"Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes."
-Vous êtes une singulière femme! Savez-vous qu'il y a de l'homme en vous?
-Croyez-vous me faire un grand compliment? Une femme ne vaut-elle pas un homme?
Pour m'occuper, je prends mon dictionnaire. Je cherche le mot "heureux" et je m'aperçois qu'il compte trente-cinq synonymes. Maintenant je cherche le mot triste; il se définit par chagrin, sombre, découragé, maussade....La liste est longue, très longue, il compte à lui seul quatre-vingt-huit synonymes. J'en conclus que sur la terre, on parle plus de malheur que de bonheur
Moi je serais le magicien duquel surgira une gigantesque fresque humaine. J'insufflerai à mes personnages la vie, entendez par là la vraie vie. Celle qui se cache derrière les beaux sentiments, celle qui se murmure mais ne se dit pas! J'ai aussi pour dessein de parler de la femme. N'est-ce pas un beau sujet de réflexion? Son rôle est immense : fille, épouse, mère, amante! Aussi lui donnerai-je sa vraie place dans la société.
La déclaration d'amour directe, presque brutale, l'avait flattée. Mais une fois de plus, Laure se dit que, chez un homme aussi jeune, tout cela n'était que fantaisie sans lendemain.
Élisabeth se lie d’une véritable amitié avec la jeune duchesse de Fleury. « Son visage était enchanteur, son regard brûlant, sa taille celle qu’on donne à Vénus », et son esprit supérieur. Elle aime les arts, et, comme la portraitiste, se passionne pour les beautés de la nature ; leur attirance est réciproque. Toutefois la duchesse de Fleury a une âme exaltée qui effraye la sage Élisabeth.
Deuxième partie
Chapitre 30
Jamais Henriette ne s’est sentie si proche d’Hortense. Elles se sont retrouvées après avoir traversé tous les orages de la vie, épuisé tous les chagrins. Elles se sont retrouvées dans leur face à face telles qu’elles étaient, telles qu’elles sont devenues. Deux femmes sensibles, deux femmes aimantes, deux femmes vraies. Le cœur et l’âme à nu. Leur correspondance ne cessera qu’avec la vie.
Cinquième partie
Chapitre 36
(...) on sait quelle valeur elle donne à l’éducation. A fortiori celle destinée à former une reine.
Deuxième partie
Chapitre 12
Depuis la Révolution, toute pratique religieuse est bannie du territoire. Henriette pense qu’il ne peut y avoir de bonne éducation sans religion ; elle n’hésite pas à transformer une chambre en chapelle. Un ecclésiastique y dit la messe chaque jour. Alertés, les pouvoirs publics la font aussitôt interdire. On lui envoie la police. Malgré le danger, la maîtresse de céans s’insurge contre les représentants de l’ordre.
— Citoyens, lance-t-elle bravement, dans ma maison d’éducation il faut donner des principes de morale ; si vous m’enlevez celle de l’Évangile, par quoi voulez-vous la remplacer ? Car il faut un code de religion pour le moral de l’homme, comme il faut un code de lois pour vivre en société.
— Citoyenne, répondent les commissaires, la nation vient de reconnaître l’Être Suprême et l’immortalité de l’âme ; arrange-toi là-dessus ; les ordres s’exécutent et ne se commentent pas.
Quatrième partie
Chapitre 24
Et soudain je comprends, oui je comprends que ma mère préfère la prison plutôt que de regarder la vérité en face.
Pour la première fois, ce n'est plus de l'amour que je ressens pour ma mère mais de la pitié. Pour la première fois, je me dis que ma mère est malade et soudain, pourquoi ? comment ? je remarque que je ne souffre plus. (p.150)