Babybatch, c’est qui ça ? Babybatch, c’est comme cela que Dominique, jeune lycéenne de quinze ans, appelle Benedict Cumberbatch. Comme des milliers d’autres téléspectateurs, elle a découvert l’acteur britannique dans la série “Sherlock” de la BBC qui transpose les enquêtes du célèbre détective dans un Londres contemporain. Coup de foudre immédiat. Très vite, Dominique a rejoint la communauté de ses fans, les Cumberbitches – bien que Dominique préfère le terme de Cumberladies.
Car Dominique n’est la salope de personne. A quinze ans, c’est une adolescente très raisonnable, deuxième de classe, toujours derrière Paul Rissac. Dominique est assez calme, ne cause pas de problèmes à ses parents, studieuse, excentrique mais seulement dans sa tête, peu bavarde. Dominique ne fait pas de vagues.
Dominique, c’est le genre dont on dit qu’elle ne dit rien mais n’en pense pas moins. Personne ne le sait mais elle passe son temps à observer le monde qui l’entoure et surtout les gens. Leurs actions, réactions, relations, Dominique observe tout, analyse tout. C’est ainsi qu’elle livre une très belle analyse de ces fangirls qui peuplent les forums dédiés à Cumberbatch, n’étant pas toujours très tendres avec elles, tout en sachant très bien qu’elle ne vaut pas mieux. Car elle aussi, elle rêve de Babybatch jours et nuits. Elle aussi ferait tout pour se rendre à une convention, l’approcher, et c’est alors qu’il se rendrait compte que plus personne d’autre qu’elle n’existe sur Terre. Oh oui, elle sait qu’elle fabule, qu’elle n’a que quinze ans, qu’elle ne parle même pas très bien anglais, … mais elle pourrait apprendre ! D’ailleurs, plus elle revoit la série “Sherlock” en DVD et moins elle a besoin des sous-titres !
La première moitié de ma lecture m’a vraiment emballée. Je tournais les pages à toute vitesse, profitait de chaque minute libre pour lire. Et puis, quelque chose a déraillé et j’ai freiné des quatre fers. Je pense que c’est du à cet espèces de désinvolture des personnages, au peu d’intérêt qu’ils ont les uns pour les autres. Paul Rissac ne vient plus en cours depuis de longues semaines et ses professeurs semblent s’en foutre alors qu’il était le premier de classe devant lequel certains étaient en pâmoison. Le prof d’anglais n’est pas méchant mais ce n’est certainement pas avec lui que les élèves apprendront quelque chose et, pareil, personne ne semble s’en inquiéter. Dominique compte se rendre en Angleterre pour voir son idole jouer sur scène et ses parents n’y voient pas vraiment d’objection (elle n’est même pas majeure, les gars !). Tout devient lent, morne, comme si les personnages avaient décidé de s’arrêter là et de nous dire avec un haussement d’épaules “et alors ?”. J’ai tenu bon jusqu’à la fin mais l’intérêt n’était plus là et la fin m’a même déçue. Une lecture en demi teinte, donc, d’un roman qui a de bonnes qualités mais aussi quelques défauts.
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