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Citations de Isabelle Autissier (385)


Isabelle Autissier
'' Pour moi la mer c'est d'abord une émotion. Quand j'étais petite et que je naviguais c'était exactement ça. (...) Je me sentais citoyenne de la mer. ''
@FranceInter, Boomerang.
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L'odeur ne ment pas, c'est le sens le plus instinctif. On peut mentir par le geste ou la parole, et même du regard. On ne peut pas mentir sur l'odeur. Les animaux le savent bien, qui en usent et en abusent pour dire leur peur ou leur désir. Si l'homme a cherché, de tout temps, à s'en écarter en se couvrant de parfum, n'est-ce pas pour cette unique raison ?
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Ils ne parlent pas, suivent à pas lents la laisse de haute mer où la neige s'arrête brusquement. Le temps est calme, une mer grise chuinte doucement sur le sable, des rubans de nuages traînent, immobiles, à mi-hauteur des falaises, le ciel pèse comme un couvercle. Il faudrait, sur cette page blanche, écrire une nouvelle histoire, trouver une idée, un élan. C'est la fatigue qui domine, un accablement irrépressible les laissant sans force ni espoir.
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Cette phrase la met en émoi. Jamais elle n'avait eu l'impression que la littérature s'adressait ainsi directement à elle, ou pouvait l'aider à y voir clair. Les romans étaient des histoires, elle découvre qu'ils peuvent interférer avec la réalité.
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Vivons ! Vivons à fond avant d'être rattrapés ! Rattrapés, ils le sont dans ce paysage sublime, par cette douce journée d'été austral. Un soleil hypocrite fait étinceler les gouttes d'humidité comme des myriades de diamants. En arrière-plan, la plaine fume légèrement. Des otaries et des éléphants de mer se prélassent en bâillant de plaisir. Il regarde autour de lui et pense que rien, pas un vol d'oiseau, pas une vague, pas un brin d'herbe, rien ne changera s'ils disparaissent ici. Le vent aura tôt fait de balayer l'empreinte de leurs pas.
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Isabelle Autissier
Il n'y a pas d'homme en bonne santé sur une planète malade.
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Ce jour-là, le vent d'ouest est encore soutenu et le flot descendant s'y oppose. L'un et l'autre bataillent sans se laisser de répit. La mer s'affole sans plus savoir quel maître suivre : le vent ou le courant. Les vagues éclatent en tous sens, fusent comme des geysers, rebondissent sur le rocher solitaire, submergeant ses trente mètres comme on jouerait à saute-mouton. L'océan baratté va du gris au vert translucide et charrie des paquets de mousse jaunâtre. Quand le soleil perce entre les nuages, il se crée des dizaines d'arcs-en-ciel, au gré des embruns. Il règne une impression de férocité primordiale, de puissance brute harcelée par quelque bande de démons. Plus terribles encore sont le bruit, le grondement furieux, le sifflement, le feulement de ces eaux qui bavent de colère, comme si elles allaient manquer un important rendez-vous.
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Voilà, leur peur se transforme en colère. Ils se disputent comme si de rien n'était, comme s'ils étaient confortablement installés dans leur canapé. Louise est saisie d'une angoisse. Ils ne sont pas seulement abandonnés sans feu ni lieu, ils sont condamnés l'un à l'autre, l'un avec l'autre, ou l'un contre l'autre. Quel couple résisterait à ce genre d'enfermement ?
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Avec ceux que l'on aime, même après une longue séparation, on reprend la conversation là où on l'a laissée.
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Elle marche, et la mécanique physique semble remettre en route la mécanique mentale. Dans ce pays simple, de lande et de bourrasques, Louise retrouve cette sensation qu’elle a souvent éprouvée en montagne : le corps et l’esprit ne sont qu’un.
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Toute sa peur, tous ses regrets, son désespoir, la faim, le froid, l'absence d'avenir alimentent sa colère. Fini de jouer, fini le couple moderne et dynamique, il n'y a plus que deux êtres et la mort qui couve à petit feu devant eux. Sa voix tremblote, grince, s'envole dans les hauts. Plus elle parle, plus elle s'aperçoit qu'elle est incapable de se maîtriser. La raison lui commande de tempérer, de préserver cette entente indispensable. Cette colère est une première défaite, la première fissure du pacte d'optimisme qu'ils ont passé depuis le naufrage.
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On ne peut pas être perpétuellement sérieux, il faut vivre, au moins une fois, intensément.
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La base reprend les couleurs rousses qui les avaient tant séduits le premier jour. L'intense éclairage souligne chaque dentelle de rouille qui se détache sur le bleu absolu du ciel. Les vieux bois ne semblent plus gris, mais argentés. La lumière fait ressortir l'invraisemblable enchevêtrement des ruines, les bâtiments écartelés, les énormes réservoirs comme saisis par une main de géant et disloqués sur eux-mêmes. Toutes ces choses sont empilées les unes sur les autres, avec des angles incongrus. De brusques surgissements, ici d'une tôle, là d'un madrier, semblent défier le temps. Dans les creux abrités de ce capharnaüm, des mousses vert fluorescent, des lichens jaune vif ou le mauve pâle d'une touffe d'acaena rompent avec le bicolore d'un univers ocre et gris. Dans la baie, l'océan aux couleurs émeraude près de la plage vire au noir dans les grandes profondeurs et reflète, en un pur miroir, les falaises brunes et les hauteurs semées de neige. Leur île resplendit et, malgré leur désarroi, ils goûtent cette beauté éphémère. Il règne sur tout cela un silence, seulement ponctué de l'appel d'un manchot, du gazouillis d'une sterne dans son terrier ou de l'éructation d'un éléphant de mer, les bruits rassurants de leur basse-cour australe.
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Au fond, ce qui fascine Pierre-Yves, c’est que le rêve de Louise et Ludovic, ils sont nombreux à le partager : s’échapper de cette société pesante et pressée, des pollutions des grandes villes, prendre le large et la liberté, retrouver la nature et de vrais rapports humains. Or là, sous ses yeux, cette utopie s’est transformée en cauchemar. Il voudrait comprendre. Est-ce leur faute ? […] La société d’abondance les a-t-elle coupés de réflexes indispensables ?
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Je respire à pleins poumons cette odeur de terre et de sel mêlés, si typique de la Patagonie, et elle me lave de l’intérieur. Je m’allonge alors entre les boules de mousse vert tendre, je sens les cailloux me rentrer dans la peau et l’humidité percer ma robe. Je ne veux plus bouger, juste faire corps avec cette terre dont je ne sais pourquoi elle exerce sur moi une telle emprise.
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Les Blancs ne savent pas éduquer mais seulement dresser. Ils croient que l'on peut dresser le tronc quand seul le vent lui donne sa forme et le plie pour lui apprendre à résister. L'arbre droit casse.
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Les jours coulent et je ne compte pas. L’aube nous trouve nichés l’un contre l’autre, économes de notre chaleur, nos corps emboités en S, sa main sur mon sein. Je sens qu’il s’éveille à son sexe qui se déploie contre le bas de mon dos. Il chemine doucement, je l’attends, je frissonne, il m’apaise. Je trouve maintenant des plaisirs à ces embrassements du corps.
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Il la prend par la nuque et ils s'embrassent lentement, très lentement, comme ils l'avaient fait lors de leur premier baiser. Ce drame fait d'eux des êtres différents. Ils le sentent, ils le découvrent. Tout à l'heure, le ton est monté, mais c'était un mouvement d'humeur sans importance, le résultat de la panique qui les a saisis. Tant qu'ils seront ensemble, leur amour va les porter, les protéger. Là réside leur force : un homme et une femme, ensemble contre les milliers de kilomètres de désert liquide, contre la solitude, contre la mort. Ils se laissent envahir par ce besoin désespéré de l'autre, se pelotonnent dans le mauvais lit et font l'amour doucement, plus animés par la tendresse de parents berçant un enfant que par la frénésie des amants.
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Les enfants ne trouvent jamais rien anormal. La règle familiale, c'est la vie et c'est tout.
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Bref, le vent de la prospérité tournait, mais, comme à la veille du mauvais temps, il fallait un œil avisé pour noter les légers nuages d’altitude dans un ciel encore clair.
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