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Critiques de Hoai Huong Nguyen (104)
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L'ombre douce

L'ombre douce, roman écrit tout en douceur, raconte la guerre d'Indochine, la mort et l'amour avec beaucoup de poésie.

Le titre "l'ombre douce" est déjà révélateur de cette poésie, il prendra sens à la fin du roman et ne fera que renforcer cette association de douceur et de "cruauté"

Derrière cette poésie, cette douceur, il y a bien la dureté de la guerre et l'on perçoit sans doute différemment mais avec autant de force la séparation, le manque, le déchirement.

Hoai Huong Nguyen ponctuera les moments importants de l'histoire, avec la pluie, la rivière et l'océan ce qui renforce cet aspect poétique qui ne nous quitte pas durant cette lecture.

Un beau moment de lecture

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L'ombre douce

L'ombre douce titre poétique comme l'écriture de ce livre .

C'est l'histoire de deux jeunes gens que tout sépare , Yann le breton , le solitaire qui s'est engagé pour faire la guerre d'Indochine et de Mai , jeune fille qui cherche un peu sa place , qui va aider à soigner les blessés de guerre .

Tout les séparent mais ils ont un point commun , tout les deux ont perdu leur mère très jeune , est ce cela qui va les réunir ou la guerre qui permet des rencontres improbables .

L'écriture est douce , poétique , il y a quelques passages qui parlent des combats , de la défaite qui paraissait impossible pour l'armée française , les morts inutiles si loin de leur pays .

Et bien sur l'histoire d'amour entre Yann et Mai , l'histoire d'une passion qui ne peut que mal finir .

Difficile de noter ce livre qui a me semble - t- il des petits défauts d'écriture .

C'est une lecture agréable mais je pensais apprendre beaucoup plus sur cette période que je ne connais pas du tout .

Il y a des passages oui comme une ombre douce , des phrases superbes et pourtant je n'ai pas toujours ressenti l'émotion espérée .

Ma note 3, 5 .
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L'ombre douce

Envie d'une petite douceur sucrée salée?

L'Ombre Douce remplit parfaitement le cahier des charges.



Un court récit sur l'amour, la guerre, la mort.

Un condensé d'émotions dépeint avec une justesse de ton à la fois poétique, raffinée et subtile.



L'histoire est d'un classicisme éprouvé.

Deux personnes que tout sépare ici réunies par l'entremise d'un énième conflit armé.



1954. Guerre d'Indochine.

Yann, tout jeune soldat Breton convalescent, fait la rencontre de Mai, dans un hôpital militaire.

De fil en aiguille, des liens se tissent, des sentiments se nouent et ce qui n'était finalement qu'un jeu se transforme rapidement en évidence.

Seulement voilà, en ce Vietnam pétri de traditions, difficile pour cette jeune femme déjà promise de s'imaginer un avenir commun.

Pour peu que Yann n'en réchappe car dans quelques jours, il sera plongé dans l'enfer de Diên Biên Phu.



Beaucoup d'amour dans ce monde brutes.

L'amour plus fort que la mort? A vous de le découvrir en dévorant cette Ombre Douce au nom tristement prédestiné.
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L'ombre douce

Histoire d’amour de la fin de l’Indochine, un soldat français et une jeune vietnamienne, des Roméo et Juliette dans un pays déchiré par la guerre.



Ils se rencontrent dans un hôpital où elle soigne les blessures et réconforte les blessés. Mais il guérit vite et doit retourner au front. Et le front, c’est la cuvette de Diên Biên Phu…



Il ne comprend rien à ces stratégies militaires, il doit obéir. Il semble toutefois que les forces de l’ennemi ont été grandement sous-estimées. Qu’adviendra-t-il de ces hommes qui combattent dans ce pays qui n’est pas tout à fait le leur ? Que deviendront ces prisonniers de guerre, les soldats de cette armée de vaincus décimée ?



Un roman d’amour poétique dans un décor d’opérations militaires désastreuses.

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L'ombre douce

L'histoire se passe au Vietnam, en 1954.

A l'hôpital Lanessan, la jeune Mai soigne un soldat breton.

Ils tombent amoureux et se marient avant qu'il ne reparte au combat terrible de Dien Bien Phu.

La beauté du récit doit beaucoup aux origines vietnamiennes de l'auteure qui raconte l'histoire avec beaucoup de poésie mais aussi avec un dur et cruel réalisme en plein coeur des combats.

Rien n'est épargné, le beau comme le laid côté des choses.

En tous les cas, on s'attache aux deux personnages Yann et Mai et on aime les suivre tout au long du livre.

Très beau !
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L'ombre douce



C’est en effet un monde de douceur malgré le contexte la guerre d'Indochine. De douceur et de tristesse. Deux mal-aimés se trouvent, l’un est né à Belle-Île, l’autre à Hanoï. Tous deux ont perdu leur mère très jeunes et ont eu peu d'importance pour leur père.

Fils d'un fermier, Yann a choisi de s’engager dans l’armée ; fille d’un magistrat, Mai a été élevée au couvent des Oiseaux, et a accepté d'être auxiliaire de soins pour les soldats blessés. C’est dans un hôpital qu’ils se rencontrent et se lient peu à peu. Mais la tradition interdit à Mai de choisir elle-même son époux. Quant à Yann, guéri il est envoyé à Dien Biên Phu.



L’histoire d’un amour contrarié n’est pas originale, mais la façon de le traiter sort de l’ordinaire.



Je lirai volontiers un autre roman de cette auteure si l’occasion se présente.

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Sous le ciel qui brûle

Jeune Vietnamien en son pays dans les années cinquante, Tuan endure une double peine. Il voit la guerre déchirer les siens, tandis que lui s'est épris de la culture de cet envahisseur dont le Viet Nam tente de s'affranchir. Tuan éprouve une passion enflammée pour la littérature façonnée à la langue française. Pour ses concitoyens submergés par la vague communiste, Tuan est un traitre à sa culture.



Solitaire au coeur pacifiste, on ne lui connaît d'autre amitié qu'une française à demi invalide, dont le mari a perdu la vie dans ce pays qu'elle n'envisage dès lors plus de quitter.



Tuan connaît la France non comme une puissance coloniale mais comme le creuset d'une culture qui réjouit son coeur avec les intonations mélodieuses de sa langue. Musicalité qu'il ne retrouve pas dans sa langue natale. Écrivains et poètes de cette culture vénérée, avec une prédilection pour Gérard de Nerval, le transportent dans l'atmosphère des romantiques, en ce pays qui les a vus naître et qu'il ne connaît que par leurs oeuvres. Fresques éthérées de paysages qu'il idéalise au travers de leurs poèmes et lui font envisager l'exil comme le chemin vers l'Éden. Oubliant toutefois que la hauteur de l'inspiration de ces orfèvres de la langue trouvait trop souvent son souffle sur les solitudes arides de la privation de reconnaissance de leur art. Solitude et remords qu'il pourrait bien éprouver lui aussi dans l'expatriation qu'il choisira.



Le style quelque peu puéril de ce texte nous implique à la naïveté d'un être pur. Il voudrait trouver dans les sonorités d'une langue un prélude à l'harmonie des hommes entre eux. Bel hommage à la langue française dans ce roman doux amer. Tragédie de l'écartèlement entre le devoir et les aspirations.



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Le cri de l'aurore

C’est très rare que je lise des romans d’amour et c’est ma chère Hoai Huong Nguyen qui m’a donné l’occasion d’en lire un en m’envoyant en avant-première son troisième roman qui paraît ce 7 février. Merci encore, chère Hoai Huong !



Ce roman épistolaire se déroule dans un Vietnam imaginaire, An Linh, et met en scène un couple formé par Isey et Thanh, qui vient d’être arrêté pour trahison d’Etat. Fervent défenseur d’une république, il est enfermé par le pouvoir monarchique dans la prison du Phare, mis au secret, privé de droit à la défense et très vite condamné à mort. Sa jeune femme Isey, enceinte, trouve le moyen de communiquer avec lui par lettres. Elle reçoit des lettres d’un ami de Thanh, Nam et renoue avec une amie, Mê Lan, le tout pour tenter de faire évader son mari. Si l’évasion réussit, Thanh sera contraint de vivre définitivement en exil, sans plus aucun contact avec sa famille.



Certains, je m’en doute, trouveront peut-être cela mièvre et improbable. Il a suffi, comme dans L’ombre douce et Sous le ciel qui brûle, de quelques pages pour m’immerger dans les mots de Hoai Huong Nguyen, dans les lettres des différents personnages et pour laisser défiler les pages et le suspense : Thanh réussirait-il à s’enfuir ? Il accompagne ses lettres de poèmes dédiés à Isey, permettant ainsi à la romancière de glisser de la poésie dans ses pages (son premier moyen d’expression littéraire). Il n’est pas seulement question d’amour après tout, l’amitié entre Isey et Mê Lan, la fidélité de Nam envers Thanh sont très fortes : c’est bien simple, à lire cette auteure, j’ai l’impression d’avoir l’âme élevée par la force et la délicatesse des sentiments exprimés. Elle n’oublie pas bien sûr la violence de la séparation des amoureux, de l’accusation et de l’emprisonnement de Thanh ni l’ambivalence de certaines situations.



Mais la délicatesse l’emporte, l’importance la richesse des mots : comme dans le poème de Baudelaire, « les sons et les parfums tourbillonnent » d’une page à l’autre, le mythe de Tristan et Yseut, les traditions vietnamiennes comme celle du théâtre sont convoqués au service d’une écriture poétique, épurée. De la dentelle.
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L'ombre douce

1954, Indochine française (plus pour longtemps).

Yann, jeune soldat d'origine bretonne croise la route de Mai, la jolie vietnamienne qui vient aider les infirmières dans l'hôpital où il se remet de ses blessures.



Récit d'une rencontre, fugitive et intense, noyée dans la grande histoire et dans la violence d'une guerre, « L'ombre douce » est une oeuvre élégante et triste.

Les pages qui m'auront le plus marquée, curieusement, sont celles relatives aux prémices de la bataille et au déchaînement qui a suivi :

« À mesure qu'avançait la saison, la fourmilière de Diên Biên Phù était peu à peu encerclée par des dizaines de fourmilières invisibles soutenues par des dizaines d'autres fourmilières cachées dans les montagnes ; elles avançaient secrètement sous la terre et à travers les reliefs pour se masser autour du camp français. Ce serait un combat d'insectes dans la boue, de fourmis noires contre des fourmis rouges, il en aurait toute la furie. »



À ne pas lire un jour de déprime, mais à découvrir.



Challenge Multi-défis 2017
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L'ombre douce

Indochine, 1954. Il y a la belle Mai, infirmière, et Yvan, le soldat breton solitaire, blessé. La trame est évidente, simple : ils tombent amoureux et malgré les difficultés, ils s’engagent l’un envers l’autre.

J’attendais beaucoup de ce roman – peut-être un peu trop. Cela commence en douceur, tout en poésie et en délicatesse. L’écriture est soignée, les descriptions sont belles et précises. Malheureusement, cela ne m’a pas suffi. Rapidement, je me suis lassée et j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages. L’histoire est jolie mais je n’ai pas ressenti l’amour qui unit Mai et Yvan. C’est un peu froid et ennuyeux comme un ouvrage finement ciselé mais qui ne laisse passer aucune émotion. Dommage.

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Sous le ciel qui brûle

Thuan marche dans la forêt de Chantilly, il se remémore son enfance au Vietnam. Ses parents sont morts assassinés alors qu'il était petit. Son grand-père, sa famille se sont occupés de lui. Son grand-père à tout prévu pour qu'il puisse suivre des études. Il se passionne pour la langue française et la littérature. Passion qu'il partage avec sa cousine. Un jour son oncle décide de partir dans le nord pour combattre auprès de son troupes révolutionnaires, pour lui Thuan est un traitre car il parle la langue des colonisateurs. C'est ainsi qu'il se sent à nouveau abandonné...

Tout au long de ce cheminement physique dans la forêt, il chemine aussi mentalement. L'auteure nous fait partager habilement sa réflexion qui évolue au fil des heures...

Pourquoi cette marche ? Ou va-t-il ? Comment est-il arrivé en France ? La construction du texte est superbement orchestrée.

Quelle belle écriture poétique même les horreurs sont peuvent paraître supportables grâce aux descriptions subtiles.

À lire, voici une pépite à ne pas manquer...
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Sous le ciel qui brûle

Au moment de commencer ce deuxième roman de Hoai Huong Nguyen (qui avait remporté le Prix Première en 2013 pour L’ombre douce, l’année où je faisais partie de ce jury de lecteurs), je ne vous cache pas que j’avais un peu d’appréhension : allais-je l’aimer autant que le premier ? D’autant que l’auteure a eu la grande gentillesse de me l’envoyer… la pression était forte. Et la magie a opéré dès les premières pages, grâce à la puissance évocatrice de l’écriture d’Hoai Huong…



Si le héros de Sous le ciel qui tombe se laisse approcher moins facilement au début du roman (normal, il est enfermé dans sa douleur d’exilé), on s’attache à lui quand on retourne avec lui dans son village natal, au sein de sa famille qui vit unie, sous la protection des dieux et l’autorité bienveillante du grand-père. Le plaqueminier au centre du jardin (un arbre à kaki) est le symbole de cette présence positive des esprits familiers. Mais un jour, les parents du jeune Tuân sont assassinés par des voleurs ; le grand-père prend le relais de l’éducation du garçon mais meurt quelques années plus tard, le laissant aux soins de sa tante Anh. L’adolescent poursuit ses études, axées sur le français, une langue (celle des colonisateurs) découverte grâce à son instituteur et dont il est tombé amoureux au travers de la poésie de Gérard de Nerval notamment. Les années d’insouciance sont cependant envolées, l’ombre de ses proches défunts poursuit Tuân et le pays est peu à peu miné par la révolte violente menée par le Viêt-minh contre les colons français. Le mari d’Anh, recruté par les communistes, emmène toute sa famille dans le Nord, vers un avenir incertain bien que proclamé glorieux. Une perte de plus pour Tuân.



Si la bataille de Dien Bien Phu était au centre du premier livre de la romancière, ici c’est à ses prémices et surtout aux années suivantes qu’Hoai Huong Nguyen s’intéresse : tandis que le Viêt-minh établit une collectivisation brutale et exécute tous les opposants possibles au Nord, le Sud reste instable malgré le soutien des Français puis des Américains. Le Nord du pays cherche à tout prix à conquérir le Sud : il y réussit presque en 1968, en attaquant la ville de Huê en pleine nuit du Têt (Nouvel an). C’est là que Tuân est pris au piège d’une bataille atroce, il est le témoin d’horribles massacres qui le touchent de très près. De retour à Saïgon, il obtient l’asile en France et s’exile pour toujours.



Le roman alterne entre la forêt de Chantilly, lieu prisé de Gérard de Nerval et donc de Tuân, qui s’y promène régulièrement, et le Vietnam de son enfance, de sa jeunesse. En ce jour de mars 1975 où Tuân cherche les premières jonquilles, les fantômes du passé se révèlent particulièrement douloureux. Mais les mots des poètes l’accompagnent aussi, des mots qui, tout au long de son existence, l’ont aidé à traverser le deuil, la séparation, la violence et dont il recherche toujours les meilleurs accords rimés, en quête d’une improbable résilience.



Ici encore, Hoai Huong Nguyen a l’art d’évoquer des événements déchirants avec une infinie délicatesse. Comme son héros, elle n’est jamais dans la haine, elle observe et convoque la nature, les arbres, les fleurs, l’eau, pour adoucir la peine et maintenir vivant le souvenir du pays natal. Son écriture est parfumée de réglisse, d’encens et d’épices, elle est même multi-sensorielle, nous invitant à nous laisser réconforter par le toucher de l’écorce d’un arbre, à deviner les lignes apaisantes des rizières et des collines, à suivre les silhouettes qui se dessinent dans la brume. Un aller-retour entre France et Vietnam dont je me plais à penser qu’il reflète le propre parcours et le même amour des mots de la romancière et poétesse, même si elle est née en France un an après le moment où commence le roman.
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L'ombre douce

Ah le merveilleux premier roman que voilà ! Et qu’il me sera difficile sans doute de vous en faire goûter la saveur tendre et poignante…



L’auteure, Hoai Huong Nguyen, dont le prénom signifie « se souvenir du pays », est née en France de parents vietnamiens. Elle vit et enseigne en France et j’ai découvert aussi sur le site de l’éditeur qu’elle a publié deux recueils de poésie, que j’aimerais bien trouver… Ce premier roman se situe au Vietnam mais il ne se contente pas de rappeler des souvenirs stériles, il fait vraiment mémoire de ce pays à travers une histoire d’amour très émouvante et une des batailles les plus célèbres du 20e siècle. C’est aussi un très beau portrait de femme…



Il y a d’abord cette rencontre entre Yann et Mai : lui est un jeune, très jeune soldat breton, originaire de Belle-Ile, enfant mal aimé qui a très vite quitté son pile pour s’engager dans l’armée française. Nous sommes en 1953 : il atterrit en Indochine, est blessé, soigné à Hanoi, à l’hôpital Lanessan. Elle est comme lui orpheline de mère, elle a été élevée au Couvent des Oiseaux par des religieuses françaises et c’est ainsi qu’elle est amenée à travailler à l’hôpital français et y rencontre Yann. L’amour entre les deux jeunes gens s’éveille lentement, presque à leur insu… Mais le père de la jeune fille a d’autres projets de mariage pour elle. Elle osera se rebeller contre l’autorité paternelle, perdant alors toute sécurité ou presque. Le lien avec Yann n’en sera que plus fort : ces deux-là, dans leur fragilité, effleureront le bonheur pendant quelques heures avant que le jeune soldat reparte au front, dans la cuvette de Dien Bien Phu…



J’aimerais vous en dire plus mais je m’arrête là… Hoai Huong Nguyen a réussi à mêler histoire d’amour et histoire de violence, dans le récit d’une odieuse bataille qui se soldera par des accords de fin de colonialisme en Indochine, que les Français quittent piteusement en laissant le nord du pays aux mains du Viet-minh, sans compter le nombre de morts, de blessés et de prisonniers démolis dans la jungle. Mais c’est aussi une belle évocation d’un pays écartelé entre la douceur de vivre encore présente à Hanoi, pendant que la cuvette de Dien Bien Phu est noyée de sang et de mousson, et la crainte de l’arrivée au pouvoir des communistes. Yann et Mai sont pris eux aussi dans l’étau des jeux de pouvoir et d’une liberté qui se conquiert à un prix atrocement élevé. Cette jeune fille qui ose quitter sa famille sans entrer dans la voie toute tracée d’un mariage arrangé, ce jeune soldat français perdu dans la guerre, mais qui résiste à toutes les souffrances par amour, sont très touchants, leur histoire est triste et belle.



La force de ce roman, c’est qu’il nous fait revisiter, dans un pays qui paraît tellement éloigné de nous, une des pages les plus terribles de l’histoire du 20e siècle, mais sans acrimonie, sans haine. La jeune romancière a choisi de parler de la destruction de son pays à travers la nature, la terre, la mer, les oiseaux et les arbres, et à travers deux enfants éperdus d’amour, et elle parle en même temps de la présence coloniale française, sans jugement manichéen. Ce premier roman est joliment mené de bout en bout, à tel point qu’on ne sent pas le « premier roman », ses 155 pages sont parfaites ! C’est encore une fois la gorge serrée que j’ai lu ce récit à l’écriture précise et poétique, élégante, délicate et mélancolique. De courts poèmes émaillent le roman, de petites perles à savourer lentement, comme le livre dont la petite musique retentira encore longtemps dans ma mémoire de lectrice.
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L'ombre douce

Les histoires d’amour finissent mal en général, chantaient les Rita Mitsouko… Celle vécue par Yann et Mai en Indochine en cette année 1954 s’achèvera-t-elle mieux ? Le lendemain de leur mariage, décidé quelque peu dans l’urgence, Yann, soldat originaire de Bretagne, doit en effet se séparer de Mai et rejoindre Diên Biên Phu…



« L’ombre douce » est un court roman relatant une attachante histoire d’amour entre deux êtres qui n’étaient pas vraiment destinés à se rencontrer, mais que la guerre va réunir…puis séparer. Il faut dire, un amour pur et délicat face à l’implacable cruauté de la guerre, le combat paraît bien inégal. Ce roman est plutôt bien écrit, avec pudeur et sensibilité, même si la description des affrontements ayant lieu à Diên Biên Phu est assez crue. Mais, n’oublions pas, les histoires d’amour finissent mal en général…et c’est bien triste.

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Tendres ténèbres

Un roman auréolé d’ombres et de mystères au titre énigmatique …

S’y dissimule une spirale infernale portée par une brise marine, orageuse et tragique.

Une histoire à l’ambiance ténébreuse, dangereuse et cruelle au souffle étrange et sinistre.



« A cet instant, j’avais fermé les yeux et senti son âme glisser en moi ».



Dans les années 1950 à Blancheville, petit village de la baie de Somme rempli de superstitions et de croyances ancestrales, Michel, enfant du village, est en vacances avant la rentrée universitaire, il va faire la connaissance d’Annabel nouvellement arrivée.



La jeune femme, anglo-vietnamienne issue de l’aristocratie britannique, pianiste pleine de charme, aménage dans la maison sur la falaise, c’est une demeure nimbée d’histoires funestes et légendaires.

Le jeune homme semble tenaillé par une passion dévorante pour la jeune femme, l’esprit tourmenté et les pensées troublées…

*

Une aura mystérieuse et gothique tout en crescendo entoure l’histoire dès le début, conjuguant ressentis nébuleux, musique envoûtante, désirs frôlant l’obsession, perversité du fantasme et folie amoureuse, des allures funestes…

« Les désirs sont impénétrables, et c’est parfois vers l’obscurité qu’ils vous portent ».



L’atmosphère autour des personnages évolue de façon mystérieuse et inquiétante transformant l’enthousiasme insouciant des prémices en amertume et suspicion vénéneuse …



J’ai aimé l’écriture raffinée, charnelle et poétique, le mystère captivant autour des personnages et de leurs ressentis.

J’ai imaginé une bande son pour cette lecture et c’est « Rêverie » de Debussy que j’entends. Même si le compositeur ne l’aimait pas, pensée vague, « étrange rêverie ».

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Sous le ciel qui brûle

Un roman magnifique qui parle de la beauté de la langue et de la littérature française quand elle se révèle être un pont entre deux cultures et une planche de salut pour Tuân réfugié vietnamien fuyant la guerre de son pays. L'auteur nous raconte son parcours, le tout desservi par une belle écriture poétique avec des descriptions soignées et des retours en arrière. Elle parle de l'enfance et de la force des mots et de l'absurdité des conflits. C'est une histoire pleine d'humanité malgré les apparences. L'auteur sait assurément nous captiver et émouvoir. J'ai beaucoup aimé.
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Le cri de l'aurore

le Cri de l'aurore est un roman épistolaire très bien écrit. Peut-il entrer dans la catégorie des romans d'amour? Oui, sans doute, c'est un échange de lettres, pour la plupart entre un mari emprisonné pour trahison et complot, Thanh, et son épouse esseulée, Isey. Thanh et Isey parlent d'amour de très belle manière sans quasiment jamais tomber dans le gnangnan et le cucul que je déteste. Les deux amoureux s'écrivent également des poèmes de belle facture.

L'intrigue tourne autour de l'angoissante attente de la libération puis de l'organisation de l'évasion de Thanh et connaît quelques rebondissements et imprévus qui rendent cette lecture agréable et douce.

Isey réussit par des relations à écrire à son mari, mis à l'isolement, et des personnages secondaires mais clés participent à la mise en scène de l'évasion. Les femmes tiennent une place importante dans ce roman, elles n'ont pas beaucoup de droits, doivent rester à leur place, mais c'est grâce à elles que le dénouement peut avoir lieu.

Le Cri de l'aurore est un roman épistolaire, d'amour et féministe, le tout est compatible.

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Sous le ciel qui brûle

Quelle découverte magnifique! Outre la poésie présente à chaque page, j'ai trouvé là une merveilleuse analyse de la langue française comparée à la langue vietnamienne, des descriptions splendides de France et du Vietnam. C'est aussi un réquisitoire contre la guerre, qui hante le coeur des hommes, qui détruit et salit les plus beaux souvenirs d'enfance.
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Le cri de l'aurore

Un magnifique récit.



Je découvre cette auteure avec ce roman qui m'a laissé une forte impression. J'ai hâte de lire ses autres ouvrages.



L'écriture est magnifique, très poétique. La forme narrative est aussi originale car c'est un roman épistolaire. On pourrait croire que cela impose une certaine distance entre le lecteur et les personnages mais pas du tout. Le thème est tellement poignant, la tension monte crescendo et on a peur de lire les dernières pages. J'avais peur de lire une histoire d'amour très niaise mais c'est tout le contraire, bien sûr certains passages m'ont fait doucement sourire mais leur histoire est vraiment belle, ils sont taquins, enflammés, drôles. C'est une histoire d'amour puissante, très lyrique. L'amour est au coeur de ce roman, aussi bien l'amour puissant d'une amitié, l'amour bouleversant de parents envers leur enfant et l'amour éternel d'un couple.



Le récit est intemporel, il pourrait se passer n'importe où, n'importe quand. C'est ce qui est d'ailleurs terrible. Il dénonce les arrestations arbitraires qui se font dans certains pays. Enfermés dans les pires conditions sans avoir eu le droit à un jugement juste.



Une très belle lecture !
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L'ombre douce

Douce-amère et poétique, l'histoire d'amour entre un soldat breton engagé au Vietnam en 1954 et une jeune vietnamienne élevée au couvent à Hanoî.

Ni Yann ni Mai n'ont connu l'affection de leurs parents et leur rencontre donnera lieu à un amour pur et innocent. Mais Dien Bien Phu étend son ombre tragique sur les jeunes gens…

Voici un tout petit roman qui, sans mièvrerie aucune, emporte le lecteur dans une jolie histoire indochinoise, sobre et poétique.





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