AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jacques Lacarrière (109)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'envol d'Icare

Cet essai consacré au mythe d’Icare n’est pas une étude universitaire mais une promenade érudite et malicieuse dans la mythologie ,l’art et l’histoire . Cela n’exclut pas ,compte tenu du haut niveau d’intelligence et de savoir de l’auteur , la rigueur des sources et la qualité de l’expression , mais ajoute au plaisir de la connaissance ,la liberté de la rêverie poétique . Ce que nous dévoile , preuves à l’appui, Lacarrière , c’est que les mythes ne meurent jamais , chaque interprétation nouvelle ne fait qu’étendre leur toile tissée par les songes et les désirs des hommes.
Commenter  J’apprécie          50
Le pays sous l'écorce

Lorsque je l’ai lu, il y a déjà longtemps je n’imaginais pas que l’auteur de ce livre, dont c’était la première fiction, avait plus de 50 ans. Il faut dire que première fiction ne veut pas dire premier livre. Ce récit dont le point de départ ressemble à de la science-fiction nous embarque dans le monde de l’infiniment petit, à la manière de Microcosmos.

Cet ouvrage est plein de poésie, oscillant entre les univers du fantastique pour la vraisemblance et du naturalisme pour la description des sensations animales qu’il éprouve et nous communique. C’est une lecture qui se savoure tranquillement.
Commenter  J’apprécie          50
La poussière du monde

Si l'Histoire de l'Orient et l'Islam vous intéressent vous serez passionnés par ce livre.

Si l'un et l'autre vous laissent froids, vous serez emballés par le style.
Commenter  J’apprécie          50
En cheminant avec Hérodote

Jacques Lacarrière (1925-2005) connaissait admirablement la civilisation grecque ancienne et contemporaine. Dans cet ouvrage, il nous introduit aux "Enquêtes" d'Hérodote (480-425 av. J.-C.). Celui-ci a été qualifié autrefois de "père de l'Histoire" mais, ensuite, il a été durement critiqué par les historiens pour son manque de rigueur et pour sa propagation de fables non avérées. Lacarrière défend Hérodote. D'abord il souligne les différences entre les conceptions antique et moderne de l'Univers; ensuite il pointe l'exactitude d'assertions qui passaient pour légendaires. Il fait également remarquer qu'Hérodote, en qualifiant les non-Grecs de "Barbares", ne voulait pas promouvoir l'idée d'une supériorité des Grecs.



L'auteur présente de manière simple et agréable quatre Enquêtes concernant la quasi-totalité du monde connu dans l'Antiquité. On y trouve beaucoup de récits historiques, mais aussi de la géographie et de l'ethnologie. En fait, les considérations historiques – qui ne m'étaient pas inconnues - ne sont pas ce qui m'a le plus intéressé dans ce livre. Pour moi, les écrits d'Hérodote valent surtout par ce qu'ils révèlent des limites de la connaissance antique. Le monde connu était alors borné par des espaces déserts, à l'Est (au-delà de l'Indus), au Nord (au-delà de la Scytie) et au Sud (le Sahara). A l'Ouest, la géographie des pays qui présentement se nomment France, Espagne et Maroc était complètement floue. Je trouve excitante la considération des contrées lointaines et mystérieuses qu'Hérodote ne connaissait pas de première main et qu'il cherchait à caractériser. Ce faisant, il cédait parfois à la tentation de transcrire des informations non vérifiées, mais il a aussi mentionné des faits qui ont été ultérieurement confirmées (comme, par exemple, les chars des Garamantes au Sahara).



En résumé, j'ai trouvé ce livre intéressant et plaisant à lire, notamment grâce aux commentaires de Lacarrière.

Commenter  J’apprécie          50
Chemin faisant

Pour vivre heureux, vivons errants. Constatant que le temps passant, son pays lui échappait, Jacques Lacarrière fut l'un des premiers à vouloir redécouvrir la France par la marche. De Saverne à Leucate, son itinéraire se voulait sans prétention, préférant bavarder avec son pays plutôt que de le découper en tranches sociologiques. Il qualifiait humblement son enquête d'impressionniste, ignorant que quarante ans plus tard son flou artistique aurait toujours la cote ! L'époque était alors propice à ce genre de pèlerinage puisque des légions entières étaient prêtes à mourir (d'insolation) pour connaître charnellement le Larzac. Des temps bénis où les ondes wifi n'abreuvaient pas encore nos antiques sillons. Le monde était alors bipolaire, les intellectuels aussi. Un contexte qu'il faut rappeler pour relativiser certaines remarques de l'auteur pas toujours gonflées à l'hélium. Pourtant, en enfilant ses gros godillots frère Jacques ignorait qu'il allait éclairer à la chandelle une longue file indienne d'hexagons-libres comme Sylvain Tesson, Jean-Christophe Rufin, Axel Kahn, Jean-Paul Kauffmann, sans oublier l'incontournable Jean Lassalle !
Commenter  J’apprécie          50
L'été grec

Ah! la Grèce,ses monastères aux escaliers en colimaçon,le vin,le raki et le curieux marcheur (ouais bon les Météores c'est plus ce que c'était mais fascinant quand même absolument,pourquoi je ne verrai jamais le Mont Athos? ((j'suis une fille!)sniffffffffffffffffffffffff un petit verre de raki et hop on y retourne! En Grèce je veux dire! Il y a aussi la mer, les îles , l'ouzo aussi!(beurk!) et la langue pour les férus d'étymologie! (+ l'Acropole,Delphes,Délos,Olympie....etc) Bon, j'arrète là sinon je suis intarissable et je vais relire Homère et/ou Socrate.....intarissable je vous dis!
Commenter  J’apprécie          50
Chemin faisant (suivi de) la mémoire des routes

Je l'ai lu au moins 7 fois, à tel point que le livre se délite... Je ne peux me résoudre à l'échanger avec la nouvelle édition. Voilà ce que doit être un voyage, non seulement un déplacement physique,mais aussi une étude linguistique, historique, ethnographique des terroirs tout en mêlant une grande humanité, dans la rencontre avec les autres...
Commenter  J’apprécie          51
L'été grec

Un éblouissement de jeunesse qui dure...
Commenter  J’apprécie          50
Au coeur des mythologies. En suivant les di..

Une synthèse des mythes fondateurs de nos civilisation. Clair et concis, séparant les chapitres par domaine : théogonies, mythes des héros et enfin la fin du monde vu par les différentes mythologies.



A mettre entre toute les mains pour découvrir une comparaison entre les grecs, les romains, les nordiques et le christianisme
Commenter  J’apprécie          50
La poussière du monde

Je ne peux même pas expliquer ce que j'ai ressenti en lisant ce livre pour la première fois, il y a des années.. j'en étais tellement ébahie et fascinée....
Commenter  J’apprécie          50
Les Evangiles des quenouilles

Un texte surprenant qui, s'il n'est plus tellement d'actualité 6 siècles plus tard, met à mal bien des idées reçues sur le Moyen Age. La place des femmes, l'importance de la religion, les croyances populaires, autant de sujets abordés avec une surprenante liberté. Etonnant.
Lien : http://madimado.com/2012/02/..
Commenter  J’apprécie          50
L'été grec

Ecrit par un helléniste et un héllénophile ce livre me prépara à un premier séjour dans ce pays . Il en restitue avec verve et poésie le mélange du passé et du présent ,de l'histoire et de la légende qui caractérise les paysages grecs. Il a contribué à l'étrange impression ressentie dans les rues d'Athènes d'être de retour "à la maison".
Commenter  J’apprécie          40
La poussière du monde

Voir le visage des femmes baigné de larmes...



Depuis Gengis Khan, le coeur de l'homme n'a pas changé, sa soif de massacre et de sang non plus. Seules la tactique et les armes diffèrent. Dans son admirable livre La poussière du monde, Jacques Lacarrière nous raconte l'histoire du derviche et poète turc soufi Yunus Emré, homme de foi qui, dans sa quête spirituelle et son aventure humaine, parcourait les steppes d'Anatolie de monastères en caravansérails à l'époque (XIIIe siècle) où les terribles hordes du Grand Khan massacraient sans vergogne les peuples qu'elles asservissaient, coupant des têtes à tour de bras. Comme l'auteur de L'été grec nous le rappelle grâce à un témoignage de Gengis Khan “saisi à la source des lèvres et du coeur”, le véritable but des conquérants, leur seul appétit n'est au fond que de “voir le visage des femmes baigné de larmes”. de nos jours, les semeurs de discorde et de terreur n'ont pas d'autre visée. Ils tuent et sèment la mort pour leur seul bon plaisir. Nul Dieu dans cette affaire, nulle religion. « Viva la muerte ! » comme le hurlaient déjà en leur temps les membres de la Phalange espagnole. « Vive la mort ! » : c'est bien le seul cri de ralliement de ceux qui aiment faire couler le sang, hier comme aujourd'hui.



« [...] Gengis Khan savait pourquoi il entreprenait ces folles équipées qui lui valurent de constituer de son vivant, lui, le nomade, fils de nomade, le plus grand empire existant, non pour la seule gloire, les butins, les pillages et tout l'or du monde mais pour une raison plus profonde, qu'aucun conquérant avant lui ni même après lui n'osa jamais avouer, une raison inavouable en effet, révélée par un dialogue qu'il eut un jour avec Bo'ortchu, le plus vieux compagnon de son enfance nomade, à qui il avait demandé : “Quel est à ton avis le plus grand plaisir que puisse éprouver un homme ?” À quoi Bo'ortchu répondit : “C'est d'aller à la chasse un jour de printemps, monté sur un beau cheval, tenant au poing un épervier et un faucon et de les voir s'abattre sur la proie. - Non, dit Gengis Khan, pour moi la plus grande jouissance, c'est de vaincre ses ennemis, de les chasser devant soi, de leur ravir ce qu'ils possèdent, de voir les femmes qui leur sont chères le visage baigné de larmes, de monter leurs chevaux, de presser dans ses bras leurs filles et leurs épouses.” Voir le visage des femmes baigné de larmes ! Voici enfin l'aveu d'un conquérant, saisi à la source des lèvres et du coeur, un aveu dont aucun historien, spécialiste ou savant ne tiendra jamais compte car il est si étranger à tout ce qu'on pense être la cause des batailles et les buts des conquérants qu'il paraît incongru et même tout à fait incroyable. » (p. 68)



Aux pages 72 et 73 du même ouvrage, un merveilleux poème de Yunus Emré, traduit par Guzine Dino. La poésie, source de création originelle, est peut-être la seule arme spirituelle à opposer à tous les semeurs de mort.



« Nous avons plongé dans l'Essence

et fait le tour du corps humain

Trouvé le cours de l'univers

tout entier dans le corps humain



Et tous ces cieux qui tourbillonnent

et tous ces lieux sous cette terre

Les soixante-dix mille voiles

dans le corps humain découverts



Les sept ciels, les monts et les mers

et les sept niveaux telluriques

L'envol ou la chute aux enfers

tout cela dans le corps humain



Et la nuit ainsi que le jour

et les sept étoiles du ciel

Les tables de l'initiation

sont aussi dans le corps humain



Et le Sinaï de Moïse

et la pierre et la Kaaba

L'Archange sonnant la trompette

sont aussi dans le corps humain



Ce que dit Yunus est exact

et confirmés furent ses dires

Là où va ton désir est Dieu :

tout entier dans le corps humain. »



Et cet autre passage merveilleux à la page 79 et 80 :



« Sablier liquide, clepsydres des pensées et des prières, l'eau du bassin qu'Haci Bektas avait fait creuser à proximité du mûrier s'écoulait comme une source discrète récitant le bréviaire des heures. À l'ombre de cet arbre, Yunus aime écouter ces bruits qui sans cesse recommencent et sans cesse se renouvellent selon une progression savante : écoulement, ruissellement, roucoulement. Il éprouve le sentiment d'être en un lieu paradisiaque mais qui serait ici l'oeuvre de l'homme. Et il pense aussitôt, avec appréhension, que le sens et l'essence du paradis ne consistent pas à y demeurer ni à s'y endormir en une trompeuse félicité mais à savoir le quitter avant qu'on vous en chasse ! Ne pas recommencer la Chute, en quelque sorte ! Car le vrai paradis n'est ni derrière nous (comme voudraient nous le faire croire les traditions ésotériques et la plupart des religions) ni devant nous (comme voudraient aussi nous le faire croire les utopies de tous les siècles, marxistes ou non). le paradis est en nous seuls et à l'inverse de l'autre, celui de tous les catéchismes, il s'agit justement non d'en sortir mais d'y entrer. L'enfer aussi est en nous-mêmes. de toute évidence, le Grand Horticulteur a mêlé en nos coeurs, quand il conçut ses fleurs édéniques, la rose et l'aconit, le jasmin et la belladone. »



© Thibault Marconnet

le 14 novembre 2015
Lien : http://le-semaphore.blogspot..
Commenter  J’apprécie          40
Chemin faisant (suivi de) la mémoire des routes

Jacques Lacarrière racontait dans ce livre le récit de son expérience de marcheur, en France: en 1971, il avait parcouru, seul et à pied, la distance séparant le Bas-Rhin du Roussillon, en utilisant le plus possible les chemins étroits, et en négligeant tout espace goudronné.

Ce récit a des intérêts multiples. Tout d'abord, il est "objectif": contrairement à un usage trop répandu dans ce type d'exercice, il n'embellit pas le constat de l'auteur. Oui, on rencontre sur nos chemins et dans nos villages de gens sympathiques, généreux, ouverts, mais aussi des froussards, des mesquins, des goujats. Oui, nos paysages sont parfois d'une beauté stupéfiante, mais la main de l'homme peut les détruire, avec, par exemple, ces pylônes pour les lignes de haute tension, ces hangars recouverts de tôle ondulée….

Autre intérêt: notre homme est un écrivain. Certaines descriptions sont d'une finesse extrême, et plusieurs passages revêtent un fil poétique très agréable. Enfin, on apprend beaucoup de choses: vocabulaire rural oublié, moeurs animalières, caractéristique merveilleuse d'une fleur…..

Et nous lisons ce livre presque 50 ans plus tard: comparer la France d'alors à celle d'aujourd'hui présente évidemment un grand intérêt, même si le constat de beaucoup d'évolutions est cruel.

Il y a eu, depuis, beaucoup d'autres marcheurs qui ont également traversé la France à leur façon, et ont relaté leur expérience dans des livres. Récemment, Axel Khan et Sylvain Tesson par exemple. Par rapport à ceux-ci, J.Lacarrière est une sorte de précurseur. Pour ce qui est de la façon d'écrire, c'est presque aussi un maître.

Commenter  J’apprécie          40
Chemin faisant

Excellent souvenir de lecture, à relire peut-être un jour ?
Commenter  J’apprécie          44
Au coeur des mythologies. En suivant les di..

Un livre intelligent, ambitieux, pédagogique, passionnant. Jacques Lacarrière présente un formidable parcours synthétique des différents mythes fondateur de notre civilisation, nos religions et nos sociétés occidentales. En découvrant comment à l'aube des civilisations l'homme a tenté d'expliquer l'inexplicable : l'origine du monde, la vie et sa présence sur terre, l'acquisition des connaissances, le but final de tout cela, Jacques Lacarrière nous fait découvrir et admirer comment l'homme cherche depuis toujours à expliquer et comprendre. Il insiste beaucoup sur les aspects poétiques des textes mythiques, il souligne également comment des évènements naturelles (cataclysmes, tremblement de terre,...) ou historiques ont été petit à petit intégrés dans les mythes afin de garder la mémoire de ces évènements et surtout leurs donner du sens. Il illustre parfaitement les points communs à tous ces mythes qu'ils soient égyptiens, sumériens, nordiques, indiens, iranien et surtout comment chacun se sont différencier sous l'influence de l'environnement, de l'histoire particulière de chaque peuple. Il explique très bien que tous ces mythes sont connus à partir d'écrits, les plus anciens datant d'il y a quelques 3000 ans avant notre ère, or ces mythes se sont créés au fil de l'histoire de l'homme par transmission orale et on peut supposer qu'à l'origine tous ces mythes proviennent d'une histoire commune et se sont différencier petit à petit avec l'apparition des grandes civilisations. C'est donc en même temps une histoire de l'homme que nous propose Jacques Lacarrière. A souligner un copieux index des noms propres qui permet de se servir de ce livre comme ouvrage de référence.
Commenter  J’apprécie          40
L'envol d'Icare

« … mais moi je sais maintenant pourquoi je suis ici : pour aller en Sicile bien sûr, mais aussi pour me sentir oiseau, pour éprouver ce ciel, épuiser l'infini. Je ne suis plus Icare. Je ne suis plus un terrien ni même un humain mais un oiseau, un oiseau qui découvre qu'il a des ailes, que le ciel et la mer sont infiniment bleus, que... »



L’envol d’Icare, Jacques Lacarrière @editionsseghers



Quel livre fabuleux!



L’auteur nous entraîne au cœur du mythe, avec une réflexion présentant l’envol et la chute, mais aussi ce qui les a précédés, comme autant de battements d’ailes menant à la fin inexorable…



« Le jeune Icare, fier de son vol audacieux, abandonne son guide: il brûle de sonder les célestes espaces et s'élance plus haut. Par la vivacité de ses rayons, le soleil, dont le trône se trouve près de lui, ramollit la cire parfumée qui sert de lien à ses ailes : elle fond. Icare agite ses bras dépouillés, mais, n'ayant plus le plumage qui le soutenait comme deux rames, il ne saurait voguer dans les airs. »



… et sur celle-ci, la chute fatale, la fin inexorable, il fait toute la lumière! Il donne à réfléchir sur l’interprétation du mythe, sa signification, ses clefs de lecture, afin qu’il n’ait plus un mystère pour nous, qu’il nous apparaisse claire et limpide, comme une mer étale…



« Je sais très bien que cette histoire de Dédale et d'Icare est une pure légende qu'on imagina et raconta jadis pour expliquer que l'homme ne doit pas désirer l'impossible et que son domaine est la terre, non le ciel. Je sais très bien que j'ai à faire avec un mythe, mais c'est justement cela qui fascine : tout ce qu'il fallut imaginer d'Homère à Ovide pour étoffer le vide des faits, faire vivre cette inexistence, remplit les blancs, et justifier l'invraisemblance de l'histoire. Avec les textes anciens sur Icare, nous touchons cette part de l'homme grec qui de tout temps eut envie que cette légende existe et la fit exister en lui donnant un corps - à défaut de corpus - puis une trame puis un drame, bref qui l'enfanta progressivement et ne cessa de l'enrichir au cours des siècles. »



Car c’est là que réside la beauté de ce livre, la richesse de celui-ci: dans l’héritage d’Icare!



Ce n’est pas uniquement le mythe, c’est ce qu’il a apporté à travers les siècles, ce qu’il a inspiré… oh non! Pas seulement le désir de voler, mais ce que cela représentait! Pas simplement l’aviation mais aussi ce que l’art, la littérature, la peinture doivent à Icare… pourquoi le mythe inspire de tout temps? Si largement…



« Le mythe doit sûrement contenir autre chose qu'une simple histoire d'orgueil et de cire fondue et c'est cette autre chose, cet appel à la joie de l'envol et à l'ivresse de l'azur qui fit sa pérennité. C'est pourquoi le sujet de ce livre est moins le mythe lui-même que son sillage en nous depuis la fin du monde antique. Je dirai même que là résident le vrai mystère et le vrai mythe d'Icare: en cette pérennité qui le maintint pendant des siècles dans le conscient et l'inconscient de l'homme, dans le rêve de devenir cet homme-oiseau que la perspective d'une chute mortelle ne put elle-même jamais éteindre. »



Quelle beauté!



Ce texte transporte, enrichit d’un regard neuf, d’une portée plus vaste…



C’est un hymne à l’audace, à la curiosité, à la liberté!



« Tu nous as dit avec tes ailes: mieux vaut chuter libre dans le ciel infini que de vivre enchaîné dans le renoncement. »



C’est un chant de vie, d’espoir, une note contemporaine empreinte de mythologie…



« Tu as voulu voler alors même que le monde n'était pas préparé à recevoir ton acte et encore moins à le comprendre. Tu as chu incompris mais tu n'as pas chu oublié. Ta chute a servi d'exemple… »



Une ode à la mythologie revisitée, à son intemporalité, à son éternité!



« Le mythe d'Icare est le seul mythe grec à n'être jamais mort, à avoir hanté sans interruption l'imaginaire occidental depuis la fin du monde antique jusqu'à nos jours. »



Une lecture qui m’a profondément touchée et envoûtée, et pour laquelle je remercie les @editionsseghers qui me l’ont offerte en service presse 🙏🏼 merci infiniment!
Commenter  J’apprécie          30
En cheminant avec Hérodote

L'arpenteur écrivain de "Chemin faisant", feu Jacques Lacarrière (que j'ai eu la veine d'entendre au café du théâtre Saint-Gervais, à Genève, autour de 1995) s'est penché sur l'oeuvre d'Hérodote d'Halicarnasse. Celui-ci, considéré souvent comme "le père de l'Histoire" - quoique... on pensera plutôt à Thucydide - est selon J. L. le pionnier de l'ethnologie. De volet en volet des "Enquêtes" d'Hérodote d'Halicarnasse, l'auteur de l'inoubliable "Eté grec" montre un chroniqueur antique curieux de tout. Hérodote s'intéresse par exemple longuement à l'Egypte encore pharaonique (basse époque) qu'il définit comme un "don du Nil". Il décrit également Babylone, mégapole de l'Antiquité, en son temps, avant que n'advînt la (vraie) chute de Babylone. A l'origine de ses enquêtes, il y a la volonté d'Hérodote (natif de l'actuelle Bodrum, sur la rive orientale de l'Egée, jadis Halicarnasse, célèbre pour son tombeau géant appelé Mausolée, l'une des sept merveilles du monde antique) d'expliquer pourquoi les Perses et les Hellènes se sont affrontés lors des "guerres médiques" connues de beaucoup de nos jours - la bataille de Marathon reste l'écho le plus durable de ces guerres-là qui inspirèrent également Eschyle, auteur de la tragédie "Les Perses".

L'homme de la cité grecque symétrique et harmonique, policée et régulée, va jusqu'à raconter les usages et coutumes des Sakas, des Scythes. Pour un Grec, ces nomades des steppes entre l'Ukraine et la Russie méridionale actuelles représentent une sorte d'antithèse même de sa propre culture. Bien plus tard, les Khazars, d'une tout autre souche, conquerront l'ancien pays scythe.

L'homme a des traits d'esprit. Il raconte qu'une reine mésopotamienne, Nitocris, à moins qu'elle n'ait eu un autre nom (Nitocris a servi à désigner une pharaonne hypothétique dotée d'une belle fortune romanesque) bref, ce n'était pas Sémiramis, laquelle a existé, qui fit graver sur son tombeau l'inscription suivante: "Si tu ne pensais pas sans cesse à l'argent, tu n'irais pas ouvrir les tombeaux des morts". La coutume, note-t-il, est reine du monde.
Lien : https://www.bookcrossing.com..
Commenter  J’apprécie          30
Le géographe des brindilles

Pour tous ceux qui, à force de lire des récits de voyage, désespèrent de ne pouvoir voyager de la sorte, le Géographe des brindilles de Jacques Lacarrière est peut-être le remède qu'il vous faut : le plaisir simple de troquer pour un instant, les écrivains-voyageurs pour cet écrivain-poète là et se consoler de l'infinie immensité du monde, comme le dirait Tesson, en se consacrant à l'infiniment petit ou à d'intimement proche qu'est la nature environnante.

De courts chapitres, un sujet ou un thème par chapitre, ce recueil de différents textes compilés sous la houlette de Sylvia Lipa-Lacarrière est à butiner à volonté, dans l'ordre ou le désordre. Les arbres, les vents, les sons, les odeurs, les animaux (mêmes les plus mal-aimés), les cinq éléments et les cinq sens, tout y passe ou presque. Concentré d'images, aphorismes croustillants, éclairantes citations, bons mots et belles tournures, on aurait du mal à choisir des extraits tant chaque phrase est une citation. La mélancolie du géranium, le concile des sources, Alchimie des pierres, les titres des chapitres sont un régal à eux-seuls, le sommaire un véritable poème. Telle l'envie de découvrir le paysage après le paysage, le chemin après le virage, la vallée après le col, cet assemblage n'a rien à envier aux séries « cliffhanger » : un chapitre à peine terminé qu'on brûle d'entamer le suivant.

Le Géographe des brindilles aurait sans aucun doute été une lecture idéale en voyage, en errance, à lire allongé dans l'herbe, assis sur le bord des sentiers, sur les cols ou dans les prairies, un chapitre ici, un autre un peu plus loin. Malheureusement pour moi, c'est depuis mon deux pièces que j'ai été happé, et où je l'ai dévoré. On ne choisit pas la date et le lieu des pièges que l'on nous tend, même en littérature.
Commenter  J’apprécie          30
Le pays sous l'écorce

Merveilleuse lecture...
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacques Lacarrière (970)Voir plus

Quiz Voir plus

Sur la piste des homonymes

pioche et veste

brouette
manche
poche
truelle

13 questions
284 lecteurs ont répondu
Thèmes : lexique , homonymeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}