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Critiques de Jacques Ellul (48)
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Anarchie et christianisme

Je suis anarchiste je suis chrétien. Ce livre m'a fait un bien fou.
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L'illusion politique

Un livre profond et dense, que je relirai. Ellul bouscule, interroge et dérange en se tenant bien au-delà du prêt à penser et du langage creux véhiculé par la politique. Depuis sa parution, les événements ont donné raison à son pronostic. Mais nul n’est prophète en son pays.
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«Je suis sincère avec moi-même» et autres lieux..

On assiste à une remise en question assez radicale de l'humanisme. L'homme va t-il échapper à la philosophie? Face à la science, sous l'influence conjuguée de la psychanalyse, de la sociologie, sans oublier les progrès de la biologie, il semble qu'on ne sache plus très bien ce qu'est l'homme. Le sujet humain s'est vu déchiffré, décodé dans son inconscient et son langage, dans son rapport à autrui. Il ne correspond plus à l'étude traditionnelle qu'en faisait la pensée philosophique en terme de conscience, de sujet et d'objet. Cette crise, issue de ceux qu'on a appelé Les grands maîtres du soupçon...
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Islam et judéo-christianisme

Peut-être le seul livre de Jacques Ellul où je ne l'ai pas suivi... mais je reste tellement attaché à cet auteur que je veux bien croire que je n'ai peut-être pas su l'entendre.
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Pour qui, pour quoi travaillons-nous ?

Une bonne claque à la valeur travail ! Ellul excellent comme toujours.
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Anarchie et christianisme

C'est par ce livre que j'ai découvert Ellul, que j'ai découvert un homme vraiment libre (ce qui fera hurler tous les anti-religieux à la gomme). Et c'est par de nombreux autres que je n'ai jamais plus voulu le quitter.
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Vivre et penser la liberté

Trente-deux textes, pour moitié inédits, rappellent la quête de liberté du penseur protestant.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Histoire des institutions, tome 3 : Le Moye..

Un véritable ouvrage de référence dans le domaine et une bible pour les étudiants en droit
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Histoire des Institutions, tome 1-2 : L'Ant..

Un véritable ouvrage de référence et une bible pour les étudiants en droit
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Métamorphose du bourgeois

Évitant la stérilité d'une vision cantonnée aux canons propres à la discipline sociologique, Jacques Ellul livre son ressenti et ose avec un grand bonheur d'écriture un ouvrage transverse qui aurait tout à voir avec de la grande littérature, ou bien même avec de l'entomologie.

Le bourgeois, c'était hier ce personnage bien identifié qui tirait profit de l'activité économique. Aujourd'hui pourtant, tous le monde a adopté le mode de vie de celui-ci sans pour autant être capitaine d'entreprise. Force est donc d'admettre que le régime de propriété privée ne suffisait pas à le caractériser totalement.



Ce qui est bien déterminant ce serait plus des attitudes fondamentales envers la vie. Ses traits dominants, le bonheur érigé comme but absolu, l'adaptation rapide à toute situation nouvelle, l'assimilation -après neutralisation- de toute chose étrangère, sa passion pour la conquête et la réalisation ("le faire") plutôt que pour l'avoir et l'être...



En relation avec cette espèce ainsi définie, Ellul explicite différentes tendances de la société des années 60 (- déja -, serait-on tenté d'ajouter) qui serait l'écosystème particulier généré par ces attitudes. En particulier, Il pointe sous le terme d'imposture ce que l'on tente péniblement de définir aujourd'hui sous les termes de "confusionnisme" et de "post-vérité" :



"Imposture de prétendre tenir dans un même faisceau des faits contradictoires (ainsi le Bonheur et la Liberté) parce que le confusionnisme verbal a permis l'accouplement de la fumée avec le vent. Imposture des réalisations sociales qui portent toujours sur des drames et misères passés, dépassés, conclus et qu'avec grand bonheur on résout enfin aujourd'hui au milieu des flashs et fanfares - mais en se gardant soigneusement de considérer les nouvelles misères, les drames de maintenant, qui manifestement sont insolubles"



Surtout, il présente les nouveaux costumes endossés après leur grande mue par nos bourgeois d'antan. Quels seraient les propagandistes des valeurs bourgeoises dès-lors ? Surprise (pour l'époque !), ce serait les gauchistes, les ouvriers, les artistes, l'église, les élites des pays colonisés etc. qui serait au firmament de la tendance bourgeoise. Il y a plus, il y a évidemment le "cadre". Mais attention, distinction importante, on parle du cadre non pas sous sa casquette de manager, mais plutôt sous le manteau du "technicien" :



"La technicisation de la société produit le résultat recherché par la bourgeoisie : arriver à faire servir, à rendre concrètement utilisable toutes les forces, tous les facteurs pour qu'il n'y ait plus de temps morts, de valeurs inutiles, de rêves inexploités, de gratuité, d'individu."



Le monde contemporain sous agitation des Zuckerberg & co donne un caractère prophétique aux sentences d'Ellul tant le grand dessein d'Internet semble maintenant de faire de tout à chacun le parfait modèle du bourgeois du XIXeme siècle. Jonction est alors faites avec la grande préoccupation du penseur, la technique, présentée dans l'ouvrage culte "Le système Technicien". L'efficacité serait bel et bien une valeur du projet bourgeois.



L'autre grand thème traité est celui du bonheur. Idéalisé sous la forme du confort par la société de consommation, il préexistait chez le bourgeois comme idéal de vie. L'importance de cette notion pour l'homme serait récente - deux siècles environ - et ne se laisserait même pas définir auparavant. Voilà qui posera bien des problèmes chez le lecteur ! Il faut dire que l'auteur est habitué aux prises de positions radicales et ne déroge pas à son habitude dans ce livre qui ne manque pas de sorties, parfois déplacées, d'une grande violence.



Difficile de trouver un ouvrage plus profond et plus iconoclaste que celui ci pour juger de notre société, tant la remise en cause d'attitudes érigées en évidences intemporelles y est prégnante. Et forcement lecture d'une grande difficulté puisque l'on est bien prié de laisser son conditionnement à l'entrée. Un livre d'une importance majeure, voir fondamental !

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Le bluff technologique

Un titre de 1988 qui offre un condensé de la pensée de l'auteur sur la technique. En très court, ce dernier à toujours chercher à mettre en évidence le fait que personne ne contrôle la rationalisation technique, et que celle ci ne va pas sans une certaine négation de l'être humain et provoque même un constant renversement par rapport aux buts fixés par la création d'outils. La force du livre provient de la volonté permanente de mettre à mal le discours "techniciste", celui ci faisant toujours mine d'oublier le véritable problème posé, d'où le "bluff", pour proposer une solution rationnelle mais humainement inepte. On est tout à fait dans l'analyse de la prédominance des moyens sur la fin si chère à l'auteur.



Perclus d'exemples, le bouquin n'en est pas plus poussiéreux, car pas un des cas traités ne manquent d'échos dans l'actualité récente et pourront se rappeler au lecteur avec une sorte d'ironie mordante. Les "techniciens" pratiquants pourront également apprécier le pragmatisme des analyses sur leur quotidien, que ce soit sur l'incertitude propre aux systèmes complexes, sur la surprenante non-rationalité d'un ensemble d'éléments rationnels etc...

Certains aspects pourront paraitre contradictoires (par exemple, l'informatique est à la fois présentée comme un gadget mais est également l'élément clé conditionnant le développement total de la société) et le côté fourre-tout n'arrange rien à la clarté de l'ensemble. Il faudra d'ailleurs obligatoirement passer par ses autres livres pour cerner pleinement le texte dans sa profondeur (notamment Métamorphose du Bourgeois qui apparait comme un complément indispensable) et éluder certains passages dispensables (énumération de gadgets divers qui se sont depuis multipliés).



Au bout de cette longue et épuisante superposition de constats, la technique apparait comme un processus total et autonome, déterminant les individus et la société sans qu'aucune opposition ouverte ne se déclare. L'apport par rapport à ses livres précédent vient essentiellement d'une analyse plus fine de la fatalité du développement de cette technique. La nouveauté propres aux années 80 se situe dans la multiplication des situations inextricables par leur dimensions (couts exponentiels, mondialisation) et du raffinement du discours technocratique, manipulant avec sophistication le ressentis de l'individu.

Après ce constat pessimiste, le livre n'apporte pas de solutions, à part une remise en question radicale de ses conditions de vie. Mais quelques responsabilités sont tout de même dressées à la fin !



Ce que l'on retient généralement de cet auteur est bien souvent une focalisation sur son caractère radical plutôt que sur la richesse prodigieuse de sa pensée. Il y a une volonté constante de rester dans le domaine du pratique, de l'expérience, d'éviter de verser dans le spéculatif et surtout de bien traiter le problème à la source. Quel contraste avec le paysage intellectuel Français et les litanies des contraintes économiques ! On comprend bien à la lecture pourquoi ce personnage phare de l'époque contemporaine est prodigieusement ignoré dans notre pays.

Sa lecture est une rencontre décisive qui donne à chacun le moyen de résister aux conformismes de toutes sortes et d'identifier les manifestations d'un règne à venir qui n'a rien d'innocent.
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La parole humiliée

Cet essai, parfois assez touffu, m'a décontenancé par ses brusques changements de champs (sociologie, théologie, critique du structuralisme) mais intéressé par bien des points, Il sonne encore très actuel alors qu'il a été écrit fin 70 début 80. A bien des égards Ellul a eu la prescience de ce qu'allait devenir la société française trente ans plus tard. Le centre de l'essai est une apologie de la parole ( qui inclut la parole de Dieu) contre une civilisation de l'image absolue. Tout ça est évidemment bien plus nuancé et très construit. Impressionnant quoi que parfois un peu ardu à suivre.
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À contre-courant: Entretiens

Première prise de contact avec Jacques 'Ellul, penseur qui m'intriguait depuis longtemps, mais de qui je n'avais encore rien lu. J'ai choisi ce livre d'entretiens pour avoir une vue d'ensemble. De ce point de vue, c'est un ouvrage assez réussi puisque les questions balayent la biographie et les ouvrages dans leur diversité (sociologie, théologie, sciences et techniques...) et pourtant leur cohérence. Je vais lire ensuite un de ses essais, "la parole humiliée" pour une (petite) plongée dans l'oeuvre.
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Le système technicien

Une analyse sociologique du système technicien, moins contestataire qu'il pourrait sembler a priori. Il arrive même à Jacques Ellul, chrétien et conservateur, de s'en prendre aux révoltés du genre hippie qui ne comprennent rien à ce système et en sont finalement de purs produits ; ce sont des contestations admises par le système parce qu'elles appellent à toujours plus de technique, elles ne remettent jamais fondamentalement le système en question. Jacques Ellul cherche avant tout à analyser en profondeur ce système pour en prendre conscience, sans la moindre concession mais sans exagérer ni délirer. Il évoque peu les avantages que la technique a donnés à l'humanité, il n'oublie par contre aucun problème. le principal est celui de l'indépendance de la technique en tant que système, l'homme en a tout simplement perdu le contrôle parce qu'il n'a pas conscience que la Technique est devenu un système.

Mais il ne donne jamais véritablement de solution. D'un côté il dit qu'il est devenu impossible d'en sortir : « On ne peut plus « détechniciser ». le système a une telle ampleur que l'on ne peut plus espérer revenir en arrière : tenter une détechnicisation ce serait l'équivalent pour les primitifs de la forêt de mettre le feu à leur milieu natal », et d'un autre côté même la limitation de ce système semble impossible : « le seul acte de maîtrise authentique, vérifiable et concret à l'égard de la technique, serait de fixer des limites à son développement : mais ceci est la contradiction même du système. » le système technicien est une course folle, il n'y a aucun moyen d'y échapper.

Car la politique n'y peut plus rien, elle fait partie du système, tout comme la science et l'économie. Et c'est là que Jacques Ellul prend ses distances avec la vision marxiste et c'est là aussi qu'il me perd. Les marxistes appliquent de vieux schémas à une société qui n'existe plus selon lui. Il n'y a plus de capitalistes et de prolétaires, plus de lutte des classes à mener, il n'y a plus qu'un système gigantesque que même les technocrates ne maîtrisent pas. La Technique ne dépend de personne, elle est autonome en tant que système sans fin qui n'a pas d'autre but que sa propre croissance, tout y est soumis, elle est le facteur déterminant.

J'admets tout cela, mais je n'ai pas l'impression que le système soit précisément technicien. Certes, la technique a connu un essor incroyable au cours du vingtième siècle, on n'a pas fini de s'en étonner et de s'interroger sur l'adaptation de l'homme à ce phénomène, en grande partie par conformisme social, il faut en convenir. Il fait une analyse excellente de la technique, avec parfois une grande clairvoyance, par exemple sur l'importance de l'information et la connexion nécessaire entre ordinateur et télécommunication ou sur le problème des données personnelles, mais il n'a pas inventé tout cela, il n'a jamais été le seul à le penser et il cite toujours les auteurs dans lesquels il a puisé ces idées. En définitive je ne crois pas que la société ait fondamentalement changée au cours du vingtième siècle, je crois que parler de système capitaliste reste beaucoup plus juste que de système technicien, la base de notre société reste la propriété privée et l'économie est toujours prépondérante, c'est elle qui oriente tout.
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Anarchie et christianisme

Une analyse sans langue de bois et érudite. Ce qui peut paraître antinomique ne l'est finalement pas tant que ça.
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Nous sommes des révolutionnaires malgré nous



Comme sur tant d'autres points, Ellul et Charbonneau, même (absence de) combat : ce dernier déclare que le conflit oppose



... les Munichois persuadés qu'on n'aurait pas la guerre si on cédait à Hitler et les Anti-Munichois persuadés qu'il n'y aurait pas de guerre si on était prêts à la faire.



Tandis qu'Ellul considérait que



... Munich aboutirait à laisser les mains libres à Hitler et détruirait la confiance que nos alliés avaient en nous. Mais être anti-Munichois me semblait d'un irréalisme total. Je disais alors : "Pour engager le combat, c'est trop tard ou c'est trop tôt". C'est trop tard parce que, si on avait voulu gagner la guerre contre Hitler, c'est en 1935 qu'il aurait fallu la déclencher lors de l'occupation de la Ruhr. C'est trop tôt parce que, si on veut vraiment faire la guerre à Hitler, il faut s'armer, nous ne sommes plus en mesure de répondre militairement. Je considérais alors que les anti-Munichois étaient des rêveurs idéalistes, pleins de bons sentiments, mais qu'ils ne comprenaient pas que déclarer la guerre à ce moment, c'était aller à la défaite à cause de la disproportion des forces en 1938 : il fallait avoir un délai pour se "sur-armer". En disant cela, je ne me prononçais nullement pour la guerre ni pour un sur-armement.



À rapprocher aussi de Camus écrivant en 1940 :



Les événements vont à une telle allure que la seule attitude sage et courageuse, c'est le silence. On peut utiliser cette guerre pour une sorte de méditation soutenue qui préparera l'avenir.



Encore plus intéressante est la critique par Charbonneau du pacifisime intégral (qu'on appelait aussi à l'époque pacifisme sociologieu), rejet que je trouve toujours difficile à argumenter face à l'irénisme des membres de l'Union Pacifiste, par ailleurs très sympathiques mais dont les impératifs catégoriques vont à l'encontre d'un Manouchian (à plus forte raison d'un poseur de bombes libertaire tuant un élu de la République !) : il reproche par exemple à Jean Giono ou Romain Rolland leur idéalisation de la nature humaine, censée être dominée par un élan d'amour et de paix, idéal que Charbonneau voit comme un horizon à atteindre par chacun (donc une sorte d'utopie individuelle) au prix d'un conflit _avec soi-même_ et non avec autrui :



L'erreur du pacifisme c'est en quelque sorte l'"isme", de former un système qui élimine la contradiction de l'impératif spirituel et du donné. Certes il ne se trompe pas sur l'essentiel : le refus de tuer, de la guerre. Mais c'est un impératif spirituel et moral propre à l'espèce humaine - au moins au christianisme et à quelques grandes religions, qui ont éveillé le désir d'un univers où la loi d'amour succéderait au rapport de force. Et ce désir ne peut être vivant que dans chaque homme. Les pacifistes n'ont donc pas tort, ils ont seulement celui de fuir l'angoisse et l'effort désespérant qu'impose l'obligation de faire passer l'idéal dans une réalité naturelle et sociale qui lui résiste. Ils se refusent à admettre qu'ils défient la nécessité. En ceci, ils s'apparentent aux bellicistes qui, tout en se disant, non sans satisfaction, "il y aura toujours des guerres", en font volontiers la source de la morale et de la religion.

(L'Adieu aux armes. Méditation sur la guerre)



Il décrit la nouvelle forme de la guerre, une "guerre totale", caractérisée par la dé-personnalisation engendrée par cette "lutte de brute", dans laquelle



[...] pour le civil comme pour le militaire, la guerre signifie : beaucoup de chances d'être tué et toutes les chances d'être pris.



Ce en quoi les guerres modernes lui donnent tort concernant les militaires : seuls les civils sont menacés dans nos guerres asymétriques, de part et d'autre !



La "guerre totale" aboutit aussi à imposer une forme de dictature dans tout Etat qui y participe :



La défaite aide les démocraties à se plonger dans la guerre totale. L'urgence du péril leur impose la dictature, élimine ce qui pouvait subsister en elles de scrupules.



Il prône "le silence et la réflexion d'un individuel", par opposition à "la communication et l'action avec autrui", comme facteurs de paix, disant qu'ainsi :



La violence qui pousse [notre espèce] à s'enchaîner et s'entredétruire sera sublimée en violence spirituelle. "Si vis pacem, para bellum". C'est d'abord en faisant la guerre à soi-même que l'on conquiert la paix.

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Islam et judéo-christianisme

La lecture de ce petit ouvrage est indispensable à qui veut se débarrasser une bonne fois pour toutes de trois idées fausses qui nous empêchent de voir clair : la première est que "nous sommes tous, Juifs chrétiens et musulmans, des fils d'Abraham" ; la seconde, qu'il existe trois monothéismes égaux en vérité et dignité ; enfin, la fable des "religions du Livre". L'auteur analyse ici ces trois piliers de la propagande islamophile, auxquels adhèrent sans réflexion la plupart des journalistes et des collaborateurs de notre destruction. Il fait observer que les milieux chrétiens oecuméniques ont gobé ces trois concepts coraniques au prix de ce qui fait le corps de la théologie et de la religion chrétiennes.
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À contre-courant: Entretiens

La forme du dialogue a l'avantage d'être très facile à lire, tout en abordant la pensée de Jacques Ellul en profondeur, l'intervieweur, Patrick Chastenet, n'hésitant pas à se faire l'avocat du diable dans la formulation de ses questions. C'est pourquoi ce livre est à mes yeux un bon moyen d'entrer dans l'oeuvre volumineuse de ce grand penseur. L'ouvrage est à la fois une biographie et un résumé des grands sujets abordés dans son oeuvre.

Je me suis intéressée à Jacques Ellul en tant que précurseur de la décroissance. J'ai trouvé sa position sur le sujet plus subtile que beaucoup de discours écologistes. Il ne conçoit pas l'écologie sans une refondation en profondeur de la société technicienne actuelle, sans une sortie de notre dépendance à la consommation à outrance.

Cet ouvrage m'a permis de découvrir l'imbrication de son travail de théologien et son travail de sociologue. Il voit une relation dialectique entre ces deux domaines. Il pose des constats assez pessimistes sur notre société. C'est comme théologien qu'il trouve l'espérance.
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Anarchie et christianisme

Anarchie et christianisme est un essai de Jacques Ellul, écrit dans le but de montrer les similitudes entre ces deux 'idéologies'. l'anarchie, qui prône "Ni Dieu ni maitre", est en fait totalement conciliable au "vrai" christianisme, qui n'admet pas, comme on le pense souvent, un Dieu omniprésent, une entité dirigeante. En effet, Dieu n'existe pas en tant que tel, puisqu'il est présent en chacun de nous. En réalité, chacun contient son propre Dieu en lui, et le démontre de par ses actes. Ainsi Ellul montre qu'un chrétien anarchiste n'est pas une fabulation mais peut réellement exister, et que ces deux termes peuvent se compléter, et ne sont donc pas, comme le pense souvent l'inconscient collectif, antinomiques.
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Le bluff technologique

Je ne suis pas le premier, je ne serai pas le dernier a commenter ce livre. Cela m’a pris un mois pour le parcourir de la première a la quatrième de couverture, d’où je tire que ce fut peut être difficile a lire pour moi. Je me suis perdu de nombreuses fois dans l’énumération des références et détails, des différents sujets dont on parle, car on ne parle bien sur pas que de la technique. 731 pages ou je me suis logé entre références, point de vue d’experts et ainsi de suite. Donner un point de vue constructif sur la technique passe peut-être en utilisant justement une méthode technique pour évaluer les situations. La stratégie du cheval de Troyes peut-être.



Pour moi, il y a une essence intéressante dans ce livre qui vous pousse a continuer le voyage sur certaines des impasses par lesquelles nous sommes passées, par lesquelles nous passerons. J’aurai peut-être arrêté la lecture si une de mes connaissances ne m’avait pas dit a un moment : « un livre des années 80 sur la technique, ce livre n’est plus valable, les techniques ont évolué la société aussi. »



Bref j’ai continué la lecture.



Beaucoup de ressenti a la lecture de ce livre, ca reste une perception. Nous dérapions, nous dérapons vers une idée d’une société technicienne merveilleuse. Et ce qui m’a le plus surpris, c’est que ce livre est structure comme la technique, hypothèses, raisonnement, conclusions, explications d’explications, identification des effets, mettant en perspective les causes possibles.



L’éducation nous oriente de plus en plus vers ce quoi la technique requiert, en apprenant de plus en plus de techniques appliques. Causes qui créent des personnes de moins en moins apte a suivre ce rythme technicien, une sorte de déchets du système dans un monde technique qui s’oriente sur l’efficacité, la productivité, et relativise, pour ne pas dire ignore, les points de vue non experts sur ce système dessiné et géré par des experts.



La technique est ambivalente, il y a un coté pile, souvent positif, et souvent sur le court terme, ou résolvant des problèmes a court terme, et un coté face, souvent plus long terme, souvent moins positif, mais que l’on peut ignorer vu que cela se place dans un plus long terme.



Sur ce point précédent se construit une discussion sur l’imprévisibilité des techniques : imprévisibilités que nous savons évaluer, imprévisibilités qui sont des risques possibles qui risquent de se poser, et les imprévisibilités littéralement inconnu qui ne peuvent pas etre penser au moment de la vérification et de la mise en place de la technique.



L’information, un sujet tres bien évalué dans ce livre, et qui ont trouvé écho dans les questions qui se sont posés après et se posent maintenant.



Alors, une culture technique ? La technique phagocyte son environnement et donc la culture a une étape certaine. Je me répète Un livre point écrit dans les années 80, avant que les questions ne se posent tres clairement dans chacun de nos esprits fin 90 début 2000 et maintenant, j’espère.



Bien sur, ce livre se livre sur une réflexion sur la société de consommation, la création inexorable des déchets, des cycles de produits de plus en plus court, de l’économie technicienne. N’aime t’on pas les graphiques ? On peut y identifier des idées hors du cadre de la technique, parce que cela change la perspective sur les sujets étudiés.



Voila mon résumé, comme je l’ai dit, quand je lis, j’ai du ressenti. C’est un livre technique, tres intéressant. Penser out of the box, out of techniques, notre idée du progrès, une pierre utile. Le livre explique beaucoup causes, effets d’une situation, et je pense que c’est peut être pour donner l’opportunité aux lecteurs de penser sur ce qu’on considère comme progrès, et de faire entrer le subjectif dans un objectif technicien qui le demande.
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