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Critiques de Jack Kerouac (552)
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Anges de la désolation

Lorsqu'un un roman ou même un essai ou tout autre ouvrage vous a impressionné, séduit, il est périlleux d'en faire un commentaire sans négliger toutes les idées, les impressions de l'auteur. Déjà le titre « Anges de la Désolation » interroge et nécessite une définition de la scène de crime.

Jack Duluoz, le double de Kerouac se définit et définit ses amis comme des Anges de la Désolation. Il a 34 ans. Il se trouve dans le parc national de mont Baker, plus précisément sur le mont Hozomeen dans la vallée du Skagit dans le nord-ouest de l'Etat de Washington pour surveiller et alerter en cas d'incendie. Dans ce paysage grandiose il fait le vide dans un temps qui s'étire vers l'éternité. Dans ce lieu de contemplation, on s'y retrouve comme dans une église faite de montagnes, de vallées, d'arbres centenaires, d'oiseaux multicolores et d'une lune à la triste figure. Il est bon de s'y ennuyer. On se fond dans l'humanité dans une existence ignorante à côté d'une inexistence éclairée. La solitude permet de se souvenir ; du jour de sa naissance, une nuit d'orage pendant l'été 1922, des champs de courses, de ses études à Columbia inachevées. Deux mois d'introspection, presque semblable à ces ermites du désert, à la recherche de Dieu, à la recherche de ses présages, à la recherche de la source de la mort.

Puis, c'est le retour à la vie urbaine, dans cet enfer bétonné et bruyant, accouché d'hallucinations. Il y a des gens poursuivant le rêve américain. Il y a des gens qui crient en plein coeur de l'Amérique industrialisée. Il y retrouve ses amis, l'empreinte des filles, la circulation infernale, la musique aussi, surtout. Comme Jack, je ne peux pas me passer d'une journée sans musique. Sa couleur riche, ses rythmes. Un mélomane sommeille en nous. Des amis, artistes, qui expérimentent l'alcool, les drogues, le sexe sans inhibition. D'argent aussi. D'une certaine façon, la société, cette agitation mondaine, se construit sur l'exploitation humaine, sur l'exploitation de la nature. Toujours plus d'argent.

« Mais je n'ai jamais rêvé, et même en dépit de ma grande détermination, de mon expérience dans les arts de la solitude et de ma liberté dans la pauvreté – je n'ai jamais rêvé que je serais aussi embarqué dans l'action du monde » Ces propos, Jack Duluoz les tient lors de son escapade au Mexique. Cet intermède, il en profite pour écrire et délirer avec son ami Bull Gaines.

Dans le dernier tiers, nous découvrons enfin le Jack Duluoz, après sa mue et la révélation de son expérience du monde entre Tanger, la France et Londres.

Ce voyage en compagnie de Duluoz m'a laissé entrevoir un homme complexe, angoissé et talentueux. Même si nous sommes fauchés, la vie peut-être intense et riche, bien que j'en doute cinquante ans plus tard. C'est un roman solaire qui résonne en moi comme une invitation à explorer le monde mais aussi à lire et à écrire tranquillement dans l'intimité de ma chambre.

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Anges de la désolation

Anges de la Désolation ne figure sur aucune liste de livres qu’on doit avoir absolument lus. C’est pourtant un livre fort intéressant. Kerouac s’y livre plus librement que dans ses autres romans et sa prose est magnifique.



La première partie se passe sur Desolation peak où il passe deux mois comme garde forestier à surveiller les incendies. Comme il n’a pas grand-chose à faire, ça ressemble un peu à une retraite de méditation. En parfaite communion avec les éléments, Kerouac s’extasie devant les «créatures de Dieu». Ce moment sur Desolation peak a déjà fait l’objet d’un récit à la fin du livre Les clochards célestes et aussi d’une nouvelle dans Le vagabond solitaire. Alors ce n’est pas le passage le plus captivant du livre. C’est même un peu lassant. Et ça dure un peu plus de cent pages (sur cinq cent-vingt)… Mais ce passage est essentiel pour comprendre la nature contemplative de Kerouac et son besoin de solitude.



Le livre démarre vraiment lorsqu’il part de Desolation peak et arrive à Seattle, puis à San Francisco où il est plongé dans l’effervescence beat. Avec Ginsberg (Irwin dans le livre), Cassady (Cody) et une poignée d’autres, il passe un moment à vivre de façon éclatée : boîte de jazz, alcool, poésie déjantée… Il se rend ensuite au Mexique rejoindre un de ses potes junkie. Kerouac vit dans une chambre sur le toit d’une maison et passe ses journées à écrire. De temps en temps, il va chercher de la came pour son ami toxicomane qui est aussi un érudit en histoire. Loin de la scène beat, Kerouac retrouve la quiétude dont il a besoin pour s’émerveiller et écrire. Mais cette tranquillité est bientôt rompue par Ginsberg qui arrive avec les autres. L’énergie extravertie de Ginsberg est peu compatible avec le tempérament zen de Kerouac qui a besoin de calme et surtout de distance pour arriver à laisser sa conscience s’imprégner de l’instant. Sous la pression de Ginsberg, il quitte le Mexique avec les autres et fait le trajet en voiture jusqu’à New York où il retombe dans la scène beat. De fêtes en beuveries, Kerouac finit par rencontrer une amie de Ginsberg, une juive ayant des prétentions littéraires. Il aménage chez elle mais cette vie routinière lui pèse et il s’embarque sur un cargo qui part pour l’Afrique. Un des moments intéressants est sa rencontre à Tanger avec Burroughs (Hubbard dans le livre). Pour une fois, Burroughs est en forme. Kerouac se laisse entièrement absorber par ce qu’il appelle «l’instant», les odeurs et la nuit Africaine, jusqu’à ce que Ginsberg et sa bande le rejoignent à nouveau. Le party reprend mais au milieu des festivités, Kerouac semble avoir perdu ses illusions. Il laisse ses amis et, après une courte traversée de la France et un séjour à Londres où il va quémander de l’argent à son éditeur, il retourne en Amérique et entreprend la traversée du continent en autobus avec «mémère» (sa mère). Ils arrivent en Californie mais sitôt arrivée, elle s’ennuie et souhaite retourner vivre en Floride chez sa fille.



Au-delà de l’aventure et des voyages qui servent de prétexte à l’écriture, il y a la voix de Kerouac. Plus on avance dans le livre, plus on a l’impression d’être avec lui. Il nous parle de son besoin de solitude, de sa quête existentielle et de sa désillusion envers le milieu beat. Kerouac s’avère profondément humain et exprime ouvertement les doutes qui assaillent le jeune écrivain. Il n’a pas de réponse à nous donner mais pose beaucoup de questions. Et c’est un humain vulnérable et à fleur de peau qui laisse couler ses émotions sur la page. Au fond Kerouac pose la question suivante : Qu’est-ce qu’un écrivain? Tout au long du livre, ce sous-thème refait surface. Et l’on finit par comprendre que sa façon étrange de vivre, de ne jamais s’attacher nul part ni à quiconque et de vivre dans l’instant présent… sont pour lui les aspects les plus importants de l’écrivain. Vivre au présent et dans les éléments —quitte à recevoir des coups sur la gueule— pour que la prose sente le vécu.



Anges de la Désolation est un livre moins spectaculaire que ses romans plus connus mais il est plus révélateur de l’intériorité de Kerouac. Ce n’est pas un must mais c’est un livre fascinant pour quiconque veut comprendre celui qui fut la tête d’affiche de la génération beat.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Avant la route

J'ai découvert Kerouac à vingt ans dans une sorte d'émerveillement sacré et je le relis pieusement plus de vingt ans plus tard dans la même transe éblouie.

Ti-Jean mélancolique à l'âme hurlante, la sainteté de ta prose touche le coeur avec une acuité et une persistance incomparables. Tout ton génie déjà dans ton premier livre, "The Town and the City", si vivant et en même temps si inquiet, hanté par la mort, la solitude du génie jeté comme l'ange Lucifer sur la terre, une terre si belle et en même temps si âpre, si tragique, le grand théâtre du monde plein de bruit, de fureur, d'amour et de désolation qu'il s'agit de célébrer juste avant d'en périr.
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Beat Generation

Je termine la lecture de cette pièce de théâtre un peu perplexe. Certes j'ai acheté ce livre quand je suis allée voir l'exposition sur la "Beat génération" à Beaubourg, motivée par un texte homonyme inédit de Jack Kerouac.

Nous sommes aux États-Unis en 1955 et Kerouac fait le portrait d'hommes plus ou moins à la dérive, portés sur l'alcool, liés par l'amitié et l'envie d'être riches. Ils sont un peu philosophes malgré eux. Ils se retrouvent pour jouer aux échecs ou aux courses. Milo, le cheminot, fait un plan sur la comète en proposant à ses copains un réseau de turf pour gagner de l'argent, avoir un capital, mais aussi aider ceux qui en ont besoin.

Il y a sans doute du vécu dans cette histoire où la religion est présente avec le passage d'un prêcheur de la nouvelle église araméenne (je ne sais même pas si elle existe).

J'avoue que je n'y ai pas été très sensible d'autant plus que les femmes n'ont pas le beau rôle. Elles sont serveuses, poules ou bigotes et manquent de considération.

Cela reste un texte qui a un intérêt historique car il témoigne de l'émergence de ce mouvement littéraire et artistique, la "Beat génération", qui scandalisa l'Amérique puritaine et préfigura la libération culturelle, sexuelle et le mode de vie de la jeunesse des années 1960.

D'abord perçus par la culture dominante comme des rebelles subversifs, les beats apparaissent aujourd'hui comme les acteurs d'un mouvement culturel parmi les plus importants du 20ème siècle.





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Beat Generation





The beat goes on



1

Dans l’une des tours du mur d’ Hadrien

aux confins de l’ancien empire romain

là où maintenant lads et lasses djeordie

viennent écouter Corso et Ferlinghetti

dirent leurs poèmes avec Gary Snyder

soutenus par le beat de Charlie Parker.



2

Après des pintes de Newcastle brown ale

et la lecture des vers des poètes anonymes

sur les murs gris et sales couverts de rimes

de la gare centrale où arrivait Vachel

tout droit venu de la chaleur méridionale

jusqu’à ces frontières septentrionales.



3

Le concert ce jour là de Duke Ellington,

aux saxos Paul Gonçalvès et Johnny Hodges,

et après l’entracte, de retour des loges

les géants Cootie Williams et Cat Anderson,

avec une fille trouvée au hasard d’un verre,

séduite par la jovialité des compères,

propulsée sur la scène en ce soir d’hiver,

elle qui pensait à une party du vendredi

O ! surprise, elle avait trois mille spectateurs…

les musiciens, habitués aux facéties

souriaient et alors sourirent de même

de cette malice la fille et les auditeurs.



4

Dans un pub enfumé jouaient de la musique

des jeunes gens aux guitares très électriques,

une fille dans des fumées interdites

tendait la main et les yeux pour un amour

de passion anonyme jusqu’ au petit jour,

jamais les paroles de l’amour ne furent dites,

dans cette nuit à aucun moment platonique.



© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Beat Generation

Dans un élan mystique, avec le timbre rauque rendu par les opiacées, Jack Kerouac disloque l'Amérique du rêve américain. Ses personnages - Milo et Buck en tête, sont le monde des laissés pour compte. Grâce à des propos tue-mouche, l'auteur met à l'épreuve la langue.

Des amis fauchés se rendent aux champs de courses pour dépenser leur maigre fortune. Comme tous les joueurs addictifs, Milo a une astuce pour gagner. Une combine qu'il ne respecte pas.

Avec une ironie jouisseuse, Jack Kerouac exhibe la réalité désolante d'une société contemporaine globale. Même la religion ne semble pas avoir de réponse.
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Beat Generation

La génération perdue d'avant guerre engendra la génération béate. Les Beats marchent en contemplant les étoiles. Des anges non pas déchus mais seulement tombés du ciel, un peu trop vite, d'un peu trop haut.. Ils savent qu'ils doivent rejoindre le ciel mais ne se souviennent plus du chemin. Alors ensemble, en amitié il lisent une carte qu'ils décryptent en utilisant certains philtres : alcool, sexe et drogue, certaines clés : musique, poésie, l'art dans tout ses états

Les états unis des années 50 étaient " vendus" comme un rêve, mais en réalité ce monde "celluloïd" était épouvantable. L'enfer n'est pas une demeure, on ne peut que vouloir s'en échapper. Les personnages de cette pièce sont ceux qu'ils sont, vivent comme ils sont. Et c'est de cette façon que Kerouac a décidé de faire tourner sa plume autour d'eux. On aimera ou pas. Et cela n'a pas d'importance. puisqu'avec ou... sans nous : "Ils sont".

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Big Sur

Big Sur est le 3ème récit autobiographique de Jean-Louis Kérouac, dit Jack Kerouac, écrit d'un seul jet sur un unique rouleau de machine à écrire (après Sur La Route et Les Clochards Célestes).

Il me faut tout de suite avouer que je n'y ai pas du tout retrouvé la magie, l'état d'esprit, l'évasion ou encore le pouvoir d'édification que m'avait fait vivre Sur La Route.

Ici, Jack Kerouac nous conte ses mésaventures survenues durant l'été 1960 alors qu'il était en villégiature en Californie, sur la plage de Big Sur, côte assez sauvage (à l'époque) et escarpée proche de San Francisco.

Kerouac nous y fait l'éloge de cette nature rédemptrice, mais aussi et surtout la description de son naufrage dans la démence, la paranoïa, l'hallucination et le cauchemar, en grande partie dû aux effets combinés de l'alcool et de la dépression (il vit mal sa notoriété nouvelle acquise suite au succès de Sur La Route et cherche donc à fuir les mille sollicitations de New York).

L'auteur nous y parle également des premiers beatniks du " mouvement beatnik " et vis-à-vis duquel il n'éprouve ni sympathie ni communauté de vision. Il regarde avec beaucoup de réserve et peu d'espoir cette mode (naissante en 1960) qui trouvera sa quintessence un peu partout dans le monde autour de 1968.

Selon lui, le manque de respect de certaines valeurs classiques indispensables, l'absence de poésie et l'égocentrisme de ces jeunes gens n'a pas grand chose à voir avec ce qu'il avait tenté d'exprimer dans Sur La Route. Kerouac a ailleurs défini lui-même ce qu'il entendait par " beat ", terme qui désignait à la base les noirs inféodés au métro de la côte Est, vivant dans un dénuement absolu mais continuellement animés d'une joie de vivre et d'un positivisme, " beat " se référait aussi à la notion de rythme, propre aux musiques (notamment noires) comme le jazz, et enfin, " beat " fait référence à la béatitude (n'oublions pas que Kerouac est francophone de naissance), c'est-à-dire au volet mystique, à l'émerveillement devant la beauté naturelle, des âmes ou de la nature. Rien à voir donc avec les jeunes intellos fils de famille (on dirait aujourd'hui " bobo " qui se sont appropriés le terme par la suite) qui n'ont rien de " beat " au sens " battu " par opposition au " success ", la réussite sociale à laquelle ils sont appelés.

Jack Kerouac et Neal Cassady ne recherchaient pas le succès financier comme tous les américains de leur génération mais expérimentaient au contraire une autre voie, une sorte de succès spirituel.

En ce qui concerne l'intérêt propre de l'œuvre, comme je l'ai déjà dit plus haut, je suis beaucoup plus mesurée. On est loin du magnétisme que pouvait susciter Sur La Route et on ne peut que trouver pathétique cet ivrogne triste aux prises avec ses démons, crépusculaire à la manière d'un Malcolm Lowry dans Sous Le Volcan.

Vous y retrouverez donc Neal Cassady alias Cody Pomeray (l'ex Dean Moriarty de Sur La Route) devenu un père de famille, bien changé par rapport à ce qu'on l'a connu dans Sur La Route, presque rangé, qui n'a plus grand chose à nous dire, un peu comme Kerouac d'ailleurs.

Un livre, à mon avis, pas indispensable, sauf pour les inconditionnels qui souhaitent tout connaître de Jack Kerouac, mais ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Big Sur

Big Sur marque une parenthèse dans l'oeuvre et la folle existence de l'auteur qui, fatigué de parcourir l'univers et angoissé du nouveau statut d'idole que lui a apporté la publication de Sur la Route, s'exile sur une plage californienne pour se recentrer sur lui-même. Il est intéressant de constater que les déboires psychologiques de Kerouac entraînent le roman aux antipodes de tout ce qu'il avait pu faire auparavant : ici, nulle réflexion bouddhiste, sauf pour s'apitoyer contre l'esprit divin qui nous inflige tant de souffrances, et pas de voyage, sauf quand il s'agit d'aller se payer quelques bouteilles au bar du coin. Ça en deviendrait presque un exercice, non pas de style, qui reste le même, mais qui se déploie ici dans le prolongement de la pensée et non dans celui des déplacements. L'idée même de mouvement devient une hantise : bien vite retourné à la ville, Duluoz passe des journées entières dans son canapé, en état quasi-léthargique, tandis que son mythe s'effondre autour de lui. Jamais encore il n'avait à ce point exprimé sa volonté de se désolidariser du personnage qu'il fut dans sa jeunesse : bien éloigné de Sal Paradise, le Jack de Big Sur n'est plus qu'une épave minée par l'alcool (il en mourra 8 ans plus tard) sombrant peu à peu dans la folie et la paranoïa. La Beat Generation a échoué, ses amis ne sont plus que des pédérastes ou de dangereux pédophiles, la voix de Ginsberg et des clochards célestes semblent venir d'une autre vie. Cody, lui, est bien là, mais sous les traits d'un père de famille rangé qui regarde d'un oeil méfiant son ancienne âme soeur qui n'a pas su grandir. Devenant peu à peu la seule incarnation de ses pires hantises, détruisant tout sur son passage, Duluoz sent la mort l'engloutir peu à peu, de même qu'elle s'insinue progressivement dans les pages de son livre, avant de le submerger dans un horrifiant délire final digne des plus folles pages d'un Burroughs.

La conclusion heureuse semble bien artificielle : illusions perdues d'un homme tué depuis longtemps par son succès ?
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Big Sur

Non Kérouac n'est décidément pas fait pour être un ermite, sont truc, c'est de parler des autres et non de lui.
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Big Sur

Le récit d'un homme torturé, belle introspection...
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Big Sur

Pour un fan de Kerouac, ce livre est dur à lire car il nous entraine dans son malaise. Kerouac l'a écrit de nombreuses fois : il est bien seul, loin de la foule qui a fait de lui le «roi des beat»... Et lorsqu'il ne respecte pas cette consigne, et qu'il se soumet à cette image de lui que les gens ont créée, il s'enfuit dans l'alcoolisme et sombre dans la noirceur. Mais l'écriture est là. Redoutable et vivante, comme dans ses meilleures livres. Sauf qu'on sent que la fin est proche.
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Big Sur

En fait , je m'attendais à un livre dans la trempe d'un "Walden ou la vie dans les bois " de H.D Thoreau . Un livre qui nous donnerait envie de tout quitter quelques temps pour vivre en ermite. Mais , rien de tout cela, plutôt une lente descentes aux enfers avec des crises de paranoïa aigue à répétitions .

J'ai trouvé ce livre creux , sans suspens , excepté le dernier chapitre . Sinon , les interminables descriptions de ces journées aves ces amis semblent parfois lourdes et sans saveur. Bien loin des " clochards célestes " er des "anges vagabonds " . Dommage Jack !
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Big Sur

En général, quand je dis qu'un livre m'a passionnée, le terme n'est peut être pas exact : pour celui ci, ça l'est, tant la fièvre de l'auteur m'a percutée jusque dans les plus intimes filaments de mon être. La passion dévorante de Kerouac pour le monde qu'il va chercher et pénétrer dans toute sa charge démentielle- Big Sur -, tressaille dans l'âme des mots. On est loin d'un séjour en pleine nature reposant et salvateur. La ville et ce grand canyon californien de Big Sur sont des pôles infernaux que l'auteur ne cesse de fuir et de retrouver avec espoir et chocs furieux, haletants, jusqu'à la lisière de la folie.



Quel sens du détail et de l'Idée, rendue palpitante et crédible par cette plume toujours aussi fournie et novatrice. On les sent en nous, les divagations de Kerouac, on sent aussi les mots qui en eux même sont un jeu, des petits coeurs battants et colorés. J'ai déjà émis mon avis enchanté dans un post précédent, faisant part de deux extraits. Cette lecture touchant à sa fin, je peux dire maintenant que j'ai assisté à une véritable symphonie de la pensée et de la vie, vie tourmentée, extatique, mise parfois sous silence par des moments anecdotiques, tout autant essentiels et chargés de grâce. Ce livre, aussi complexe à lire - et quelle belle complexité - qu'à décrire, est pour moi, au demeurant, un incontournable de la littérature. Et Kerouac rage sur son statut de "Roi des beatniks", il se livre ici beaucoup plus intégralement, plus essentiellement, en mettant au grand jour ses superstitions mystiques et profondes, en partie nées de son catholicisme.Ses doutes, ses angoisses m'ont fait grand écho, je l'admets. Ah Kerouac, l'éternel vivant, l'éternel mordu.



"Les livres, pouah! Ce cauchemar me fait dire que , si un jour je réussis à me tirer de là, c'est avec grand plaisir que je me ferai ouvrier d'usine et que je fermerai ma grande gueule "
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Big Sur

Il y a quelques années j’avoue être passé à côté de son roman « Sur la route » peut-être parce que je m’attendais à autre chose. Je n’avais pas bien saisi cette folie, leur philosophie était de vivre l’instant en ce brûlant les ailes mais de tout dévorer jusqu’à l’autodestruction. Bien sûr la fougue de la jeunesse ne fait pas prendre conscience que les excès sont dangereux bien au contraire même.

Et dans Big Sur Kerouac réalise qu’il est déjà allé trop loin dans cette vie dissolue et le pire c’est que finalement le succès et cette folie beatnik sera pour lui une malédiction qu’il n’arrive pas à gérer car elle l’enfonce encore davantage, et plus que jamais il est en proie à ses vieux démons.

Il est entouré mais finalement seul, profondément seul.

C’est un livre bouleversant, le lecteur est impuissant et assiste finalement à une vraie perdition.
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Big Sur

Comme je le souhaitais, ce roman m’a fait voyager. J’apprécie la plume et le côté décalé de Jack Kerouac. Certaines réflexions sont fortes et nous percutent. Quelques petites choses liées à l’époque m’ont dérangée, mais j’ai su m’en détacher pour apprécier ma lecture.
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Big Sur

Ivresse éthylique et sensibilité artistique.



Où nous retrouvons notre écorché Jack qui tente de s'échapper du tourbillon d'un monde urbain qu'il ne comprend décidément pas et faisant suite à sa renommée nouvellement acquise. Il vient trouver refuge dans une cabane à Big Sur sur la côte californienne engoncée dans une nature époustouflante. Mais ses mauvais démons le retrouvent et de délires fiévreux à des réflexions philosophico-déprimantes, notre angoissé dépressif va finalement retrouver ses amis de beuverie... Les virées orgiaques reprennent et Jack est de nouveau aspiré dans une spirale désordonnée pour soulager son hypersensibilité artistique.

Un ouvrage poignant sur un être en souffrance, recherchant des réponses improbables sur le sens d'une vie frôlant l'absurde.
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Big Sur

Ce n'est pas le livre le plus réputé du fameux beatnik réactionnaire Jack Kerouac cela ne l'empêche pas d'être tout de même très bien. L'ami Ti Jean est déjà assez étiolé, mais il est surtout très enquiquiné par tout ce qu'il avait inventé à l'insu de son plein gré : les beatniks, les hippies, la contre-culture ce genre de trucs et machins dépeignés qui le fatiguent bien plus qu'autre chose. Le voilà donc réfugié loin du brouhaha beat à Big Sur sur les bords du Pacifique. Plus panthéiste, bouddhiste et vieux catholique en loucedé qu'autre chose il se noie dans la nature, habite dans une cahute qui ressemble à une grotte augiérasienne, parle aux étoiles et bois un plus que de raison… Évidemment, tout cela ne dure pas, l'ennui, le mal-être, la solitude lui pèsent sur les omoplates avec une lourdeur tout ontologique. Même la nature semble lui en vouloir et le voilà bientôt de retour dans la ville brumeuse si mal célébrée par Scott McKenzie et Maxime Le Forestier. En somme, la boucle est bouclée, et la boucle est pour le moins méphistophélique.

Puisque j'ai encore la langue un peu levée, je profite de mon bref passage en ces lieux pour vous signaler que l'ami Kerouac, et notamment l'ami Kerouac terminal, était un type très bien. Un type libre de se tuer dans l’alcool. Libre de se gâcher et de ne rien donner à ce consortium problématique que forme la société. Libre de ne pas être concerné par un monde offrant toute une gamme de pesanteurs mordorées. Libre de ne pas être politique au sens merdeux. Nouveau Redneck, il se réfugie dans les jupes de sa génitrice entre deux delirium tremens … On le trouve puant de conformisme, alors que lui n’est que désolation, entre son frère mort, ses problèmes d’identités mal assumés, une vraie féerie morose. Tout ça finira mal dans un genre de glauque divertimento franco-canadien au milieu des reptiles et de la fièvre. Ensuite, le silence, la mort… Les écrits restent.
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Big Sur

.. il faut être allé à Big Sur, pour saisir la dramaturgie du site, et par conséquent la teneur déjantée du livre... un régal de freakout...!!!!!
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Big Sur

La route a changé, l'heure n'est plus aux douces rêveries pour Duluoz.

Dans sa longue descente aux enfers, Kerouac constate, Jack doute et Ti Jean tombe. La folie guette... Triste sort, l'étau se resserre, la soirée apocalyptique approche...
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