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Citations de Jacques Derrida (259)


Cette parole à circoncire, à circoncire pour quelqu'un, à quelqu'un, cette parole qu'il faut donc donner, et donner une fois circoncise, entendons-la comme une parole ouverte.
Comme une blessure, direz-vous. Oui et non. Ouverte d'abord comme une porte, ouverte à l'étranger, à l'autre, au prochain, à l'hôte ou à quiconque. À quiconque sans doute dans la figure de l'avenir absolu (celui qui viendra, plus précisément qui viendrait car cet avenir, celui à venir, sa venue ne doit pas être assurée ni calculable), donc dans la figure de la créature monstrueuse.
[...]
Je situerais en ce lieu ce qui dit ou appelle la venue de l'événement parenthèse (kommen, geschehen) dans tant et tant de poèmes de Celan.
(page 103)
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Cela dit, une fois encore, j'ai de la sympathie (et je tiens à ce mot) pour ceux qui se révoltent : contre la guerre déclarée à tant d'animaux, contre la torture génocidaire qu'on leur inflige souvent de façon hyperindustrialisée, les troupeaux à exterminer ainsi pour les supposés besoins des hommes ; sans parler des centaines d'espèces qui disparaissent chaque année à la surface de la terre par la faute des hommes qui, quand ils ne tuent pas assez, laissent mourir - à supposer que le droit puisse jamais s'assurer d'une différence fiable entre faire et laisser mourir !
(Jacques DERRIDA)
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(il y a, douce, discrète ou criante, une terreur dans les langues, c'est notre sujet).
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"Can they suffer ? " : la réponse est plus vieille que l'indubitable.

(question de Bentham à propos des animaux - réponse de J. Derrida)
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La citoyenneté, on le sait, ne définit pas une participation culturelle, linguistique ou historique en général. Elle ne recouvre pas toutes ces appartenances. Mais ce n'est pourtant pas un prédicat superficiel ou superstructurel flottant à la surface de l'expérience.
Surtout quand cette citoyenneté est de part en part précaire, récente, menacée, plus artificielle que jamais.
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Nous suivons, nous nous suivons. Cette théorie d'animots que je suis ou qui me suivent partout et dont la mémoire me serait inépuisable, je ne vous en imposerai pas une exhibition. Loin de l'arche de Noé, la chose tournerait au cirque, quand un montreur d'animaux y fait défiler ses sujets tristes, le dos bas.
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J’ai du mal à réprimer un mouvement de pudeur. Du mal à faire taire en moi une protestation contre l’indécence. Contre la malséance qu’il peut y avoir à se trouver nu, le sexe exposé, à poil devant un chat qui vous regarde sans bouger, juste pour voir. Malséance de tel animal nu devant l’autre animal, dès lors, on dirait une sorte d’animalséance : l’expérience originale, une et incomparable de cette malséance qu’il y aurait à paraître nu, en vérité, devant le regard insistant de l’animal, un regard bienveillant et sans pitié, étonné ou reconnaissant. Un regard de voyant, de visionnaire ou d’aveugle extralucide. C’est comme si j’avais honte, alors nu devant le chat, mais aussi honte d’avoir honte.
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Il eut une seule mère et plus d'une mère, sans doute, mais il a bien eu sa langue maternelle, une langue maternelle, une seule langue maternelle plus une autre langue. Il peut alors dire « ma langue maternelle » sans laisser paraître, en surface, le moindre trouble […].
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Jacques Derrida
Je n'ai qu'une langue et ce n'est pas la mienne.
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L’aube c’est l’instant où se lève la parole et avec elle toute lumière. Dehors il fait froid. On ouvre la fenêtre, on jette du sel aux anges, quelques questions aux écrivains. Ils y répondent avec cette voix qui n’est plus celle de la vie courante, pas encore celle de l’écriture, avec cette voix faible — courante sous la cendre ; tremblante sous la page.
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Jacques Derrida
Un corps verbal ne se laisse pas traduire ou transporter dans une autre langue. Il est cela même que la traduction laisse tomber. Laisser tomber le corps, telle est même l'énergie essentielle de la traduction.
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L'homme vrai n'a pas de sexe car il doit être son sexe. Dès que le sexe devient organe, il me devient étranger, il m'abandonne d'acquérir ainsi l'autonomie arrogante d'un objet enflé et plein de soi. Cette enflure du sexe devenu objet séparé est une sorte de castration.
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Je vous ai retenus trop longtemps et vous en demande pardon.
Permettez-moi de laisser tomber ceci, en forme d'envoi ou de schibboleth, c'est-à-dire dans l'économie d'une ellipse. Elle n'a cours que dans telle ou telle langue donnée en partage, ici la mienne, en forme de signature aujourd'hui : la circoncision – date.
Seattle, 14 octobre 1984.
(page 113)
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Essayez de traduire, dans toute l'équivocité de sa syntaxe, un syntagme tel que «donner au nom de l'autre», ou «une parole donnée au nom de l'autre». En une seule phrase, cela peut vouloir dire en français, ou plutôt en anglais : «to give to the name of the other» et «to give in the name of the other». Qui sait ce que nous faisons quand nous donnons au nom de l'autre.
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Mais ce chat ne peut-il aussi être, au fond de ses yeux, mon premier miroir ?
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l'avant-première langue peut toujours courir le risque de devenir ou de vouloir être encore une langue du maître, parfois celle de nouveaux maîtres. C'est à chaque instant de l'écriture ou de la lecture, à chaque moment de l'expérience poétique que la décision doit s'enlever sur un fond d'indécidable. C'est souvent une décision politique - et quant au politique. L'indécidable, condition de la décision comme de la responsabilité, inscrit la menace dans la chance, et la terreur dans l'ipséité de l'hôte.
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L'absence d'un modèle d'identification stable pour un ego — dans toutes ses dimensions: linguistiques, culturelles, etc., - provoque à des mouvements qui, se trouvant toujours au bord de l'effondrement, oscillent entre trois possibilités menaçantes [1) amnésie sans recours, déstructuration pathologique, folie ; 2) stéréotypes conformes au modèle dominant, amnésie intégrative ; 3) hypermnésie, excroissance de la mémoire, engagement vers des tracés qui portent l’anamnèse au-delà d’un passé disponible, d’un savoir enseignable].
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Jamais, tu entends ce mot dans notre langue ? Et sans ? Sans jamais comprendre, tu entends ? Voilà désormais ce qu'il faut démontrer dans la scène ainsi faite.
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D'une certaine manière, « la pensée » ne veut rien dire.
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Le concept d'écriture devrait définir le champ d'une science.
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