli et élevé au milieu du désert en Mauritanie par des Kel Tamajeq au sein de leur caravane. Un jour, des guerriers Amajeghs leur confient des caisses russes à transporter à travers le Mali jusqu’à la frontière avec le Niger. Lilu part avec Karim et Youssef et le lévrier Oska.



Hervé Giraud a commencé à publier dans la merveilleuse collection Enfants du monde chez PEMF, malheureusement aujourd’hui épuisée, avec Jean-Charles Rey pour le compte du groupe Sygma ; il a notamment publié de 2002 à 2004 Leïla, enfant touarègue, Bouali, enfant du Laos, Kradji, enfant du Cambodge, Basha, enfant Mhong-fleur, Luzmila, enfant de Bolivie, Tomasino, enfant du Pérou. Il publie aussi plusieurs titres dans la collection Carnets de voyages. Il commence sa carrière de romancier avec des nouvelles chez Thierry Magnier de 2009 à 2012, Pas folle la guêpe, Quelle mouche nous pique ?, Ca me file le bourdon avant d’enchaîner plusieurs romans, Le jour où on a retrouvé le soldat Botillon en 2013 sur la première guerre mondiale, Prends ta pelle et ton seau et va jouer dans les sables mouvants en 2015 sur la réinsertion d’un petit délinquant, Histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle en 2016 sur la relation fusionnelle de deux jumeaux dont l’une tombe gravement malade, Y aller en 2018 sur le périple d’un adolescent geek, Jeanne, Dieu, le diable et les autres en 2021, un roman historique sur une jeune femme privée de son bébé et enfermée dans un couvent.



Hervé Giraud nous emmène dans un voyage au cœur du Sahara afin de suivre le parcours d’un Candide moderne. Le héros, un garçon de quatorze ans, orphelin de parents français, a grandi au milieu des Touaregs menant une vie simple et juste. Il va devoir partager le quotidien d’une bande de terroristes islamistes puis d’un régiment de soldats français sous mandat international des Nations-Unies ; en raison de sa naïveté mais aussi de son bon sens, il montre l’absurdité des conflits religieux et politiques. Hervé Giraud décrit tout d’abord avec sensualité la vie au milieu du désert avec le quotidien d’une caravane au milieu des éléments hostiles ; la langue est riche et précise, il y a beaucoup de poésie dans la description des éléments mais aussi des sentiments du héros avec un exotisme certain notamment dans le vocabulaire. Le récit devient ensuite plus politique lorsque le héros vit dans le camp des terroristes avec les tentatives d’endoctrinement des islamistes puis dans le camp des militaires français. Un roman percutant dont l’apparente simplicité cache un magnifique travail de réflexion politique.

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Histoire du garçon qui courait après son chien ..

Un roman original qui traite du rapport à la maladie d'un frère face à sa soeur jumelle.

Une quête pour retrouver ce chien qui avait cimenté l'identite des enfants et la complicité fraternelle.

Le paradoxe entre le détachement affiché du narrateur face à l'état de sa soeur et cette quête subitement vitale exprime de manière juste, vrai et originale les sentiments face à la maladie d'un proche
Lien : http://www.liresousletilleul..
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Histoire du garçon qui courait après son chien ..

J’avais découvert la plume de Hervé Giraud dans Prends ta pelle et ton seau et va jouer dans les sables mouvants, un livre :

-au titre si délirant que, forcément, tu es curieux ;

-complètement barré, servi par un humour très imagé et décalé ;

-plein d’optimisme, sur fond de toile sociale râpeuse, mais colorée.

Aussi, à la sortie de son nouveau roman ado, je ne me suis pas trop laissée prier : j’ai mordu dedans à pleine dents.



*Le garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle, ça parle de quoi ?*



D’un adolescent de quatorze ans, lunaire et maladroit, qui nous parle à la première personne pour nous aspirer dans son univers unique et coloré. Cet univers, il le partage avec Cali, sa sœur jumelle. Ils ont leurs secrets, leurs rituels… et leur chien, Rubens, un vieux dalmatien hyperactif. Puis Cali tombe malade, et le chien fugue.



L’univers est sans dessus-dessous, et ça s’est fait si soudainement, si doucement… c’est si gentiment cruel ; que faire ? Le protagoniste, porté par la conviction que, s’il retrouve Rubens, il retrouvera Cali, part en quête de son vieux chien, qui a suivi sa balle rouge, emportée par le courant. D’étape en étape dans cette recherche de plus en plus délirante, de fantaisie intime en prière silencieuse, le narrateur insuffle la vie au récit, une vie foisonnante et magique.



Un roman d’une grande originalité, porté par une langue unique ; un thème fort traité avec une infinie délicatesse, et un esprit d’un humour et d’une générosité contagieux.



*Les plus :*



-Un traitement original la maladie. Le relatif détachement du narrateur de toute la terminologie médicale, ainsi que la recherche parallèle de son chien, offrent une approche inhabituelle… vraiment appréciable. Là où la littérature ado a tendance à faire dans le drame et les grands sentiments (certes parfois de façon superbe cf. Jean Vert), ici, c’est à la fois très simple et très… tendre.

-Un symbolisme magique constant qui permet une lecture tout en délicatesse. Qu’il s’agisse des jeux des jumeaux, des prières chiffrées du narrateur, ou bien sûr de la quête du chien, on ne perd jamais de vue le fait que tout cela ne vise qu’à un retour à la normal rêvé, celui d’une Cali revenue à la maison.

-Un style humoristique riche, que l’on ressent dans les images souvent improbables et irrévérencieuses, le goût pour les situations absurdes, les formules acidulées, et le jeu sur le langage. C’est vraiment ce que je préfère chez cet auteur, sa plume très personnelle, décalée, un peu perchée.

-Des personnages attachants : le narrateur, sorte de Rantanplan dans l’ombre de sa Lucky-Luke de soeur, a le charme des rêveurs dépassés par les événements, sans être dénué de cette force motrice qu’est son amour entier, doux, moqueur, inconditionnel, envers Cali. Le trio qu’ils forment, lui, elle, et le chien, est un cocon précieux dans lequel on aimerait se glisser.

-Une galerie de personnages secondaires colorés et mémorables. Les médecins, mais aussi et surtout les témoins de la progression du chien le long de son périple improbable offrent un panel extra. Les parents aussi, tout juste esquissés, sont très réussis.



*Les moins :*



-Le langage « perso » des jumeaux ne marche pas toujours bien.

-Une temporalité pas assez (ou trop) claire : on se demande pourquoi le protagoniste ne retourne pas chercher son chien aussitôt après avoir récolté un indice, pourquoi il laisse ainsi passer du temps…

-Pas convaincue par la couverture :( Alors que j’avais adoré celle de Prends ta pelle (la trichromie hyper contrastée dans un tracé bien net et un dessin très imaginatif), là, je suis un peu perplexe : l’harmonie couleurs est cool, mais les motifs et le mouvement, je ne suis pas sûre de les trouver adaptés. Meh.



BILAN : L’Histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle, de Hervé Giraud, est un très beau roman, à la personnalité singulière. Le traitement qu’il fait de la maladie* est unique, fin, poétique, symbolique. La force de cet auteur est vraiment sa langue infiniment imagée, son ton drôle et décalé et, ici tout particulièrement, son optimisme enfantin. « La vie continue ! »



Bonne lecture,



Lupiot
Lien : http://allezvousfairelire.co..
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Histoire du garçon qui courait après son chien ..

Ils étaient trois. Inséparables. Le garçon, sa sœur jumelle Cali et leur dalmatien Rubens. Mais quand le chien a fugué, plongeant dans la rivière pour rattraper sa balle, leur univers s’est fissuré. Peu après Cali est tombée malade. Gravement malade. Voyant une relation de cause à effet, le garçon a pensé qu’en retrouvant son chien, il guérirait sa sœur. Commence alors une course contre la montre, contre la vie qui s’échappe, sur les traces de Rubens et de sa balle, porté par l’espoir fou de sauver celle sans qui l’existence n’aurait plus de sens.





Un roman choc. Infiniment triste et infiniment digne. Je tournais les pages en me disant non, ce n’est pas possible, on ne va pas aller jusque-là… Et finalement si. Et finalement, ça ne m’a pas choqué, parce qu’après tout, rien de plus logique de voir l’inéluctable remporter la partie. Bien sûr, j’ai eu la gorge serrée, une vraie sensation d’injustice et de compassion pour cette famille frappée de plein fouet par un drame insoutenable. J’ai ressenti la douleur, le manque, l’absence. Et j’ai été emporté par la voix du garçon, par la puissance d’une écriture ample, parfois légère, souvent profonde, toujours énergique.





Ici, la vie est moche, absurde. « Chacun porte sa croix. Sa croix de malheur, entendons, il n’y a pas que Jésus qui a morflé, on a tous des gamelles à trimballer. Il faudra continuer à avancer pour chercher la sortie parce qu’on ne sait jamais jusqu’où va cette impasse, il n’y a pas de fin de l’histoire, rien n’est joué ». Ne pas sombrer, sans pour autant oublier. Une croix à porter. Se relever après l’anéantissement. Continuer à avancer. « Pour que ma tristesse se transforme en une force inaltérable de vie, je pleurerai, sans rien dire à personne, toute ma vie son absence ». Magnifique et bouleversant. Bien plus qu’un roman jeunesse.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Prends ta pelle et ton seau et va jouer dan..

Un roman dur et acéré comme la crête iroquoise qu'arbore le héros !

Au départ, l'histoire d'Anton ressemble à celle de tous ces petits délinquants fanfarons qui jouent aux gros durs le flingue à la ceinture. Rien de bien captivant, une pointe d'agacement presque. Et puis comme la pitoyable coupe "mohawk", le tout s'écroule lentement, se fissure, pour laisser apparaître un pauvre gosse privé d'enfance à qui on n'a jamais fêté l'anniversaire, ni raconté d'histoire pour s'endormir, encore moins offert de jouets ou de vacances. Un gamin touchant qui se raccroche au seul objet qui lui reste de sa mère, Le Livre de la jungle - ça l'aide à s'évader de son quotidien sordide : "Je voudrais retourner dans mon rêve con", avoue Anton pour qui "le sommeil est un cri qui s'évanouit à l'intérieur". Il est vrai que son environnement ressemble à une jungle, avec le terrible Wilbur dans le rôle de Shere Kan le tigre féroce, et lui-même dans celui de Mowgli l'orphelin qui cherche sa place.

Tout s'effrite donc, le carton n'est pas le bon, le braquage finit au poste de police, et il ne reste plus à Anton qu'à souhaiter "que le ciel pleure pour moi qui suis incapable de pleurer". Commence alors une implacable critique de l'administration qui, du psy à l'assistante sociale en passant par les flics et le juge aux affaires familiales, n'est pas fichue de faire quoi que ce soit d'efficace pour l'insertion de l'adolescent. De toute façon, c'est bien connu : "Les pauvres gosses ne font que des pauvres gosses qui feront à leur tour des pauvres gosses"...

Heureusement, s'il est "fragile en apparence", Anton se révèle "solide par l'envie". Encouragé par Dune, une jeune fille qui le regarde "comme personne ne m'a jamais regardé", puis par Franco, un ancien boxeur qui le prend sous son aile, l'adolescent se trouve une force intérieure qui va l'aider à appréhender avec plus de sérénité sa relation au monde et aux autres. Libéré, il trouve alors le courage d'aller de l'avant : "Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais". Mowgli a finalement choisi de rejoindre le monde des hommes... même si le chemin est rude.
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Y aller

J'ai trouvé ce roman pour ados emprunté à la médiathèque très sympa. L'idée du jeune qui veut se désintoxiquer des jeux vidéos en partant randonner seul vers le centre de la France est intéressante mais je trouve que ce qui fait la saveur du récit ce sont les allusions et comparaisons constantes entre vie réelle et jeux vidéos.

La quête...
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Histoire du garçon qui courait après son chien ..

J'ai lu ce petit roman jeunesse attirée par le titre et la jolie couverture, tout en sachant que le sujet était périlleux : de 2 jumeaux très unis, l'une tombe gravement malade, tandis que leur chien et compagnon de toujours fugue... Le narrateur, frère jumeau, tente alors à la fois de retrouver le chien ("un 101 dalmatien"), et de faire face à la perte inévitable de sa sœur...

Certes, beaucoup de sensibilité et d'humour dans ce roman, avec un ton volontairement désinvolte et ironique par moments, ce qui évite la mièvrerie. Pour autant, je n'ai pas succombé à l'émotion, même si l'histoire est émouvante, la construction du roman est un peu bancale je trouve...

En revanche, je le conseillerai volontiers à de jeunes lecteurs un peu sensibles aux jolies histoires, d'autant plus que c'est remarquablement bien écrit.
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Ça me file le bourdon

--- EXCELLENT ! EMOUVANT ET TRES DROLE !



Un "drame" mystérieux à la maison dont les parents gardent le secret, et c'est parti pour les élucubrations tragico-sinistres de l'ado témoin… Vous (re)visiterez aussi les joyeuses rébellions à la cantine du collège, les virées avec les copains de papa, le stage de 3ème, les combines foireuses pour dissimuler une bêtise, les leçons de chant, etc.



Les nouvelles de ce troisième recueil sont tout aussi savoureuses que celles des deux précédents opus. On retrouve le narrateur, et ses copains Joseph et Eyup. Il est donc toujours question d'adolescents, de leurs petits (et grands) événements du quotidien. L'ensemble est traité avec pertinence, émotion parfois, et beaucoup d'humour, surtout - un humour à la fois gentil et vif. Les personnages, touchants, sont plus vrais que nature...



Bref, des récits que l'on savoure aussi bien comme adulte nostalgique que comme parent de teenager(s) - que l'on va regarder avec plus de compréhension et de tendresse... au moins pendant quelques heures !



Mentions spéciales aux nouvelles "A coeur joie", extrêmement drôle, et à "Le cri du moustique", particulièrement émouvante.



A lire également : 'Pas folle la guêpe' et 'Quelle mouche nous pique ?' .



Dommage, l'auteur tourne cette triple page "adolescente" et se consacre actuellement à "un roman de guerre".
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Y aller

En empruntant ce roman jeunesse à la médiathèque je n'étais pas certaine de le lire. La couverture me faisait craindre une histoire en lien avec les jeux vidéos. Si Zelda est bien évoquée dans ces pages, la partie geek est juste évoquée car Solal, le héros est bien décidée à sortir de cette passion pour découvrir la vie dans un périple de dix jours assez déroutants. Tout cela pour les beaux yeux d'une fille de son collège.

Parti avec un sac à dos, sans portable ni console, avec un bric à brac hétéroclite qu'il devra abandonner en chemin il va marcher, faire de l'auto-stop, prendre un bus pour se trouver au centre de la France, à Brière-Allichamp ( ville qui revendique ce titre comme six autres).

Le plus de roman c'est que dès les premières lignes on " marche" dans l'histoire. C'est drôle, pétillant, intelligent. Solal raconte son aventure avec vivacité et beaucoup d'auto dérision. S'ajoute à cela de nombreuses rencontres, assez invraisemblables pour certaines, mais toujours positives qui lui permettent d'avancer. Il y a bien un ou deux râleurs, vite évoqués, mais tout passe avec optimisme. S'y ajoute quelques histoires - vraies- "d'aventuriers" tirées de récits que lit Solal durant son périple.

L'humour est bien présent, il suffit de lire la traversée de la Loire à la nage alors qu'un pont est juste au-dessus pour s'en convaincre, notre héros est vraiment près à tout.

Un bon moment de lecture qui se lit facilement. Je m'y suis amusée.

Niveau collège.
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Pas folle la guêpe

Les nouvelles de ce recueil, ce sont différents épisodes, comme autant d'étapes, de la vie d'un ado dont on ne saura pas le nom, mais qui, comme tous les ados, sait pointer avec un cynisme aussi drôle que cruel les grosses incohérences des adultes et leurs petits accommodements pas toujours très propres avec la vie. De l'hilarant récit du concours canin (Chien-chien à sa mémère) au Conte de fées qui finit mal et qui nous fait rire jaune, c'est le regard décalé de l'adolescence sur la famille, l'amitié, l'amour, la mort qui s'écrit ici dans toute sa candeur.



L'avis de Marion, 15 ans : Un bon recueil, parfois émouvant et drôle. Mais les nouvelles se ressemblent, surtout celles de la fin. Cependant, la vie y est bien peinte, avec simplicité et naturel.



L'avis de la rédaction : Si on rit beaucoup en lisant ce recueil, c’est grâce au style de l'auteur qui sait rendre avec brio le tragi-comique de la vie. Certaines nouvelles sont très originales, et toutes, ou presque, font mouche à la fin.
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Ça me file le bourdon

Portrait d’un adolescent en onze nouvelles. Les sujets traités sont variés : les parents, les copains, la police, les stages en entreprise, la mobylette, la frime, la peur, la différence, les délires, le handicap… Le ton est toujours agréable et les chutes souvent drôles mais la réflexion est omniprésente notamment sur les préjugés.



Dans « La bécane, c’est la vie », le héros se voit braquer la mobylette qu'il vient d’avoir par un grand black qu'il va poursuivre. Mais au moment où il le retrouve, ce dernier le convie à une fête ! " Carrefour des métiers » l'amène à suivre un stage chez un coiffeur qui va se révéler intéressant et mouvementé ! « Loup y-est tu ? » offre une plongée nocturne au zoo avec un face à face angoissant et complice avec une louve.



L’écriture nous plonge dans la vie de ce jeune au moment où tout est encore possible. Un petit Nicolas qui aurait grandi en quelque sorte…






Lien : http://0z.fr/fI03k
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Sables noirs

Trop blanc pour être un Touareg, trop sauvage pour être Européen, Lilu est un arbre sans racine. Alors qu’il avait quatre ans, la jeep de ses parents a été attaquée par des pillards dans le désert du Sahara. Seul survivant, il est recueilli par les Kel Tamajeq, une tribu nomade. Dix années passent. Sa vie est rythmée par les pas des chameaux dans la caravane qui traverse le désert d’est en ouest, puis d'ouest en est inlassablement. Sable, oasis, sable, soleil, chaleur, sable, lune... Son seul souvenir d’Européen se trouve dans un imagier qu’il a gardé contre lui dans sa fuite. À travers les pages s’aiguise le désir de savoir ce qu’il y a au-delà du sable. Pas de réponse dans la tribu qui l’a accueilli, leur vie ne dépasse pas l’immensité désertique. Un jour, il s’égare. Rien ne ressemble plus à une dune qu’une autre dune. Il va errer et rencontrer d’autres hommes. Des hommes en guerre, des soldats, des êtres épris de vengeance, de haine et de justice. Lui qui ne connaissait rien et était simplement curieux du monde découvre la réalité des conflits, des armes, des religions, des règles et des horaires.



Le récit est intense, violent. Une quête d’identité et une vision crue du monde occidental. Un roman qui laissera le lecteur brûlé par le soleil du Sahara, la bouche asséchée et le corps rempli de sable.
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Histoire du garçon qui courait après son chien ..

Si le thème de la maladie se développe depuis quelque temps dans les romans pour adolescents, Hervé Giraud tire ici le niveau vers le très haut. Et le très fort. A découvrir absolument…
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..
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"Ça me file le bourdon" de Hervé Giraud

Comment s'appellent les deux amis du héros ?

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10 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : Ça me file le bourdon de Hervé GiraudCréer un quiz sur cet auteur

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