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Critiques de Jacques Sadoul (175)
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Les meilleurs récits de Famous Fantastic Myst..

Ce recueil regroupe quatre récits datant de 1912 à 1919, sélectionnés par Jacques Sadoul dans la revue « Famous Fantastic Mysteries ». Alors que j'apprécie la Science-Fiction, j'accroche moins au genre fantastique, ce qui ne m'a pas empêché de me plonger dans ces textes, connaissant la qualité des choix de Jacques Sadoul par d'autres recueils qu'il a fait paraître aux éditions J'ai Lu.



« Les ténèbres et l'aurore », court roman (140 pages) de George Allan England (1877-1936) est le plus intéressant des quatre. Sa taille, la qualité de son intrigue, et l'intensité de l'action créent du suspens sans nous laisser le temps de nous ennuyer. le racisme et le machisme exprimés de l'auteur gâchent cependant le tableau. le courage que montre Béatrice Kendrick, seule personnage féminin du récit, est remarquable c'est vrai, mais England en fait une héroïne donc une femme atypique (à l'instar d'Allan Stern, son compagnon d'infortune). Je ne doute pas dans l'esprit de l'auteur, d'autres femmes n'auraient pas eu été aussi courageuses et auraient dû limiter leur contribution à la couture et à la cuisine, tâches bien dévolues à Béatrice, rassurez-vous ;-( ! Quant au racisme de l'auteur, en voici quelques illustrations : « Il y a une chance, une simple possibilité, que ces bateaux, ces canots, ces pirogues ou je ne sais quoi appartiennent à des Blancs, de lointains survivants du cataclysme. Il y a une petite chance que ces êtres soient civilisés. » (page 85). (…) « Mon Dieu, ils ont l'air noirs ! s'écria soudain la jeune fille. Regardez, là et là. (…) – Noirs, oui, bleu-noirs ! Apparemment du moins. Et avez-vous vu leur taille ? Pas plus grand que des singes ! Seigneur ! » (page 89). (…) « C'était moins la bestialité de ces êtres qui l'écoeurait, que leur totale dégénérescence. De quelle race descendaient-ils ? Impossible de le dire. Il crut détecter quelque chose de mongol dans les yeux, les pommettes, le contour de ce que l'on pourrait appeler, par courtoisie, une figure. Il y avait aussi des traces négroïdes. Mais la couleur ? D'où pouvait-elle venir ? Et les caractéristiques générales ? N'étaient-elles pas nettement simiesques ? » (page 99).



« L'Ile amie » est une nouvelle (17 pages) fantastique de Gertrude Barrows (1884-19??), alias Francis Stevens. Dans ce récit, le sexe fort est représenté par les femmes, et les tâches considérées comme moins valorisantes (comme les tâches ménagères) sont réservées aux hommes ! C'est amusant, mais plus que ce détail, c'est l'Ile qui constitue le coeur de l'intrigue…



« Trois lignes de vieux français » (29 pages) de Abraham Meritt (1884-1943) ne m'a pas franchement intéressé, même si elle m'a fait penser à l'univers fantastique d'Edgar Allan Poe (1809-1849).



« La Fille dans l'atome d'or » (52 pages) de Ray Cummings (1887-1957) est particulièrement originale. Ce voyage dans l'infiniment petit évoque celui montré dans « le sous-univers », nouvelle de Roman Fredrik Strarzl (1899-19??) aussi présentée par Sadoul dans un autre recueil (« Les meilleurs récits de Amazing Stories, 1926-1932 »).



Je retiendrai de ce recueil, cette nouvelle et surtout l'histoire racontée par England (malgré mes réserves sur certains de ses schémas de pensée), et vais le remettre dans une boite à livre.



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Les meilleurs récits de Amazing Stories, périod..

Dans les années 1970, les éditions J'ai lu ont publié, sous l'intitulé « Les meilleurs récits de … », une série de recueils de nouvelles choisies par Jacques Sadoul (1934-2013) souvent dans des revues spécialisées (ici la revue 'Amazing Stories'). On y trouve quelques perles.



Les récits de science-fiction reposent généralement sur des thématiques récurrentes : dystopies, voyages très lointains dans le temps et ou dans l'espace, confrontations avec des monstres ou des mondes imaginaires…

Peu de ces nouvelles font exception, mais cela ne les empêche pas d'être très originales. Voici quelques résumés de celles qui m'ont le plus plu.

'La guerre du lierre' de David Henri Keller (1880-1966) met en scène une plante carnivore invasive d'abord ignorée par les hommes avant de semer un vent de panique.

L'intéressante série « Hunger Games » de Suzanne Collins plébiscitée par les adolescents pourrait avoir été largement inspirée de dystopie « Les cités d'Argatha » publiée en 1932 par Francis Flagg (1898-1946), dans laquelle deux castes s'affrontent.

La courte nouvelle (10 pages) 'Le sous-univers' de Roman Fredrik Strarzl (1899-19??) est la plus originale du recueil : elle met en scène des personnages qui se rendent dans l'univers de l'infiniment petit, imaginé ressemblant au nôtre mais avec un temps qui s'écoule différemment.

J'ai beaucoup apprécié aussi 'Armageddon 2419 après J.C.' (80 pages) de Philip Francis Nowlan (1888-1940). Elle montre que les civilisations les plus puissantes finissent toutes par perdre leur suprématie.



Recueil trouvé dans une boîte à livres, je l'y remets pour faire tourner.
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Les meilleurs récits de Famous Fantastic Myst..

Jacques Sadoul. Les meilleurs récits de Famous Fantastic Mysteries. 1912-1919. J’ai lu. 253 p. 2,5 étoiles.

4 nouvelles dans cette 7 ème et dernière lecture des anthologies présentées par J. Sadoul qui a fait un superbe travail. Voir mes critiques sur mon profil, mes livres, entrer « Sadoul » et cliquer « voir la critique » pour plus d’infos sur les 6 autres anthologies.

Revenons à celle-ci. La première nouvelle fait 140 pages…et c’est un flop. Le thème est archi-connu. Un patron et sa secrétaire se réveillent quasi seuls survivant d’une catastrophe mondiale qui a eu lieu des centaines d’années auparavant. Leurs vêtements sont en loque (ce qui est assez amusant) : Les ténèbres et l’Aurore. G.A. England. 1912. J’ai arrêté de lire après quelques pages, ce qui explique la cotation.

L’île amie. Francis Stevens. 1918. Fantastique. Une très chouette nouvelle sur une île très…maternante.

Trois lignes de vieux français. Abraham Merrit. 1919. Une expérience médicale sur un soldat hyper tendu en mission de guetter les tranchées allemandes depuis des heures. Injection de psychotrope pendant la guerre des tranchées. Faites de beaux rêves.

La fille dans l’atome d’or. R. Cummings. 1919. Le héros rejoint sa princesse qu’il aperçoit grâce à un excellent microscope dans une bague en or. Dépassé et incohérent. Pas grave…

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Les Meilleurs Recits de Fantastic Adventures

Jacques Sadoul. Les meilleurs récits de Fantastic aventures. 1942 – 1952. J’ai lu. 249 p. 4 étoiles.

Pour les fans d’histoire de la SF – Fantasy – Horreur. La 6 ème anthologie de JS que je (re)lis, 40 ans plus tard 😊. Si le sujet vous intéresse, voir mes autres critiques dans « Mes livres » / « Sadoul » / « voir la critique ».

J’ai aimé :

La demi-portion. Robert Bloch. 1942. « Science-fantasy humoristique ». Un récit d’adultère déjanté. Le mari est un magicien très doué. Mauvais cela pour Lefty Feet le tombeur.

Le rocher voyageur. Théodore Sturgeon. 1951. Très bon récit de SF associé à la création littéraire. Original.

Un Flirgleflipologue de génie. William Tenn. 1950. S.F. humoristique. Très original. Un peu à la Frédéric Brown.

L’ouvre-boîte. Rog Philips. 1952. S .F. Ouvre-boîte et 4ème dimension 😊

L’observateur. Roger M. Williams. 1945. S.F. Méfiez-vous des types trop brillants…Une variante sur le thème de l’enrôlement militaire : Lire aussi : « Profession demi-dieu ». Nelson S. Bond. SF/Fantastique : https://www.babelio.com/livres/Sadoul-Les-Meilleurs-recits-de-Unknown/442017

Le monde creux. Harry Walton. 1952. Une fable « fantastic » très originale, un peu philosophique, sur la misère, et une rencontre qui peut vous en faire sortir … « Un paradis de plaisir personnel et un enfer de solitude totale ».

Inoculation. R.F. Young. 1950. SF pure. La terre est en guerre contre une race extra-terrestre mais le danger est peut-être ailleurs. Intelligent. La morale pourrait être :

« J'en sais beaucoup de par le monde, A qui ceci conviendrait bien :

De loin c'est quelque chose, et de près ce n'est rien » J. de L.

C’est dans les cartes. Rog Philips. 1952. SF. Ce qui se passe si votre fusée traverse un nuage de méson… ? Divin.

Une dernière nouvelle un peu moins intéressante :

Comme les autres nous voient...R.F. Jones.1951. SF. Une planète lointaine. Un voyage vers la fontaine de jouvence. Cramé !



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Les meilleurs récits de Weird Tales 3 : période..

Jacques Sadoul. Les meilleurs récits de Weird Tales. vol 3 1938-1942. J’ai lu. 1979. 219 p. 4 étoiles.

Pour les nouveaux fans de l’histoire de la SF. Je me suis rendu compte que la période 35-45 a vu naître les auteurs SF qui sont des sommités. Leurs débuts ? Ecrire dans les « pulps » mensuels US dédiés soit à la SF, soit au fantastique. La fantasy était quasi inexistante. A mon avis son essor est dû au jeu Donjons et Dragons qui a conquis la planète en quelques années et donné naissance à de nombreux jeux, films, romans du même genre.

Les 7 nouvelles (sur 10) que j’ai le plus aimées :

L’ombre sur l’écran. Henry Kuttner. 1938. Excellent récit d’épouvante dans le milieu du cinéma hollywoodien. En rapport avec une divinité aztèque.

Esclave des flammes. Robert Bloch. 1938. Excellente nouvelle sur l’incendie de Chicago (et plus ?), qui pète des flammes.

La nymphe des ténèbres. Catherine L(ucille). Moore. 1941. SF/Fantastique. L’action se déroule sur Vénus. Northwest Smith vient en aide à une jeune femme poursuivie par une troupe d’humanoïde simiesque. Il ira de surprise en surprise. Divin.

La déesse de Zion. David H. Keller. 1941 . Courte nouvelle. Lors d’une visite au Parc National de Zion, John Erikson fait la rencontre d’un homme qui le mènera au sommet…de l’étonnement. C’est beau l’amour.

Routes. Seabury Queen. 1938. L’histoire de la naissance de Jésus revisitée par M. Queen qui donne le rôle principal à un grand guerrier cimmérien engagé comme beaucoup de ses semblable dans les légions romaines. Dialogue avec Ponce Pilates.

Un poil en-dessous du point de vue qualitatif (mais cela dépend des goûts) :

La Maison de l’extase. Ralf M. Farley. 1938. Une forme peu commune de proxénétisme.

Le Jardin d’Adompha. C.A. Smith. 1938. Le jardin du roi Adompha possède certaines plantes qui, préparées par son magicien Dwerulas, exsudent une drogue très puissante qui déconnecte les gens de leur corps, ce qui permet de trancher magiquement une partie du corps pour la faire pousser sur un arbre…Mais la vengeance est un plat (de salade) qui se mange froid.

Moins intéressant :

Tout au fond. R.B. Johnson.

L’Hydre. Henri Kuttner.

Le tueur fantôme. Fritz Leiber Jr.









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Les Meilleurs récits de Unknown

Unknown est le magazine le moins connu. Davantage orienté fantastique que science-fiction, cette gazette a vécu pendant quatre années. Sa parution fut interrompue durant la Seconde Guerre Mondiale.



→ « Hier, c’était lundi » Theodore Sturgeon (« Yesterday was monday » 1941) Publié dans : ⭐⭐⭐

Est-ce de la folie ou bien la réalité. Quoi qu’il en soit, le personnage principal de cette nouvelle se réveille non pas le jour même, mais le surlendemain. C’était assez amusant de lire les péripéties de ce garagiste qui découvre que des êtres saccagent des véhicules. Bien qu’un peu brouillon, ça se lit bien et la chute intéressante.



→ « Armageddon » Fredric Brown (« Amageddon » 1941) Nouvelle inédite. ⭐⭐⭐⭐

Le récit est très court. La fin m’a bien surpris et au final j’ai bien aimé.



→ « Régime sec » Horace Leonard Gold (« Trouble with water » 1939) Nouvelle inédite. ⭐⭐⭐⭐⭐

Horace Leonard Gold est surtout connu pour deux choses. Il fut éditeur de nombreux magazines et son pseudonyme est Clyde Crane Campbell. C’est par ailleurs sous ce nom d’emprunt qu’Isaac Asimov parle de lui dans la présentation de ses nouvelles. Il dépeint un personnage irascible, caractériel. Il faut dire que Horace Leonard Gold était agoraphobe et vivait reclus dans le noir. Pour en revenir à son texte « Régime sec », nous sommes dans le merveilleux avec l’apparition d’un farfadet, cher au folklore irlandais. L’histoire est hilarante et j’ai beaucoup aimé.



→ « Ces gens-là » Robert Anson Heinlein (« They » 1941) Publié dans : ⭐⭐

Comme je l’ai déjà lu. Je suis passé à la suivante.



→ « Pleine lune » Manly Wade Wellman (« When it wat moonlight » 1940) Publié dans : ⭐⭐⭐⭐

C’est la première fois que je rencontre cet auteur. Il n’a pas ailleurs que très peu été traduit, ce sont surtout des nouvelles. Il est pourtant assez prolixe et a même remporté quelques prix littéraires. En ce qui concerne ce texte, Manly Wade Wellman nous propose un texte plutôt gothique avec comme personnage principal le très célèbre Allan Edgar Poe, avec une histoire de morts-vivants. J’ai beaucoup aimé le début, que l’on pourrait classer dans le genre horreur, mais un peu moins la suite.



→ « Un mec préhisto » Lyon Sprague De Camp (« The gnarly man » 1939) Publié dans : ⭐⭐⭐⭐⭐ coup de ❤️

Anne Rice a écrit « Entretien avec un vampire », ici, ce serait plutôt « Entretien avec un homme préhistorique ». J’ai adoré cette nouvelle, j’ai bien ri, ce texte est savoureux. On y trouve même un peu d’action sur la fin. Lyon Sprague de Camp est surtout connu pour sa longue série Conan le barbare (initialement écrit par Robert Ervin Howard).



→ « Le psychomorphe » E. A. Grosser (« Le psychomorphe » 1941) Nouvelle inédite. ⭐⭐⭐⭐

Encore une nouvelle orientée gothique. C’est un excellent texte, même si j’ai moins aimé un passage. Je ne connaissais pas. J’ai par ailleurs trouvé aucune information sur lui dans mes recherches sur le web.



→ « La cape » Robert Bloch (« The cloak » 1939) Publié dans : ⭐⭐⭐⭐⭐

Une des têtes d’affiche de ce recueil de nouvelles est Robert Bloch. L’auteur a même écrit « Psychose » qui fut adapté par Alfred Hitchcock. Le récit met en avant un personnage qui souhaite se déguiser pour Halloween et trouve une cape au pouvoir maléfique dans une petite boutique obscure. J’ai adoré ce récit, malgré quelques petites choses qui m’ont dérangé, mais ce n’est que moi. Le magasin aurait pu être davantage développé pour donner plus d’effet d’obscurantisme. J’ai moins aimé l’évocation liée à l’article du journal, qui gâche un peu l’histoire. Toutefois, la chute est excellente. C’est du très bon travail.



→ « La colline et le trou » Fritz Lieber (« The hill and the hole » 1942) Nouvelle inédite. ⭐⭐

Les quelques textes que j’ai pu lire de Fritz Lieber ne m’ont pas convaincu. Le récit est un peu plat. Tout repose sur le mystère du trou dans la colline, mais le dénouement final est, à mon avis, raté.



→ « Profession demi-Dieu » Nelson Slade Bond (« Occupation » 1941) Nouvelle inédite. ⭐⭐

Encore un inconnu. Je découvre Nelson Slade Bond. Il a très peu écrit. Avec cette nouvelle, j’ai trouvé le récit assez maladroit puisque l’auteur emploi deux types de narrations inversées. Le témoignage du “demi-Dieu” aurait dû être la première personne et non à la troisième, et vice-et-versa en ce qui concerne l’histoire du personnage principal (qui n’est pas aussi principal que l’aurait voulu l’histoire). Bref, c’est mal construit, pourtant, il y a des choses intéressantes, comme cette boutique obscure bien décrite et la mythologie grecque antique.



→ « La troisième porte » Henry Kuttner (« Threshold » 1940) Nouvelle inédite. ⭐⭐⭐

De bonnes choses et d’autres moins bonne. J’en ressors mitigé de cette lecture. L’idée est intéressante, une histoire de pacte entre un humain et un démon. On y devine aisément la chute, mais elle est toutefois savoureuse.





Ma pensée :



Je suis un peu nostalgique de cette période que je n’ai pas connue. Une époque où l’Internet n’existait pas. Une époque où l’on attendait chaque mois qu’un nouveau numéro de son magazine préféré littéraire soit disponible. Que ce devait être merveilleux d’être gamin et de se jeter sur ces fanzines enrichis par ces monstres sacrés de la littérature de l’imaginaire où même des amateurs pouvaient côtoyer les Isaac Asimov, Robert Anson Heinlein, Theodore Sturgeon, Frédric Brown… Remercions ces écrivains connus et moins connus, ainsi que les éditeurs, qui ont donné le goût à l’écriture pour les auteurs contemporains.

La littérature du fantastique (à ne pas confondre avec la fantasy), appelons-là surnaturel/paranormal/étrange, est un genre que j’apprécie beaucoup.
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Les Meilleurs récits de Unknown

Jacques Sadoul. Les meilleurs récits de Unknown. 1976. Ed. J’ai Lu. 285 p. 4,5 étoiles.

Comme dans chaque anthologie présentée par J. Sadoul, chaque nouvelle est précédée d’une intéressante présentation de l’auteur et d’une rapide mise en contexte.

Pour les amoureux ( d’histoire ) de la SF.

Les 9 nouvelles (sur 11) qui m’ont plu. Genre Fantastique.

a) Hier c’était lundi. Théodore Sturgeon. Mais on est mercredi…Où donc est passé mardi et que s’est-il passé.

b) Armageddon . Frédéric Brown. Histoire d’un illusionniste en spectacle. D’un petit garçon. Du Tibet. Et du Diable

c) Régime sec. H.L. Gold. Un pêcheur sur le lac. N’injuriez jamais un lutin irlandais.

d) Ces gens-là de Robert Heinlein. Une variation sur le thème du Truman Show en plus inquiétant. SF / Fantastique.

e) Pleine lune. Manly Wade Wellmann. Edgar Alan Poe enquête sur une morte ressuscitée. Au risque de sa vie.

f) Un mec préhisto. L. Sprague de Camp. Début 20ème. Foire permanente de Coney Island. La rencontre siècle avec un homme semblant sortir des temps préhistoriques.

g) La cape de Robert Bloch. « A présent les hommes n’avaient plus de respect pour leur âme ». La bonne cape pour un bal costumé. Une cape de vampire ?

h) Profession demi-dieu. Nelson S. Bond. SF/Fantastique. Une bien étrange recrue pour l’armée US.

i) La 3ème porte. Henry Kuttner. Evitez d’invoquer un démon et de vous croire plus malin que lui.



Et encore :

- Le psychomorphe de E.A. Grosser. Fantastique.

- La colline et le trou. Fritz Leiber Junior.

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Les Meilleurs Récits de Planet Stories

Jacques Sadoul. Les meilleurs récits de Planet stories. 1946-1955. J’ai Lu 1975. 253 p. 4,5 étoiles.

Des nouvelles Fantasy – SF datant d’après-guerre. Editées aux USA (dans des « papers » mensuels dédiés à la SF)

Belle introduction de J. Sadoul, pleine de chouettes infos, comme d’habitude.

Chaque nouvelle est précédée d’une présentation de l’auteur. Des auteurs très connus aujourd’hui.

Les nouvelles qui m’ont plu :

Un saint dans la galaxie. 1948. A.E. Van Vogt.

Géniale nouvelle sur l’installation (trop hâtive) de colons sur une nouvelle planète de notre galaxie. Curieusement, alors qu’il n’y a pas de forme de vie apparente, l’ancienne colonie a été dévastée. Aucun survivant. De l’écologie avant la lettre !

Bestiaire martien. 1948. Leigh Brackett

Le complexe spatio-portuaire de Kahora sur Mars. Aussi station dédiée aux plaisirs des plus riches. Le peuple martien vit dans des cités abandonnée, riche d’une culture très ancienne mais presque disparue aujourd’hui. Les martiens sont colonisés et exploités. Quelques cités interdites aux humains existent encore. Une riche personne a disparu aux abords d’une de ces cités. Elle était grande amatrice de « bains de rayons de régression » (retour à l’état le plus primitif). Elle est déclarée décédée. Son amoureux n’y croit pas et va tenter de la retrouver. Une très belle aventure « macho » bourrée d’action et d’émotions.

Tepondicon. 1946. Carl Jacobi

Une courte nouvelle.

La Terre. USA. Des villes où l’on regroupe et parque des pestiférés incurables. Un homme sacrifie sa vie pour sauver d’autres hommes.

Lazare, approchez. 1944. Ray Bradbury. Courte mais bonne cette histoire originale d’un vaisseau-spatial militaire spécialisé dans … les pompes funèbre (!), et chargé (comme d’autres) de récupérer les cadavres qui flottent dans le vide après une bataille spatiale contre des ennemis de la Terre.

Les nôtres sont en train de perdre cette guerre. Mais l’un des cadavres « récupéré » pourrait représenter un espoir pour le genre humain. Formidable…mais c’est sans compter sur la rapacité de certain spécimen humain !

Le seigneur des mille soleils. 1951. Poul Anderson.

…- « Une fois j’ai fait surgir un génie d’une bouteille. – Hein ? Et qu’est-il arrivé ? – Il m’a tué.

Planète des Vwyrddans (race éteinte depuis des 10 aines de milliers d’années. Nouvelle Egypte. Les Janyards, ennemis de la Terre tiennent cette région de l’espace. Nous suivons le récit d’un explorateur de sépultures vwyrdann. Et d’une prise de possession.

Très beau récit sur le partage d’un corps par 2 egos dont un ancien fantôme qui pourrait être comparé à un dieu égyptien. C’est presque du Bilal (« le bal des immortels ») 😊.

Milles ailes en cage. 1955. Algis Budrys.

- « Quelque part dans ces étoiles, il y a des sorcières. ».

Une planète lointaine et mystérieuse. Une race d’être » aux pouvoirs « surnaturels ». Inaccessible et dangereuse. Un richissime chef d’entreprises en veut une dans son tableau de chasse. Le chasseur est engagé. La chasse est lancée. Mais la conscience s’éveille avec la connaissance. C’est cela ou la mort. Un récit qui finit sur le mode spiritualité / respect de la vie. Magnifique et touchant.

Par qui suis-je possédé ? 1946. Henry Kuttner.

En 1975 H.K est considéré comme le plus grand auteur de S.F. des USA devant Asimov, Van Vogt,…

« Asgard où vit l’Aesir dirige les mondes des hommes ». La rébellion gronde depuis des millénaires. Un héros est sélectionné pour tenter d’abattre le dieu-tyran. La lutte est trop inégale, cependant le héros découvre ses pouvoirs psychiques au fur et à mesure de l’aventure. L’Amour, un sentiment inconnu de l’Aesir fera-t-il pencher le destin en faveur de l’humanité ? A vous de lire 😊.



Pour être complet, une dernière nouvelle compose ce recueil : Les infinis. 1953. de Philip K. Dick. (un de mes auteurs préférés) mais qui ne m’a pas accroché.

Pour compléter vos lectures « histoire SF », lire aussi « les meilleurs récits d’Astouding stories… » et les meilleurs récits de « Wonder stories ».

https://www.babelio.com/livres/Sadoul-Les-meilleurs-recits-de-Thrilling-Wonder-stories/295457/critiques/3842606





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Les meilleurs récits de Thrilling Wonder stor..

Jacques Sadoul. Les meilleurs récits de Wonder stories. 1929-1935. J'ai Lu 1976. 252 p. 4 étoiles.

Pour les amoureux (d'histoire ) de la SF. Et de découvertes extraordinaires 😊.

Chaque nouvelle est précédée d'une intéressante présentation de l'auteur et d'une rapide mise en contexte.

Les 5 nouvelles qui m'ont plu.

a) La cité de la flamme chantante. 1931. Clark A. Smith.

Récit du passage de notre monde à une autre dimension. Point focus : Crater Ridge aux USA.

On suit les 2 héros dans leur découverte et l'exploration d'une ville immense. En son centre, un autel dédié à la flamme chantante aux vertus fabuleuses mais potentiellement…mortelle. Un très beau récit empreint d'aventure, de découverte et…de spiritualité.

b) le surhomme du Dr. Jukes. 1931. Francis Flagg.

Un tueur de la pègre de Chicago est engagé par un scientifique pour une expérience médicale sur l'injection de produits bio-chimique (déjà à l'époque !… Aujourd'hui, rien n'a changé). Tout ne se passe pas comme prévu…pour aucun des personnage de ce récit haletant.

c) La conquête de Gola. 1931. Leslie S. Stone.

Une fusée d'exploration militaire terrienne parcourt la galaxie et atteint une planète habitée, Gola. elle est dirigée par un matriarcat, les hommes étant de nature trop belliqueuse. La Matriarche n'est pas dupe de la politesse des représentants terriens…Tous des mâles ! Venus en paix, mais en secret, ils ont d'autres projets pour cette magnifique planète…Mais qui s'y frotte s'y pique.

Une très belle histoire empreinte de poésie et de non-violence.

d) L'île de déraison. 1933. Edmond Hamilton.

Un récit précurseur à une réflexion sur la société dirigée par la raison. la loi, c'est la raison. Si vous contrevenez, vous êtes déportés sur une île habitée par toutes les personnes qui souffrent de déraison. Belle histoire sur la prise de conscience de ce qu'on est prêt à payer pour vivre en liberté, combattre pour la paix et partager son amour avec l'être choisi.

e) Les lunettes de Pygmalion. 1935. Stanley G. Weinbaum.

« Mais qu'est ce que la réalité ? demanda le petit bonhomme semblable à un gnome ». Un récit précurseur de la réalité virtuelle telle qu'elle existe aujourd'hui. Incroyable… le récit ayant près de …80 ans !

Tous ces récits délicieusement anciens dégagent une harmonie, provoquent des questionnements, excitent nos perceptions et nous font vibrer sur des gammes esthétiques différentes de celle de notre vie quotidienne.

Les autres nouvelles (bien aussi mais j'y ai moins accroché sur les plans de l'intellect et de l'émotion – chacun.e. étant différent.e, vous aimerez peut-être plus 😊):

L'odyssée martienne. 1934. G. Weinbaum

Une nuit préhistorique. 1934. Philip Barshofsky

L'éclair mortel. 1929. Hugo Gernsback

Lire aussi les meilleurs récits d'Astouding stories…

babelio.com/livres/Sadoul-Les-meilleurs-recits-de-astounding-stories-periode/82822/critiques/3791787











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Les meilleurs récits de Astounding, tome 2 : ..

Jacques Sadoul. Les meilleurs récits d'Astounding Stories tome 2 1938-1945. J’ai Lu 1979. 223 p. 4,5 étoiles.

Pour les amoureux de SF. Ce tome 2 fait suite…et bien au tome 1.

babelio.com/livres/Sadoul-Les-meilleurs-recits-de-astounding-stories-periode/82822/critiques/3791787

Chaque nouvelle est précédée d’une présentation de l’auteur et d’une rapide mise en contexte.

Et c’est incroyable d’observer le saut de qualité avec le tome 1. C’est la naissance de la S.F. moderne. Dépassée la naïveté des récits des 10 années antérieures. Les nouvelles sont mieux structurées et suscitent plus d’intérêt et d’émotions. On est (trans)porté vers d’autres horizons. Lire ces textes c’est un grand plaisir et je rends hommage à J. Sadoul décédé en 2013 pour son travail de lecture et de sélection.

Les auteurs qui décrochent leurs premières parutions dans les périodiques SF de l’époque sont des noms devenus célèbres aujourd’hui. Theodor Sturgeon, Clifford D. Simak, Lester del Rey, Lewis Padgett,...

Ce tome s’articule autour de 6 nouvelles :

Le manteau d’Aesir de Don Stuart. 1939

Le Dieu microscopique. T. Sturgeon. 1941

La fosse aux pirates. C.D. Simak. 1940

Helen A’Liage. L del Rey. 1938.

Premier contact. Murray Leinster. 1945

Tout smouales étaient les borogroves. Henry Kuttner (alias L. Padgett). 1943.

Déjà, l’émotion,… Ces créations datent de la dernière guerre mondiale.

Quelques mots par nouvelle.

Le manteau d’Aesir. La Terre est envahie par les Sarn et la Mère est la dirigeante absolue de la Terre et règne dans son palais pyramidal, protégée par un champ d’énergie à toute épreuve.

Un petit groupe d’humain complote depuis des dizaines de générations pour renverser le régime autocratique. Devinez ce qui va se passer ? Impossible, tellement les concepts développés sont nouveaux (et apparaissent très originaux encore aujourd’hui) 😊

Le Dieu microscopique. Un scientifique non universitaire, inventeur génial (bio-chimiste, médecin, sociologue,…), richissime et créateur d’une race d’homoncules qui naissent, vivent et meurent dans des « aquariums » fermés et dont il est le « Dieu » bienveillant mais sans pitié et exigeant. Le but ? Il faudra lire cet excellent récit pour le savoir.

D’autres personnages apparaissent qui vont finir par jouer un rôle majeur dont un banquier véreux (déjà à l’époque…) 😊

La fosse aux pirates. Excellent récit avec comme décor les grands fonds sous-marins rendus « habitables ». La peur s’installe suite à des accidents trop nombreux. On implique la qualité des plexiglass. La rupture des enveloppes transparentes qui équipent les modules habités a déjà provoqués plusieurs dizaines de décès. Le promoteur immobilier - constructeur de ces modules sous-marins est près de la faillite. Une agence de presse nationale envoie un journaliste pour enquêter… Superbe récit d’aventure qui ménage une grosse surprise.

Helen A’Liage. Epoustouflant récit d’un robot « femelle » d’une conception totalement novatrice (on rejoint la réalité d’aujourd’hui !), et qui présente un comportement affectif…extraordinaire. J’ai été subjugué !

Premier contact. Imaginez…Vous êtes le capitaine d’un vaisseau puissamment armé de la confédération terrienne et aux confins de la galaxie, vous rencontrez un vaisseau qui a l’air tout aussi bien armé, mais d’une conception alien. Que faire ? Allez au conflit, supprimer l’étranger qui représente une menace pour le vaisseau terrien et qui en cas de victoire pourrait identifier le système solaire et préparer une invasion. Mais c’est aussi rater l’occasion de découvrir une race nouvelle et peut-être créer des contacts scientifiques et économiques profitables pour les 2 races. Récit extrêmement intelligent. Bien sûr il existe une solution…Mais elle est totalement originale. A vous de la découvrir !

Tout smouales étaient les borogroves. Extraordinaire récit… Comment des objets (extraterrestres) peuvent influer sur le comportement de 2 frères. Les psychologues (terriens) vont adorer. Dans l’univers, tout est lié. Sublime récit plein d’humour et d’aveuglement des parents (dû au conditionnement de la race humaine) ! le récit se termine par un drame.



J’espère avoir pu vous intéresser à ces récits d’un autre âge…mais qui sont restés incroyablement modernes et passionnants. Comme si, malgré les 80 années écoulées, aucun décalage ni scientifique, ni émotionnel n’existait entre ces auteurs et les lecteurs d’aujourd’hui.

La S.F. ? Un pont intergénérationnel.

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L'Inconnue de Las Vegas

Carol Evans revient dans une nouvelle aventure qui l’envoie, comme le titre l’indique, à Las Vegas. L’ancienne espionne de la CIA reconvertie détective privé y enquête sur la mort d’un de ses collègues de l’agence, retrouvé mort alors qu’il investiguait une affaire de disparition embrouillée.

Carol rencontre tout le petit monde qui vit ou vivote dans la ville du pêché : des tricheurs professionnels, des arnaqueurs, des Russes louches, des photographes et leurs modèles sexy, des mères maquerelles, des putes, des mafieux,…Un vrai panier de crabes dans lequel plonge notre héroïne dur à cuire qui adore frapper les méchants et déteste les communistes. Comment ne pas l’apprécier ?

L’intrigue, une fois de plus, se montre très réussie, complexe à souhait, avec de nombreux twists bien amenés qui relancent l’intérêt. En 220 pages pas le temps de s’ennuyer, ça file à toute allure, c’est très rythmé et énergique. Nous sommes à la croisée du policier classique (de type whodunit) pour le mystère et l’enquête bien menée et du polar hard-boiled américain (pour l’action et le côté brutal de la jeune détective), saupoudré d’une touche de roman de gare, de pulp sexy et d’exploitation (ce qui n’est pas péjoratif et rend le tout encore plus divertissant).

Peut-être pas aussi réussi que TROP DE DETECTIVES, probablement le chef d’œuvre de la série, L’INCONNUE DE LAS VEGAS reste cependant une grande réussite et un bouquin sacrément bien ficelé qui procure un vrai plaisir de lecture, sans temps morts ni passages dilués.


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Les meilleurs récits de astounding stories péri..

Jacques Sadoul. Les meilleurs récits de Astounding Stories. 1934 à 1937, Ed. J’ai lu 1974. 306 p. 4/5

Je viens de remettre la main sur 600 BD et des centaines de livres SF / Fantasy qui étaient rangés au grenier. Lus entre 1980 et 2000.

Je vais prendre un pied d’enfer à les relire. Il y a des pépites.

Ce livre-ci, qui parmi 5-6 autres de la série « les meilleurs récits de … » marque le début de mes lectures SF et de cette passion qui ne m’a jamais quittée.

Les nouvelles sélectionnées outre qu’elles ont l’avantage d’être courtes (35 p. en moyenne) sont parues dans les plus célèbres magazines de SF USA, qui étaient des précurseurs du genre.

300 pages environ. 8 nouvelles. 400.000 caractères environ (les polices sont petites) pour le format poche.

J’ai beaucoup aimé :

- Les mangeurs de lotus de S.G. Weinbaum. L’exploration et la découverte de 2 races d’êtres vivant sur Venus. Dont une « plantes » aux capacités de communication très surprenante(s). Très original.

- Le rodeur des terres incultes de Harl Vincent. Excellent récit sur la création d’animaux de compagnie doués et très intelligents, un prodige rendu possible par les progrès de la recherche génétique. 90 ans plus trad, on y est ! Bel ode à la liberté et au respect de la « différence ». Et cela date des années 30 !!!

- Au-delà de l’infini de Chan Corbett. Une nouvelle « space opéra » : les derniers instants de la a presque-extinction de la race humaine par des envahisseurs pas sympa du tout…D’un autre côté, les hommes sont aussi des prédateurs …faudrait pas nous mésestimer… 😊

- Le dictateur fantôme de Wallace West. EXCELLENT récit sur la manipulation de l’esprit par le cinéma. Un avertissement pour notre société de l’image. Jouissif.

- Le cercle galactique de Jack Williamson. Un voyage scientifique. Incroyable nouvelle qui m’a passionné car le récit se tient parfaitement, s’appuyant sur l’effet gravitationnel sur le temps, l’espace qui n’existeraient pas « vraiment ». A mettre en parallèles avec la découverte des années 80 et l’émergences d’une nouvelle vague de jeunes physicien nucléaires. Lire p.ex. « les racines physiques de la conscience ». Cet auteur est connu par son Space Opéra Les légions de l’Espace (que je n’ai pas lu).

Mais je vais lire 2 de ses livres que j’ai retrouvés dans mon grenier : « plus noir que vous ne pensez » - Fantastique et « Les récifs de l’Espace » - SF

Tous ces récits ont une magie « old fashioned » très prenante. Et je me rends compte que leur poésie, leur inventivité me touchent plus profondément maintenant, avec …40 ans de recul 😊.

Donc un excellent travail de Jacques Sadoul que ma jeunesse n’avait pas permis à l’époque de mesurer à sa juste valeur.

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Les Meilleurs Recits de Fantastic Adventures

Lancée en 1939 par Ziff Davis, qui édite déjà Amazing Stories et qui souhaite ajouter une touche de fantastique à ses publications globalement orientées vers la science-fiction, Fantastic Adventures n'est finalement pas une revue très différente de la précédente. D'ailleurs, derrière les couvertures qui surfent sur la même vague et affichent des femmes dénudées en détresse, les lecteurs retrouvent des thèmes familiers traités par des noms déjà bien connus. Pour autant, peut-on faire un constat similaire ? D'après Jacques Sadoul, oui. Les nouvelles s'inspirent directement des pulps publiés dans les années 20 et n'élèvent jamais vraiment le niveau de leurs prédécesseurs. Toutefois, comme la majorités des autres magazines de l'époque, il arrive à celui-ci de proposer des textes de jeunes auteurs depuis passés à la postérité. Ainsi, entre 1939 et 1953, Fantastic Adventures compte notamment des nouvelles de Bloch ou de Sturgeon. Celles-ci figurent au sommaire de cette anthologie qui, comme les autres titres de la collection, recueille donc le meilleur de cette revue.



(...)



Dès sa première année d'existence, Fantastic Adventures connait des difficultés et ce malgré un bon accueil. Heureusement, le numéro d'octobre 1940, qui remporte un vif succès, redresse la barre et parvient même à assoir une certaine stabilité. La revue devient mensuelle mais la qualité n'est pas toujours au rendez-vous et elle publie des textes inégaux, à l'image de ce recueil qui réserve toutefois quelques très bonne surprises. Elle continue durant des années à stagner dans sa zone de confort sans jamais rien oser de très novateur. Il faudra attendre le début de la décennie suivante et l'arrivée d'Howard Browne à sa direction pour qu'elle publie enfin des textes d'un niveau raisonnable. Mais il est déjà trop tard. L'image de revue légère et fantaisiste qui lui colle à la peau lui sera fatale. Finalement, Fantastic Adventures sera abandonnée en 1953 au profit de Fantastic, qui la remplacera.



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Les meilleurs récits de Famous Fantastic Myst..

Lancé à une époque où le paysage de pulp compte déjà de nombreuses revues, Famous Fantastic Mysteries n'entend pas vraiment apporter quoi que ce soit de bien nouveau au registre. Et pour cause, elle ne propose que des réimpressions. La ligne éditoriale dictée par Mary Gnaedinger - première femme à occuper un tel poste - est très simple : chaque volume est composé d'un roman complet accompagné de deux ou trois nouvelles de genre, principalement de la science-fiction ou de la fantasy. De 1939 à 1953, elle exhume donc des textes courts ou des romans qui avaient déjà vu le jour entre 1912 et 1919 dans les pages des magazines du groupe auquel elle appartient, la Munsey Company. L'accueil est plutôt bon, notamment car certains amateurs apprécient de retrouver en une seule livraison des romans qui n'étaient parus qu'en épisodes ou des textes qui avaient rencontré le succès avant de disparaître de la circulation. Jacques Sadoul, dans le but de rester fidèle à ce modèle, a sélectionné pour cette anthologie un roman et trois nouvelles. S'ils sont censés être représentatifs du ton et de la qualité de la revue, ils sont surtout présentés comme le meilleur de ce qu'elle a publié. Voyons cela.



George Allan England, Les Ténèbres et l'aurore

Allan Stern, ingénieur-conseil, et Béatrice Kendrick, sténodactylo, ouvrent les yeux sur leur lieu de travail et réalisent qu'il s'est produit quelque chose. Oui mais quoi ? Et combien de temps sont-ils restés inconscients pour que le monde ait changé à ce point et qu'il n'en reste ni rien ni personne ?



Francis Stevens, L'Île amie

Le narrateur, jeune homme mal à l'aise dans ce bar rempli de représentantes du nouveau sexe régnant, s'approche d'une vieille baroudeuse des mers, "la mine sévère, la trogne tannée par le vent et le soleil". Il espère tirer de cette survivante de l'ère des turbines et des moteurs à essence le récit de son naufrage.



Abraham Merritt, Trois lignes de vieux français

Le temps de ce court conte, l'auteur de La Femme du Bois nous plonge dans l'horreur de la première Guerre Mondiale. Le soldat Laveller est épuisé, à bout. Du fond de la tranchée de première ligne dans laquelle il est réfugié, il lui semble entendre quelqu'un murmurer. Son esprit lui jouerait-il des tours ?



Raymond King "Ray" Cummings, La Fille dans l'atome d'or

Grâce à un microscope d'une puissance phénoménale, un scientifique a découvert une forme de vie semblable à la nôtre dans l'infiniment petit. Il a alors investi ses talents de chimiste à la mise au point d'une pilule qui permettra à celui qui l'avale de rétrécir au point de s'y rendre. Devant témoin, il la gobe.



Après ces brefs aperçus, il faut que je revienne sur le premier texte, le roman de George Allan England.



Comme je le disais dans le court résumé ci-dessus, un ingénieur et sa secrétaire se réveillent d'un long sommeil auquel ils n'ont pas souvenir d'avoir succombé. Lui porte maintenant une longue barbe, leurs vêtements se sont désagrégés et ils sont seuls dans ce gratte-ciel du centre de New-York dorénavant entourée d'une jungle luxuriante. Cette variation assez classique sur le thème post-apocalyptique va alors confronter nos deux personnages à son lot d'incohérences : la civilisation a disparu mais eux sont toujours vivants après 800 ans d'un sommeil inexpliqué qui n'aura heureusement pas altéré la nourriture contenue dans les conserves. Vêtus de peaux de bêtes, ils attendent que d'autres survivants, s'il y en a, viennent à eux. En effet, d'après Allan, il est plus que probable que ceux-ci, où qu'ils se trouvent sur le globe, se dirigent vers New-York. Pourquoi ? Car la Grosse Pomme est le centre du monde, tout simplement. En attendant, ils explorent ce qu'il reste de la ville et finissent par tomber sur des créatures sauvages. Des hommes de couleur ! La première pensée de l'ingénieur est la suivante : "Il se peut que ces créatures descendent des noirs, qu'ils aient une histoire, une tradition de l'homme blanc". Oui, vous avez bien lu ce que vous avez lu. Vous n'avez pas interprété hâtivement cette phrase, tout comme il est inutile de la mettre sur le dos d'une formulation malhabile. Cette phrase est bien révélatrice d'un racisme tellement basique et décomplexé qu'il en ferait presque oublier la dimension misogyne du roman. D'ailleurs, l'auteur en remet régulièrement une couche. C'est insupportable.



À ce sujet, pas un mot de Jacques Sadoul. C'est probablement ce qui m'a le plus surpris. Concernant le roman, publié en 1912, je me dis qu'il faut probablement le remettre dans son contexte - et encore ! Mais l'anthologie, tout comme la préface, date de la fin des années 70. Que Sadoul ait sélectionné ce roman parmi d'autres et qu'il ne fasse pas allusion aux idées que celui-ci véhicule me laisse perplexe. Quelle conclusion faut-il en tirer ? Jacques Sadoul a-t-il simplement choisi ce roman pour l'efficacité de sa narration ? N'était-il pas sensible à son propos ou estimait-il qu'il n'y avait pas matière à s'en formaliser ? À moins que ce texte et son esprit ne reflètent sincèrement le ton de la revue. Pourtant, les nouvelles qui composent le reste du volume sont tout à fait honnêtes et ne vont pas dans le sens du roman de George Allan England.



À l'heure où j'écris ces lignes, je ne sais pas quoi en penser.



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Les meilleurs récits de Thrilling Wonder stor..

Le recueil consacré à Wonder Stories était très inégal, à l'image semble-t-il de la revue. À l'inverse, celui consacré à sa suite, pourtant présentée comme particulièrement peu convaincante, est bon de la première à la dernière nouvelle. Humoristiques ou sérieux, introspectifs ou aventureux, les textes multiplient les registres et les tons et, quand ils ne sont pas très originaux, ils proposent des variations intéressantes sur des thèmes classiques. Au regard de ce volume, qui sauve donc les seuls textes qui le méritaient, on ne peut que regretter qu'une revue capable de publier des nouvelles d'une telle qualité n'ait pas été plus regardante et ne les ait noyés dans une masse médiocre - depuis oubliée et disparue. Dommage. Elle a mis la clé sous la porte en 1955.



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Anthologie de la littérature de science-fiction

Cela n'a pas été facile de venir à bout de cette anthologie que j'ai emprunté via le prêt inter-bibliothèques (4 semaines maximum).



Ce pavé de 667 pages contient 62 nouvelles des plus grands auteurs de science-fiction de 1919 à 1980. Difficile de faire un résumé pour chacune.



J'ai trouvé l'introduction de Jacques Sadoul fort intéressante tout comme les bio-bibliographies qui précédaient chaque nouvelle. L'ouvrage est enrichi par un index des auteurs, des titres, une bibliographie générale sur la SF et une liste de 60 romans à lire. Cela ne va pas faire descendre ma pàl.



Voici une sélection de mes textes préférés :

- Charles Harness, L'enfant en proie au temps (1953) une histoire de paradoxe temporel étonnante.

- Poul Anderson, Superstition (1956) raconte un monde post-apo où la science s'est fait supplanter par les superstitions et la « magie ».

- Frederic Brown, F.I.N. (1961) la nouvelle la plus courte que j'ai lu dans ma vie. Vous pouvez la lire en citations.



J'ai aussi beaucoup aimé :

- Jorge Luis Borges, Loterie (1939)

- Alexandro Jodorowski, Les siamois (1965)



J'ai découvert des auteurs qui m'étaient totalement inconnus comme Clark Darlton ou Sin'ichi Hoshi.



Challenge multi-auteures SFFF oblige, je dirai également quelques mots sur les textes suivants :

- Ursula K. le Guin, Ceux qui partent d'Omelas (1973). Cette description d'une ville utopique a été nominée pour le Locus 1974. Je n'ai pas accroché à celle-ci.

- Joan D. Vinge, Depuis des hauteurs impensables (1978). Journal de bord d'une astronaute lors d'un voyage interstellaire sans retour. J'ai beaucoup aimé.

- C.J. Cherryh, Cassandra (1978) Une femme vit dans une ville déchirée par la guerre. Elle a la capacité de voir le présent et le futur en même temps. (Prix Hugo 1979)

- Tanith Lee, La trêve (1976) Deux tribus en guerre (une mâle et une femelle) tentent de faire la paix en faisant des couples. Pas lue jusqu'au bout.



Voilà un livre que j'achèterai si j'ai la chance de le trouver en occasion.









Challenge pavés 2023

Challenge XXe siècle 2023

Challenge mauvais genres 2023

Challenge multi-auteures SFFF 2023
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93 ans de BD

Jacques Sadoul est un passionné. Il l'assume totalement en écrivant un ouvrage retraçant 93 ans de bande dessinée. On reconnaît un peu plus la bd en 1989 ce qui lui a peut-être permis de se faire une place en librairie. C'est une période où l'on commence tout juste à écrire l'histoire d'un médium qui a des aprioris tenaces. Ce qui saute très vite aux yeux c'est la véritable passion de l'auteur. Il sait de quoi il parle. Il respecte les auteurs, les dessinateurs et surtout leur travail. C'est avec beaucoup de précision qu'il évoque leur particularité, leur diffusion, le lectorat, les opposants... Mais la vraie particularité de cette Histoire repose sur la place des femmes aussi bien du côté des personnages que des autrices. Contrairement à ce que l'on peut lire en général dans ce genre de livres, elles sont très présentes. En effet, souvent, elles sont très pulpeuses, à grosses poitrines et avec peu de vêtements. Mais pas forcément stupide comme on aurait tendance à le croire. On y trouve des cheffes, des leaders, des tortionnaires, des super-héroïnes... C'est très plaisant à lire et à découvrir la richesse d'un art qui se renouvelle et se remet en question. On aimerait d'ailleurs lire la suite avec quelque chose de plus récent. Que pourrait-il nous dire? Et surtout qu'elle serait son regard sur la bd moderne? Surtout qu'il explore le 9e art avec une préférence pour le comics. Une très bonne lecture aussi brillante qu'amusante. D'autant plus que le format poche rend le bouquin plus accessible, avec de très nombreuses illustrations et pour la plupart en couleurs. Comment ne pas avoir envie d'aller plus loin après ça? Impossible.
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Histoire de la science-fiction moderne, 191..

Cet ouvrage de l'éditeur Jacques Sadoul est l'un des premiers livres à raconter l'histoire de la SF.



D'un côté, ce livre est impressionnant. Comme il n'y avait pas d'autres ouvrages sur lequel baser son travail, Sadoul a lu, en ordre chronologique, tous les pulps et autres publications américaines du début du 20e jusque dans les années 80. Plus personne aujourd'hui ne pourrait faire cela. Tout lire. Sadoul est ici très exhaustif. (Il a aussi écrit des livres sur les différents pulps américains de l'époque et publié des anthologies.)



Mais cela a un prix : Sadoul fait peu de sélection ou de synthèse. Il ne marque pas vraiment les grands thèmes qui ont marqué certaines ères de la SF. On ne fait pas de lien avec l'actualité de l'époque. On n'a pas de fils conducteurs montant vraiment l'évolution du genre.



On a plutôt l'impression de lire les notes qu'il a laissées dans un carnet pendant qu'il faisait ses lectures. Du genre : « Février 1934 : une bonne nouvelle dans le magazine X, elle raconte l'histoire Y. Le reste était moins bon. »



Il balaie du revers de la main les périodes qu'il n'aime pas. Ursula Le Guin, par exemple? Il ne l'aime pas. Il nous explique donc qu'elle n'a pas sa place en SF.



Un autre reproche : La même année que ce livre de Sadoul est paru, en anglais, Billion Year Spree de Bryan Aldiss. C'est aussi l'un des premiers livres d'histoire de la SF, et un bien meilleur. Mais il n'a jamais été traduit en français parce que... J'imagine que personne n'a voulu compétitionner le boss de J'ai Lu.
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Une aventure de Carol Evans : Trop de détecti..

Jacques Sadoul a concocté ici un whodunit merveilleusement ficelé au second degré franchement délectable. Entre humour décapant et esprit policier à la Agatha Christie. Sans oublier sa petite dose d'érotisme, obligatoire quand l'enquête est menée par la sexy Carol "Big Boobs" Evans !
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Les meilleurs récits de Amazing Stories, périod..

Cédée à de nombreuses reprises, la revue continue à traverser des périodes de crises, certaines d'ordres financières, d'autres plus déontologiques. Malgré cela (ou peut-être grâce à cela, va savoir), la revue garde la tête hors de l'eau et, après avoir publié quelques textes qui la placent en liste des nominations de prix prestigieux ou avoir donné sa chance à des auteurs depuis renommés, elle va même survivre à la fin de l'ère du pulp. Elle existe encore aujourd'hui. Mais si on en croit Jacques Sadoul, elle n'a rien proposé depuis 1932 qui vaille la peine d'en faire un autre volume. Il faut dire que, depuis sa création un siècle plus tôt, elle aura semble-t-il recyclé plus de textes de secondes mains qu'elle n'en aura proposé d'originaux. Ceci explique sans doute cela.



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