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Critiques de Ildefonso Falcones (238)
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La Reine aux pieds nus

Troisième roman de Ildefonso Falcones, à guetter en librairie pour ceux qui ont apprécié ses deux précédents ouvrages ("La cathédrale de la mer" et "les révoltés de Cordoue").



Traduction en cours, je suppose, puis que je ne l'ai pas encore trouvé en français. Je viens d'en achever la lecture en espagnol, ce qui m'a menée jusqu'à 2h00 du matin tellement j'ai trouvé la fin intense. Impossible de dormir avant de connaitre le dénouement et impossible de le reprendre le lendemain pour juste une trentaine de pages.



Donc un livre dont j'ai aimé les personnages et l'époque.



Une époque et des faits assez peu évoqués jusqu'à présent : l'Espagne du XVIIIème siècle, entre Séville et Madrid, la naissance du Flamenco en tant que genre musical, quelques notions sur la codification de la Corrida (qu'on aime ou pas, et j'aime pas!) le monde gitan (que je fréquente beaucoup dans mon travail et que je connais toujours mal), une petite réflexion sur l'esclavagisme et la notion de liberté... Bref, du lourd, en fait.



L'intrigue, sans être révolutionnaire tient en haleine, on a vraiment envie de savoir ce qu'il va advenir de Caridad, l'esclave "cubaine" (celle qui nous fait entrer dans l'histoire), Melchor, l'irréductible gitan (qui la sauve d'une mort quasi assurée et en tombe amoureux au long des 741 pages de l'édition originale^^), Milagros, sa petite fille et première vedette de "Music hall flamenco", ö combien maltraitée dans la deuxième moitié du roman... Il y a aussi sa mère, Ana Vega,irréductible gitane, elle aussi, Fray Joaquim, tellement émouvant... et tant d'autres, comme "les méchants", dont je ne citerai pas LE nom tellement ils sont vils...



L'intrigue donc reste assez prévisible mais Ildefonso (Voui, quand j'aime bien, je peux être un peu familière^^) nous fait entrer dans un monde fermé à double tour: celui de l'honneur, du sang et bien sûr des larmes...



Il évoque en fait ici le début de la décadence espagnole qui après avoir été sous les Habsbourg une puissance incontournable, va passer à l'imitation du faste versaillais et par là même perdre ce sentiment de l'honneur pour lequel on devait mourir, le cas échéant...



Il ne faudrait donc pas y voir qu'un roman de plage pour passer le temps car de nombreuses pistes de recherche et de réflexion s'ouvrent aux amoureux de l'Espagne du passé un peu mythique dont je suis, vous l'aurez compris...

Sans être une œuvre littéraire majeure, (mais qui suis-je pour en juger?) ce roman a des accents de "Carmen", de "Notre dame de Paris" et d'Eugène Sue qui ont fait le bonheur de ma lointaine pré-adolescence.



Je le conseillerais donc sans hésiter, sous toutes réserves de la traduction qui en sera proposée...

C'est la deuxième fois que je regrette de ne pas avoir choisi cette voie d'ailleurs, la première étant lors de la lecture de "La cathédrale de la mer", mais les jeux sont faits :)

Bonne lecture!

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La Cathédrale de la Mer

★☆★ Une grande fresque familiale dans l'Espagne du XIVe siècle.



L'histoire d'Arnau Estanyol, que son père, pauvre serf, a sauvé d'une fin horrible et avec lequel il fuit le Seigneur qui l'a humilié et tente de le tuer.



Le père et le fils se retrouveront à Barcelone, ville dans laquelle on peut se faire déclarer libre après un an et un jour de résidence.



Arnau va grandir, dans une foi, une droiture. Mais la vie ne sera jamais tendre avec lui; trahisons, famine, misère, rien ne lui sera épargné. Mais il connaîtra aussi l'amour, l'amitié, la fierté du travail bien fait.



Ce roman est également une ode à Barcelone, cette ville qui défie l'autorité royale; à ses habitants, les fiers Catalans; à l'église de Santa Maria del Mar, construite et financée par le peuple.



Une magnifique histoire qui nous emporte dès les premières pages.

A lire absolument ! ★☆★



Note : 2.5/3


Lien : http://lecture-addict.blogsp..
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La Cathédrale de la Mer

L'auteur trace le destin de la famille Estanyol dans le Barcelone du XIVe siècle. Historiquement parlant, c'est riche même si dans l'intérêt du récit quelques personnages et faits sont inventés. Alors c'est toujours délicat quand un roman historique mélange aussi magnifiquement le vrai au faux. Pas facile de reconnaître l'un de l'autre. Mais ici, L'auteur met les choses au clair, à la fin. 



Le récit est passionnant. C'est d'ailleurs la seconde fois que je m'y plonge et la première,  il m'avait donné envie d'aller à Barcelone pour marcher dans les pas des héros et surtout pour aller à la rencontre de la cathédrale de la mer. Ce qui a été fait. 



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La Reine aux pieds nus

Quel beau roman, oui mais triste. Oui mais quel beau roman, oui mais triste !

En effet, la fin est assez triste. Mais s'il est beau, pourquoi seulement 3 étoiles ?



Parce qu'il faut reconnaitre que sur une brique de 670 pages, il y en a plus ou moins 200 dont les descriptions alourdissent le livre et cassent le rythme.



En seulement une dizaine d'années, nous parcourons la vie de plusieurs familles de gitans espagnoles.

Dix ans, dans la vie d'un gitan de cette époque, c'est, en effet, toute une vie tant les risques de mourir durant les rixes sont fréquentes.



Si chaque partie du roman a une importance, les descriptions du moindre endroit l'était moins et j'ai trouvé que c'était lourd. Du coup, l'aspect haletant se perd.



C'est mon petit bémol sur ce roman.







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La Cathédrale de la Mer

Je viens de le finir. J'ai adoré !

Barcelone, XIVe siècle. Santa Maria del Mar, cathédrale gothique, s'élève pierre par pierre vers le ciel sous les yeux émerveillés d'un jeune garçon qui participe à sa construction. Devenu adulte, il devient consul. Riche et respecté, il n'oublie cependant pas d'où il vient. La peste puis l'inquisition vont bouleverser son existence.

Un superbe roman de qualité égale à celle de Ken Follett dans le cycle des piliers de la terre.
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Les révoltés de Cordoue

Voici un roman historique qu'on ne lâche pas! Le style est souple et vif. J'ai été captivée par les aventures d'Hernando, homme d'honneur qui se débat au coeur d'un monde intolérant, entre musulmans et catholiques, dans l'Andalousie du XVIe siècle. J'ai découvert, mais on s'en doutait, que la Reconquista, théoriquement achevée avec la prise de Grenade en 1492, fut suivie de bien des massacres par les deux camps. J'ai découvert la cruauté et la toute puissance des Janissaires de l'empire Ottoman... J'ai découvert tant de choses ! La liste serait longue et gâcherait le plaisir de celles et ceux qui ne l'ont pas lu. Alors, disons simplement que ce roman est une mine d'or pour les curieux !!
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La Cathédrale de la Mer

N'est pas Ken follet qui veut.

Le décor est là, on est au moyen âge, l’Espagne, la ville de Barcelone... Mais...Mais il manque un petit truc. C'est comme si l'auteur c'était mis devant un squelette d'histoire, qu'il avait préparé son atelier et qu'il s’était dit, j'ai tout les ingrédients, je peux écrire mon roman. Mais un roman mon cher, faut l'écrire avec le cœur, faut une étincelle, faut que le lecteur il le sente que tu es là, que bataille. Surtout quand on veut écrire un roman épique, un roman historique, qui soit intéressant et distrayant, passionnant ( enfin j'espère que c'est l'envie de l'auteur, sinon...) et qui remplisse la panse de ceux qui l'ont entre les mains... Mais mais il manque un petit truc...

Sur Barcelone, je conseillerais "la ville des prodiges" de Mendoza, largement plus épique, avec ce gout qu'a la littérature lorsqu'elle est écrite avec envie...
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Les révoltés de Cordoue

Voilà un beau pavé pour l’été.

Comment se faire une idée de ce que pouvait être la vie des petites gens dans le sud espagnol, à la fin de la reconquista, si ce n’est en lisant Les révoltés de Cordoue.

Des êtres sur le qui-vive perpétuel, dans un monde où règne la loi du plus fort. Des animaux traqués en quête de leur subsistance quotidienne, dans une société régie par les coutumes et la foi. La hiérarchie était celle de la naissance, la légitimité de toute position sociale celle de Dieu et la loi dictée par la religion. Bien piètre perspective pour le mal-né, le manant. Il n’avait alors de salut que dans le choix d’une mort fidèle à sa foi religieuse.

S’il est une constante en ce monde ce sont bien les conflits inter religieux. Notre actualité nous le prouve tous les jours. En cette fin de XVIème siècle en Espagne, après les juifs, un siècle plus tôt, les musulmans d’Andalousie à leur tour n’ont d’autre choix que se convertir ou s’expatrier, après sept siècles de coexistence confessionnelle.

C’est l’atmosphère dans laquelle évolue Ibn Hamid, alias Hernando Ruiz, maure espagnol traqué par une inquisition triomphante à l’heure où le christianisme reprend le monopole des consciences. Et pourtant, en dépit du double handicap d’être né maure et au bas de l’échelle sociale, notre héros va naviguer en eaux troubles, rejeté par les siens, mal accueillis par les chrétiens, et curieusement monter dans l’échelle sociale grâce aux sauvetages que sa philanthropie lui dicte aux hasard de ses revers de fortune.

Né d’une femme violée par un prêtre, il consacrera sa vie à tenter de mettre en évidence les traces dans la genèse de chaque religion qui pourraient les rapprocher et les faire vivre en harmonie. Il gardera au cœur l’amertume de voir ces deux mondes restés irréconciliables

Les cruautés sont le lot quotidien de ces êtres enchaînés par leur foi. On s’étonne de la froide détermination des tortionnaires à tailler dans les chairs, briser les membres, faire couler le sang, arracher les enfants à leur mère. On s’étonne encore plus à voir les suppliciés chevillés à leur foi, lui rester fidèles sous le calvaire de la question. Doux euphémisme qui ne traduit pas son lot d’horreur et de souffrance. Les sentiments, les convictions sont d’autant plus forts que le contexte dans lequel il s’exprime est féroce.

C’est un ouvrage qui montre la force de l’ancrage de la religion transmise à la naissance, perpétuée par l’éducation, la force des femmes qui, plus que les hommes, endurent les conséquences des conflits, la force des sentiments de cette époque régie par des valeurs dont notre monde d’aujourd’hui se démunit.

Toutefois, l’écueil potentiel avec ce genre de gros volume est de provoquer des longueurs dans l’intrigue. La plume facile d’un auteur capable de produire une telle fresque historique romancée peut fort bien être trahie par son souci du détail et se trouver à la peine pour conserver l’attention de son lecteur au long de certains chapitres. C’est un peu ce qui se produit avec cet ouvrage d’Ildefonso Falconnes. Il n’aurait pas démérité avec une réduction d’un bon tiers de son nombre de pages. A l’instar de La cathédrale de la mer qui m’avait incité à m’attaquer à ce nouveau roman de son auteur.

La traduction a-t-elle aussi peut-être modernisé certaines expressions au point de les rendre presque anachroniques ? Les révoltés de Cordoue, qui aurait pu conserver son titre original, La main de Fatima, n’en reste pas moins un excellent ouvrage remarquablement documenté sur une période douloureuse de l’histoire de l’Espagne. Je le recommande aux amateurs de beaux romans historiques.

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Les révoltés de Cordoue

Comme pour beaucoup, la Mezquita de Cordoue est d'abord un choc émotionnel qui laisse sans voix...

Donc, moi aussi, ce titre m'a attiré .

En fait, l'action se situe au XVIème siècle, beaucoup plus tard que la conquête des chrétiens en 1236, , il est peu question de la Mezquita dans ce roman, d'où ma deception.

J'avais sans doute imaginé une version hispano-mauresque des Piliers de la Terre de Ken Follet .

Beaucoup d'aventures et de déboires pour notre jeune héros, Hernando pris en tenaille entre son éducation parmi les catholiques,liée à la conversion forcée des maures , et cependant attaché à ses racines musulmanes par sa mère .



C'est une période où se succèdent les combats entre les maures et les catholiques et j' avoue que je me suis lassée (quand même au bout de 561 pages! ) devant la répétition des événements et le manque de vrais rebondissements.

Dommage ...

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La Cathédrale de la Mer

Je me souviens très bien m'être dit : Ok, encore un auteur à suivre absolument. Quelque chose s’est déclenché. Bon, il faut dire aussi que j'avais un terrain. J'adore les livres qui parlent de l'Espagne. Parfois s'est sauvagement mal traduit, surtout quand il faut tenir les délais éditoriaux internationaux des best-sellers, mais le fait est que j'adore ça. Alors là j'ai été servie ! Et quelle bonheur d'assister à la naissance de cette cathédrale ! Quand on y pense, ça fait un peu Ken Follet, mais on ne peut pas dire non plus que ce roman soit passé inaperçu !

Dommage qu'on perde le jeu de mot avec... Vous verrez bien ! Mais bon, ce n'est pas si grave au final, le message passe très bien quand même.

Oh, por supuesto, allez donc faire un tour à Barcelone !
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La Cathédrale de la Mer

Si on aime les grandes épopées historiques , je recommande vivement ce livre. Il y a du Ken Follet dans ce récit, on retrouve presque Tom le maçon des "Pilliers de la Terre" mais ici on est à Barcelone au 14ième siècle. C'est l'histoire d'un homme qui part du fond du trou et qui va essayer de vivre debout, le rêve de chaque homme probablement sauf que les désillusions sont nombreuses. On y croise la cupidité, la haine , le pouvoir , la férocité , l'amour, l'aventure ,les rencontres peu probables. Un livre intelligent , non cousu de fil blanc , récit crédible qui nous plonge dans ce siècle de tourments où il ne faisait pas bon de s'opposer à la très sainte inquisition.
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La Cathédrale de la Mer

Un roman historique assez prenant.



Les personnages sont riches et intéressants, et même si l'auteur a son parti pris même les héros sont parfois en proie à la haine et la vengeance.



L'intrigue qui s'étale sur plus d'un demi siècle (puisqu'elle commence neuf mois avant la naissance du personnage principal et se termine alors qu'il atteint la vieillesse) nous permet d'avoir un panorama assez large sur la vie en Espagne de l'époque, des droits seigneuriaux cruels et abusif à ceux de l’Inquisition, non moins détestables. La liberté, liberté de vivre, liberté de cultes et d'ailleurs un des points central de ce livre avec de très belles répliques comme lors de la famine, ou encore la manière dont sont traité les juifs et les serfs, et aussi la femme adultère.



Nous avons aussi l'occasion d’assisté à la construction de la cathédrale ce qui rappelle un peu les piliers de la Terre, mais si elle occupe une place importante dans ce livre auquel elle a donnée son nom, cette place y est moins central que dans l'ouvrage de Ken Follet.



Le récit se centre donc sur Arnau et son élévation au sein de la société de l'époque, et son désir profond de trouver sa liberté et de libérer les autres. C'est donc un cœur justicier qui ne peu que attirer la sympathie que nous suivons. Autour de lui gravite plusieurs personnages plus nuancé, qui ont leur part d'ombre, ce qui ne les empêche nullement de nous conquérir.





Bref j'ai passé un bon moment avec ce livre, que je n'hésite pas à recommander aux amateurs du genre.
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La Reine aux pieds nus

Un grand Ildefonso Falcones tout comme les 2 autres que j'ai lu.

Un auteur qui a le courage d'écrire sur les grands sujets d'histoire de l'Espagne : Les Maures, Barcelone et les Gitans avec leur code d'honneur et leur histoire mais aussi les quelques noirs libres de leurs colonies.

Oui c'est un beau livre, intéressant à lire mais aussi très dur et je vous le dis je l'ai lu très doucement à petite dose car il y a quand même des passages très durs et très pénibles : leur pauvreté surtout et la façon dont ils étaient traités c'est terrible mais Ildefonso Falcones a rendu cela très vivant par son écriture.

C'est l'histoire de Melchor, de Caridad une esclave noire de la Havane, de Milagros et Ana la fille de Melchor Mais surtout au travers de ces gens c'est l'histoire du peuple gitan en Espagne et la façon honteuse dont ils vivaient, comment ils étaient traités oui c'est un bien beau livre qui arrive à un bon moment.
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La Cathédrale de la Mer

Un magnifique hommage au roman picaresque dans sa 1ère partie, un extraordinaire roman historique qui traverse le XIVème siècle, un chant d'amour à Barcelone et à la Catalogne (qui avait déjà des velléités d'indépendance). C'est le cousin espagnol des "Piliers de la Terre" de Ken Follett. Dépaysant.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Les révoltés de Cordoue

C'est un véritable coup de coeur pour ce roman historique, même si ce dernier prend quelques libertés ...mais après tout que demande-t-on à un roman historique si ce n'est de nous enthousiasmer et de nous faire rêver....Le pari est réussi alors venez vite partager votre avis sur mon site de critique ...
Lien : http://avantage-de-age.fr/le..
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La Cathédrale de la Mer

Dans l'Espagne du XIVeme siècle, un homme se rend à Barcelone avec un bébé dans les bras, fuyant un seigneur vengeur et cruel. Le bambin, Arnau, est élevé d'abord par la famille de l'homme qui finit pour de basses raisons puis perdant son père, grandit chez un curé avant de faire son apprentissage chez les bâtisseurs d'une nouvelle cathédrale, la Sainte-Marie-de-la-Mer. Devenu à son tour un "porteur de pierre", il connaît les tourments de l'amour, de la guerre et de la peste noire avant de s'enrichir et de gravir l'échelon sociale mais continue d'affronter des obstacles qui vont le mettre tout aussi en rude épreuve, en parallèle avec la cathédrale qui est menacée aussi...

La Cathédrale de la Mer est le premier roman de l'hispanique Ildefonso Falcones que j'ai connu notamment par sa sympathique et jolie adaptation télévisuelle sur Netflix, série passionnante quoique très mélodramatique et aux intrigues sentimentales mièvres. Cet ouvrage qui s'inscrit dans l'Espagne médiévale et qui fait vivre des destins poignants près de la ville de Barcelone et surtout de la cathédrale vaut toutefois le détour, tant il offre une belle fresque historique jouxtant les soixante années de construction de cet édifice barcelonais que la contemporaine Sagrada Familia a reléguée dans l'ombre.

En tout cas, l'Espagne à ce temps-là correspond bel et bien au Moyen-Age stéréotypé qu'on se le représente, les riches et autres puissants qui abusent de leurs droits, la guerre est omniprésente avec tous ces petites monarchies qui se bagarrent constamment, le droit de cuissage (qui est ici une réalité bien que je doute comme l'affirme l'auteur qu'elle aurait été systématique ! ), les femmes maltraitées et vus comme inférieure et l'Inquisition qui traque implacablement les hérétiques (n'oublions pas que c'est dans l'Hispanie que se développera la terrible Inquisition Espagnole qui mérite bien sa réputation). Il y a de la violence, des drames, des trahisons, des viols, des coups du sort désespérants et plusieurs fois notre Arnau tout comme son entourage vont souffrir pour oser ne serait-ce que sortir de leur rang et défier l'injustice. Il y aussi la persécution des Juifs qui vient mettre fin à la douce entente qui y régnait entre eux et les chrétiens et qui préfigurent la triste gueroush Sefarad où comme le disent si bien les séfarades l'expulsion des Juifs à la fin du XVeme siècle sur l'ensemble du territoire espagnol.

Si le mal semble présent et dominant, le bien subsiste rien qu'avec Arnau qui se veut réparateur de tous les torts dont il tient cela de son paternel et qui bien qu'ayant bien des défauts, est un homme bon et juste, au regard humain, qui a comme amis les réprouvés de la société et les juifs, le gentil curé altruiste où encore sa protégée Mar femme courageuse et aimante qui traverse bien des épreuves. Il y a là aussi la solidarité des baixtos, les bâtisseurs qui se soutiennent les uns des autres unis face à l'adversité et pour construire l'église à la Vierge, la mère spirituelle pour Arnau qui se confie souvent à elle.

Les personnages sont souvent bien caricaturaux et manichéens, les gentils étant très très gentils et les méchants très très gentils mais quelques-uns offrent plus de complexité comme Joanet le frère adoptif d'Arnau, homme aimable mais qui ne parvient à se libérer de ses propres traumatises et devenu homme de foi se fanatise et rejoint la noire Inquisition. Aussi l'autre défaut que j'ai envers ce livre est l'écriture qui si elle est efficace n'est guère mémorable et parfois trop brève à mes yeux pour décrire des événements et lieux. Mais on sent dans les mots l'érudition et le panache de l'auteur à nous raconter une histoire qui se mêle avec la Grande.

En tout cas la Cathédrale de la Mer est un roman à passer un bon moment et se renseigner historiquement sur une la période médiévale d'un pays voisin. J'y ai pris du plaisir et j'espère que vous l'aurez avec ce livre.
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Les révoltés de Cordoue

Les révoltés de Cordoue, de Ildefonso Falcones





Un roman historique, généreux de 880 pages. Il s’agit du deuxième roman que je lis de cet auteur et j’en suis très satisfaite. J’avais peur de retrouver le schéma identique entre la cathédrale de la mer et celui-ci …mais non ! Deux livres bien distincts, avec des intrigues différentes. Ouf. Notre regard est tout de suite interpelé par cette couverture lourde signification…La mosquée cathédrale de Cordoue (Mezquita de Córdoba/ cathédrale Notre-Dame de l'Assomption (Catedral de Nuestra Señora de la Asunción et une main de Fatima en guise de luminaire. En lisant le livre, on en comprend la pleine signification.



📍Le fond



L’histoire relate un événement espagnol, assez méconnu : le soulèvement maure des Alpujarras au royaume de Grenade, en Espagne.



En 1568, tandis que l'Inquisition continue à soumettre de son talon de fer la vie politique, religieuse et culturelle des royaumes espagnols, dans les montagnes et les vallées des Alpujarras, au sud de la Péninsule, l'heure de la révolte a sonné. Écœuré par les injustices, les expropriations et les humiliations, les musulmans se dressent contre l'oppresseur afin qu'on reconnaisse leurs droits civils et religieux. Parmi eux, Hernando, dit « le nazaréen », né d'une Mauresque violée par un prêtre, qui rêve d'unir sa vie à celle de l'incandescente Fatima, est entraîné dans un combat redoutable qu'il fera sien et qui le forgera. Après l'échec de l'insurrection, contraint de vivre avec sa famille une existence difficile, bravant le danger permanent, il va consacrer toutes ses forces et son intelligence à rendre à sa culture et à sa religion la dignité et le rôle qu'elles méritent.







📍La forme



Un tour en Espagne médiéval ? Ce roman réussit très bien le voyage Les descriptions historiques sont très précises, les villes traversées par les personnages sont très bien décrites. On s'y croirait. On peut sentir la chaleur du soleil ardent sur nos peaux tout comme le froid glacial des montagnes en hiver.



L’écriture est toujours agréable, fluide. On sent l’amour de l’auteur pour cette période de l’histoire espagnole. Un gros travail de recherche a été fait pour ce roman. Vu le sujet, Je redoutais un peu un « certain parti pris » Mais non, pas du tout ! J’ai vraiment été agréablement surprise par cet équilibre manifeste

Entre conversion forcée, reconversion dévolution sincère, vengeance, souffrance on peut se sentir aussi démuni face à ces hommes aussi bien musulmans que chrétiens qui se retrouvent dans ce cercle vicieux de représailles alors qu’à la base, ils ne souhaitaient que vivre paisiblement leur vie.

En prenant du recul par rapport au roman, l’auteur nous livre d’une manière subtile, intelligente, un certain hymne à la fraternité, au-delà de la religion;



On en sort troublé, pensif, l’auteur nous laisse le soin d’effectuer cette réflexion personnelle.



➡Je conseille ce roman pour les adeptes de romans historiques



⚠️ N’hésitez pas contre, de voir un peu avant la lecture, la chronologie historique, pour ne pas se sentir perdu.









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La Cathédrale de la Mer

Cette histoire nous emmène dans la ville de Barcelone médiévale, (XIVe siècle) , et nous fait découvrir l'histoire de Arnau Estanyol, paysan devenu un membre de la confrérie bastaixos, un porteur de pierres (confrérie) chargé de convoyer leurs chargements jusqu'à la future cathédrale. Sur fond de la construction de l'église Santa María del Mar, chef-d'oeuvre du gothique catalan édifié « pour le peuple et par le peuple » la vie de Arnau est mouvementée mais possède un sens de l'honneur. La peste fera des ravages et ravivera les tensions religieuses. Il fera la connaissance de la communauté juive de Barcelone, le « barrio juif » et deviendra ami avec l'un d'entre eux Hasdai. Ce dernier, grâce à son sens aiguisé des affaires, du commerce, l'aidera à faire fortune. Arnau devra affronter la peste qui a traversé la méditerranée, les manigances de la noblesse, et la menace de plus en plus pesante de l'inquisition.



Ce roman est très agréable à lire et nous plonge sans difficulté, grâce à une écriture simple et fluide, dans ce période historique. On se voit déambuler à travers les rues de Barcelone médiévale, (XIVe siècle)



J'attire l'attention des lectrices et des lecteurs aimant les livres de Ken Follett, vous aimerez certainement ce roman. Je vous invite à découvrir cet auteur, qui lui aussi nous entraine dans l'histoire, mais espagnole. Ils sont vraiment de la même veine et nous offrent des détails historiques très intéressants.

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La Cathédrale de la Mer

Un pavé historique qui nous fait vivre, facilement, à Barcelone au Moyen-Age, ville catalane indépendante et féodale, en construction (église, cathédrale...), pleine de règles (aux avantages des riches et des hommes), de confréries, et de gens au sort peu enviable (serfs, esclaves, femmes, pauvres, juifs...) entre pouvoir des nobles et de l'Inquisition. Le livre est facile, la vie dans le livre l'est nettement moins pour les héros, mais le romancier se contente de dire les violences sans se complaire dans les détails sordides, ouf. Le destin romanesque d'Arnau, enfant sauvé par un père prêt à tout pour lui, a tout d'un film flamboyant, en plus d'informer sur le passé de notre monde (Catalogne, antisémitisme, chrétienté, liberté des choix de vie...)
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La Cathédrale de la Mer

Je peux dire qu'à la fin des 800 pages, j'étais contente d'avoir fini. Mais d'un autre côté, j'aurais poursuivi l'histoire! Que devient le fils d'Arnau? Comment va évoluer la vie? La ville? C'est prenant comme récit et ça se lit très bien. Alors, si "les piliers de la terre" de ken Follett, c'est pareil, je prend!



Le Moyen-Age n'est pas ma période de l'histoire préférée, mais on y apprend plein de choses qui peuvent prendre leur importance dans les générations futures. Je n'aime pas cette époque, je la trouve la plus injuste.

L'injustice a certes toujours existé, je suis d'accord, mais je suis bien contente de ne pas y avoir vécu!



Le fait que ça se passe en Espagne, à côté de la mer donne un ton ensoleillé au récit; malgré des descriptions sombres et une vie pas toujours rose. Entre les épidémies, les viols, les nombreuses guerres....



Je trouve le personnage d'Arnau fort. Malgré tout ce qui a pu lui arriver, on sent qu'il va avoir sa revanche sur ces individus qui n'ont pas conscience. Qui profite de la crédulité des autres.

Ce que je trouve fort dommage par contre c'est par rapport à son "frère" Joan qui tourne mal. Arnau qui a toujours été là pour lui. Il ne lui rend pas la pareille et quelque part il cherche à le détruire, inconsciemment je pense, ou par jalousie.

Certes, Joan méritait cette mort... quoique, je l'aurai bien fait vivre avec le mal qu'il a fait sur la conscience et mourir dans d'atroce souffrance d'une quelconque épidémie!



Ce que j'ai trouvé magnifique, c'est ce geste d'espoir que la ville, qu'un peuple se rassemble pour un homme. Un homme qui a toujours été là pour eux et qui, à la fin du récit lui rendent la pareille.

Que le maure lui soit fidèle jusqu'au bout et que les bastaixos soient toujours là pour lui et qu'ils lui gardent une haute estime.
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