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Citations de Horacio Castellanos Moya (96)


C’est incroyable, Moya, c’est vraiment incroyable, la stupidité humaine n’a pas de bornes, et particulièrement dans ce pays, où les gens parviennent à établir des records sans précédent en matière de stupidité humaine, comment expliquer autrement que le politicien le plus populaire du pays au cours des vingt dernières années ait été un psychopathe criminel, comment expliquer autrement qu’un psychopathe criminel qui a fait assassiner des milliers de personnes au cours de sa croisade anticommuniste se soit transformé en l’homme politique le plus populaire du pays, qu’un psychopathe criminel qui a fait assassiner l’archevêque de San Salvador soit devenu l’homme politique le plus charismatique, le plus aimé, non seulement par les riches, mais par la population en général, une chose monstrueusement répugnante, si tu y réfléchis avec attention, Moya, un psychopathe criminel, l’assassin de l’archevêque, transformé en héros national, un psychopathe criminel métamorphosé en une idole à laquelle une bonne part de la population voue un culte,......
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Les raisons pour lesquelles nous avons les enfants que nous avons ont toujours été pour moi une énigme : qui aurait pu me dire que, quand il était encore bébé, Clemen emprunterait si peu de traits de caractère à moi, à Pericles ou à ses grands-parents, et qu’il hériterait plutôt de tous les bons et mauvais côtés d’oncle Lalo, le plus jeune frère de mon père, sympathique et tête en l’air, noceur et coureur de jupons ? J’ai accepté la volonté divine et je me suis adaptée ; pour Pericles, cela a été plus difficile. Mon père dit que, comme oncle Lalo a été tué quelques semaines avant la naissance de Clemen, il a hérité de son esprit.
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J’ai atterri à midi, le deuxième dimanche de juin, à l’aéroport Ronald Reagan, bien que je m’étais promis à moi-même de ne jamais utiliser cet aéroport portant le nom d’un individu aussi ignorant et criminel, mais on sait bien que les principes ne font pas bon ménage avec les poches vides, et non seulement le billet était moins cher et le trajet vers la ville beaucoup plus commode que si j’étais arrivé à l’aéroport Dulles, mais encore, en fin de compte, me mettre à comparer lequel de Ronald Reagan ou de John Foster Dulles avait été le plus toxique et nocif pour l’humanité afin de décider quel billet me convenait le mieux aurait été une bêtise.
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..l’histoire est une vieille salope qui couche avec n’importe qui,....
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Ma belle, il faisait une de ces chaleurs dans cette église ! Je ne sais pas ce qui leur a pris d’organiser les funérailles si tôt. On devrait climatiser les églises ! Ne crois pas que ce soit la première fois que j’y pense : je t’assure que si les curés y mettaient l’air conditionné, on irait plus souvent à la messe.
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Les enfants, selon une étrange loi semblant régie par un mouvement pendulaire, vont toujours vers l’extrémité opposée à celle souhaitée par les parents, et plus on prétend définir leur avenir, plus ils s’éloignent de notre désir.
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En chemin, en faisant attention à ce que don Leo ne la voie pas dans le rétroviseur, doña Chayito, le plus naturellement du monde, a passé la main sous sa jupe et sa culotte, et en a sorti une feuille de papier qu’elle a pliée et m’a tendue ; c’était un nouveau communiqué des étudiants, différent de celui que Raúl avait apporté ce matin à la maison, ai-je jugé d’après le titre. J’aurais eu du mal à le lire dans la pénombre. Je l’ai replié et l’ai glissé sous mon soutien-gorge.
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...sometimes what we most hate and never forgive in those around us is some hidden part of ourselves we neither recognize nor accept,
....parfois ce qu’on déteste le plus et qu’on n’arrive jamais à pardonner aux personnes autour de nous, est une partie caché en nous qu’on ne veut ni reconnaître, ni accepter.....
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Don Jorge n’est pas seulement le propriétaire du journal, il appartient à l’une des meilleures familles du pays. Il est vrai qu’il est doté d’un caractère rebelle, parfois irascible, et qu’il n’hésite pas à insulter ou à se moquer du général, mais personne ne mérite d’être torturé puis criblé de balles en pleine rue, comme un chien galeux.
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Chaque nuage a un revers argenté.
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Une tragédie pareille, ce n’est pas possible, ma belle. J’ai passé presque toute la matinée avec Olga María dans sa boutique des Villas Españolas, tandis qu’elle s’occupait d’une commande qui venait d’arriver. C’est incroyable. Je n’arrive pas à y croire ; on dirait un cauchemar. Je ne sais pas pourquoi ils mettent si longtemps à la préparer : il est déjà cinq heures et demie et le corps n’est toujours pas apparu. C’est que le juge a mis un temps fou à l’identifier. Un triste sire, ce juge. Et la pauvre, couchée par terre dans le salon, tandis que la foule des curieux entrait dans la maison. Épouvantable.
(Incipit)
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Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas de cimetières dans les endroits respectables. Ils sont tous très loin et perdus, ma belle, entourés de quartiers dangereux. À vrai dire, cette ville est infectée d’endroits marginaux. C’est ce que m’a dit Diana qui s’étonnait que les quartiers des gens respectables se retrouvent presque tous entourés par des endroits marginaux, par la pauvreté qui engendre la délinquance. C’est pourquoi il est si facile de tuer une femme sans que personne lève le petit doigt, comme ça s’est passé pour Olga María : les délinquants commettent leur mauvais coup et retournent immédiatement dans leurs tanières. Il y a des villes où ce n’est pas comme ça : on vit dans un endroit et les malfaiteurs dans un autre, à plusieurs milles de distance, comme il se doit. Mais dans ce pays, tout se touche. Olga María elle-même m’a montré à l’entrée de son quartier, à deux pas des taudis, trois maisons contiguës, aux murs mitoyens : dans l’une, il y a une école primaire ; dans la suivante, un bordel ; et dans la dernière, une église évangélique. Tu t’imagines ! Une folie.
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- Où es-tu ? Pourquoi ne réponds-tu pas ?
Erasmo pose ses coudes sur ses cuisses et cache son visage entre les paumes de ses mains.
- Erasmo, je te parle. Ne joue pas la victime... Je sais ce que tu cherches : laver ta faute. Comme tu as aménagé une maison et acheté une voiture pour cette putain adipeuse, reconnu cette paire d'enfants de pute qui n'ont pas de père et que cette grosse t'as mis sur le dos, que tu as l'esprit pourri par la trahison et que tout le monde le sait et en parle, comme ta dépravation t'a mis dans la merde jusqu'au cou, tu veux maintenant te laver de tes immondices en approuvant le mariage de cette autre dégénérée qui n'a hérité de toi que le pire...
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C’était un hôtel minable, où je cherchais à être vu le moins possible, parce que la meute d’indics devaient déjà avoir mon portrait. Ce mois-là, je n’ai rien fait : je passais une partie de la journée dans les cinémas Dario, Izalco et Alameda, où il y avait une double projection de films pornos ; le soir j’avalais quelques bières dans un restaurant à deux coins de la rue de l’hôtel ; et je passais le reste du temps à dormir, profondément, comme si je récupérais d’une fatigue vieille de plusieurs années, comme si pour la première fois j’avais l’occasion de me reposer autant que je le voulais, sans l’idée que j’allais devoir tout à coup participer à une nouvelle opération.
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La plupart des tables sont occupées. Il en trouve une près de la fenêtre. Il sort les écouteurs et met une cassette de Led Zeppelin dans son walkman. […]

Il aime bien cette cafétéria, parce qu’il y trouve plus de beaux culs à admirer que dans la cafétéria de sa faculté ; peu de jolies filles font des études d’ingénieurs.

Black Dog est sa chanson préférée. Il chantonne : ‘Hey, mama, said the way you move…’
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Cela fait une semaine qu’ils ont emmené Pericles. Je pensais qu’ils le relâcheraient aujourd’hui, comme les autres fois, quand après une semaine derrière les barreaux il rentrait à la maison. Mais, cette fois, c’est différent.
(Incipit)
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… sous la caresse du jet d’eau chaude, j’ai senti monter une immense pitié envers moi-même, un accès d’autocommisération qui m’a mené au bord des larmes, comme si l’univers entier s’était ligué contre moi, un sentiment de désarroi et de vulnérabilité qui explique que je me sois laissé lentement glisser, le dos collé au mur, jusqu’à me retrouver assis sous la douche.

(Métailié, p.84)
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Pourquoi jusqu’à cet instant avais-je été tellement sûr que rien de mauvais ne m’arriverait si je retournais au pays alors que la guerre civile n’était pas encore terminée ? D’où m’était venu cet enthousiasme, ingénu et même suicidaire, qui m’avait fait envisager le rêve du retour non seulement comme une aventure excitante, mais comme un pas en avant qui me permettrait de changer de vie ? Qu’est-ce qui me faisait croire que les militaires salvadoriens comprendraient que je n’étais pas un militant guérillero mais un journaliste indépendant, qu’ils oublieraient facilement la flopée d’articles contre l’armée que j’avais écrits durant mon exil mexicain ?
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Il m’a expliqué les méthodes qu’ils avaient employées pour amadouer les populations et nettoyer la zone terroriste : chaque Kaibil devait violer et dépecer une fillette, puis boire son sang.
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… un pays dont les dirigeants n’avaient que le mot « loyauté » à la bouche et dont la seule loi politique était la trahison.

(Les Allusifs, p.214)
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