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Critiques de Jacques Sadoul (175)
A Christmas Carol : Un chant de Noël, un Noël d..

Revoici Carol Evans, ex-agent des services spéciaux, reconvertie, surtout par ennui, détective. Lorsque Dyan Marley est retrouvée étranglée dans sa chambre new-yorkaise, Carol Evans se lance sur la piste du meurtrier, un tueur en série surnommé le Lady Killer. Mais Carol rencontrera sur sa route des flics pas toujours très honnête, des criminels de Harlem, la Mafia et, également, une mannequin noire, Sharon Clarke, qui ne laisse pas indifférente Carol.

Avec la série des « Carol », Jacques Sadoul nous offre un beau personnage de détective bad-ass, sorte de version féminine (et lesbienne) de Mike Hammer. Autrement dit, la demoiselle utilise aussi bien son cerveau que ses poings et, accessoirement, le reste de son corps, d’ailleurs fort attrayant. Raconté à la première personne, le récit ne lésine pas sur un certain humour pas toujours politiquement correct (une autre époque) car Carol n’aime pas grand monde : ni les Noirs, ni les Hispaniques, ni les « gouines non maquillées », ni les communistes. D’ailleurs elle ressasse régulièrement la décadence de l’Amérique, tombée sous l’emprise de l’immonde pensée Rouge et se désole de la nullité de tous ses présidents de gauche, « excepté Reagan qui était correct ».

L’intrigue, pour sa part, se montre bien construite et complexe, à mi-chemin entre le polar hard-boiled et le policier d’énigme plus classique, dans la tradition des grands anciens à la Chandler ou Spillane. Le lecteur peut d’ailleurs se perdre dans un dédale qui mêle trafic de drogue, serial killer, guerre des gangs, etc. Sadoul, grand seigneur, récapitule heureusement les faits à deux reprises pour permettre à chacun d’emboiter les pièces. En parlant d’emboitage, Carol, pourtant ouvertement raciste, tente durant tout le roman de gagner les faveurs d’un mannequin noire au vocabulaire des plus fleuris. Ce qui donne de nombreuses scènes savoureuses entre séduction et disputes façon « comédie de mariage » (ou plutôt de couchage !). L’atmosphère de Noel et les excès de la période sont également bien rendus, ce qui offre une toile de fond plaisante qui justifie le titre en forme de calembour.

Enlevé, divertissant et bien mené, A CHRISTMAS CAROL constitue donc le polar idéal pour accompagner des fêtes de fins d’années confinées. A déguster sans modération.


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Une aventure de Carol Evans : L'Héritage Gree..

J'adore le cycle Carol Evans! C'est drôle, décalé, avec de l'action, c'est sexy également!

Carol est sûre d'elle, apprécie les belles silhouettes féminines!

"Doctor Jazz" est mon préféré!

Le Cycle Carol Evans est une série de romans policiers de Jacques Sadoul parue entre 1981 et 1999. Carol Evans est une agente de la CIA, assez brutale, qui se trouve mêlée à des enquêtes crapuleuses par hasard, ou par son attirance pour les belles jeunes femmes que le destin lui fait rencontrer. Elle est en effet lesbienne, son tempérament la poussant à mépriser les hommes.

L'action se déroulant au moment de la date de parution (environ), la chute de l'Union soviétique la met au chômage, et la conduit à se poser des questions sur son conditionnement au sein de l'Agence. Elle n'en reste pas moins dangereuse pour les méchants.

C'est parfois un peu lourd, Carol apparait dès fois un peu "caricaturale" mais on s'attache irrémédiablement à son personnage, ses réparties et à ses aventures !
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Le homard fou

Si vous avez envie de vous distraire avec une héroïne avec du tempérament et une enquête amusante, c'est le bon livre. La question principale est Séréna a-t-elle ou non un nombril ... voilà une enquête bien intéressante !
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C'est dans la poche !

En lectrice de science-fiction de longue date, le nom de Sadoul ne m’était pas inconnu que ce soit par la fille, Barbara, spécialiste des vampires ou par le père, Jacques, grâce à qui bien des noms de la science-fiction anglo-saxonne ont été découverts en France. Ce livre de souvenirs raconte les aventures professionnelles du père de ses débuts à la faculté à Paris à son départ à la retraite. Le tout est traité par année en mettant face à face la grande actualité et le quotidien de Jacques Sadoul. Que le personnage vous soit sympathique ou non (et vous changerez plusieurs fois d’avis au cours de ces pages), cette autobiographie se lit avec grand plaisir. Elle fourmille d’anecdotes non seulement sur le monde de la science-fiction, mais également sur celui de la BD et le milieu de l’édition et de la presse en général. À charge pour le lecteur de démêler la réalité des enjolivements.
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Doctor Jazz

Carol Evans, redoutable agent de la CIA, surnommée la Tueuse, a repris du service malgré une bavure lors de sa précédente mission. Cette fois elle est chargée d’enquêter en Louisiane, plus précisément à La Nouvelle-Orléans, afin de démanteler une filière de la drogue.



Pour cette mission un collaborateur lui est imposé, mais Carol est une solitaire, aussi l’on ne retrouvera Bud Hawks qu’épisodiquement. Comme bien souvent, une affaire peut en cacher une autre, et en fait de trafic de drogue, Carol Evans va tomber sur un étrange marché de cassettes-vidéo. Des « Snuffmovies ».



Des petits films d’amateurs dans lesquels les figurants, l’on ne peut guère parler de vedettes, les figurants disais-je, sont torturés, mis à mort, sans aucun trucage. Du vécu, du réel, voilà ce qu’il faut maintenant pour assouvir les bas instincts de quelques névrosés. Faut avouer que du temps où les exécutions, les pendaisons, écartèlements et autres joyeusetés, étaient réalisés en place publique, la foule avide et frissonnante de plaisir assistait à ce genre de spectacle en plein air. Autres temps, autres mœurs. Mais toujours le même attrait morbide.







L’enquête, ou plutôt les enquêtes de Carol, vont amener celle-ci à être le témoin du meurtre d’un avocat en vue de La Nouvelle-Orléans, et ce dans de troublantes conditions. Les trois affaires, drogue, trafic de vidéocassettes spéciales et meurtre d’un personnage haut placé sont étroitement liées.







Jacques Sadoul a écrit un roman qui est surtout le prétexte à découvrir un des hauts lieux du Jazz et à voyager dans La Nouvelle-Orléans et les bayous, en empruntant les rues qui ont fourni les titres à quelques classiques du Jazz : Basin street, Canal street, Pontchartrain…



Un roman qui aurait pu être proposé aux lecteurs accompagné d’une compilation de ces interprétations inoubliables.






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Histoire de la science-fiction moderne, tom..

Une présentation passionnante de la science-fiction américaine des années 1911 à 1975, avec les grands auteurs et leurs oeuvres, par Jacques Sadoul, le directeur des éditions "J'ai lu" de l'époque. Jacques Sadoul a contribué, comme directeur d'édition, à la popularité de la science-fiction dans les pays francophones.



Cet essai fut très important pour moi, car il m'a fait connaître un paquet d'auteurs et de romans qui m'ont transporté dans un autre monde et qui ont stimulé mon imagination. Et, comble de bonheur, il s'avère que je partageais ses goûts. Quelle mine de trésors à lire ! Et ses recommandations étaient toujours justes.



J'ai adoré. Ce fut ma bible pendant une longue période et m'a permis d'approfondir le genre et de sélectionner mes lectures.
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Les meilleurs récits de Weird Tales 1 : période..

Après une introduction générale ce recueil débute avec un classique de la Fantasy, « L’Empire des Nécromants » de Clark Ashton Smith, enchainé avec un court mais effectif récit d’horreur anticipant sur les BD à la Tales from the crypt, « La chose dans la cave ».



Ensuite, Frank Belknap Long propose avec « Les chiens de Tindalos » une des meilleures contributions au mythe de Cthulhu, fréquemment rééditée, tandis que Robert Howard livre une nouvelle (elle aussi souvent republiée) « Les mirois de Tuzun Thune », mélange de fantastique et de réflexion philosophique.



On poursuit avec Seabury Quinn. Complètement oublié, il fut pourtant l’un des auteurs les plus populaires de Weird Tales et le créateur du personnage de Jules de Grandin. Ce détective français, spécialisé dans le surnaturel, vécut près d’une centaine d’aventures en prononçant d’étranges sentences comme « par la barbe d’un bouc vert ». La nouvelle ici proposée, « la malédiction des Phipps », semble typique de son style à savoir une enquête rudimentaire, une malédiction ancestrale frappant chaque père au moment de la naissance de leur rejeton, un soupçon de romance,…Totalement suranné mais pas désagréable, à l’image d’un Harry Dickson.



L’inconnu H.F. Arnold démontre en une dizaine de pages son originalité via une « Dépêche de nuit » très moderne et à la chute aussi surprenante que glaçante. Un des joyaux du recueil. Plus anecdotique mais toujours agréable, « Le présent du Rajah » d’Edgar Hoffmann Price constitue un conte oriental pétri de philosophie.



« Le huitième homme vert » de G.G. Pendarves fut, parait-il, un des récits favoris, fréquemment réédité, des lecteurs de Weird Tales. Cette histoire fantastique quelque peu prévisible, y compris dans sa chute, demeure suffisamment agréable pour mériter une relecture et son côté rétro n’est pas désagréable.



Après un second tour de piste de Clark Ashton Smith, véritable pilier de la revue, avec « L’Île inconnue », Edmond Hamilton, célèbre pour ses space opera, propose avec « Le dieu monstrueux de Marmuth » un mélange d’aventures, de fantastique et d’horreur très inspiré par Lovecraft. Dans un registre proche, « Sous la tente d’Amundsen » de John Martin Leahy se montre agréable et annonce pratiquement THE THING. Indispensable à tout recueil consacré à Weird tales, Lovecraft figure au sommaire via son poème « La piste très ancienne » tandis qu’Abraham Merrit clôt l’anthologie avec sa « Femme du bois ».



Forcément inégaux, parfois fort datés (notamment dans leur style un peu pesant, leurs longues description et leurs procédés narratifs antédiluviens), les différents textes ici réunis n’en sont pas moins plaisants à lire ou à relire et constitue une bonne manière de découvrir ce que fut ce mythique magazine américain. Conseillé.
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Les Meilleurs récits de Unknown

Voici une solide anthologie. Les nouvelles sont toutes du Fantastique et y sont globalement de bonne qualité :

1 - Theodore STURGEON, Hier, c'était lundi : une idée bien sympa de fracture du temps et de mise en scène.

2 - Fredric BROWN, Armageddon (Amageddon) : Courte nouvelle très moyenne, histoire d'un prestidigitateur et d'un petit garçon.

3 - Horace L. GOLD, Régime sec (Trouble with water): Bien écrit, idée amusant mais chute pas terrible. Que se passe-t-il quand un pécheur remonte un Leprechaun du fond du lac ?

4 - Robert A. HEINLEIN, Ces gens-là (They) : Bof, histoire d'un gars traité pour ses troubles psychologiques.

5 - Manly Wade WELLMAN, Pleine lune (When it was moonlight) : Bof, nouvelle dont le protagonist est Allan Poe.

6 - Lyon Sprague DE CAMP, Un mec préhisto (The gnarly man : Bonne histoire ou une anthropologue rencontre dans un cirque un homme primitif qui réussit bien en affaire.

7 - E. A. GROSSER, le psychomorphe (The psychomorphe) : faible

8 - Robert BLOCH, La Cape (The Cloak) : une histoire fort sympathique d'un homme qui achète une authentique cape de Vampire dont la chute était hélas trop prévisible.

9 - Fritz LEIBER, La Colline et le trou (The Hill and the Hole) : du bon Leiber, ou l'histoire d'un arpenteur qui a un problème avec une colline, la chute est toutefois un peu prévisible.

10 - Nelson Slade BOND, Profession : très sympa et humoristique, texte qui me fait découvrir cet auteur que je ne connaissais pas. C'est l'histoire d'un recruteur de l'armée américaine qui voit arriver un gars avec un drôle d'instrument de musique.

11 - Henry KUTTNER, La Troisième porte (Threshold) : nouvelle sympathique à la chute un peu trop prévisible hélas. Un homme décide de faire un pacte avec le diable et d'essayer de le rouler.
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Histoire de la science-fiction moderne, tom..

Cet ouvrage est le second tome de l'histoire de la SF écrite par Jacques Sadoul. Il est bien plus mince que le premier tome consacré au domaine anglo-saxon. La période étudiée s'étend de 1905 à 1975. L'année 1905 est celle de la mort de Jules Verne; l'un des premiers auteurs mentionnés est J.-H. Rosny aîné. La partie du livre la plus intéressante - au moins pour moi - concerne les années '50, où la SF commence juste à "décoller" en France. C'est à cette époque que sont créées les premières collections exclusivement consacrées à ce genre littéraire: le "Rayon Fantastique", par exemple, que j'ai découvert quand j'étais petit. De même pour les revues comme "Fiction". Retour vers le passé: je me rappelle assez bien les romans des auteurs français publiés alors, dont certains sont oubliés aujourd'hui.

Le livre de J. Sadoul s'achève par un court chapitre consacré à la SF européenne, notamment soviétique.

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Les meilleurs récits de Famous Fantastic Myst..

Chaque numéro de ce titre "Famous Fantastic Mysteries" présentait un roman complet suivi de deux ou trois nouvelles.

Ici l'excellent roman "les ténèbres et l'aurore" de George Allan England qui raconte le réveil d'un couple de new-yorkais après un sommeil de huit siècles. Les nouvelles suivantes sont "la fille dans l'atome d'or", "trois lignes de vieux français" d'Abraham Merrit et "l'île amie" de Francis Stevens.

Ces trois textes courts sont aussi bons que le roman qu'ils accompagnent.
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Les meilleurs récits de astounding stories péri..

Plusieurs récits dans ce vieux livre, des oeuvres de SF des années 1934 à 1937... formidable !
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Les meilleurs récits de Famous Fantastic Myst..

Jacques Sadoul. Les meilleurs récits de Famous Fantastic Mysteries. 1912-1919. J’ai lu. 253 p. 2,5 étoiles.

4 nouvelles dans cette 7 ème et dernière lecture des anthologies présentées par J. Sadoul qui a fait un superbe travail. Voir mes critiques sur mon profil, mes livres, entrer « Sadoul » et cliquer « voir la critique » pour plus d’infos sur les 6 autres anthologies.

Revenons à celle-ci. La première nouvelle fait 140 pages…et c’est un flop. Le thème est archi-connu. Un patron et sa secrétaire se réveillent quasi seuls survivant d’une catastrophe mondiale qui a eu lieu des centaines d’années auparavant. Leurs vêtements sont en loque (ce qui est assez amusant) : Les ténèbres et l’Aurore. G.A. England. 1912. J’ai arrêté de lire après quelques pages, ce qui explique la cotation.

L’île amie. Francis Stevens. 1918. Fantastique. Une très chouette nouvelle sur une île très…maternante.

Trois lignes de vieux français. Abraham Merrit. 1919. Une expérience médicale sur un soldat hyper tendu en mission de guetter les tranchées allemandes depuis des heures. Injection de psychotrope pendant la guerre des tranchées. Faites de beaux rêves.

La fille dans l’atome d’or. R. Cummings. 1919. Le héros rejoint sa princesse qu’il aperçoit grâce à un excellent microscope dans une bague en or. Dépassé et incohérent. Pas grave…

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L'Inconnue de Las Vegas

Carol Evans revient dans une nouvelle aventure qui l’envoie, comme le titre l’indique, à Las Vegas. L’ancienne espionne de la CIA reconvertie détective privé y enquête sur la mort d’un de ses collègues de l’agence, retrouvé mort alors qu’il investiguait une affaire de disparition embrouillée.

Carol rencontre tout le petit monde qui vit ou vivote dans la ville du pêché : des tricheurs professionnels, des arnaqueurs, des Russes louches, des photographes et leurs modèles sexy, des mères maquerelles, des putes, des mafieux,…Un vrai panier de crabes dans lequel plonge notre héroïne dur à cuire qui adore frapper les méchants et déteste les communistes. Comment ne pas l’apprécier ?

L’intrigue, une fois de plus, se montre très réussie, complexe à souhait, avec de nombreux twists bien amenés qui relancent l’intérêt. En 220 pages pas le temps de s’ennuyer, ça file à toute allure, c’est très rythmé et énergique. Nous sommes à la croisée du policier classique (de type whodunit) pour le mystère et l’enquête bien menée et du polar hard-boiled américain (pour l’action et le côté brutal de la jeune détective), saupoudré d’une touche de roman de gare, de pulp sexy et d’exploitation (ce qui n’est pas péjoratif et rend le tout encore plus divertissant).

Peut-être pas aussi réussi que TROP DE DETECTIVES, probablement le chef d’œuvre de la série, L’INCONNUE DE LAS VEGAS reste cependant une grande réussite et un bouquin sacrément bien ficelé qui procure un vrai plaisir de lecture, sans temps morts ni passages dilués.


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Les Meilleurs récits de Unknown

Si cette sélection est vraiment révélatrice de la revue, alors John W. Campbell a réussi son pari : toutes basées sur un socle fantastique, les nouvelles rassemblées dans ce recueil garantissent la surprise et représentent un large nuancier qui va de mystique à humour, de variation sur le réel à absurde, d'inquiétude à facétie. Maintenant, bien qu'elles soient dans l'ensemble assez débridées, elles restent - en tout cas pour le lecteur d'aujourd'hui, biberonné à la littérature de genre - assez prévisibles dans leur tournure. Mais même si les chutes sont relativement attendues, il faut tout de même noter le juste équilibre trouvé entre l'unité du registre, le large panel des thématiques et l'originalité des sujets, ainsi que le soin apporté à la narration, autant d'ingrédients qui, le temps de sa courte existence, ont distingué Unknown du reste de la publication pulp.



L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
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Les meilleurs récits de Famous Fantastic Myst..

Exceptionnellement, cet article n’est pas forcément une recommandation de livre, mais un témoignage sur le chemin parcouru en science-fiction depuis le début du XXe siècle. Dans les années 1970, les éditions J’ai Lu réalisaient en effet, des anthologies de textes de science-fiction sous l’égide de Jacques Sadoul, son directeur de collection et fin connaisseur du genre. Certaines de ses anthologies étaient dédiées à des titres de pulps américains. C’est le cas pour celle-ci, Les meilleurs récits de Famous Fantastic Mysteries parue en 1977 et qui rassemble elle quatre textes parus entre 1912 et 1919. Si ce sont effectivement les meilleures publications de cette revue américaine, alors la production de l’époque devait être bien inégale. Chaque texte est préfacé pour présenter l’auteur et ses conditions de parutions.

Et nous commençons par Les ténèbres et l’aurore de George Allan England, écrit en 1912.. Lu 110 ans plus tard, c’est… douloureux. La trame est pourtant intéressante : un ingénieur et sa secrétaire ont travaillé tard dans un gratte-ciel new-yorkais, se sont endormis à leurs bureaux et se réveillent quelques siècles plus tard. La ville est redevenue sauvage, tout part en lambeaux (à commencer par les vêtements de la dame entièrement volatilisés bien moins solides que les haillons qui restent à monsieur) et ils vont devoir survivre et reconstruire la civilisation. Mais comme dans La Machine à explorer le temps (d’H.G.Wells parue en 1895), ils vont trouver un peuple dégénéré et cannibale qu’ils devront affronter. En quoi, est-ce douloureux à lire ? L’histoire a de bons relents de machisme avec le patron qui va classiquement tomber amoureux de sa secrétaire en l’appelant sans cesse « petite fille », mais celle-ci ne se contente pas d’être une belle plante en détresse et prend parfois l’initiative. Ce qui pose problème c’est le racisme violent du texte. Quand les monstres arrivent de nuit, le héros croit qu’il s’agit de personnes noires et avant qu’ils aient fait quoi que ce soit se lamente déjà sur la fin de la civilisation ! Puis quand il les voit de jour avec leur peau bleu-grisâtre, il va leur trouver des traits « mongoloïdes » (comprendre asiatique) pour expliquer une dégénérescence si rapide… Si en 1912, ce genre de préjugés rances pouvaient passer, j’aurais apprécié d’avoir au moins quelques lignes dans la préface de Jacques Sadoul, écrite elle plus de 50 ans après pour avertir des tons douteux de l’histoire (au lieu d’avertir de la fin « socialiste » des deux suites non publiées en français).

Le deuxième récit, L’Ile amie date de 1918 et est lui l’un des rares textes écrits par une femme de l’époque, Gertrude Barrows sous le pseudonyme de Francis Stevens. C’est un texte plaisant qui, avec ses gros sabots, imagine un monde où les femmes sont le sexe dominant et un récit de naufrage où l’impolitesse du seul mâle va mettre en danger la survie des naufragés. Pas inoubliable, mais il se lit vite et fait sourire.

Le troisième récit est finalement le plus ciselé du lot. Écrit en 1919 par Abraham Merritt, Trois lignes de vieux français arrive à mêler dans un cours texte onirique, traumatisme de guerre, hypnose et voyage dans le temps. Une œuvre mineure pour Abraham Merritt, mais un petit bijou parmi ces quatre textes.

Enfin le dernier a également été écrit en 1919. La fille dans l’atome d’or de Ray Cummins est de nouveau un récit d’exploration avec une belle dame en détresse à sauver. Sauf que… Cette exploration se fait dans l’infiniment petit et que la fin ne nous dit pas si la dame fut sauvée ou si le preux Chimiste venu à sa rescousse connut un sort tragique. Le tout a un petit arrière-goût des Voyages de Gulliver et finit, ma foi, sur une note honorable si ce n’est assez convenue cette anthologie.
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Le jardin de la licorne

Suite de "la passion selon Satan", ce livre se lit avec autant de plaisir et fait passer un très bon moment dans le domaine de l'onirique, et avec toujours un peu d'érotisme gentillet qui pimente le récit. Sadoul m'a toujours épaté de ses connaissances et de sa capacité à toucher autant de domaines.
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La Passion selon Satan

Jacques Sadoul était un grand directeur de collection, grand anthologiste, superbe connaisseur de la SF, mais aussi un écrivain intéressant (comment faire autant en une vie m'a toujours étonné). Ici on est au début d'une trilogie qui nous plonge dans l'onirique, le fantastique avec de jeunes héros et un peu d'érotisme gentillet. Pas un chef d'oeuvre, mais un livre très agréable qui jeune adulte m'avait bien plu.
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Les Meilleurs Recits de Fantastic Adventures

Une collection de textes majeurs construite par un de mes gourous qui m'a, sans le savoir, enseigné la SF ... Sadoul a éduqué toute une génération dans l'amour d'un genre alors considéré mineur. Tout n'est pas égal, certains textes ont vieillis, mais c'est une histoire d'un genre qu'on découvre dans cette série. Merci Jacques.
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Les Meilleurs récits de Unknown

Une collection de textes majeurs construite par un de mes gourous qui m'a, sans le savoir, enseigné la SF ... Sadoul a éduqué toute une génération dans l'amour d'un genre alors considéré mineur. Tout n'est pas égal, certains textes ont vieillis, mais c'est une histoire d'un genre qu'on découvre dans cette série. Merci Jacques.
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Une aventure de Carol Evans : Trop de détecti..

Et je poursuis ma découverte d’auteurs de récits policiers de langue française avec, aujourd’hui, Jacques Sadoul, un spécialiste de la littérature de genre.



Né en 1934, décédé en 2013, il fut directeur de collections et auteur d’anthologies et d’essais sur la littérature de science-fiction et policière ainsi que de romans dans les mêmes genres.



Pour le roman policier, s’il a été récompensé pour « Trois morts au soleil », c’est avant tout à sa série « Carol Evans » que je me suis intéressé.



Une fois n’est pas coutume, je n’ai pas débuté la série par le premier épisode (ils sont indépendants), mais par le 8e et antépénultième, attiré par le sujet et le titre : « Trop de détectives ».

En effet, parti d’une idée de base géniale : réunir sur une même enquête les plus célèbres détectives de la littérature.



On pourra certes arguer qu’il n’est pas le premier à avoir eu cette idée et que Gabriel Bernard, presque 70 ans auparavant, l’avait déjà fait avec « Les cinq détectives ».



Mais là où Bernard réunissait des détectives (ou, pour l’occasion, leurs élèves), qui sont, à part Sherlock Holmes, depuis un peu tombés dans l’oubli (Nick Carter, l’inspecteur Lecoq, l’inspecteur Tony...) Jacques Sedoul, lui, choisit des personnages demeurés plus emblématiques (du moins, la plupart) en conviant toujours l’indétrônable Sherlock Holmes, mais également Hercule Poirot, Phillip Marlowe, Columbo, Maigret, Kay Scarpetta, Ellery Queen, le Père Brown.



Certes, je connais bien moins les 4 derniers, mais peu importe.



Tout comme Gabriel Bernard, pour pallier à la cohérence temporelle de faire se rencontrer tout ce beau monde qui n’a pas forcément vécu à la même époque, Jacques Sadoul use d’un stratagème malicieux.



Gabriel Bernard faisait intervenir des élèves des grands maîtres ; Jacques Sadoul, lui, utilisera le contexte d’un jeu de rôles pour faire revivre tous ces personnages à travers des personnes endossant leur personnalité.



Cette idée géniale est, sur le papier, propre à exciter la curiosité de tous les amateurs de romans policiers, pour peu que les détectives soient bien choisis, bien restitués et bien utilisés.



Ce serait malheureusement là où le bât blesse quelque peu dans ce récit.



S’il n’y a pas grand-chose à dire sur Sherlock Holmes ou Hercule Poirot, deux maîtres incontestés du roman de détectives, que tout le monde connaît dans l’hexagone, soit par les récits soit par les adaptations cinématographiques et télévisuelles, il n’en est pas de même, toujours dans l’hexagone, d’Ellery Queen, du père Brown ou de Kay Scarpeta.



De plus, cette méconnaissance de ces personnages annihile l’intérêt que peut avoir le lecteur à tenter de retrouver les tics de chacun comme il peut le faire avec Sherlok, Hercule ou même Columbo.



Alors, certes, l’histoire est censée se dérouler aux États-Unis où ces personnages sont probablement plus connus qu’ici et plus connus, même, que notre cher Maigret, mais le roman est destiné aux lecteurs français.



Outre la méconnaissance de certains personnages, on peut regretter la quasi-absence de certains, dont, notamment, l’un des plus connus d’entre eux dans notre belle contrée : le commissaire Maigret.



Celui-ci intervient peu et à part de bourrer sa pipe et de ne jamais parler, difficile d’apprécier sa présence.



L’autre point faible, du moins, un point qui m’irrite, c’est le personnage central du roman et de la série : Carol Evans.



Personnage féminin, conté par un écrivain masculin, cela n’a rien d’original ni d’étonnant.



Par contre, tout du long de l’histoire, je n’ai pu m’empêcher de ressentir que ce personnage féminin était mû par un esprit masculin, notamment à travers son idylle avec Ellery Queen.



Car, Carol Evans est une femme forte, certes, au sang froid, qui possède la science du combat et des armes... pas de soucis.



C’est également une belle femme à la poitrine opulente... toujours pas de soucis même si j’apprécierai que, de temps en temps, les héros ou héroïnes soient moches, pour changer.



Carol Evans est une lesbienne convaincue... no problemo.



Mais j’ai eu l’impression, à travers la plume de l’auteur et cette histoire d’amour charnel entre Carol Evans et Ellery Queen, que dans l’esprit de l’auteur, Carol Evans était lesbienne parce que, jusqu’ici, aucun homme n’avait su lui faire l’amour !!! réflexion purement machiste et rétrograde qui laisserait entendre, en faisant une généralité grossière, qu’il n’y a pas de femmes lesbiennes, il n’y a que des femmes mal-baisées.



Hérésie que cette idée qui ne peut naître que dans l’esprit étriqué d’un homme auquel ne viendrait surtout pas l’idée qu’un homme hétérosexuel puisse alors, sous certaines conditions, être attiré par un autre homme.



Bref, ne faisons pas de la psychologie de comptoir, mais, si j’ai toujours du mal avec les auteurs qui ne peuvent s’empêcher de faire intervenir des histoires de cœurs ou (et) de culs, dans des récits policiers sous prétexte de séduire la midinette ou d’exciter le mâle en rut, j’en ai encore plus quand cette relation naît d’un concept irrationnel.



Autre défaut, ce roman, entre une idée géniale, un début prometteur, et une excellente fin (que l’on voit tout de même un peu venir), souffre d’une certaine mollesse en son milieu.



Si on se délecte, un temps, de retrouver Sherlock Holmes et son esprit d’observation et d’analyse si bien rendus, le côté dédaigneux, hautain, égocentrique d’Hercule Poirot, les « M’dame » ou « Comme dirait ma femme » de Columbo, force est de reconnaître que le soufflet retombe un peu trop rapidement et que l’intrigue n’avance ni rapidement ni intensément.



Pourtant, on sent que l’auteur s’amuse, connaît son sujet (ses sujets), qu’il maîtrise le genre, mais il manque un peu de rythme et de rebondissements ou d’actions pour dynamiser son récit afin de le rendre plus addictif.



On peut également reprocher les nombreux clichés sur les personnages, notamment sur les personnages féminins qui sont soit dévergondés, soit d’une chasteté et d’une pudibonderie excessive, mais qui sont forcément jaloux de celle qui a de plus gros seins.



Heureusement, le roman se termine de façon excellente même si on la voit venir et qu’elle s’appuie une nouvelle fois sur un personnage excessivement servi par les clichés.



Au final, malgré les nombreux défauts cités, ce roman qui part d’une idée géniale pour arriver à une fin excellente en passant par des moments enthousiasmants, de par sa petite taille, se lit avec plaisir, mais avec quelques regrets.
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