AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Hervé Giraud (123)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Histoire du garçon qui courait après son chien ..

« Nous, on est papa, maman, le chien, ma sœur et moi » ; une famille normale, avec maison et jardin, et heureuse, jusqu’à ce que, subitement, tout bascule… D’abord, il y a Rubens, le chien, qui disparaît en courant après sa balle, et puis, aussitôt après, Cali, la sœur jumelle du garçon qui nous raconte cette histoire, fait un malaise ; les médecins de l’hôpital disent qu’elle a une maladie grave. Désemparé, le garçon se persuade alors que s’il retrouve Rubens sa sœur guérira et pourra rentrer à la maison. Pour que tout redevienne comme avant, le garçon part chercher le chien qui cherche sa balle.  



L’avis de Chloé,14 ans : J’ai adoré ce roman, même si j’ai pleuré comme une madeleine à la fin. 



L’avis de la rédaction : Un roman tendre, poétique et émouvant. Les sentiments du narrateur, le détachement qu’il affiche pour masquer son désarroi, sont exprimés de façon très juste et subtile.
Commenter  J’apprécie          50
Histoire du garçon qui courait après son chien ..

Hervé Giraud signe à nouveau un roman bref au titre improbable. Ici il nous propose sans fards mais avec un humour à tout épreuve un adolescent un peu différent face à la maladie de sa sœur jumelle et la perte de son chien. Un roman court appelle une critique courte, il faut juste attraper cette tranche de vie dans sa complexité que l'on soit ado ou adulte.
Commenter  J’apprécie          50
Pas folle la guêpe

Même collection, même format fort agréable donc, même principe que 'Quelle mouche nous pique'. Voici de nouveau quelques épisodes des années d'enfance du même narrateur sous forme de chroniques. On retrouve avec plaisir le terrible prof d'allemand, les copains. Le mélange d'humour et de tragique sont bien là, avec l'inventivité des enfants pour des conneries rigolotes... et pour des actes beaucoup plus graves, où sadisme et cruauté juvéniles apparaissent dans toute leur horreur (cf. la nouvelle qui donne son titre au recueil). Heureusement, on souffle un peu avec des anecdotes plus légères (le concours canin)...



L'ensemble m'a semblé plus grinçant que l'autre recueil, plus crû et de ce fait moins subtil. Je guetterai néanmoins les parutions de l'auteur, et de cette collection (cf. également 'Noir américain' - Armand Cabasson).
Commenter  J’apprécie          50
KroK

Un roman à la fois très philosophique et plein de suspense.

J'avoue avoir lu certains passages à toute allure avant d'y revenir, tant j'étais angoissée par la suite. Les histoires d'animaux m'affectent beaucoup plus que celles des humains !

Un roman jeunesse mais très intéressant pour tous, avec un beau côté aventure, mais aussi une bonne part de réflexion, sur les animaux en captivité, le cirque, la vie nomade ou sédentaire.

Comme "tout le monde" je suis heureuse que les cirques n'aient plus le droit de maintenir des animaux, dans des conditions de captivité souvent si tristes. Plus que la moyenne même, car je ne supporte aucun animal hors de son habitat, et comme Pierre Perret, je dis volontiers "ouvrez ouvrez la cage..." quel que soit son occupant.

N'ayant jamais été fan de cirque, je n'en ai pas vu depuis longtemps, et je ne me suis guère posée la question du devenir de ces animaux soudain indésirables. Et soudain, pas moyen d'éluder le sujet !



Pour Angelino, Krok n'est pas que son outil de travail, mais aussi son seul ami, bien plus proche que toute personne. Ils ont grandi ensemble, dans un cirque où il n'y a pas d'autres enfants, donc inséparables.

Une vie pas facile, mais c'est leur vie, de ville en ville.

Et soudain, une loi qu'il ne comprend pas lui retire son ami. Pour le mettre où ? Certainement pas le "renvoyer" dans une jungle qu'il n'a jamais connue. Et comme si ça ne suffisait pas, une succession d'ennuis s'abat en même temps sur le cirque.

Mais pour Angelino, il n'est pas envisageable d'abandonner son seul ami.



Un très beau roman, aventure, animaux, suspense, amitié et plus d'Angelino pour son tigre. Qui nous fait réfléchir sur la nature, les animaux de cirque et bien au-delà.

Mais je m'interroge : Pour quel âge ? Les enfants autour de moi, intéressés par l'aventure de ce tigre et de son ami, n'accrocheront pas, je crains, aux passages de réflexion. Intéressants mais moins "vivants".
Lien : https://livresjeunessejangel..
Commenter  J’apprécie          40
KroK

Angélino a 14 ans et il est né dans une famille de circassiens. Il a grandi sans son papa mais fait partie d’une très grande famille constituée de clowns, de trapézistes, de jongleurs et de contorsionnistes. Cette grande famille, c’est celle du “Cirque du Lundi Matin” dirigé d’une main de fer par sa grand-mère Mémé Trapèze. Angélino a même son propre numéro avec KroK, son ami de toujours, un tigre du Bengale. Nés en même temps, ils ont grandi ensemble et c’est main dans la patte qu’ils investissent la piste pour présenter aux spectateurs subjugués leur numéro épatant. Complicité et confiance mutuelle se sont installées entre Angélino et KroK. Pourtant, un jour, un courrier arrive et Angélino doit se résoudre à laisser partir KroK. Désormais les spectacles avec des animaux seront interdits et KroK ira dans un sanctuaire.



Le jeune Angélino est effondré d’être ainsi séparé de KroK et il est bien décidé à tout faire pour que son ami reprenne au plus vite la route à leurs côtés. Avec l’aide de Philo, un contorsionniste philosophe et fan de Johnny, maman et Mémé Trapèze, il va tout faire pour parvenir à ses fins. Mais il est bien loin de se douter que cette aventure haute en couleurs va bouleverser de manière définitive sa façon de voir les choses et remettre en question la place de KroK au cirque.

Avec ce livre jeunesse, l’auteur, Hervé Giraud soulève un certain nombre de questions sur la condition animale. Si au début du récit, on suit un Angélino révolté et bien décidé à récupérer son tigre, au fil des pages ses certitudes volent en éclat. Sa rencontre avec Léonie va lui faire ouvrir les yeux sur la signification de “liberté”.



La notion de liberté est extrêmement présente dans ce récit. L’auteur met en perspective le sens profond de ce mot.

Il y a une véritable remise en question de la manière dont l’homme considère l’animal. Parqués dans des zoos pour se faire admirer des hommes, contraints de participer à des spectacles pour le plus grand plaisir de familles en quête de sensations fortes, les animaux ont de tout temps étaient soumis à la domination des hommes.

Dans ce roman, la tendance s’inverse lors d’un chapitre qui l’a beaucoup amusée. Les fauves sont libres tandis que de leur côté, les hommes se voient contraints de se barricader chez eux, enfermés… comme des fauves en cage. Un petit aperçu pour l’homme de ce que les animaux subissent à cause de lui.



Avec un humour caustique et un brin corrosif, l’auteur Hervé Giraud interroge le lecteur : Qui de l’animal ou de l’homme est finalement le plus sauvage ?

A mesure que l’aventure de KroK et d’Angélino avance, le lecteur découvre des hommes peu scrupuleux, prêts à tout pour assouvir leur cupidité. Le trafic d’animaux est notamment dénoncé à travers l’intervention de trafiquants faisant commerce de félins dont les organes auraient soi disant des vertus médicinales ou aphrodisiaques.

Les chasseurs en prennent également pour leur grade à la fin de ce récit qui devient plus corrosif à mesure qu´approche le dénouement. Un dénouement tout en philosophie d’ailleurs qui m’a beaucoup plu et qui ouvre la voie à la réflexion.



J’ai beaucoup aimé ce petit roman jeunesse qui aborde avec un humour corrosif des sujets de société malheureusement d’actualité.

A une époque régie par les réseaux sociaux, les hommes rivalisent de bêtise afin d’attirer l’attention, dans une ridicule course aux likes. Les photos d’influenceurs fiers de poser avec des animaux sauvages dans des “sanctuaires” pullulent sur les réseaux. D’autres encore font l’acquisition d’animaux sauvages, désireux de posséder un animal de compagnie sortant de l’ordinaire. Le braconnage quant à lui continue de décimer un nombre important d’espèces rayant définitivement de la carte un certain nombre d’entre elles. Pourtant ce sont bien les animaux que l’homme qualifie de “sauvage” lorsqu’il parle notamment des fauves. Ce livre met en perspective cette triste contradiction.
Commenter  J’apprécie          40
Sables noirs

Le commentaire de Martine : ♥ Coup de coeur ♥

Sables noirs, c'est un voyage, particulièrement une expérience de lecture percutante, pour le personnage principal Lilu, le protagoniste de cette histoire, a quatorze ans. Il vit dans une tribu de Touaregs qui l'a pris quand il avait quatre ans, après que ses parents avaient été assassinés. Lilu n'a pas toujours connu seulement le désert, la dure vie de nomade. Alors que tout ce qu'il connaît du monde au-delà du désert, il l'a appris grâce aux illustrations d'une ancienne encyclopédie. Une vision quelque peu déformée.

Sa rencontre avec une formation djihadiste lui fera découvrir le monde, ses technologies, ses guerres. Il deviendra un spectateur candide et perplexe, il pourrait devenir un acteur réticent, parce que ses nouveaux amis ont des projets pour ce petit.

C'est un témoignage bouleversant et saisissant sur les thèmes de la quête d'identité, la question d'adoption, la place de religion, le sentiment d'appartenance à travers la découverte des peuples du désert. Une quête d'identité et une vision crue du monde occidental et un voyage inoubliable dans le Sahara.

C'est un roman qui s'avère violent aussi avec des discours radicaux, j'ai beaucoup apprécié le style et la plume d'Hervé Giraud qui permet de mettre une certaine distance entre les opinions, mais aussi les sensations ressenties comme la chaleur, la soif ainsi que le désespoir de Lilu. Un roman que je recommande aux adolescents et également aux adultes.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
Commenter  J’apprécie          40
Sables noirs

Lilu vit au Sahara avec ses parents, chercheurs. Il va être adopté par des Touaregs à 4 ans quand ses parent sont tués. Lors d'une tempête de sable, il se retrouve seul. Recueilli par des hommes convertis à l'Islamisme radical, il est manipulé pour devenir une bombe humaine.



Un voyage dans le désert passionnant. On partage avec le jeune homme son amour pour ces paysages, ce silence, la sagesse de sa tribu, les dangers cachés. Sa confrontation avec des Djihadistes laisse sans voix tant c'est réel. Sans papier Lilu ne peut pas vivre comme il veut. Un roman à découvrir sans tarder
Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
Commenter  J’apprécie          40
Jeanne, Dieu, le diable et les autres

Thèmes : Liberté de la femme, égalité, émancipation, combat à l'épée



La couverture colorée est en adéquation avec le livre lui-même.

Dans ce roman haletant, nous suivons les aventures de Jeanne accompagnée de son vrai père Artus et de You, leur fidèle protecteur. La jeune femme ne rêve que d'une chose : tracer son chemin, mener sa vie comme elle l'entend et être heureuse.

Si sa mère (à contre-courant avec le reste de la société de l'époque) l'a élevé dans cette optique, de nombreux obstacles vont se dresser sur la route de notre héroïne.

Ici l'Amour avec un grand « A » est glorifié. Jeanne se battra bec et ongles pour récupérer son fils et retrouver (Pierre) celui qu'elle aime au lieu de « rentrer dans le moule » que lui impose la société de l'époque.

Entre combats à l'épée, lutte contre l'obscurantisme de la religion, barbarie d'un beau-père qui n'en voit que par la gloire, l'amour prend une grande place et montre toute la force qu'il procure aux individus.

Le texte est fluide, bien écrit, plein de rebondissements et nous transporte facilement.



A noter : La violence des scènes (tentative de viol, meurtres, description des combats sanglants, …), la scène d'amour érotique relativement détaillée entre Pierre et Jeannette, la méchanceté sans commune mesure des soeurs du couvent, … sont des éléments qui me font néanmoins dire que ce livre n'est pas adapté pour des enfants de collège. Un niveau lycée voire jeunes adultes me semble plus approprié.

Commenter  J’apprécie          40
Le jour où on a retrouvé le soldat Botillon

Dans Le jour où on a retrouvé le soldat Botillon, à sa façon, Hervé Giraud parle de la première guerre mondiale et de ses horreurs : c'est terriblement beau et émouvant.



Après avoir lu un bon nombre de romans sur la première guerre mondiale, je ne pensais pas me prendre une telle claque avec un récit sur le sujet. Mais en même temps, avec Hervé Giraud, j'aurais dû me douter qu'il saurait aborder ce thème différemment : c'est décalé, original et très réaliste.



J'ai beaucoup aimé la construction de ce roman. Le fait que le récit se joue sur deux époques donne beaucoup de rythme tout en nous permettant d'aller au bout de cette histoire.

Il y a la guerre, réelle, inimaginable et mortelle. Et puis, il y a celle qui se déroule avec ces enfants, descendants du soldat, Noël Botillon, qui jouent eux à la faire. L'opposition des deux "guerres" rend la première, la vraie, encore plus saisissante. Les moments d'aujourd'hui permettent de souffler mais en même temps, ils accentuent l'horreur. Mais ils sont de toute façon nécessaire pour tenir tout du long... Les passages qui racontent le quotidien de Noël Botillon sont difficilement soutenables et cela ne fait qu'empirer au fur et à mesure qu'on avance dans le récit. Hervé Giraud ne cherche pas à nous épargner les détails.



On est au coeur de l'horreur. Le sang, la boue, les morts... On sait tout ça mais c'est impossible de l'imaginer vraiment. Hervé Giraud, par la force de ses descriptions, nous amène près, très près de cet enfer que tant d'hommes ont vécu et dans lequel des centaines de milliers d'entre eux ont péri.



Noël Botillon, soldat comme les autres, chair à canon, n'a pas eu le choix. Il est là, il suit les ordres. La mort, dans tous les cas (désertion ou combat au front), l'attend au bout du chemin. Noël décrit les combats, l'attente et pense à ce qu'il a laissé derrière lui : sa femme et son enfant qui va naître. Il garde sur son uniforme une médaille gravée qui lui rappelle cette vie d'avant qui lui semble si loin. Et puis, il y a l'explosion, un drame de plus parmi les milliers de milliers d'autres.

Et à partir de là, on s'enfonce dans un autre enfer...



Entre deux horreurs, on se retrouve au coeur d'une fête, celle de l'anniversaire de Grand-Mamie qui fête ses 100 ans. Elle est âgée mais elle se souvient. Dans une vieille boîte, des souvenirs de sa vie à elle, trépidante et bien remplie. Mais aussi une photo d'un groupe de soldats, parmi lesquels pose son père. Grand-Mamie cherche à intéresser ses petits-enfants à tout ça, en vain.

C'est intéressant la façon dont l'auteur aborde, à travers ce jeu des époques, le rapport de la nouvelle génération à l'ancienne. Il y a une certaine insouciance, une désinvolture et de la moquerie dans le regard des petits enfants.

Nous qui lisons en parallèle le récit de Noël Botillon, nous sommes à la fois amusés et choqués de les voir aussi insouciants.



Mais au final, le passé rattrape le présent. Noël Botillon n'a pas dit son dernier mot.

Le coup de théâtre final nous prend à la gorge et nous submerge d'émotion.

Merci Hervé Giraud pour ce texte qui nous rappelle les horreurs de notre Histoire et nous remet les idées en place. Il nous permet aussi de nous souvenir et d'honorer la mémoire de ces hommes, qui comme Noël Botillon, ont sacrifié leur vie pour leur pays...








Lien : https://www.hashtagceline.co..
Commenter  J’apprécie          40
Y aller

Solal décide du jour au lendemain de partir dans le centre de la France. Adieu sa chambre, the legend of zelda, et sa Nintendo, il veut prouver à la canon du lycée qu'il est un homme, un vrai.

Rencontres farfelues, adorables ou décisives, Solal ne sera plus le même à son retour. Et si finalement la réalité n'était pas si différente des aventures qu'on trouve dans les jeux vidéo.

Roman amusant où Solal transpose le jeu vidéo à la réalité: vivre dans la nature, pêcher, parler aux"éclaireurs"... Et à la fin arriver au but: la rencontre avec Lucy, belle comme la princesse Zelda. Une histoire sur la fin de l'enfance.



Commenter  J’apprécie          40
Prends ta pelle et ton seau et va jouer dan..

Cette lecture, je suis tombée dessus par hasard à ma librairie, le résumé annonçait un humour acide, ça et le fait que personne n’en avait parlé m’a incité à le prendre et je n’ai pas regretté mon choix.



Nous avons là un livre de la Jungle des temps modernes où Anton évolue dans un monde qui n’est pas le sien, mais cela, il va s’en rendre vraiment compte au fur et à mesure. Car il n’a connu que ce monde et au départ, il lui semble que c’est le seul qu’il mérite. Il a une vie difficile, c’est un “branleur” mais il arrive à en être drôle sans le vouloir ce qui en fait un personnage très attachant.



On mêle à la poésie du style d’écriture une bonne dose de sarcasme qui me fera sourire à de nombreuses surprises. C’est frais, d’un réalisme brutal et cru tout en étant juste, pour aboutir à une lecture très addictive.



La plume de l’auteur pique autant qu’elle chatouille et en l’espace d’une centaine de pages, nous laisse une trace indélébile.



J’ai beaucoup apprécié cette lecture et je pense que je vais suivre l’auteur.

Commenter  J’apprécie          40
Histoire du garçon qui courait après son chien ..

Un petit roman sur la fatalité et qui, pourtant, ne baisse jamais les bras. Toujours dans la lune, empoté et pourtant totalement déterminé, le garçon a décidé de croire que sa sœur pouvait guérir, qu’il pouvait réparer les choses, faire en sorte que tout redevienne comme avant, et il n’abandonne jamais.

J’ai également beaucoup apprécié la manière dont la maladie de Cali et le séjour prolongé à l’hôpital sont évoqués. On est loin des histoires un peu larmoyantes et grandiloquentes sur tous ces enfants malades (littérature que je n’apprécie pas plus que ça). Le point de vue est décalé, mais Cali n’est pas oubliée pour autant. Au contraire, on sent qu’elle est toujours là, dans la tête, dans les gestes et dans les actions du garçon.



L’écriture est belle, poétique, imagée. Hervé Giraud joue avec les mots, les phrases coulent comme une rivière et nous emportent au fil des pages. Le garçon nous offre sa perception de l’histoire, tout en innocence et en croyances mathématiques. Et finalement, pour un roman sur les malheurs qui peuvent nous tomber dessus à tout moment, il recèle beaucoup d’humour et d’instants de tendresse qui font sourire.



Une seule chose m’a gênée : le temps. L’histoire se déroule sur six mois. Six mois que Cali passe à l’hôpital, six mois pendant lesquels le garçon cherche Rubens. Au cours de sa quête, il rencontre plusieurs personnages qui lui indiquent la route prise par le fugueur, mais je n’ai pas compris pourquoi il ne poursuivait jamais son chemin après avoir reçu une nouvelle indication. A chaque fois, il refait marche arrière pour repartir plus tard. J’ai bien compris le côté symbolique de cette quête, mais cette temporalité un peu étrange m’a dérangée pour ce qui est de l’histoire, de la narration pure.



Un magnifique roman, sensible sans jamais tomber dans le pathos, touchant et décalé, émouvant dans sa simplicité.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
Commenter  J’apprécie          40
Le pull où j'ai grandi

J’apprécie les éditions Thierry Magnier pour leurs parutions pour la jeunesse et j’étais donc très curieuse de découvrir ce premier roman à destination des adultes ! Je trouve que ce titre est très bien choisi par l’éditeur pour élargir leur catalogue : quoi de mieux qu’un roman traitant de ce passage délicat de l’enfance à l’âge adulte ? Le pari est réussi à mon sens : ce roman est drôle, touchant et optimiste !



Notre héros est loin d’être épargné par Hervé Giraud. Un peu naïf et gamin au départ mais tout de même attachant, il va gagner en maturité au fil des pages jusqu’à ce point de non retour où l’on quitte vraiment l’enfance. L’humour de l’auteur est mordant mais sa plume garde de la tendresse pour ses personnages. Cela donne un portrait touchant et qui, je pense, peut faire écho chez beaucoup de lecteurs. Leurs questionnements, leurs doutes et leurs rêves ne nous sont pas étrangers. Chaque chapitre ouvre une nouvelle scène et aborde une nouvelle facette. Le premier chapitre résume d’ailleurs très bien le ton du roman : très ironique, il se termine par une chute plutôt inattendue, qui soutient et grandit son personnage un peu malmené.
Lien : https://lecturesdemistinguet..
Commenter  J’apprécie          40
Prends ta pelle et ton seau et va jouer dan..

Je découvre Hervé Giraud avec ce titre et suis totalement séduite par son style. Fureur des mots, fantaisie de l’esprit, humour dégoupillé : tout est réuni pour que le texte vous explose sous la langue.



Anton Tchekov n’a de commun avec le grand écrivain que son patronyme : lui, il arpente la jungle urbaine en loosdé, bardé d’un bagage familial avoisinant le zéro absolu. Mère absente, père inconnu ; il squatte un vieux bac crasseux avec son beau-père-tiers-de-confiance, et vaque à ses aventures de plus en plus ratées, tiré vers le fond par deux amis de plus en plus tarés. Il n’a pas encore quinze ans, mais l’âge, ça ne vaut pas tripette dans le métier de l’échec, d’ailleurs, son anniversaire, il ne l’a jamais fêté. Heureusement pour Anton, quand son braquage tourne mal, il a sa langue fourchue et son enthousiasme brûlant pour lui ; et puis, il y a Dune… Elle l’aidera à traverser les sables mouvants.



C’est infiniment décalé, râpeux. Mais c’est aussi délicieusement drôle et bien écrit. La langue est imagée, colorée, percutante. Extraits :



*De un*

"Je vérifie la bonne tenue de mon mohawk, prépare mon flingue, m’avance dans son dos, et le lui colle sur la nuque :

-Laisse cette porte ouverte, petit d’homme. Tu me donnes la caisse et tu te grouilles sinon je te fais un trou dans la tête et on pourra y verser de l’essence.

Malgré le danger de mort, le type termine de verrouiller consciencieusement les serrures. Enfin, il se retourne et s’émerveille devant ma crête.

-Salut, Anton, il s’exclama joyeusement, tu as failli me blesser avec ton plumeau sur le crâne. Qu’est-ce que t’as fait à tes cheveux ?

Soit je le zigouille tout de suite, soit je renonce. Je renonce."

*De deux*

"Je suis étalé par terre sur le dos comme une pizza baignée de sauce pili-pili dans une pizzeria. Mes fonctions sont en mode veille, mon cœur grésille ; au minimum je vais mourir."

*De trois*

"Les filles vous mettent des pansements là où vous avez mal, des liquides qui piquent là où ça vous pique. Elles ont des bureaux vernis avec des livres posés dessus et des boîtes complètes de crayons de couleur. Les filles ont des chaussons qui ressemblent à des animaux morts et roses. Quand elles sont grandes, certaines filles, les plus dangereuses, deviennent des psychologues."



En bref :

Je recommande aux amateurs de romans sociaux qui ne veulent pas se casser les dents sur du déprimant, et ont salement envie de crapahuter avec Anton dans sa jungle bétonnée.



Et bonne lecture !
Lien : http://allezvousfairelire.co..
Commenter  J’apprécie          40
Le jour où on a retrouvé le soldat Botillon

Noël Botillon est un jeune homme engagé dans les combats de la Première Guerre mondiale. Sur le front, il apprend que sa fiancée attend un enfant et, tandis que l'espoir de la revoir se manifeste par un bouton doré non réglementaire sur son uniforme, il se lance à l'assaut des allemands avec son bataillon. De nos jours, des jumeaux se rendent à une fête de famille, où ils retrouvent leur grand-mère, leurs oncles, tantes et cousins. Le garçon est pris à part par la grand-mère, qui sort une boîte dans laquelle se trouvent photos, lettres et souvenirs de l'arrière grand-père disparu à la guerre...

Deux histoires, l'une commence en 1914, l'autre de nos jours. Deux récits qui se mêlent pour parler de la Première Guerre mondiale et de la mémoire de ce conflit. Malgré les nombreux romans qui paraissent actuellement sur le sujet, celui d'Hervé Giraud est très réussi : sobre et efficace. L'originalité du récit réside dans le fait de mêler les deux époques et où, petit à petit, le "mystère" de la disparition du soldat Botillon va se résoudre. A lire !
Commenter  J’apprécie          40
Le jour où on a retrouvé le soldat Botillon

Encore un texte sur la 1er guerre mondiale me direz-vous. Mais ici l'auteur alterne le recit à la première personne du soldat Botillon, de sa vie dans les tranchées, de ses pensées et de sa vie de mutilé... et de celle de ses arrières petits enfants qui vivent aujourd'hui et sont réunis pour l'anniversaire de la fille du soldat qui ne l'a pas connu.

Un témoignage sensible et touchant sur l'horreur de cette guerre, la vie misérable dans les tranchées et surtout la vie après quand on est devenu une gueule "cassée" et qu'on se fait peur devant le miroir.

un très bon roman nécessaire pour ne pas oublier toute cette tragedie mais la vie continue comme pour les enfants du roman pour qui cette guerre semble si loin et ne sont que radotages de la part de leur aieule.

;
Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
Commenter  J’apprécie          40
Sables noirs

"Sables noirs" est un roman jeunesse qui fait partie du Prix littéraire des collèges de Charente-Maritime. Curieuse d'avoir le retour des lecteurs adolescents. Certes, il s'agit avant tout d'une quête d'identité du jeune Lilu, 14 ans, accueilli dix ans plus tôt par une tribu touareg nomade après l'assassinat de ses parents par des pirates du Sahara. Mais le parcours de l'adolescent s'inscrit dans un contexte géopolitique précis qui a par ailleurs encore évolué depuis la publication du livre en 2022.. Hervé Giraud évoque Azawad, région du Nord Mali, qui est l'enjeu de luttes indépendantistes des Touaregs. Une rébellion progressivement récupérée par des groupes terroristes liés à Al Quaida, combattus par les forces antidjihadistes françaises et de l'ONU. Tous ces protagonistes du conflit (d'avant 2022) sont présents dans le roman, et influencent le sort de Lilu. Sont ils rébarbatifs pour nos collégiens ou une porte ouverte vers de nouvelles connaissances ?
Commenter  J’apprécie          31
Sables noirs

Dans cet ouvrage nous allons suivre et découvrir le jeune Lilu, recueilli par une communauté de Touaregs, il va découvrir le monde au cours d'un voyage initiatique qui va lui enseigner de nombreuses choses et notamment que chaque communauté a ses propres règles.



J'ai découvert ce livre grâce à la masse critique Babelio et j'en suis heureuse. En plus de découvrir l'auteur et sa plume que j'ai fortement apprécié, j'ai aimé me retrouver au cœur de ce désert. J'ai trouvé que l'histoire était captivante et immersif. J'ai adoré l'immensité du désert et les descriptions très réalistes de l'endroit.



J'ai aimé que le récit prends son temps, ici les actions ne s'enchaînent pas à toute vitesse. L'enjeux principal du roman est avant tout les questionnements et réflexions de Lilu sur le monde qui l'entoure et qu'il découvre petit à petit.



Un ouvrage intéressant que je vous conseil de découvrir.



Commenter  J’apprécie          30
Le garçon qui croyait qu'on ne l'aimait plus

Incontournable Juin 2021



Membre de la collection "Le grand bain" aux éditions Seuil Jeunesse, c'est le second de cette collection de petits romans que je lis.



Charly quitte la maternelle pour entrer à l'école primaire ( Élémentaire), mais il a sa façon de concevoir les choses. Pour lui, il est assez injuste que ce soit toujours le même jeune qui ait le droit de rouler avec cette drôle de chaise électrique à quatre roues, dans la cours de récré, et donc, il décide de l'en déloger pour faire un tour sur ce petit bolide. Fustigé par les adultes, rejeté par les enfants, depuis cette "faute", Charly est devenu une sorte de paria. On lui attribue des fautes qu'il n'a pas commis, on le rabroue pour plusieurs choses qu'il n'a simplement pas comprises et bien souvent, Charly peine à comprendre ce qu'on attend de lui. Malheureux, il décide de fuir l'école. Depuis, il ne va à l'école qu'avec sa mère, hors des heures fixes, apprenant à lire soit avec elle , soit en autodidactique. Et un jour, lui et sa mère déménagent, Charly va donc intégrer une nouvelle école. Comble de hasard, la classe de Charly va bientôt intégrer un nouvel étudiant "un peu différent": Camille, le garçon en chaise roulante qui est à l'origine du malentendu entourant Charly dans sa précédente école. Mais loin de chercher à se venger, Charly comprend ce que c'est qu'être "différent" et deviendra non seulement un facteur d'intégration pour Camille, mais aussi son ami.



Récit sur la différence, les étiquettes, le handicap et l'empathie, ce petit roman nous place dans la tête d'un garçon "différent", qui a sa propre façon de voir le monde, mais qui va aussi souffrir de cette variante. Il peine à comprendre les reproches qu'on lui formule, tente de faire les bonnes choses, mais récolte des punitions et un rejet de plus en plus soutenu de la vie de classe. Un paria, quoi. Il fait aussi référence à cet "arbre noir" qui grandis en lui, peut-être une forme de peur et d'anxiété, une chose qui le "paralyse". Mais ce parcours lui fait développer en même temps une compréhension différente du handicap de Camille. Il développe son empathie et va même jusqu'à se mettre dans la peau d'un paraplégique en se déplaçant avec le fauteuil roulant. Et le plus beau? Il va découvrir que l'amitié de Camille est un facteur de protection. On est plus solide à deux. On est plus joyeux à deux. On peut mieux faire face aux défis quand on est deux.



Bref, il y a pleins de belles leçons dans ce livre facile à lire. On y trouve une belle histoire sur l'inclusion, en parallèle de celle sur l’exclusion. On découvre aussi que contrairement au handicap physique très visible, le handicap mental ( ou cognitif, ou neurodivergent) est invisible et du coup, on interprète peut-être à tort certains comportements jugés "dérangeants". Charly en est le parfaite exemple.



Niveau dessin par contre, je les trouve vraiment peu attrayants, psychédéliques, irréalistes et farfelus à outrance. Vraiment pas mon style.



Vous avez d'ailleurs un poster qui enrobe le livre , que vous pouvez détacher, déplier et apposer sur un mur, comme c'est le cas pour les autres romans de la collection.



Un petit roman pertinent, touchant et inclusif.



Pour un lectorat du second cycle primaire, 8-9 ans.
Commenter  J’apprécie          30
Jeanne, Dieu, le diable et les autres

Voilà un livre qui sort de l’ordinaire! Un roman de cape et d’épée, de l’action à toutes les pages! Et cette couverture, je l’ai choisi sans lire le résumé, tellement celle-ci était attirante et originale.

Le début du roman annonce rapidement la couleur, il va y avoir du sport. La détention de Jeanne et son accouchement au couvent font froid dans le dos... J’ai beaucoup aimé, un roman différent des autres par son originalité, on ne s’ennuie pas, les pages s’enchaînent rapidement. Un plaisir à lire. Je conseille vivement !
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hervé Giraud (333)Voir plus

Quiz Voir plus

"Ça me file le bourdon" de Hervé Giraud

Comment s'appellent les deux amis du héros ?

Alexis et François
Eyup et Joseph
Robert et Jean
Pauline et Charlotte

10 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : Ça me file le bourdon de Hervé GiraudCréer un quiz sur cet auteur

{* *}