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Critiques de Jacqueline Kelen (53)
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L'esprit de solitude



Tant d'images négatives s'attachent à la solitude qu'un livre comme « Esprit de solitude » se révèle un petit bijou pour qui aime dépendre le moins possible des circonstances extérieures, du regard des autres et s'ancrer en soi-même.



Ce texte subtil réaffirme qu'être seul(e) ne signifie pas être « incomplet » et qu'être solitaire n'équivaut pas à être dépourvu d'amis, de chaleur, de tendresse, d'amour. Il est à mon sens une lecture fine et saine pour ceux et celles qui aspirent un jour à quitter « la meute ». Sachant cependant qu'il ne faut pas nécessairement vivre seul pour entrer dans la voie présentée par Jacqueline Kelen.



Au commencement, elle nous recommande de ne pas confondre solitude et isolement, tout en évoquant en préambule « cette conduite de vie solitaire qui favorise la réflexion et affermit l'indépendance, cette solitude belle et courageuse, riche et rayonnante, que pratiquèrent tant de sages, d'artistes, de saints et de philosophes. »



Avec beaucoup de bon sens, elle nous explique que « personne ne nous apprend à être seul » car la famille ou l'école laissent trop peu de place au silence dans lequel l'enfant peut ÊTRE tout simplement. Combien d'enfants sont aujourd'hui capables de jouer seuls, d'appréhender le calme, le silence sans crise d'angoisse ?



Jaqueline Kelen nous réconforte, nous écrit qu'on peut choisir la solitude : « Lorsqu'on vit seul (et que c'est un choix) ce n'est pas par manque de chance ni absence d'amour : c'est que justement jamais on ne se sent seul, que chaque instant déborde de possibles floraisons. »



Les récits de vie, les chemins d'apprentissage de nombreux philosophes, artistes, saints et mystiques (l'Epopée de Gilgamesh, l'Odyssée, des récits bibliques, des mythes…) sont alors racontés, explicités tout en nous montrant de quelles manières la solitude peut nous conduire aussi à notre intériorité. Dans une érudition impressionnante.



Le beau récit de « Mélusine » (une histoire qui me fascinait déjà petite fille ) est narré puis analysé pour illustrer également la nécessité de solitude dans la vie de couple. En couple, il est essentiel « de se réserver de grands moments de solitude ou un lieu à part, afin de regarder l'autre différemment et le monde aussi. »



A nous tous qui nous agrippons farouchement à nos possessions (famille comprise, « mon fils », « ma fille »…), autant qu'à nos affections et nos espoirs, à nos certitudes et nos préjugés, l'analyse fine de ce livre nous montre ce qu'engage réellement la solitude choisie dans l'évolution de nos personnalités. Elle pourrait aussi bien aider certains égos malades et gonflés d'orgueil de notre société moderne et excessive, les égos qui sans leur public ne peuvent pas « briller » ou « brûler ».



Puis elle a tout juste quand elle affirme que « La solitude est un cadeau royal que nous repoussons parce qu'en cet état nous nous découvrons infiniment libres et que la liberté est ce à quoi nous sommes le moins prêts. » La liberté de penser peut faire peur, la prise de décision sans appui, la force de dire ce que l'on pense même si cela ne fait pas l'unanimité. le courage de ne pas suivre une opinion qui nous agace un peu mais qui nous permet d'être avec les autres. N'est-ce pas alors la dépendance qui amoindrirait l'être ?

S'offre à nous « le silence de soi, cette attention au monde, cette gratitude aussi », car le solitaire ne demande pas aux autres de le rendre heureux ni ne les accuse de ses propres insuffisances.



Oui, ce formidable essai, monologue philosophique et spirituel m'a envouté dès le début de ma lecture. Il montre parfaitement de quelles nombreuses manières « un être solitaire n'est pas un être au coeur sec ou impassible mais un être qui a le goût du secret et de la liberté avant toute chose et qui pratique le plus souvent un retour sur soi » pour (sur)vivre.

« le solitaire n'est pas celui qui n'aime pas les autres mais celui qui apprécie certains autres, celui qui en tout fait preuve d'élection et cultive les affinités. […] Il préfère toujours la rencontre particulière à la dilution dans une collectivité. »



Démonstration claire de ce qu'est une solitude érudite et fertile…

Et enfin… « Notre monde manque de solitude. », mais il ne s'agira pas nécessairement de fuir la ville ou les gens pour faire retraite à la campagne ou dans un ashram, « mais bien de porter dans la ville et en toutes contrées les vertus du silence que l'on a en soi et l'esprit de contemplation. » pour ensuite… « semer sur ses pas tout l'or recueilli dans la solitude. »










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L'esprit de solitude

Pourquoi la solitude est-t'elle ressentie de façon négative? De nos jours, avoir l'esprit d'équipe semble primordial. Moins je suis seule, moins je réfléchis...



"Quand j'ouvre les yeux, dit Inayat Khan, j'observe que je suis tout petit dans l'univers ; quand je ferme les yeux, je me rends compte que j'ai l'univers en moi."



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L'esprit de solitude

magnifique, documenté, ardu, ardent, génial
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Le jardin des vertus

Le nouveau livre de Jacqueline Kelen, paru en ce début d’année, est un essai fort utile en notre époque oublieuse de l’essentiel, puisqu’il rappelle avec clarté et rigueur ce qui devrait être au fondement de chaque vie bonne. Qu’est-ce qu’une vie bonne ? Le lecteur en attente de conseils de développement personnel risque d’être décontenancé, car les propos de l’auteur n’ont rien de comparable avec les recettes préconisant le bien-être, le lâcher-prise et tout ce qui entretient le narcissisme et la bonne conscience. Le lecteur qui s’imagine qu’une carrière professionnelle et des possessions matérielles sont le but d’une vie réussie détestera certainement lire que ce sont là des biens périssables au regard de ce qui est fondamental. Des lecteurs scientistes fermeront le livre sans doute dès la première évocation de la vie spirituelle, et ceux qui croient que les sages anciens n’ont rien à nous apprendre ne prendront vraisemblablement pas la peine de persévérer dans la lecture. Le Jardin des vertus peut servir d’introduction à l’œuvre de l’écrivain. D’aucuns lui reprocheront peut-être de passer un peu vite sur certains thèmes ou de multiplier les références, mais il faut voir dans cet ouvrage un art de la synthèse et se reporter à ses autres textes dans lesquels elle développe avec finesse des mythes ici abordés de façon plus succincte. Cet essai n’est toutefois pas une simple redite de choses connues au point que l’on pourrait s’en épargner un énième enseignement ; à l’inverse, sous son allure sobre et dans une langue limpide, il contient des vérités profondes dont la puissance radicale a été plus ou moins cachée par des siècles de mensonges, de conformismes et d’idéologies dogmatiques. Contrairement à ce que pensent certains idéologues, le sujet des vertus n’est pas désuet, il est plus que jamais d’actualité, et il sera toujours d’actualité parce qu’il est inactuel et que sa pertinence n’a d’égal que l’importance qu’une personne accorde sa vie intérieure.



Qu’est-ce que les vertus ? Étymologiquement, le mot désigne les qualités propres à l’homme et qui sont personnelles, intangibles, universelles : « Sous toutes les latitudes et à travers tous les siècles, les êtres humains peuvent se montrer courageux, justes, sincères, emplis de bonté. » Une distinction s’impose avec les valeurs, lesquelles réfèrent davantage au collectif et à l’extériorité et semblent plus fluctuantes dans l’histoire de l’humanité : les notions d’égalité, de tolérance et de solidarité ne sont pas en vigueur dans le monde entier. Dit autrement, la différence entre les vertus et les valeurs correspond à celle entre l’absolu et le relatif ; et face aux diverses morales des sociétés s’affirme la Morale, un Code, une Loi supérieure, qui offre un modèle d’homme idéal. Ainsi, la vertu « représente la perfection d’un être, l’excellence d’une conduite, l’accomplissement d’une vie », et elle « s’avère éminemment active, dynamique, non pas fade ». La philosophie antique a distingué quatre grandes vertus, dites cardinales : la force, la prudence, la tempérance et la justice. Toutes sont à cultiver, par des efforts, afin d’acquérir la sagesse, et ce livre roboratif qu’est Le Jardin des vertus nous y encourage plus que jamais, en puisant son inspiration dans les mythes anciens et en explicitant ce que recouvre chacune de ces vertus.



La force n'est pas la brutalité, elle désigne la fermeté d’âme, qui « permet le courage et la bravoure autant que la patience et la résistance ». En effet, « vivre demande à la fois de croire en la vie, de lutter en sa faveur et de l’aimer de toutes ses forces. Chaque existence n'est pas faite d’exploits mémorables, mais elle perd sens et saveur si l’on se laisse aller à la mollesse, à l’indolence, à la paresse, à l’inertie. » Ainsi, « être courageux ne signifie pas n’avoir peur de rien ; c'est affronter le danger, l’inconnu, traverser l’épreuve, supporter la trahison, l’injustice, endurer la perte, la solitude, tenir bon quand s’ouvre l’abîme de l’absurde, quand rôle le désespoir… » L’auteur relate les histoires d’Héraclès, d’Achille, d’Ulysse et de Samson, entre autres, pour illustrer cette force qui est une grandeur d’âme, laquelle nous appelle à nous battre, à affronter le risque, à ne pas être frileux ni frivoles, et à ne pas oublier qu’une personne de valeur révélera cette valeur en se confrontant aux épreuves, dont l’issue n’est jamais connue avec certitude, mais le mérite réside justement dans l’ardeur au combat, un combat intérieur contre ses faiblesses, contre les maladies et les malheurs.



La prudence ne relève pas spécialement de la précaution craintive comme on a tendance à l’imaginer de nos jours ; dans la tradition philosophique occidentale, elle englobe les qualités que sont la réflexion, le discernement, la lucidité et la vigilance. Aristote la définit ainsi : « La prudence est une disposition, accompagnée de raison juste, tournée vers l’action et concernant ce qui est bien et mal pour l’homme. » Jacqueline Kelen ajoute : « Sans le recours à la pensée, sans exercice de l’intelligence, sans esprit critique, on reste dans la confusion et l’indifférencié, on est crédule, influençable et manipulable à merci, ou encore on se laisse happer par la distraction, la superficialité, la négligence, la futilité. » Et de souligner : « Face à toute chose, la prudence invite à prendre du recul, de la hauteur, pour mieux juger de la situation au lieu de s’y empêtrer. Elle demande aussi calme et silence afin que ni la pensée ni le cœur ne soient troublés dans leur décision. L’étourderie autant que la précipitation mènent à l’imprudence. Le bruit, les sollicitations extérieures permanentes, l’éparpillement nuisent à une pensée claire. » L’une des qualités les plus précieuses requises par la prudence est le discernement entre le bien et le mal, entre le vrai et le faux, entre le réel et l’illusoire, alors même que nous sommes dans un monde de clair-obscur, de mélange qui peut être déboussolant, de contradictions et d’incertitudes sans fin. Il est donc nécessaire d’étudier, de comprendre, de travailler au mûrissement de la connaissance, de bien réfléchir avant d’agir et de savoir se défendre contre les séductions et les facilités qui mènent à se comporter à la légère, avec folie ; ce qui n’est toutefois pas une l’exhortation à la sécheresse de cœur et la méfiance systématique. Dans ses représentations picturales et sculpturales, la prudence apparaît souvent avec un double visage : « La vertu aux deux visages enseigne de conjoindre la maturité et la juvénilité, la réflexion et l’intuition, la raison et la ferveur, la profondeur et la fraîcheur, l’expérience acquise et l’élan nouveau. Aucun des deux visages n'est à dédaigner. » La phrase suivante de l’auteur exprime bien ce que requiert la vertu et ce qu’elle révèle : « La morale n'est pas l’affaire de bien-pensants, mais d’hommes qui pensent. »



La tempérance est une vertu contre laquelle s’escrime notre monde moderne, qui refuse les limites, qui rejette l’idée de privation ou de restriction, qui pousse à déchaîner les instincts, à satisfaire tous les désirs, à ignorer toutes les contraintes, à vivre dans la démesure, par conséquent à nous comporter comme des êtres infantiles, déséquilibrés et irresponsables, en fait comme des esclaves, mais des esclaves tout-puissants, pétris d’arrogance et quasiment fiers de leurs addictions. On mesure le fossé abyssal avec la sagesse antique, cela dit sans faire de leçon moralisatrice, mais en rappelant que pour le véritable philosophe, « la tempérance a pour finalité d’apprendre la responsabilité personnelle, le respect de soi et des autres, et de faire éclore en l’homme ordinaire, asservi à ses multiples désirs, le goût de l’indépendance et de la liberté intérieure. » La sagesse implique donc la modération, la modestie, la maîtrise de soi, sinon l’hybris que redoutaient les anciens Grecs sera notre misère et notre châtiment. Mais qui est encore capable et même désireux de discipline ? « Tout paraissant conçu pour satisfaire les multiples envies de l’individu, on ne saurait lui demander le moindre effort. C'est comme si l’être humain était devenu à ce point dénué de volonté et d’intelligence, faible et affaissé, que désormais on ne pouvait que l’amuser et le réconforter, le soigner et le plaindre, le "coacher" et le "thérapiser". Comme si l’homme ne pouvait plus rien faire par lui-même, surtout pas se perfectionner. » L’effort tendu vers la perfection doit être inséparable de l’humilité.



La justice conditionne et couronne les trois vertus précédentes : l’homme juste se tient au plus près du souverain Bien. L’homme juste, c'est l’homme droit, intègre, honnête, loyal, fidèle à toute épreuve, intransigeant mais pas intolérant ; l’homme qui possède le sens moral par lequel il affirme ce qui est bien ou mal, ce qui est beau ou laid, ce qui est sain ou malsain, et il l’affirme en dépit de l’indifférence et des intimidations, parce qu’il émet des jugements au nom de la notion supérieure de Justice ou de Vérité ; et pour ce faire, il a besoin de force d’âme, de discernement et de modération, de sorte que le juste jugement n’est « ni trop sévère ni trop indulgent ». L’homme juste refuse donc les compromissions, et rien ne peut le corrompre : ni argent ni les honneurs ne le détournent de son souci du Bien.



Les quatre vertus sont qualifiées de cardinales parce qu’elles forment les piliers d’une vie morale et orientent la personne à construire sa vie intérieure d’une manière harmonieuse. La doctrine chrétienne ajoutera à cet édifice de la sagesse antique trois vertus théologales : la foi, la charité et l’espérance, lesquelles ne sauraient se dispenser des quatre vertus majeures. « Que vaut une foi qui serait privée de la vertu de force ? Elle deviendrait chancelante et peureuse, prête à abjurer. Dépourvue de la vertu de prudence, elle se réduit à une dévotion routinière et à des bondieuseries. Sans tempérance la foi devient intégrisme, et sans justice, fanatisme. Privée des quatre vertus cardinales, la charité n'est que bonne conscience, frisson sentimental. » L’espérance, quant à elle, est selon moi la plus grande vertu. Elle est oubliée, dit Jacques Ellul dans son très beau livre ; elle est pourtant fondamentale, absolument fondamentale, elle désigne le sens suprême et sublime de la vie, une vie lumineuse.

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L'esprit de solitude

Cette lecture justifie la solitude, et cela fait du bien dans un monde et à une époque où il faut à tout prix s'éclater en groupe sous peine d'être rabat-joie. Je pense à cette phrase de Nietzsche que j'ai faite mienne: "Souffrir de la solitude, mauvais signe; je n'ai jamais souffert que de la multitude."
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L'éternel masculin

Messieurs, voici le livre qui éclaire l’image de l’éternel masculin. Celle du passé qui aide à comprendre peut-être notre présent et éclairer notre futur. Ce livre ma beaucoup aidé pour la réalisation de ma collection de tableaux « Où sont les héros? » interrogation visuelle sur les aspects sur les images du héros à travers l’histoire. Il fait réfléchir sur la quête du héros, celui de prendre sa place et tout faire ce qu’il se doit pour réussir, et ce, avec ce qu’il est et avec ce qu’il a. Peu-t-on encore aujourd’hui oser faire cela?

Nous sommes tellement blasé de l’état de ce monde que nous avons plus le courage de faire ce qu’il se doit. Et c’est là qu’apparait le héros qui rallume la lumière et éclaire notre voie.Le livre de Jacqueline Kelen nous guide à travers l’histoire des différents héros à travers l’éternel masculin avec sa façon lumineuse et stimulante.Un livre qui fait du bien à lire, comme je les aime.
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Une robe de la couleur du temps : Le sens s..

Après avoir beaucoup aimé "la psychanalyse des contes de fées" de Bruno Bettelheim, j'ai été curieuse de découvrir l'analyse de Jacqueline Kelen.



Euh ....



Le terme spirituel du titre est à prendre ici au sens religieux. Certes, elle ne parle pas de religion en particulier, et le terme n'est, je crois, jamais employé. Mais c'est ce que j'ai fortement ressenti tout au long de la lecture. Je me suis crue dans un ouvrage d'éveil à la foi.



Le propos, la morale est, dans tous les contes, sensiblement la même : pour atteindre, la grâce (la lumière, l'immortalité ...) l'âme doit se rejoindre avec l'esprit, doit être illuminée par l'esprit, doit s'éloigner des réalités bassement matérielles.



Pourquoi pas? Même si, en ce qui me concerne, plutôt pas. Je ne suis pas particulièrement friande de ce genre de propos. C'est une vision du "spirituel" que je trouve assez élitiste, pas très affriolante. Je ne suis pas certaine que ça parle à tout le monde. J'y sens, en plus, une petite goutte de misanthropie pas très avenante.



"L'indifférence des passants devant la gamine ne dénote pas seulement l'égoïsme ordinaire - la chose au monde la mieux partagée. Elle suggère que personne ne fait attention à l'âme, personne n'a besoin d'elle, personne ne veut ce qu'elle propose. Non seulement, ces gens sont repus et satisfaits, mais dans leur ignorance, leur inconscience, ils ne se rendent pas compte qu'ils manquent l'essentiel, cette étincelle de l'âme qui rend vivant."



En lisant cet ouvrage, j'ai pensé à la fois où j'ai emmené ma fille de 5 ans à l'éveil à la foi. Le prêtre a eu un discours moralisateur pesant, peu engageant pour une enfant (il l'a disputée quand elle a parlé du Père Noël). Elle n'a plus jamais voulu y aller ... Il y a, heureusement, d'autres façons, bien plus plaisantes, d'éveiller spirituellement son enfant.



Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer cette lecture avec les romans d'Eric-Emmanuel Schmidt. Qui parle aussi du spirituel, de l'invisible. Mais avec tellement plus de positivisme, de foi en l'humain.



En résumé je n'ai pas trop aimé mais c'est un avis tout à fait personnel et je connais quelques personnes qui l'apprécieront davantage.
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Aimer d'amitié

Un plaidoyer pour l'amitié, en quasi alternative à l'amour. Cette petite citation en donne un aperçu: "l'amour est idolâtre, l'amitié requiert de la lucidité".

Jacqueline Kelen passe par un réquisitoire contre l'amour, amour fondé sur la rêverie, l'imagination, l'illusion, le mythe, synonyme de pouvoir, de jalousie, d'exclusivité. Caractéristiques dont l'amitié est exempte bien sur!



Au delà de son expérience, des interviews qu'elle a mené , l'auteure reprend plusieurs citations, dont celle de Cocteau : "je l'(amitié) appelle un art , parce qu'elle interroge, se corrige sans cesse et signe une paix qui évite les guerres d'amour". Belle citation!



L'amitié revient souvent dans le livre comme un amour assagi, un amour pérennisé.

Assagi ...., et réfléchi, moins sujet  aux schémas socioculturels , aux instincts. Certes cela ne va pas sans conséquences: moins excitante, l'amitié " a moins de clients que l'amour romantique".

Pérennisé: à l'heure ou d'autres auteurs sont à la peine pour définir ce qui reste de l'amour après trois ans, après le stade passionnel, l'amitié seule peut prendre le relais et devient le destin de l'amour. Pérennisé aussi dans le sens ou l'amitié, ne cherchant pas à la fusion, laisse plus de place à l'autre, à ce qui le distingue de moi.

Sans se limiter à cela pour autant: l'amitié est aussi propice aux confidences plus profondes (que l'amour, vous l'avez deviné) , à des rencontres plus larges (exit l'importance de l'attrait physique par exemple), plus nombreuses (pas d'exclusivité , pas d'enfermement sur le couple ou la famille). Elle est une occasion de construction ou projets communs (plutôt une approche masculine) de complicité, de communion spirituelle et de confidences intimes (approche plutôt féminine selon l'auteure).



Un plaidoyer parfois un peu partial (par exemple lorsqu'il pose que l'admiration de l'autre est une "exclusivité" de l'amitié ) quand il s'agit de comparer amour et amitié, mais qui donne toute sa place (et ce n'est pas si fréquent dans les essais)  à l'amitié.



J'écrivais "quasi" alternative à l'amour. Car malgré ses arguments, l'auteure convient aisément que le désir la passion ne trouvent pas leur compte dans l'amitié: dans sa conclusion, elle reconnaît la place de chacun,.... en rappelant que l'amitié est le destin de l'amour une fois les passions éteintes.
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L'esprit de solitude

Un livre á avoir absolument sur sa table de chevêt ou dans sa bibliothèque.

D autant plus qu au 21eme siècle, la solitude est perçue comme un problème de comportement alors que c est tout l inverse. On ne fuit pas. On ne se ment pas. Dans une solitude «saine», on observe mieux, on prend le temps, on apprend á écouter ( l égo est en sourdine), on apprécie la liberté. Pas de dépendance quelqueconque. Les jardins secrets si nécessaires á un respect de vie et donc á son épanouissement.
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Une robe de la couleur du temps : Le sens s..

Jacqueline Kelen nous offre une interprétation toute spirituelle des contes traditionnels.

Cela part de réflexions que nous nous faisons puis va au-delà.

Contes = quête de sagesse et leçons de vie. On comprend
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L'esprit de solitude

mon livre de chevet

une perle

un guide

une ouverture

ce livre m’accompagne depuis plus de 20 ans

J’ai trouvé dans ce livre les mots qui m’explique pourquoi j’aime tant la solitude même celle qui parfois est douloureuse ! il y a cette étincelle juste la qui illumine et aide .
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Une robe de la couleur du temps : Le sens s..

Jacqueline Kelen considère que les contes s'adressent à notre âme plus qu'à notre psychisme. D'ailleurs, elle souligne, dès le prologue, la différenciation qu'elle fait entre psychisme et âme. "Le psychisme est le domaine trouble et fluctuant, jamais apaisé, des émotions, désirs, sentiments et pensées dans lequel joue une bonne part d'inconscient et qui s'avère précaire et périssable. Il est l'objet de la psychologie et des psychothérapies, tandis que la vie de l'âme relève de la métaphysique et de la mystique." (p.19) Dès lors, on repense à l'ouvrage célèbre de Bruno Bettelheim "Psychanalyse des contes de fées" et on comprend que le propos ne sera pas le même, que le point de vue diverge, que l'axe analytique s'ouvre vers un discours nouveau.

Nouveau ? Pas tout à fait non plus, puisque l'auteure se rattache d'elle-même à des discours sur l'âme bien antérieurs au Christianisme. Son ouvrage s'enracinerait alors plutôt dans une culture païenne et ancestrale, loin des préoccupations du monde actuel.





Si les analyses sont intéressantes de part leur caractère inédit, elles n'amènent à considérer qu'une unique idée en fin de compte : le devenir de l'âme. Dans cet essai, il s'agit d'observer le parcours initiatique d'une âme de passage dans le monde terrestre devant se préparer pour son élévation vers la prochaine étape, en prenant garde de ne pas être pris dans le piège du monde matériel.





Malheureusement, cette obsession de l'âme destinée à d'autres sphères débouche sur un discours peu différent des autres approches. Jacqueline Kelen a beau reléguer la science, la religion, la psychologie à des paroles inférieures, étriquées : "Certes, on peut en rester à des explications psychologiques et psychanalytiques, on peut en tirer une morale édifiante et même des conseils d'ordre spirituel. Mais l'essentiel est ailleurs, difficile à raconter puisqu'il concerne les chemins de l'invisible" (p.164), en comparaison de la spiritualité, de la métaphysique, il n'empêche qu'au final cette dernière s'enlise à force de se présenter comme LA parole. La spiritualité semble être la seule voie bénéfique et salutaire pour tout un chacun. C'est dommage de s'enfermer de cette manière.





De même, le commun des mortels en prend régulièrement pour son grade : "Le voyage dans l'au-delà ne paraît guère intéresser nos contemporains, férus uniquement de guides touristiques pour arpenter la terre, tandis qu'il est la préoccupation majeure de la civilisation de l'Égypte ancienne et le thème principal de l'enseignement délivré par les religions à mystères de l'Antiquité" (p.165) ou "Au lieu de se livrer à des futilités durant leur existence, au lieu de s'illusionner et de croire que les jours heureux dureront toujours, les hommes devraient acquérir la sagesse qui seule peut les sauver des griffes du temps et de la gueule du loup" (p.171).

Bien qu'au final l'homme ne soit pas si mal placé dans la hiérarchie artificielle du vivant : "On assiste ainsi à une lente évolution, à une patiente élévation du minéral au végétal et à l'animal, mais qui ne culmine pas avec l'homme." (p.282) Je trouve toujours "intéressant" cette arrogance, cette vision égocentrée, qui consiste à extraire l'homme de sa condition animale pour statuer sur sa supériorité. Heureusement qu'ici, il reste encore une étape finale dans l'élévation. Et pourquoi seulement une, pourrait-on se demander…





On regrettera également le fait qu'il n'y ait pas d'explication quant au choix des contes. Pourquoi ceux-là et pas d'autres ? De plus, on peut rester perplexe par moment face aux commentaires de texte de l'auteure qui puise dans une culture mystique approfondie qui n'est pas celle de tout le monde. Cela aurait mérité par moment de plus amples explications pour que le discours ne paraisse pas péremptoire ou arbitraire.

C'est par exemple ce qui m'a surpris avec ce passage : "Sur terre, on dit que les contraires s'attirent et que dans un couple harmonieux l'homme et la femme sont complémentaires. Cela vaut peut-être sur le plan psychologique, mais sur le plan spirituel le semblable attire et désire le semblable et peut seul s'unir au semblable." (p.321) Je connaissais les deux expressions, mais je ne comprends pas pourquoi l'une conviendrait mieux au plan psychologique et l'autre au plan spirituel. Sur quelle base ? Selon les dires de qui ?





Enfin, je me suis étonné de cette phrase : "On constate aisément que ces contes ne font référence ni au Dieu Père du christianisme, ni à Jésus, aux anges ou aux saints." (p.15) Pour avoir les éditions complètes des contes des frères Grimm, d'Andersen et de Perrault, plusieurs font référence à ces entités comme "Le Pauvre et le Riche" où dès la première ligne Dieu foule la terre en personne chez les Grimm, ou bien "L'Ange" d'Andersen qui évoque ces serviteurs de Dieu. Et quand bien même "ces contes" renverraient aux contes de cet ouvrage-ci, Dieu est présent dans "La petite Sirène". Il est vrai qu'après, tout dépend des traductions. Peut-être alors qu'il faut s'en méfier pour savoir retourner vers les textes originaux pour faire un travail d'analyse.





En conclusion, c'est un livre assez déroutant quand on n'a pas l'habitude de ce genre d'essai. Si je me suis laissé porter au début, petit à petit l'auteure m'a perdu notamment à cause des défauts précités. Le public de Jacqueline Kelen ne manquera probablement pas de se plonger dans ces écrits, pour ma part, ça ne m'a pas donné plus envie que ça de découvrir le reste de sa bibliographie. Si parfois mes idées actuelles rejoignent les siennes, les critiques amères et un peu hautaines tenues dans l'ouvrage, nous séparent. Quand aux contes, je préfère largement les lire et relire. Ils sont bien meilleurs loin de toutes tentatives d'explications et non nul besoin d'être rattachés à tel ou tel courant idéologique. Qu'ils s'adressent à notre part enfantine, à notre psyché ou à notre âme, les contes se suffisent en eux-mêmes.
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Marie-Madeleine : Un amour infini

Essayer de se mettre à la place de Marie-Madeleine. Imaginer ses émotions, ses pensées de femme...j'ai adoré ce bouquin, l'ai trouvé fantastique. A prendre comme une forme de roman, de fiction.
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Les amitiés célestes

L'auteur passe en revue plusieurs saints qui se sont soutenus l'un l'autre: homme-homme, femme-homme, femme-femme. Alors que nous sortons d'une période où les amitiés particulières étaient suspects d'homosexualité, nous voyons ici, que l'amitié peut conduire aux plus hautes expériences spirituelles.
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Sois comme un Roi dans ton coeur

Un livre qui fait réfléchir!



Dans ce long entretien, Jacqueline Kelen témoigne de son enfance, de ses goûts littéraire, de sa spiritualité, de son chemin de vie en somme. Un livre, qu'il me faudra relire, car la dame est cultivée et nous le fait partager, d'une manière positive car portant à la curiosité soit pour les auteurs ou les thèmes traités.



Ce qui en ressort un goût pour l'étude, la recherche, la solitude, une religiosité à la fois vive et apaisée et des prises de position sur l'esprit et la nature humaine empreintes d'absolu.



Un beau texte!
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Aimer d'amitié

Jacqueline Kelen aborde toujours des sujets intéressants et qui touchent beaucoup de gens. Ici elle aborde le sujet de l'amitié faisant la distinction entre la conception féminine de l'amitié et la conception masculine de l'amitié. Elle nous parle aussi de l'amitié entre l'homme et la femme que certains trouvent impossible,et nous démontre qu'au contraire elle est non seulement possible mais souhaitable. Beaucoup de sensibilité et de lucidité dans ce livre. Livre réconfortant et nourrissant pour l'esprit. Excellente lecture de chevet.
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Une robe de la couleur du temps : Le sens s..

Cet essai de Jacqueline Kelen a pour but de nous faire comprendre qu'on ne doit pas perdre notre âme d'enfant.

L'homme, entre le XVIIIes et le XXIes, en conceptualisant et rationalisant tout ce qui l'entoure, oublie de regarder plus loin que le bout de son nez. Il cesse de rêver. Je ne parle pas ici du rêve d'un avenir matériel meilleur, mais de quelque chose d'abstrait, de l'âme, qui pérégrine au gré des vents.

Or, les contes sont des ''récits qui font rêver, sourire, trembler parfois'' Ils nous éclairent sur notre moi intérieur.

A l'aide de nombreux procédés stylistiques, comparaison, métaphore du fil et du temps qui passe, allégorie, symbole...ces récits légendaires, ces mythes fondateurs, présents dans toutes les religions ont construits les grandes civilisations. Sans pour autant se référer à un dieu en particulier, le surnaturel est partout présent, s'inscrivant au delà des religions.

Vous avez sans doute remarqué que bien souvent les personnages n'ont pas de nom, mais sont désignés par leur métier, leur fonction ou leur apparence physique: le tisserand, la princesse, le petit poucet...Ainsi chaque lecteur peut s'identifier au personnage et vivre avec lui les mêmes péripéties initiatiques, l'amenant à s'interroger sur sa vie, son parcours, nous plongeant ainsi dans le merveilleux.



Une fois sa théorie sur l'utilité spirituelle établie dans son prologue puis dans le premier chapitre, l'auteur applique ce principe sur 17 contes extraits de trois grands auteurs des XVIIe et XVIIIe: Adersen, Grimm et Perrault.



Lorsqu'un enfant écoute un conte et le prend au premier degré, un adulte le ressent différemment. Il y a de multiples niveaux de lecture, et chacun peut y trouver de quoi nourrir son âme. Il ne faut pas oublier ce type de lecture une fois devenu adulte. C'est même là, peut-être, qu'est le plus sûr moyen d'en extraire la substantifique moelle.

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L'esprit de solitude

Je m'obstine mais ...ça part dans tous les sens ; les arguments ne sont pas justifiés ; la pertinence des choix laisse à désirer (quel rapport entre la solitude et l'histoire de Perceval ?). Bref, j'appelle ça céder à la facilité et je ne suis pas convaincue.
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L'esprit de solitude

« Être bien tout seul, être seul et heureux, cela n’a rien à voir avec un mépris des humains ni avec l’égocentrisme : c’est le signe clair de la liberté. La maturité commence lorsqu’un individu se sent auteur et responsable de son existence, lorsqu’il ne demande pas aux autres de le rendre heureux, lorsqu’il n’accuse pas systématiquement les autres de ses propres faiblesses et insuffisances. »



Nos sociétés ont transformé la solitude en une tare, un stigmate honteux d’une inadaptabilité sociale. Alors qu’un individu ne peut s’émanciper et mûrir que par un travail d’introspection. Et qui dit introspection dit forcément : silence, recueillement et solitude. Pas nécessairement dans une retraite à la campagne. Mais le simple fait de prendre du temps pour soi, plusieurs minutes ou heures par jour, pour se recentrer sur soi-même, c’est se rendre service et rendre un service aux personnes qui interagissent avec nous.



Or, tout est fait de nos jours pour maintenir nos sens dans un état d’éveil et d’abêtissement constant (cf. La fameuse recherche de « Temps de cerveaux disponibles » ) dans des loisirs de masses où l’on recherche, vainement, la moindre singularité et élévation.

L’être collectif rejette toujours ses manquements, faiblesses sur les autres. Là où l’être solitaire assume pleinement ses erreurs.

« Finalement, notre appréhension de la solitude, notre volonté de la combattre ou de la déprécier seraient le signe d’une permanente lâcheté, d’une peur à frayer son chemin particulier. »



Dans « L’esprit de solitude », Jacqueline Kelen démontre non seulement que la solitude est libératrice, mais qu’elle est source créatrice. Aussi bien artistes, philosophes, mystiques… Tous y ont eu recours. Car seule la solitude génère la création, l’avant-garde, permet de penser hors des cadres établis. Elle est transgressive par essence, ce qui explique pourquoi elle est tant décriée.



Au-delà de la thèse de l’essayiste que l’on peut difficilement rejeter d’un revers de main, c’est un ouvrage riche et érudit. Mais dont la teneur mystique ne parlera pas à tous. L’auteure se prête à un exercice de mythologie comparée particulièrement intéressant. Elle replace d’ailleurs la valeur du mythe comme récit initiatique « Le mythe n’est pas d’ordre moral, il est initiatique. Il ne s’enferre pas dans des considérations existentielles, il a pour sens d’éveiller chacun à une sur conscience. »

Voilà pourquoi, dans nos sociétés hyper connectées, la moindre œuvre au récit initiatique est taxée de simpliste, déjà vu, suranné. Cette incompréhension du mythe par ces êtres collectifs n’est en rien surprenant. Ils se retrouvent face à un cheminement, une quête solitaire à laquelle ils ont renoncé par conformisme et lâcheté. Ils ne peuvent que la railler avec cynisme.

Un livre à destination de ceux qui veulent éveiller leur conscience.
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L'esprit de solitude

Un magnifique livre sur la solitude, ses bienfaits et sa nécessité comme condition d'accès à la vraie Liberté.



Jaqueline Kelen s'attaque dans un premier temps aux préjugés sur la solitude et établit une nette distinction entre la solitude salvatrice, nécessaire à toute âme humaine souhaitant accéder à sa singularité et devenir libre, et l'isolement social tant décrié par les médias et sondages.

Elle s'étale ensuite sur la quête de liberté comme étant forcément une quête solitaire en se basant sur plusieurs récits mythologiques.

Le livre débouche ensuite sur une description de cette liberté teintée de mysticisme et qui pour résumer assez rapidement consiste en un anéantissement de l'être singulier dans un Tout, de ne faire qu'un de manière immanente avec la Nature ou si l'on préfère l'Esprit de l'Univers.



Ce livre plaira certainement à tout solitaire ayant déjà compris les vertus de la solitude et qui se reconnaitra dans les descriptions pertinentes et clairvoyantes de cet Esprit de Solitude.

La fin du livre, très mystique fut un peu déconcertante pour moi qui n'ai certainement pas atteint un niveau de spiritualité assez élevé.



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