[ 4.5/5 ] Fullmetal Alchemist et moi, c'est une longue et solide histoire d'amour ! J'ai connu cette série à sa première diffusion en clair sur Canal+ en 2005 ; ça ne me rajeunit pas... J'ai accroché dès le premier épisode. J'adorais ce cocktail explosif d'alchimie, d'humour et de drames – et ai acheté les DVD les yeux fermés. Puis j'ai enchaîné avec les mangas quand Kurokawa a racheté la licence pour la France. Bref, vous l'aurez compris, il s'agit ici de la chronique d'une relecture. Avec – par conséquent – un oeil pas vraiment neuf, puisque j'en connais déjà les tenants et aboutissants.
Dans ce 1er tome, on entre directement dans le feu de l'action. Edward et Alphonse, deux frères, arrivent dans une ville retirée, sous la coupe d'un prêcheur. On assiste alors à l'éternel duel opposant la foi à la science. La dynamique des Elric se met déjà en place : Alphonse passe bien malgré lui pour l'aîné et son armure laisse penser qu'il est le Fullmetal Alchemist, au détriment du véritable alchimiste d'état qu'est Edward. Ce dernier me fait toujours autant rire avec son horrible complexe d'infériorité vis-à-vis de sa petite taille ; j'adore le voir en rajouter des couches après avoir tiqué sur un mot prononcé par un malheureux ne sachant pas ce qui l'attend, après une remarque la plupart du temps anodine.
Par contre, j'avoue trouver que les histoires contées dans ce 1er tome relèvent un peu trop de la « brève de trottoir ». Il y a matière à développer pour chacune d'entre elles – chose qui a d'ailleurs été faite dans l'animé – mais la mangaka privilégie pour l'instant la dynamique de l'action. Concept très usuel pour un shonen, mais un peu déstabilisant pour ceux qui ont connu les « versions longues » de chaque chapitre.
L'ensemble n'en reste pas moins fluide et prenant, surtout que l'on découvre quelques éléments qui sont autant de clés dans l'intrigue à long terme. Comme le principe de l'échange équivalent ou les sacrifices qu'ont été contraints de faire les frères Elric après avoir tenté de ramener leur mère à la vie avec des techniques d'alchimie. Hiromu Arakawa nous parle dès le début de la fameuse pierre philosophale et éclaircit d'emblée les raisons poussant Ed et al à vouloir la dégoter.
Derrière les répliques colériques d'Ed et ses sourires, derrière le calme d'al malgré sa condition, et derrière leur détermination à tous les deux, on sent les blessures qu'ils portent en eux. Les dilemmes auxquels ils doivent faire face, le poids des compromis qu'ils sont amenés à faire. Deux enfants orphelins complètement livrés à eux-mêmes, deux garçons qui ont grandi trop vite...
Hiromu Arakawa nous présente également par petites touches le contexte géopolitique de l'univers qu'elle a ainsi créé. Si elle n'entre pas encore dans les détails, on sent déjà l'animosité qu'ont tendance à provoquer les alchimistes d'État auprès des gens du peuple. le tout, dans un univers steampunk très sympathique. Les graphismes sont tout aussi agréables à parcourir que le fond de l'histoire, et l'harmonie qui se dégage de l'ensemble ouvre les portes d'une saga qui a maintes fois fait ses preuves auprès des aficionados !
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