Lecture intéressante mais plutôt ardue (pas tellement grand public comme lecture). À lire à tête reposée pour un enrichissement assuré des réflexions à propos de la littérature.
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"Dès son premier souffle, la parole, soumise à ce rythme temporel de crise et de réveil, n'ouvre son espace de parole qu'en enfermant la folie. Ce rythme n'est d'ailleurs pas une alternance qui serait de surcroît temporelle. C'est le mouvement de la temporalisation elle-même en ce qui l'unit au mouvement du logos. [...] C'est en cela que la crise ou l'oubli n'est peut-être pas l'accident mais la destinée de la philosophie parlante qui ne peut vivre qu'en enfermant la folie mais qui mourrait comme pensée et sous une violence encore pire si une nouvelle parole à chaque instant ne libérait l'ancienne folie tout en enfermant en elle, dans son présent, le fou du jour. C'est grâce seulement à une oppression de la folie que peut régner une pensée-finie, c'est-à-dire une histoire."
La bonne inspiration est le souffle de la vie qui ne se laisse rien dicter parce qu’elle ne lit pas et parce qu’elle précède tout texte. Souffle qui prendrait possession de soi en un lieu où la propriété ne serait pas encore le vol. Inspiration qui me rétablirait dans une vraie communication avec moi-même et me rendrait la parole.
Ce qu'on ne peut pas dire,
il ne faut surtout pas le taire
mais l'écrire.
Langage pur que voudrait abriter la littérature pure, objet de la critique littéraire pure. Il n'y a donc rien de paradoxal à ce que la conscience structuraliste soit conscience catastrophique, détruite à la fois et destructrice, déstructurante, comme l'est toute conscience ou au moins le moment décadent, période propre à tout mouvement de la conscience. On perçoit la structure dans l'instance de la menace, au moment où l'imminence du péril concentre nos regards sur la clef de voûte d'une institution, sur la pierre où se résument sa possibilité et sa fragilité. On peut alors menacer méthodiquement la structure pour mieux la percevoir, non seulement en ses nervures mais en ce lieu secret où elle n'est ni érection ni ruine mais labilité. Cette opération s'appelle (en latin) soucier ou solliciter. Autrement dit ébranler d'un ébranlement qui a rapport au tout (de sollus, en latin archaïque : le tout, et de citare : pousser). Le souci et la sollicitation structuralistes, quand ils deviennent méthodiques, ne se donnent que l'illusion de la liberté technique.
L'homme vrai n'a pas de sexe car il doit être son sexe. Dès que le sexe devient organe, il me devient étranger, il m'abandonne d'acquérir ainsi l'autonomie arrogante d'un objet enflé et plein de soi. Cette enflure du sexe devenu objet séparé est une sorte de castration.
« On écrit toujours avec une main coupée »
Selon Hélène Cixous, l'écriture ne renvoie pas à un statut ni à une profession, mais à un acte : aussi écrit-elle en collaboration avec les voix qui l'habitent et la traversent. Dans cette perspective on peut à bon droit reprendre la formule par laquelle elle titre une séance de son séminaire : « On écrit toujours avec une main coupée». Ces ouvrages nous confrontent en effet au mouvement même de la vie et de la mort, à la joute entre Eros et Thanatos, au commerce des vivants et des morts. Ils équivalent à bien des égards à « sentir, penser, écrire avec les fantômes ». D'autant qu'à travers eux se déploie un continuel et profond questionnement : qui parle, qui écrit quand « j »'écrit ? On comprend dès lors que, dans ces conditions, Hélène Cixous soutienne : « Transformer sa pensée en poème, parce que c'est cela écrire ».
Première table ronde :
- M. Marc Goldschmit, Directeur de programme au Collège international de philosophie : « Derrida, l'écriture, la littérature » ;
- Mme Marie-Claude Bergouignan, PR émérite, ancienne VP de l'université de Bordeaux IV: "Hélène Cixous et la cause des femmes" ;
- Mme Céline Largier-Vié, MCF Paris 3 : « 'Une présence incalculable' : l'Allemagne d'Hélène Cixous ».
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Note de musique : © mollat
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