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Citations de Iain M. Banks (178)


Mon existence n'est pas dénuée d'une certaine pureté. De simplicité. En un sens, il ne se passe pas grand-chose ; je suis allongé, je regarde dans le vide ou par la fenêtre, je ferme les yeux, je déglutis, je me tourne, je me retourne, je me lève régulièrement - chaque matin, quand ils font le lit -, j'observe les infirmières et les aides-soignants en veillant à garder la bouche ouverte. Je leur souris de temps en temps.
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J’ouvre l’une des meurtrières qui donnent sur les douves et lance les oiseaux ; ils tombent. Je soulève les poissons et les rends à l’élément liquide ; ils flottent. C’est, j’imagine, la révélation de l’élément supplémentaire : la vitalité que l’on trouve dans les êtres vivants, ingrédient supérieur et qui donne l’impression que le feu, l’air, la terre et l’eau sont plus proches les uns des autres que de ce composant-là.
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Du geste, elle désigne les alentours.
— Et j’ai toujours eu un faible pour les châteaux. Vous pourrez me faire faire une visite guidée, si vous voulez. Enfin, soyons francs : si je veux. Et tel est le cas. Ça ne vous ennuie pas, Abel, n’est-ce pas ? Non, bien sûr que non. Ça vous fera le plus grand plaisir à vous aussi. Vous devez avoir des tas d’histoires merveilleuses à me raconter sur ces lieux : ancêtres fascinants, visiteurs de marque, anecdotes excitantes, legs exotiques de terres lointaines… Ah ! Et si ça se trouve, vous avez même un fantôme !
Elle se rassied ; la fourchette dans sa main virevolte, une baguette magique.
— Est-ce le cas, Abel ? Avez-vous un fantôme en ces murs ?
Je me rassieds.
— Pas encore.
Elle s’esclaffe.
— Ah, nous y voici. Ce qui vous est vraiment cher n’intéressait pas les pillards. Les lieux eux-mêmes, leur histoire, la bibliothèque, les tapisseries, les coffres anciens, les vieux costumes, les statues, les immenses et lugubres tableaux… rien de tout cela n’a été détruit, à quelques babioles près. Vous pourriez peut-être, tant que nous sommes au château, inculquer quelque éducation à mes hommes, leur donner le goût des belles choses. Rien qu’en vous parlant, j’ai déjà aiguisé ma perception esthétique, j’en suis sûre.
Elle repose la fourchette sur le plateau d’argent, avec bruit.
— Vous comprenez, le problème, il est là : les gens comme moi, on a tellement peu l’occasion de parler à des gens comme vous, de passer du temps dans des endroits comme celui-ci.
Je hoche lentement la tête.
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Le lieutenant donne aux soldats dans les camions des ordres que je n’entends pas puis prends place dans la jeep, au volant. Le type assis près d’elle tient un tube d’un mètre cinquante de long environ, couleur olive, gros comme un tuyau de canalisation. Un lance-roquettes, me dis-je. Je m’installe comme je peux à l’arrière, coincé entre le trépied de la mitrailleuse et un soldat pâle et gras qui sent le renard mort depuis une semaine. Derrière nous, sur le rebord arrière de la jeep, un quatrième soldat est accroupi, qui soutient la lourde mitrailleuse.
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Puis, au-delà de la fumée, des flammes et du toit incliné de la camionnette, là où la galerie s’est détachée, répandant sacs, fûts et caisses sur l’herbe rêche et les buissons faméliques, quelque chose remue.
C’est là que nous est apparue pour la première fois le lieutenant, se dressant par-delà les flammes amples et sanglantes de l’accident ; son visage tremblait dans la chaleur ascendante comme en une eau partagée : un roc qui trouble le courant.
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La fumée devant nous est maintenant plus proche et plus épaisse. Je songe qu’une âme plus possessive, moins protectrice que la mienne aurait, ce matin, incendié le château avant notre départ. Mais je n’ai pas pu. Sans doute, nous aurions eu quelque plaisir à priver ceux qui nous menacent de cette récompense mal acquise ; malgré tout, je n’ai pas pu.
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Les médecins ont évoqué à plusieurs reprises la taille remarquable de son pauvre foie humilié et fatigué. Ils lui ont poliment suggéré de reconsidérer son amour immodéré de l’alcool, sans parler de son étrange besoin suicidaire d’aspirer de la fumée cancérigène dans ses poumons.
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C’est sans doute ce qu’on ressent lorsqu’on rencontre une personne plus célèbre, plus charismatique, plus importante que soi. Le truc consiste à savoir quand s’aligner avec l’intrigue des autres acteurs, quand abandonner son propre script – ou ce qu’on envisage d’improviser –, pour adopter celui de la distribution qui semble avoir l’attention, le stylo ou le clavier du scénariste et du réalisateur.
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Parfois, il faut savoir s’offrir à l’instant, à la volonté d’autrui, et lâcher prise, laisser tomber ses velléités de manœuvre, de planification.
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Nous sommes tous idéalistes, au départ. Moi, en tout cas, je l’étais. J’espère l’être encore, d’ailleurs, tout au fond. Mais l’idéalisme se heurte à la réalité, tôt ou tard, alors il faut juste…Faire avec. Se compromettre.
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Qu’on soit un homme, une femme, gay ou hétéro, la première personne à laquelle on pense, c’est toujours la mère.
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Il divague d’une façon qui n’a plus rien de faux ni d’artificiel, il est au-delà de l’agressivité, de la haine immédiate, et je perçois quelque chose de triste, de pitoyable et d’impuissant en lui, je sais que ce pauvre type a passé sa minable existence à se faire traiter de taré, de malade, de débile, d’anormal et d’abruti par à peu près tous les adultes qu’il a jamais connus, et sans doute aussi par ses potes.
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Plus tard, avec la maturité qui accompagne la fin de l’adolescence, une fois passé le cap fatidique de la vingtaine, l’idée du mariage et du couple m’a soudain semblé terriblement romantique, l’expression même de l’espoir, une folle défiance contre les attentes d’un monde aigri et cynique.
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J’étais tombé amoureux pour un regard, frappé par sa peau, ses cheveux, son allure et sa silhouette, mais j’en étais venu à l’aimer pour toutes les choses qui la définissaient elle, celles qui venaient de l’intérieur, qui révélaient profondément son caractère et son esprit. Mon coup de foudre originel et instinctif avait été absurde, en quelque sorte, mais plutôt visionnaire, finalement.
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Sur une plage, la lueur d’un feu sous les étoiles améliore l’aspect de n’importe qui, bien sûr, mais cette fille était tout simplement magnifique. Belle à en avoir mal aux yeux. Belle à en avoir le souffle coupé. Le genre de beauté qui ferait chialer un artiste accompli, trop conscient de ne jamais pouvoir en capturer l’inaccessible totalité, quelle que soit sa façon de s’y prendre, quel que soit son talent, quel que soit la technique utilisée. Une beauté inexprimable.
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Le pouvoir était tout. L'argent n'était rien sans pouvoir. Même le bonheur n'était qu'une distraction, un fantôme, un jouet. Le bonheur, on pouvait trop souvent vous en priver. Et puis, la plupart du temps, il impliquait d'autres personnes. Des personnes qui exerçaient un pouvoir sur vous et qui étaient en mesure de vous retirer ce qui, justement, vous rendait heureux.
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Before I ever got to know the Murstons or got invited to their house, a gang of us set off on an expedition to check the place out one sunny Sunday afternoon. There was me, Dom Lennot, Al Dunn, Wee Malky and Bodie Ferguson. We were almost but not quite past the age of playing soldiers, and we might have been indulging in a outdoor version of Laser Quest (the town's own indoor arena, in an old bingo hall that had once been a cinema, had opened and closed within a year), or Paintball Frenzy (we were too young to use the real thing, on a farm near Finlassen) or possibly we were re-enacting some combat game. I wasn't allowed any computer games at home at the time so I got to play only on other kids' machines, but maybe it was Call of Duty, if that existed at the time, so perhaps we were US Special Forces moving stealthily in on a Taliban leader's compound, equally likely, we were mujahedin sneaking up on a US Marine base - we were kind of promiscuous that way.
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'I need the exercise,' I tell him, and keep on walking. I'm not looking at him but I hear what might be a snort. He says something to the driver and the van stops. I leave it behind as I keep on walking.
After a few moments I hear doors slamming. Three slams. Shit, I have time to think.
Then, while I'm paranoid-fantasising about being picked up and thrown off the bridge by three guys, one of whom I somehow missed, the van's engine roars and it comes tearing past me, transmission whining even louder. I wonder if - as I tumble towards the waves - I'll have time to get the iPhone out, hit Facebook and change my status to 'Dead'. The wee yellow van jerks to a stop and the passenger door is opened.
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