AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jacques Généreux (52)


La presse ne joue plus son rôle ancien de contre pouvoir. Les médias sont devenus une industrie marchande et un instrument redoutable de conditionnement psychique et d'embrigadement des masses, un authentique pouvoir mais sans le moindre contre-pouvoir. Si les citoyens étaient devenus globalement plus informés, plus intelligents et plus autonomes, ils ne seraient pas tombés sous la coupe d'une bande de fanatiques tout au long des années 2000, ils ne resteraient pas en adoration devant un système économique qui tue leur économie nationale, leur santé, leur liberté, leur unité, au profit principal des 1% les plus riches.
Commenter  J’apprécie          160
Au lieu de solliciter les classes aisées pour financer des politiques sociales, les néolibéraux ont amputé les bas revenus pour alléger le "fardeau" fiscal des riches. Au lieu de reconnaître les causes sociales de la violence, de la délinquance, ils ont installé la culture perverse de la responsabilité individuelle, cette morale de bourreau qui vise à exonérer la société de toute responsabilité dans les méfaits commis par des déviants, cette morale qui vise même à transfigurer les victimes de leurs politiques - pauvres, chômeurs et autres estropiés de la guerre économique - en coupables d'une faute morale, en parasites qui vivent aux crochets des "braves travailleurs". Une fois bien installée dans la culture ambiante, l'idée que l'individu est seul responsable de son sort persuade chacun qu'il n'a pas à "payer pour les autres", et prépare l'opinion à la réduction ou à la privatisation des services sociaux et des biens publics.
Commenter  J’apprécie          150
La démocratie s'efface devant la montée d'un fascisme néolibéral.
Commenter  J’apprécie          131
La première étape logique dans la reconstruction d'une coopération démocratique entre les peuples européens, comme entre les peuples du monde, consiste à restaurer d'abord toute la souveraineté populaire abolie par la mondialisation du capitalisme, là où elle peut s'exercer dans l'immédiat, c'est-à-dire au niveau national. (...) tout processus d'intégration supranationale éventuellement nécessaire se fera uniquement selon des modalités qui étendent la démocratie et promeuvent les biens communs à tous les peuples.

Mais la nécessaire restauration de la souveraineté populaire nationale doit évidemment aller de pair avec l'intensification de la solidarité internationale des peuples, solidarité plus que jamais indispensable face à l'urgence écologique, face aux tensions croissantes pour le partage planétaire des ressources.

Dès lors, le défi politique du moment est de restaurer la souveraineté populaire nationale sans s'abîmer dans un repli nationaliste - repli qui n'est d'ailleurs promu que par des partis foncièrement antidémocratiques.
Commenter  J’apprécie          120
Parmi les pays industriels les plus avancés, au milieu des années 2000, les Etats-Unis sont simultanément les champions pour : le PIB par habitant, les inégalités de revenus, le taux de pauvreté, l'analphabétisme, l'illettrisme, l'insécurité de l'emploi, le taux d'emprisonnement, la probabilité de décéder avant 60 ans, la prévalence de l'obésité chez les individus âgés de 15 ans et plus. Les pays qui réduisent au minimum cette avalanche de calamités sont la Suède et la Norvège, c'est-à-dire des pays où les inégalités de revenus sont les plus faibles. Ce sont aussi, comme on sait, des pays où la part du revenu national consacrée aux biens publics est parmi les plus élevés dans le monde.
Commenter  J’apprécie          120
Le capitalisme réactive ainsi sa contradiction interne fondamentale en réprimant le pouvoir d'achat des masses, qui constitue pourtant la source première de la croissance.
Il y avait éventuellement un premier moyen d'atténuer cette contradiction.
Cela consistait à réinvestir les revenus prélevés sur le travail dans des investissements productifs qui soutiendraient la demande des biens d'équipement.

Telle est d'ailleurs la justification habituelle avancée par les néolibéraux :
la société a besoin de riches plus riches et de profits plus élevés, car ce sont eux qui financent l'investissement et soutiennent ainsi la croissance à long terme et ainsi la création d'emplois.

Le discours est bien rodé, mais il est faux.

(...) que constate-t-on depuis les années 1990 dans les grands pays industriels ?
1) La progression des profits ne sert pas principalement à soutenir l'investissement productif intérieur, mais à augmenter les dividendes distribués aux actionnaires.

2) L'envolée de la courbe de progression des dividendes coïncide avec un net ralentissement de celle de l'investissement.

3) Depuis la fin des années 1990, la Bourse n'est plus (globalement) une source de financement des entreprises, mais une source d'appauvrissement : avec les dividendes et les rachats d'actions, les actionnaires ponctionnent plus ou autant de capitaux sur l'entreprise qu'ils ne lui en apportent.

4) Le gonflement astronomique des transactions financières, depuis les années 1980, s'explique presque exclusivement par l'explosion des instruments spéculatifs et non par le financement de l'économie réelle. (...)
Une seule transaction sur un produit réel peut ainsi générer des centaines de transactions financières. (...)
Au total, dans le monde, moins de 2% des opérations financières financent des opérations économiques réelles. Le reste des opérations (plus de 98% !) finance des transactions sur des produits financiers.
Commenter  J’apprécie          110
Notre cerveau n'est pas programmé pour la quête de la vérité. Aucun réflexe naturel ne peut donc empêcher un esprit habile et cultivé de concocter une rhétorique fausse mais suffisamment convaincante pour valider un argument en dénigrant tout ce qui le contredit et en survalorisant tout ce qui le confirme.
Commenter  J’apprécie          80
Le néolibéralisme est tout sauf un libéralisme qui limiterait le pouvoir de l'Etat au profit des libertés individuelles (...)

Ainsi, tout au long des décennies de mondialisation néolibérale, les Etats-Unis - ardents défenseurs du marché libre et du libre-échange en théorie - ne cesseront de mener des politiques industrielles et protectionnistes pour soutenir leur économie nationale et défendre des industries stratégiques (aéronautique et informatique, notamment). Leur législation autorise l'administration à privilégier les entreprises américaines dans ses appels d'offres ou à dresser des barrières douanières en urgence.
En cela, ils se comportent exactement comme le Japon, la Russie ou la Chine.
Entre ceux-là, la réalité des relations économiques internationales n'est aucunement la jungle du marché libre, mais un affrontement entre grandes puissances orchestré par des politiques économiques nationalistes.
Commenter  J’apprécie          70
Les êtres humains sont des êtres sociaux par nature (c'est-à-dire dont l'être singulier et la façon d'exister sont constitués dans et par la relation aux autres), ne vivent bien qu'au sein d'un cadre social qui favorise une articulation harmonieuse entre leur désir d'être eux-mêmes et leur désir d'être avec autrui.
Commenter  J’apprécie          70
Cette politique répressive ne réprime en réalité pas grand-chose. Si l'on exclut les artifices statistiques dans la mesure des performances policières, la délinquance et la criminalité globales sont très peu affectées par l'inflation des politiques sécuritaires. Mais surtout, les violences physiques et le sentiment d'insécurité augmentent régulièrement dans la plupart des sociétés industrielles avancées, indépendamment des politiques pénales ou policières.
Commenter  J’apprécie          70
La soumission aux lois de l'économie est l'habillage psychologiquement acceptable de la soumission des hommes à d'autres hommes.
Commenter  J’apprécie          60
Et quand la certitude de détenir la vérité se joint au mépris de ceux qui font obstacle à la vérité, elle engendre la signature la plus détestable et la plus ostentatoire de la connerie : l'arrogance.
Commenter  J’apprécie          50
Les Etats n'ont pas été "soumis" à la spéculation financière, ils l'ont favorisée, stimulée et nourrie en liquidités par leurs politiques monétaires. Les gouvernements européens ont même explicitement décidé de confier aux spéculateurs le soin de surveiller les finances publiques pour sanctionner les Etats qui s'écarteraient des règles communes de la rigueur budgétaire. Les politiques ne subissent pas davantage la guerre économique, ils l'organisent en multipliant les traités de libre-échange.
Commenter  J’apprécie          50
L'exode des capitaux : Ah ! La peur de manquer d'argent ! Suppliez et priez pour que vos riches maîtres ne vous abandonnent pas à votre misère ! Ce chantage ridicule n'impressionne que l'ignorant. N'ayez donc pas peur. Car, de deux choses l'une : ou bien on laisse les capitalistes déplacer leurs capitaux, et l'on ne perd pas grand chose, ou bien on ne les laisse pas faire, et cela peut rapporter gros !
Commenter  J’apprécie          50
Si l'économie est horrible, c'est que la politique l'est également.
Commenter  J’apprécie          40
Dans la zone euro, en revanche, il existe de fait, une sorte de "constitution économique" qui, à travers des traités internationaux, fixe une doctrine (équilibre budgétaire, monétarisme, primat de la libre concurrence), interdit certaines politiques keynésiennes et finalement, ne laisse vraiment libre cours qu'aux politiques "néolibérales". Les citoyens peuvent toujours voter, si ça leur chante, mais le respect de la constitution économique imposera toujours le même type de politiques !
Commenter  J’apprécie          40
Pour toute une série de questions économiques et sociales majeures, les Européens sont, de fait, gouvernés par un Etat fédéral, avec des lois européennes qui priment sur les lois nationales - des lois initiées par la seule Commission européenne et que les citoyens n'ont aucun pouvoir d'influencer ou de contester par un quelconque vote national ou européen ! Et même dans le seul cas où le vote des électeurs peut peser - quand ceux-ci refusent de ratifier un traité -, les gouvernements décident d'effacer le suffrage populaire et de ratifier le traité, entre eux, dans le huis clos d'une majorité parlementaire aux ordres du pouvoir exécutif. Le vote populaire n'est plus toléré qu'à la condition qu'il plébiscite le choix de ses maîtres.
Commenter  J’apprécie          40
La rationalité n'implique pas l'infaillibilité des agents. Au contraire, elle implique l'erreur, parce qu'il serait le plus souvent irrationnel de rechercher une information exhaustive permettant d'éviter les erreurs. Seule l'erreur systématique, c'est-à-dire la répétition continuelle de la même erreur par un même agent, est exclue par l'hypothèse de rationalité.
Commenter  J’apprécie          30
Peut-on encore évoquer une communauté de citoyens dans des sociétés où les inégalités explosent, où les riches ne veulent plus payer pour l'éducation et la santé des pauvres, où les appartenances sociales, ethniques et religieuses se cristallisent en communautés fermées, où des bandes s'affrontent pour le contrôle d'un trottoir ?
Commenter  J’apprécie          30
Comme disait Max Weber, voici la vraie différence entre le petit pouvoir de l'argent et le grand pouvoir de l'Etat : la possibilité de recourir à l'usage légitime de la force. Nous, on peut !
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacques Généreux (512)Voir plus

Quiz Voir plus

Les cinq Juifs ...

Tout est Dieu !

Marx
Moïse
Freud
Jésus
Einstein

5 questions
30 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}