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Citations de Honoré de Balzac (6969)


L’homme n’est pas parfait ! Il suffit donc que nos institutions n’aient pas plus d’inconvénients que d’avantages pour qu’elles soient excellentes ; car le genre humain n’est pas placé, socialement parlant, entre le bien et le mal, mais entre le mal et le pire. Or, si l’ouvrage que nous avons actuellement accompli a eu pour but de diminuer la pire des institutions matrimoniales, en dévoilant les erreurs et les contre-sens auxquels donnent lieu nos mœurs et nos préjugés, il sera certes un des plus beaux titres qu’un homme puisse présenter pour être placé parmi les bienfaiteurs de l’humanité.
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La nature nous interroge à toute heure pour nos besoins réels ; et, tout au contraire, elle se refuse absolument aux excès que notre imagination sollicite parfois en amour. C’est donc le dernier de nos besoins, et le seul dont l’oubli ne produise aucune perturbation dans l’économie du corps ! L’amour est un luxe social comme les dentelles et les diamants.
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A mesure que l'homme s'avance dans la vie, l'égoïsme se développe et relâche les liens secondaires en affection.
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Ce n’est pas se venger que de surprendre sa femme et son amant et de les tuer dans les bras l’un de l’autre ; c’est le plus immense service qu’on puisse leur rendre.
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Jusqu’à l’âge de trente ans, le visage d’une femme est un livre écrit en langue étrangère, et que l’on peut encore traduire, malgré les difficultés de tous les gunaïsmes de l’idiome ; mais, passé quarante ans, une femme devient un grimoire indéchiffrable, et si quelqu’un peut deviner une vieille femme, c’est une autre vieille femme.
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Le premier mot du mari, qui n’y entendait pas finesse et qui ne parlait que par désœuvrement, fut de demander : — Est-il venu quelqu’un aujourd’hui ?… — Pas un chat ! lui répond sa femme sans le regarder. Je n’oublierai jamais la vivacité avec laquelle les deux filles levèrent les yeux sur leur mère. L’aînée surtout, âgée de huit ans, eut quelque chose de particulier dans le regard. Il y eut tout à la fois des révélations et du mystère, de la curiosité et du silence, de l’étonnement et de la sécurité. S’il y eut quelque chose de comparable à la vélocité avec laquelle cette flamme candide s’échappa de leurs yeux, ce fut la prudence avec laquelle elles déroulèrent toutes deux, comme des jalousies, les plis gracieux de leurs blanches paupières.
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Vous favoriserez donc la correspondance, par la même raison que M. le préfet de police fait allumer soigneusement les réverbères de Paris.
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Apprendre à connaître les sentiments par les variations atmosphériques de la main que, presque toujours, une femme abandonne sans défiance, est une étude moins ingrate et plus sûre que celle de la physionomie.
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Génies éteints dans les larmes, cœurs méconnus, saintes Clarisse Harlowe ignorées, enfants désavoués, proscrits innocents, vous tous qui êtes entrés dans la vie par ses déserts, vous qui partout avez trouvé les visages froids, les cœurs fermés, les oreilles closes, ne vous plaignez jamais ! vous seuls pouvez connaître l’infini de la joie au moment où pour vous un cœur s’ouvre, une oreille vous écoute, un regard vous répond. Un seul jour efface les mauvais jours. Les douleurs, les méditations, les désespoirs, les mélancolies passées et non pas oubliées sont autant de liens par lesquels l’âme s’attache à l’âme confidente. Belle de nos désirs réprimés, une femme hérite alors des soupirs et des amours perdus, elle nous restitue agrandies toutes les affections trompées, elle explique les chagrins antérieurs comme la soulte exigée par le destin pour les éternelles félicités qu’elle donne au jour des fiançailles de l’âme. Les anges seuls disent le nom nouveau dont il faudrait nommer ce saint amour (...) J’inventai donc la théorie du père Castel au profit de l’amour, et retrouvai pour elle une science perdue eu Europe où les fleurs de l’écritoire remplacent les pages écrites en Orient avec des couleurs embaumées. Quel charme que de faire exprimer ses sensations par ces filles du soleil, les sœurs des fleurs écloses sous les rayons de l’amour !
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Alors, sur les ruines du palais, un homme, monté sur un cheval blanc, apparut soudain; et, malgré l'uniforme de général dont il était revêtu, les damnés reconnurent en lui de vagues ressemblances avec Satan. - Il tenait un sabre d'une main, et, de l'autre, un sceptre en fer rouge.
A l'aspect de cet homme sans foi ni loi, sans croyances et sans cœur, la foule devint silencieuse et trembla, devinant instinctivement qu'il serait longtemps son maître.

La comédie du diable
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Ainsi, vous vous procurerez les moyens d’examiner le célibataire qui sonne à votre porte, dans deux situations bien distinctes : quand il va entrer, quand il est entré.

Au moment d’entrer, combien de choses ne dit-il pas sans seulement desserrer les dents !…

Soit que d’un léger coup de main, ou en plongeant ses doigts à plusieurs reprises dans ses cheveux, il en abaisse et en rehausse le toupet caractéristique ;

Soit qu’il fredonne un air italien ou français, joyeux ou triste, d’une voix de ténor, de contr’alto, de soprano, ou de baryton ;

Soit qu’il s’assure si le bout de sa cravate significative est toujours placé avec grâce ;

Soit qu’il aplatisse le jabot bien plissé ou en désordre d’une chemise de jour ou de nuit ;

Soit qu’il cherche à savoir par un geste interrogateur et furtif si sa perruque blonde ou brune, frisée ou plate, est toujours à sa place naturelle ;

Soit qu’il examine si ses ongles sont propres ou bien coupés ;

Soit que d’une main blanche ou peu soignée, bien ou mal gantée, il refrise ou sa moustache ou ses favoris, ou soit qu’il les passe et repasse entre les dents d’un petit peigne d’écaille ;

Soit que, par des mouvements doux et répétés, il cherche à placer son menton dans le centre exact de sa cravate ;

Soit qu’il se dandine d’un pied sur l’autre, les mains dans ses poches ;

Soit qu’il tourmente sa botte, en la regardant, comme s’il se disait : « Eh ! mais, voilà un pied qui n’est certes pas mal tourné !… »

Soit qu’il arrive à pied ou en voiture, qu’il efface ou non la légère empreinte de boue qui salit sa chaussure ;

Soit même qu’il reste immobile, impassible comme un Hollandais qui fume ;

Soit que, les yeux attachés à cette porte, il ressemble à une âme sortant du purgatoire et attendant saint Pierre et ses clefs ;

Soit qu’il hésite à tirer le cordon de la sonnette ; et soit qu’il le saisisse négligemment, précipitamment, familièrement ou comme un homme sûr de son fait ;

Soit qu’il ait sonné timidement, faisant retentir un tintement perdu dans le silence des appartements comme un premier coup de matines en hiver dans un couvent de Minimes ; ou soit qu’après avoir sonné avec vivacité, il sonne encore, impatienté de ne pas entendre les pas d’un laquais ;

Soit qu’il donne à son haleine un parfum délicat en mangeant une pastille de cachundé ;

Soit qu’il prenne d’un air empesé une prise de tabac, en en chassant soigneusement les grains qui pourraient altérer la blancheur de son linge ;

Soit qu’il regarde autour de lui, en ayant l’air d’estimer la lampe de l’escalier, le tapis, la rampe, comme s’il était marchand de meubles, ou entrepreneur de bâtiments ;

Soit enfin que ce célibataire soit jeune ou âgé, ait froid ou chaud, arrive lentement, tristement ou joyeusement, etc.

Vous sentez qu’il y a là, sur la marche de votre escalier, une masse étonnante d’observations.
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Porbus alla chercher palette et pinceaux. Le petit vieillard retroussa ses manches avec un mouvement de
brusquerie convulsive, passa son pouce dans la palette diaprée et chargée de tons que Porbus lui tendait ; il lui
arracha des mains plutôt qu’il ne les prit une poignée de brosses de toutes dimensions, et sa barbe taillée en
pointe se remua soudain par des efforts menaçants qui exprimaient le prurit d’une amoureuse fantaisie. Tout en
chargeant son pinceau de couleur, il grommelait entre ses dents : — Voici des tons bons à jeter par la fenêtre
avec celui qui les a composés, ils sont d’une crudité et d’une fausseté révoltantes, comment peindre avec cela ?
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Une femme qui a ri de son mari ne peut plus l’aimer. Un homme doit être pour la femme qui aime, un être plein de force, de grandeur, et toujours imposant. Une famille ne saurait exister sans le despotisme. Nations pensez-y !
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Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu'il faudrait appeler l'odeur de pension. Elle sent le renfermé, le moisi, le rance; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pue le service, l'office, l'hospice.
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Certainement le cerveau n'obéit qu'à ses propres lois, il ne reconnaît ni les nécessités de la vie, ni les commandements de l'honneur; on ne produit pas une belle oeuvre parce qu'une femme expire, ou pour payer des dettes déshonorantes, ou pour nourrir des enfants; néanmoins il n'existe pas de grand talents sans une grande volonté. Ces deux forces jumelles sont nécessaires à la construction de l'immense édifice d'une gloire. Les hommes d'élite maintiennent leur cerveau dans les conditions de la production, comme jadis un preux avait ses armes toujours en état. Ils domptent la paresse (...)
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(...) l'amour de coeur, ce besoin réel des âmes grandes, faisait d'elle une femme entièrement nouvelle, Dinah vivait ! elle trouvait l'emploi de ses forces, elle découvrait des perspectives inattendues dans son avenir, elle était heureuse enfin, heureuse sans soucis, sans entraves.
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Lorsque les femmes nous aiment, elles nous pardonnent tout, même nos crimes; lorsqu'elles ne nous aiment pas, elle ne nous pardonnent rien, pas même nos vertus !
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L’amour est une source naïve, partie de son lit de cresson, de fleurs, de gravier, qui rivière, qui fleuve, change de nature et d’aspect à chaque flot, et se jette dans un incommensurable océan où les esprits incomplets voient la monotonie, où les grandes âmes s’abîment en de perpétuelles contemplations.
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Ma femme, répondit le petit tailleur, ne comptons pas sur les souliers d'un mort pour être bien chaussés.
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Un enfant, monsieur, n’est-il pas l’image de deux êtres, le fruit de deux sentiments librement confondus ? S’il ne tient pas à toutes les fibres du corps comme à toutes les tendresses du cœur ; s’il ne rappelle pas de délicieuses amours, les temps, les lieux où ces deux êtres furent heureux, et leur langage plein de musiques humaines, et leurs suaves idées, cet enfant est une création manquée. Oui, pour eux, il doit être une ravissante miniature où se retrouvent les poèmes de leur double vie secrète ; il doit leur offrir une sources d’émotions fécondes, être à la fois tout leur passé, tout leur avenir. Ma pauvre petite Hélène est l’enfant de son père, l’enfant du devoir et du hasard ; elle ne rencontre en moi que l’instinct de la femme, la loi qui nous pousse irrésistiblement à protéger la créature née de nos flancs.
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