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Citations de Jacqueline Kelen (299)


L'épouse de l'Éternel fait de furtives apparitions et chacun peut la percevoir tout au fond de son cœur. C'est elle aussi qui passe à travers toutes les femmes de la Bible, qui les relie comme fait le fil avec les perles. Elle est ce fil qui court en transparence, ce filigrane des Écritures. Mais le visage de l'Éternelle ne saurait être mis en mots : c'est un visage de silence. Un silence aussi puissant que la lumière et aussi caressant que le parfum des fleurs.
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L'être humain ne devrait pas se plaindre ni s'en remettre toujours à l'aide d'autrui. Il a en lui toutes les ressources nécessaires, qu'il lui faut explorer et développer. La connaissance de soi requiert de l'audace et du courage, une belle persévérance, et la vie, toujours imprévisible, répond à qui lui fait confiance.
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Le conte des frères Grimm parle d'un noble projet abandonné en cours de route. Assurément, nul n'a envie de mener une vie de chien, de se faire plumer, ni d'être traité d'âne bâté ; chacun héberge au fond de soi des rêves, au moins un, qu'il compte bien réaliser un jour. Encore faut-il qu'il s'en donne les moyens et qu'il s'en montre digne. La question n'est pas d'avoir des rêves démesurés, mais de se montrer à la hauteur de ses rêves.
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Un lecteur qui s'apitoie sur le sort de la petite marchande d'allumettes ne prend en compte que le bref séjour terrestre, les réalités sociales, les difficultés de tous les jours, alors que, d'un autre point de vue, la fillette dispose du feu et de la lumière que symbolisent les allumettes, reste reliée au monde céleste et protégée par des présences invisibles. Selon quels critères jugera-t-on que telle personne est heureuse ou à plaindre ? A quelle aune mesure-t-on le parcours d'un homme : à sa réussite, ses richesses, sa renommée, son bonheur sentimental ?
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Les gens sont faciles à berner parce qu'il se font toujours des illusions.
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Rien n’est jamais acquis, il faut sans cesse veiller dans le château de l’âme et demeurer sur ses gardes.
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La légende de Mélusine et du seigneur de Lusignan est riche, voire foisonnante. Elle interroge chacun sur le sens de la vie conjugale – est-ce tout se dire, tout mettre en commun ? –, sur la dimension sacrée de l’amour humain, sur la fidélité qui est foi gardée, et sur la noblesse possible lors d’une séparation. Elle offre de nombreux autres thèmes de méditation concernant le désir, le secret, la féminité, la solitude heureuse, la transmission, la faute et la rédemption.
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Ce droit de féerie, quiconque peut le payer de bonne grâce, parce qu’il rend l’âme légère.
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Être vigilant, c'est d'abord être présent à soi même ; ne pas agir ni parler inconsidérément, sous le coup d'une colère, d'une distraction ; c'est être attentif à la vie et aux autres, rester à l'écoute sans se lasser ; c'est enfin demeurer sensible à l'invisible et à ses signes, respecter le mystère qui émane de toutes choses.
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Au combattant spirituel, Dieu ne demande pas de subir et de souffrir, mais d’œuvrer à partir de la maladie, de transfigurer les coups et les blessures qu’apporte l’existence.
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La compassion commence par un seul geste, celui de se pencher, de regarder, d’écouter autrui. Elle est discrète et attentive, elle ne fait pas d’éclat, mais offre toute la chaleur dont un individu est capable. Elle est d’abord un élan qui porte vers l’autre, le fameux prochain, quel qu’il soit, à la Facon dont on pratiquait l’hospitalité dans l’Antiquité grecque : on accueillait l’étranger sans même lui demander son nom, ni les raisons de son passage. C’est l’élan premier –la voix du cœur- qui fait spontanément tendre la main à une personne âgée, qui relève quelqu’un qui vient de tomber. Au fond, un seul geste compte et c’est celui qui coûte le plus : prendre l’autre dans ses bras, le serrer sur son cœur. Cela suffit, souvent, à apaiser de grandes douleurs, cela dépasse toutes les thérapies savantes et bavardes. Mais peu d’hommes savent offrir cette élémentaire chaleur d’humanité.
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Nul n’est capable de véritable charité s’il n’a pas été lui-même transpercé, humilié.
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La blessure d’autrui, qu’elle affecte un homme ou une divinité, recèle un pouvoir caché ; elle met à l’épreuve notre capacité d’amour. Elle n’est donc pas moins terrible pour celui qui la rencontre que pour celui qui l’a reçue.
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La fraternité n’est pas une loi extérieure, c’est un sentiment profond auquel un être humain peut accéder, et un homme brisé davantage susceptible d’éveiller en l’autre ce noble sentiment qu’un homme en parfaite santé, qui jouit des richesses et du bonheur.
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Dès qu’il tient sur ces jambes et s’aventure un peu, tout enfant fait l’apprentissage de la vie par des plaies, des bosses, des chutes, en se cognant, en se brûlant. Cela ne désigne pas une voie de souffrance ni un monde de douleur, mais rappelle qu’être vivant, c’est être touché souvent et parfois bouleversé.
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J’appelle fragilité la capacité à être touché. Ce n’est pas le contraire de la force mais de l’insensibilité.
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Dès qu’un individu sort de l’égocentrisme, il devient extrêmement vulnérable. Cette fragilité est sa richesse mais tout d’abord elle le surprend, le gêne et il cherche à la cacher.
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L’homme blessé, en marche, se voit exposé à toutes les rencontres, à d’autres déchirure. Il se retrouve libre et seul, immensément fragile, à l’abri de rien parce qu’en quête de tout. Avançant sur le chemin, il aimera de plus en plus sa vulnérabilité qui n’est pas faiblesse, sa sensibilité qui est chant du cœur. C’est une fragilité qui n’a pas besoin d’être protégée, c’est une blessure qui ne réclame nulle guérison. Cette fragilité est la musique de l’être, sa nudité essentielle et indestructible.
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La société qu’on a appelée de consommation est dangereuse pour l’âme, pour la liberté, parce qu’elle nie ou étouffe le désir, l’espérance, parce qu’elle a réponse à tout, remède à tout, par ce que l’idée de manque la terrifie. C’est pourquoi elle refuse la fragilité, la vieillesse, le nomadisme et la précarité, l’inquiétude, le trouble et l’insomnie, c’est pourquoi ses citoyens veulent du bonheur, de l’argent, de la sécurité.
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Une réflexion de grande ampleur doit concerner tout le domaine de l’eros, banni ou suspecté par la religion catholique au profit de l’agapê ou caritas, mais dont témoignent les plus grands mystiques. Il serait profitable de relire ce que Platon a dit sur ce noble sujet : l’eros n’entraîne pas nécessairement la débauche, la satisfaction des instincts, l’avilissement de l’individu, mais il est élan vers la Beauté, vers l’impérissable, il se révèle désir d’immortalité. Cela demande une ascèse fervente, qui permet l’essor de la Mystique autant que la célébration de la Fin’ Amor. Il serait précieux également de se souvenir que des auteurs spirituels d’envergure ont invoqué, aux siècles ardents et jeunes du christianisme, une « violente charité » ainsi que la décrit au XIIe siècle Richard de Saint-Victor, ou une « charité enflammée » que ravive sans cesse Bernard de Clairvaux dans ses Sermons : elle conjugue désir et amour, et ne dissocie pas l’expérience de l’amour humain des grâces du feu divin. Au VIe siècle, Grégoire le Grand affirme avec autorité : « Quiconque vit d’une foi ardente, vit de l’amour ardent du désir. » Pourquoi, au cours du temps, dans l’histoire de l’Église, en est-on arrivé à une « charité » édulcorée, réconfortante, sans vigueur, qui se manifeste principalement dans les bonnes œuvres et la pitié envers autrui ? Il paraît urgent de réhabiliter l’eros, de lui redonner place dans la vie spirituelle du chrétien : le désir inapaisé, l’amour ardent, la haute soif suscitent l’élévation de l’âme et peuvent mener aux noces mystiques autant qu’ils transfigurent un amour humain.

Ainsi, la religion catholique ne peut plus passer sous silence l’érotique qu'elle a mise à l’écart et qu'elle dédaigne pieusement. Cette érotique sacralise l’amour entre un homme et une femme et les fait participer à la joie divine. Elle peut inspirer le sacrement du mariage mais le déborde aussi, saint mystère. Il ne s’agit pas, pour l’Église d’aujourd'hui, de donner à des adolescents des cours d’éducation sexuelle, de proposer seulement une préparation au mariage ou de parler du légitime plaisir conjugal, mais d’aborder le Mystère de l’Amour qui, faisant une seule chair de l’homme et de la femme, les unit en une même lumière.

Bien que, au XIIIe siècle, l’Église de Rome, appuyée par le Royaume de France, en écrasant les Cathares, en les brûlant jusqu’au dernier, ait du même coup ruiné la civilisation courtoise et enseveli l’érotique célébrée par les dames et les troubadours, j’affirme que les chrétiens ont beaucoup (tout ?) à apprendre de la Fin’ Amor du XIIe siècle, de son code exigeant, de ses rituels raffinés, de sa mystique qui se fondant sur l’ascèse du long désir permet un accomplissement spirituel autant que charnel. Plus les chrétiens seront des « fins amants » (et non seulement des individus charitables, aimant leur prochain), mieux ils reflèteront la magnificence de Dieu, mieux ils rayonneront sur le monde. Mais, je le rappelle, la Fin’ Amor ne peut resurgir tant qu’à la Dame n'est pas restituée sa place éminente, tant que la Femme n'est pas reconnue dans sa dimension sacrée.
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