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Citations de Howard Phillips Lovecraft (1126)


Les maisons style roi George, sur la place, avaient des toits à lanterneaux, une sculpture en éventail au-dessus de la porte, des fenêtres à petits carreaux, et toutes les autres marques de l’artisanat début dix-neuvième. À l’intérieur, des portes à six panneaux, des planchers à larges lattes, un escalier colonial recourbé, des manteaux de cheminée style des frères Adam, et à l’arrière une série de pièces trois marches sous le niveau d’ensemble
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Le résultat fut qu’il développa une horreur aiguë et anormale de n’importe quel bâtiment lui évoquant, même vaguement, ceux qui s’étaient effondrés, tant qu’à la fin, les experts psychiatres lui en interdirent la vue pour une période indéterminée.
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Le côté sud de la maison, contigu à Benefit Street mais loin au-dessus de son niveau, formait une terrasse sur un haut remblais de pierre moussue, où s’insérait un escalier de marches étroites conduisant comme à travers un canyon vers la partie supérieure et sa pelouse galeuse, restes de murs et vieilles briques, et tout l’attirail des jardins non entretenus, pots de grès brisés, bouilloires démantelées tombées de leur trépied noueux, et autre bazar évacué de la porte battue aux vents avec son fanal cassé, ses pilastres ioniques pourris et le fronton triangulaire mangé aux vers.
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Même aujourd’hui, je refuse absolument de croire ce qu’il en déduisait sur la constitution de l’infini ultime, de la juxtaposition des dimensions, et de la précaire position de notre propre cosmos d’espace et de temps continu dans la chaîne infinie des atomes-cosmos qui définissaient le super-cosmos de courbes, d’angles et matière dans son organisation électronique.
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Hors de cela, le paysage hypnotique à travers lequel nous grimpions et descendions fantastiquement comportait un élément de beauté cosmique qui me calmait étrangement. Le temps avait disparu dans ces labyrinthes qui nous entouraient, autour de nous ne battaient plus que les vagues féériques des charmes retrouvés des siècles passés –  les bois vénérables, quelques prés dans leurs belles teintes d’automne, et d’intervalle à intervalle, des petites fermes de pierre brute venues se nicher sous des arbres gigantesques et dont les prairies jouxtaient les précipices à la verticale de ronces odorantes. Même le soleil assumait un éclat d’outre-monde, comme si cette atmosphère ou exhalation spéciale recouvrait toute la région.
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 Dans un de ces endroits, je les percevais si bien que j’y ai emporté un phonographe – avec une membrane enregistreuse et un cylindre de cire – et je vais faire en sorte que vous puissiez prendre connaissance de l’enregistrement obtenu. Je l’ai fait écouter à quelques-uns des plus vieux d’ici, et l’une des voix les a littéralement paralysés, en raison de sa ressemblance à ce bourdonnement comme un essaim dans les forêts, mentionné par Davenport, dont leurs grands-mères leur avaient parlé et qu’elles avaient imité pour eux
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La nef colossale était un espace maintenant dévasté, avec des amoncellements et montagnes de poussière sur ses bancs à caissons, autel, chaires et choeur, et des enchevêtrements titanesques de toiles d’araignées tendues sous les ogives de la galeries et s’entrelaçant sous les colonnes gothiques du cloître. Sur toute cette désolation silencieuse jouait une lumière sans source visible tandis que le soleil de fin d’après-midi lançait ses rayons déclinant à travers les étranges panneaux mi-obturés des grandes baies de l'abside.
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Je ne sais pas quand je suis né, sauf que ce château était infiniment ancien et infiniment horrible, plein de passages secret sous de hauts plafonds où l'oeil ne pouvait distinguer que les toiles d'araignée et les ombres. Les pierres dans les corridors semblaient toujours hideusement humides, il y avait cette maudite odeur partout, comme venue des corps empilés des générations mortes.
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Avec l'approfondissement du trou, d'environ six pieds carrés, l'odeur diabolique augmenta, et je perdis tous mes doutes sur le contact imminent avec la chose infernale dont les émanations avaient été le fléau de cette maison pendant un siècle et demi. Je me demandais à quoi cela pourrait ressembler - de quelle forme et quelle substance ce serait, et quelle grandeur cela avait atteint après s'être si longtemps nourri de tant de vies.
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... Aujourd'hui, l'écrivain de romans fantastiques le plus représentatif de la génération contemporaine semble être Hanns Heinz Ewers. Hanns Heinz Ewers parvient à introduire, dans ses oeuvres les plus noires, une réelle connaissance de la psychologie moderne. Des romans comme "L'Apprenti Sorcier", ou "Mandragore", des nouvelles comme "L'Araignée", possèdent des qualités telles qu'elles peuvent s'apparenter aux oeuvres les plus classiques du genre.

Mais la France, autant que l'Allemagne, ne devait pas demeurer inactive dans le domaine de la littérature de mystères. Victor Hugo avec des romans comme "Han d'Islande", Balzac avec "La Peau de Chagrin", "Séraphita" et "Louis Lambert", utilisent plus ou moins les ingrédients du surnaturel bien que, généralement, ils ne soient pour eux qu'un moyen de plus de transcender certains sentiments humains. Leur absence de sincérité est indéniable et il manque à leur récit cette démoniaque intensité qui caractérise les véritables oeuvres fantastiques. Chez Théophile Gautier, on trouve une plus grande compréhension du véritable monde surnaturel, le tout baignant dans un climat très français, non exempt cependant de mystère spectral, possédant, dès la première lecture, une authenticité et une indéniable profondeur. Des nouvelles comme "Avatar", "Le Roman de la Momie", "Clarimonde", réussissent à nous captiver, à nous passionner et même, quelquefois, à nous effrayer. ...
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Lorsqu'un voyageur dans le centre-nord du Massachusetts prend la mauvaise bifurcation à la jonction de l'Aylesbury Pike, juste au-delà de Dean's Corners, il tombe sur un pays solitaire et curieux. Le sol s'élève et les murs de pierre bordés de ronces se pressent de plus en plus contre les ornières de la route poussiéreuse et sinueuse. Les arbres des ceintures forestières fréquentes semblent trop grands, et les mauvaises herbes sauvages, les ronces et les herbes atteignent une luxuriance que l'on ne trouve pas souvent dans les régions habitées. En même temps, les champs plantés paraissent singulièrement peu nombreux et stériles ; tandis que les maisons peu dispersées présentent un aspect surprenant et uniforme d’âge, de misère et de délabrement. Sans savoir pourquoi, on hésite demander son chemin aux silhouettes noueuses et solitaires aperçues de temps en temps sur les seuils de porte en ruine ou dans les prairies en pente et jonchées de rochers. Ces personnages sont si silencieux et furtifs qu'on se sent en quelque sorte confronté à des choses interdites, avec lesquelles il vaudrait mieux ne rien avoir à faire. Lorsqu'une élévation de la route fait apparaître les montagnes au-dessus des bois profonds, le sentiment d'un étrange malaise s'accroît. Les sommets sont trop arrondis et symétriques pour donner une impression de confort et de naturel, et parfois le ciel dessine avec une netteté particulière les étranges cercles de hauts piliers de pierre dont la plupart d'entre eux sont couronnés.
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Je sentis brûler en moi une passion de l’inconnu égale à la sienne, un même désir d’abolir les barrières de notre univers. – p.161
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Quand je songe à l’étendue de tout ce qui peut s’embusquer au fond de l’océan, il me prend des envies de me donner la mort sans plus attendre. – p.34
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Ce qui est, à mon sens, pure miséricorde en ce monde, c’est l’incapacité à l’esprit humain de mettre en corrélation tout ce qu’li renferme. Nous vivons sur une île de placide ignorance, au sein des noirs océans de l’infini, et nous n’avons pas été destinés à de longs voyages. – p.5
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Des ombres torrentielles, rouges et visqueuses, se poursuivaient, haletant et glissant, dans les corridors infinis du ciel violet et zébré d'éclairs... fantasmes sans forme, dessins d'un kaleidoscope vampirique... forêt de chênes monstrueusement nourris dont les racines en forme de serpent se tordaient, aspiraient d'innommables sucs dans la terre grouillante de démons cannibales... tentacules en forme de tertres, nés d'un noyau souterrain de pourriture perverse... éclairs de folie sur des murs couverts de lierre malsain... galeries démoniaques étouffées par une végétation putride...
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«La chose » surgit brusquement. Rien ne l'annonçait. J'entendis d'abord, venant de profondeurs inconcevables, un bruit de galopade, un halètement infernal, un grondement sourd, et enfin je vis sortir, par l'ouverture située à la base de la cheminée, un jaillissement de vie multiple et repoussante, un flot abominable et ténébreux de corruption organique, mille fois plus hideux que les conjurations les plus noires de la folie et de la morbidité. Grouillante, bouillonnante, houleuse, écumante comme de la bave de serpent, s'étendant comme une maladie infectieuse, cette horreur sans nom sortait de ce trou béant, et débordait de la cave par toutes les issues possibles pour se répandre dans les maudites forêts nocturnes et semer la terreur, la maladie et la mort.
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Parfois, dans les affres du cauchemar, lorsque les puissances invisibles vous font tourbillonner au-dessus des toits d'étranges cités mortes vers l'abîme grimaçant de Nis, c'est un soulagement et presque un plaisir de hurler sauvagement et de se jeter volontairement dans le noyau hideux des rêves et de sombrer dans les gouffres sans fond.
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Dans son journal il rend compte des expériences hideuses qui avaient provoqué son effondrement. Rentrant chez lui, dans la nuit du 30, il se retrouva soudain tâtonnant dans un espace quasi noir. Tout ce qu'il pouvait voir, c'étaient des raies courtes, horizontales, à peine visibles, mais il reconnut bien l'odeur fétide et surpuissante qu'il pouvait respirer, et ce curieux mélange de sons doux et furtifs qu'il entendait au-dessus de lui. Où qu'il se dirige, il butait sur quelque chose, et à chaque bruit répondait une sorte de son venu d'en haut un vague frémissement, comme un frottement prudent de bois sur du bois.
À l'aveugle, ses mains rencontrèrent un pilier de pierre sans rien dessus, puis il se retrouva lui-même grimpant les marches d'une échelle taillée à même le mur, tâtonnant maladroitement pour se frayer un chemin incertain lorsque, à travers une couche de puanteur plus intense, une explosion brûlante s'abattit sur lui. Devant ses yeux, toute une gamme kaléidoscopique de figures fantasmatiques s'animèrent, chacune se dissolvant par intervalles dans l'image d'un vaste et insondable abîme de nuit, dans lequel des soleils et des mondes tourbillonnaient vers des profondeurs encore plus noires. Il pensa aux anciennes légendes du Chaos ultime, au centre duquel se vautrait, aveugle et idiot, le dieu Azathoth, seigneur de toutes choses, entouré par une horde flottante de danseurs amorphes, que berçaient les sons maigres et monotones d'une flûte démoniaque tenue par des membres sans nom.
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Avant qu'il s'en aperçoive, il était à nouveau devant la pierre, laissant sa curieuse influence provoquer ce déploiement nébuleux dans son esprit. Il voyait des processions de figures voilées, encapuchonnées dont les formes n'étaient pas humaines, tandis que surgissaient des lieues et des lieues sans fin d'étendues désertiques avec des monolithes sculptés qui rejoignaient le ciel. Il vit des tours et des murs dans les profondeurs sépulcrales de la mer, et des tourbillons d'espace où des volutes de vapeur noire flottaient devant de fins chatoiements de froides brumes pourpres. Et par-delà l'ensemble, c'était l'abîme infini de la nuit, où les formes solides ou demi-solides n'étaient perceptibles que par la vibration de leur sillage, et l'assemblage nuageux de forces qui semblaient tendre à imposer l'ordre au chaos et bâtir une clé pour tous les paradoxes et arcanes des mots que nous connaissons.
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Dans ce vague mélange de jaune et de bleu la forme de mon oncle avait commencé à se liquéfier d'une façon nauséabonde dont l'essence écarte toute description, et dans laquelle de tels changements d'identité venaient traverser l'effacement de son visage que seule la folie aurait pu le concevoir. Il était à la fois un démon et une multitude, un ossuaire et un spectacle. Illuminé par le mélange de brouillards incertains, ce visage gélatineux assumait une douzaine -non-, une centaine d'aspects; grimaçant alors qu'il sombrait dans le sol sur un corps qui fondait comme une bougie, dans la ressemblance caricaturale de légions étranges et pourtant pas si étranges.
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