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Critiques de James Fenimore Cooper (99)
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Le dernier des Mohicans

Au moment d’écrire cette critique me revient en tête le film de Michael Mann de 1992 avec Daniel Day-Lewis et Madeleine Stowe. C’est un véritable chef-d’œuvre qui m’a enthousiasmé au point de vouloir découvrir l’œuvre littéraire qui l’a inspiré. J’ai retrouvé dans ces cinq cents pages l’atmosphère des grandes contrées sauvages de l’Amérique du nord plantées de grandes forêts millénaires aujourd’hui largement décimées.



Je dois tout de suite dire que j’ai préféré le film au livre. Malgré la richesse des descriptions tant des personnages que des évènements, j’ai perçu des longueurs dans le rythme et par ailleurs le style, qui fit sensation au XIXe siècle, me semble avoir mal vieilli.



Le major Duncan est chargé d’escorter Cora et Alice au fort William Henry que commande le général Munroe leur père. Ils sont accompagnés par un curieux personnage, David La-Gamme, maître de chant, dont la seule utilité dans cette histoire est d’apporter un peu de légèreté. Il ne fut pas retenu pour le film. Ils rencontrent en chemin Œil-de-Faucon et les deux Mohicans Chingachgook et Uncas, père et fils et derniers de leur race, qui démasquent le traître Magua, lequel servait jusque-là de guide à la petite compagnie.



L’histoire telle qu’elle nous est racontée dans ce livre souffre de quelques défauts de rythme et donne trop dans le pathétique quant aux réactions de Munroe vis-à-vis de ses filles. J’ai aimé retrouver le farouche Magua, homme cruel animé d’une implacable soif de vengeance et prêt à tout pour arriver à ses fins. Il n’est pas étonnant que son nom indien soit le « renard subtil ».



Bien qu’elle traîne en longueur, l’histoire ne manque pas de rebondissements : le siège du fort William Henry par le marquis de Montcalm, le perfide Français qui manie à merveille l’hypocrisie face à des Anglais quelque peu naïfs ; la poursuite en canoë et à pied ; les combats entre Delawares et Hurons.



Il y a des éléments qui m’ont frappé : Œil-de-Faucon me semble avoir la langue un peu trop bien pendue pour un chasseur accoutumé à la vie dans les grandes solitudes sauvages.



L’intrigue amoureuse présentée dans le livre n’a pas la saveur de celle du film. Néanmoins sans ce livre, il n’y aurait point eu de film. Je rends grâce à James Fenimore Cooper pour cette histoire dont le pouvoir de fascination encore intact tient sûrement au fait qu’elle fait revivre un monde à jamais disparu, la mélancolie de peuples chassés de leurs terres et exterminés, peuples qui vivaient si bien en accord avec cette nature sauvage qui est aujourd’hui plus que jamais menacée.



Les détails crus ne nous sont pas épargnés et au fil du roman on pourrait presque tenir les comptes fidèles de la collection de chevelures (scalps) que les deux Mohicans accumulent au prix de leur ruse et de leur bravoure.



Cette histoire sauvage, cruelle et tout de même captivante se termine tragiquement et une scène de funérailles vient clore brutalement, comme souvent en littérature, cette épopée à la fois moderne et mythique.



Par ailleurs, ce roman présente quelques scènes cocasses avec un chasseur (Œil-de-Faucon) tout empreint de bonhomie et un peu de gouaille, ainsi que des peintures de paysages grandioses comme on n’en trouve que dans les grandes étendues sauvages (« wilderness » est ici étrangement traduit par « désert ») de l’Amérique du nord.
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Le dernier des Mohicans

Il y a vingt-cinq ans, Michael Mann réalisait l'un des films les plus esthétiques que j'ai jamais vu, mettant magnifiquement en scène Daniel Day-Lewis et Madeleine Stowe, dans une émouvante succession d'aventures, de batailles et de sentiments contrariés. Et cela fait vingt-cinq ans que je me dis qu'un jour je m'attaquerai au roman qui lui a inspiré un tel morceau de cinéma. "Inspiré", c'est le terme exact car, en réalité, le réalisateur et son scénariste ont pris de très très grandes libertés avec l'oeuvre de Cooper, à tel point que je n'y ai pas du tout retrouvé ce qui m'avait tant charmée.



Certes, le contexte est là. Etat de New York, 1757. Autant dire que vous ne verrez aucun gratte-ciel mais des forêts hostiles à perte de vue, sillonnées de rivières aux rapides meurtriers, et peuplées de tribus indiennes corrompues par les deux grands antagonistes de la périodes : les Anglais et les Français. Ces sympathiques colons ont assujetti les naturels d'Amérique à coup d'eau de feu et de fusils, leur faisant oublier leurs traditions et provoquant des schismes entre peuplades et des poussées d'agressivité auxquelles il ne vaut mieux pas être confronté.



Je disais donc que Michael Mann avait réalisé une adaptation très éloignée de l'oeuvre originelle, changeant les relations entre les personnages et modifiant la chronologie de l'action, de telle sorte qu'il est inutile de vouloir retrouver vos petits dans une telle jungle.



Toutefois, j'aurais pu passer par dessus ma déception et sincèrement m'intéresser au roman classique que j'avais entre les mains si le style de Cooper et sa narration n'avaient eu raison de mon intérêt et de ma patience. "Le dernier des Mohicans" est certes un très bel hommage rendu aux peuplades indiennes colonisées - et pour une fois l'auteur blanc ne se montre pas fat et condescendant vis-à-vis des autochtones, un bon point pour Cooper - mais le rythme est juste indigeste, tant les descriptions sont foisonnantes et la relation des sentiments ou des opinions traînent en longueur. Pour le coup, le style classique est ici clairement suranné et même si le roman recèle un véritable concentré d'actions et d'aventures, je n'ai pas réussi à l'apprécier à sa juste valeur.



Dommage. Il est rare que je découvre le film avant le roman et dans ce cas précis, j'aurais dû m'abstenir de relier les deux oeuvres.





Challenge MULTI-DEFIS 2017

Challenge TOTEM

Challenge PAVES 2017
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La Prairie

Eh bien voilà ! Je me suis faite avoir comme un bleu… avoir par l’indien sur la couverture et la maison d’édition que j’affectionne particulièrement.

Le livre en main je m’imaginais déjà l’ouest sauvage, les pionniers qui vivent à la dure les indiens pleins de dignité et de sagesse qui affrontent des cowboys au regard sombre et à l’air impassible. Raté ! Mais alors complètement. Pour en avoir des descriptions du grand ouest, ça j’en ai eu mais ça n’en finissait plus.



La plume est désuète, ce qui peut avoir son charme mais la narration a eu raison de ma patience. En pleine lecture paf l’auteur débarque avec ses gros sabots et vous dit : bon alors là il faut imaginez que 2 semaines se sont écoulées, là on va allez voir tel personnage pour savoir ce qu’il vit au même moment, … euh non monsieur l’auteur on ne fait pas ça. Comment voulez-vous que je me mette en immersion si vous n’arrêtez pas de faire irruption comme ça dans ma lecture. Ce ne sont pas des manières.



Bon encore ça j’aurais pu passer dessus et en rire mais le côté suranné et mièvre m’a achevé. Des gentlemans en pleine cambrousse… je suis sceptique. Comment peut-on se faire autant de politesses dans ce contexte de survie ? Et puis je ne savais pas les aventuriers si susceptibles, un rien les vexe ! Au final les dialogues n’en finissent pas et les états d’âme non plus ce qui a pour effet de décrédibiliser complètement les personnages. Comment les prendre au sérieux alors qu’ils palabrent pendant des heures sur des détails alors qu’ils sont censés être des hommes d’action ?



Résultat, le redoutable trappeur m’est plutôt apparu comme un papi (et pour cause toutes les 2 lignes on nous rappelle son âge !), les pionniers comme des brutes simples d’esprit (là encore l’auteur n’a de cesse de louer leur force), le chasseur de miel (oui ça ne s’invente pas) avec toutes ses métaphores sur les ruches a mis mes nerfs à rude épreuve, le botaniste est complètement givré en plus d’être froussard et n’aurait pas survécu plus de 2 jours si cette histoire avait été vraie et pour finir le militaire et bien c’est une caricature de militaire.



Les femmes dans tout cela me direz-vous ? Ce sont soient des « amazones » comme le dit l’auteur : comprenez des ersatz d’homme (enfin de l’image que la société se faisait de l’homme à l’époque) prêtes à en découdre avec les sauvages et n’importe qui d’autre d’ailleurs, ou des jeunes femmes frêles et fragiles qui menacent de s’évanouir à la moindre occasion. Peut-être Hélène Wade fait-elle exception mais elle c’est un autre problème : elle est complètement incohérente, je ne sais pas comment ça fonctionne dans sa tête mais ce n’est pas clair...



Et les indiens … ben bof aussi. Finalement on n’en parle pas beaucoup et je ne suis pas convaincue non plus par le portrait qui est fait d‘eux.



Me voilà donc incrédule et déçue. L’écriture pesante, le rythme d’une lenteur incroyable, les personnages improbables ont eu raison de moi. J’avoue je n’ai pas finie et ça ne m’arrive vraiment pas souvent. Peut-être le style était-il plébiscité à l’époque mais il a mal vieillit et rend la lecture vraiment trop pesante.

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Le dernier des Mohicans

Quand j etais petite, j etais tombée sous le charme d une adaptation du roman le dernier des Mohicans. Cette BD ( qui a disparu dans mes déménagements successifs) avait marqué durablement ma mémoire. A un tel point que plus de 30 ans après, j ai voulu lire le roman , persuadée que ce serait un vrai coup de coeur.

Hélas. Mille fois Hélas. Je n ai pas accroché du tout au style de l auteur que j ai jugé trop scolaire. Le recit est ponctué de commentaires tel que " comme nous l avons décrit précédemment". 1 fois ça passe, 2 fois je grince des dents, 3 fois ça m enerve, au delà ça devient indigeste et ça gache l histoire qui est au demeurant très belle. D ailleurs, elle a inspiré des adaptations magnifiques. Ma Madeleine de Proust a un petit goût rance. Dommage.
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Le dernier des Mohicans

Le dernier des Mohicans a été publié en 1826. J’avais d’abord découvert le film avec l’acteur Daniel D. LEWIS, et ce qui m’a le plus subjuguée, c’est la musique ! Le film très honnêtement ne m’avait pas vraiment emballée, il y a des moments qui me gênaient, sans savoir dire quoi…



Et puis un jour, je suis tombée sur ce livre et je m’aperçois qu’il est destiné aux adolescents. Pas grave, je suis une éternelle ado… Eh hop, j’ai chopé le bouquin, et ni une ni deux, je l’ai lu !



J’ai préféré le livre, qui nous évite ces romances à deux balles chères aux films américains… À croire qu’il serait impossible à un homme et une femme de se rencontrer sans tomber amoureux ; c’est d’un pénible !



Alors, plantons un peu le décor : En 1757, la guerre fait rage au Nouveau Monde entre les Français et les Anglais. Les Hurons combattent aux côtés des Français et du général Montcalm alors que les Mohicans sont dans le camp anglais. Sur les rives de l'Hudson, dans le Fort William-Henry le commandant Munro, attend les renforts que doit envoyer le Fort Edward, sous la direction du général Webb. Mais les renforts n'arrivent pas et le Fort William-Henry est assiégé. Les filles du commandant Munro, qui devaient le rejoindre escortées par le major Duncan Heyward, tombent dans une embuscade menée par les Hurons dont le chef, Renard Subtil, voulant se venger de Munro désire s'emparer de Cora (une des filles de Munro) pour en faire son épouse. Mais un chasseur blanc, Oeil de Faucon, rompu à la vie sauvage et au combat et les deux Mohicans, Chingachgook et son fils Uncas vont venir à leur secours…



Évidemment, il ne faut jamais perdre de vue que le livre a été écrit en 1826, donc avec un point de vue paternaliste du blanc qui se sent très largement supérieur au « sauvage », et une plume plus ampoulée que de nos jours et nous pouvons sourire des dialogues des « sauvages » qui s’expriment mieux que les civilisés d’aujourd’hui. Et alors, ce ne fût pas un frein pour moi !



J’ai aimé ce roman des grands espaces, cette histoire d’indiens, de ce blanc qui a décidé de vivre comme un « sauvage » et que ça ne se termine pas avec « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » !



Un beau roman à découvrir, même si vous avez dépassé l’âge, on s’en fiche il n’y a pas de date de péremption.



En bref, un roman pour passer un bon moment dans les contrées sauvages en compagnie de bons et de méchants indiens !



À lire installé(e) sous un tipi, avec une plume dans les cheveux, en grignotant des queues de castor (beignets) avec du vin de glace ou du cidre et surtout, SURTOUT, en écoutant la bande son du film (Last of the Mohicans de Trevor JONES)…



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Le dernier des Mohicans

J'avais lu "le dernier des mohicans" pré-adolescente, et j'avais beaucoup aimé les personnages et l'histoire.

Pour cette seconde lecture, je dois avouer que j'en ressors un peu amusée et un peu moins enthousiaste.

De fait, l'écriture de Fenimore Cooper est un peu vieillote, et ça en devient même assez amusant lorsque, par exemple, le tueur de daim utilise l'imparfait du subjonctif lors de ses échanges avec Duncan, alors que c'est un homme des bois vivant dans la forêt avec ses amis indiens...



L'histoire: c'est le périple de deux jeunes filles, Alice et Cora, qui cherchent à rejoindre leur père commandant d'une place forte assiégée. Elles sont accompagnées de Duncan, un jeune officier envoyé par leur père. Leur guide dans cette région sauvage (la frontière entre les États Unis et le Canada) est un indien, le Renard Subtil qui s'avèrera être le méchant de l'histoire.

En route le petit groupe va vivre des mésaventures à répétition, mais sera aidé pour sa survie par trois personnages-clé du roman: le tueur de daim, un chasseur obsédé par la pureté de son sang (il est blanc mais vit avec des indiens), Chingacook un indien mohican, et son fils Uncas, jeune homme beau et sympathique, bien qu'indien....



En effet, jusqu'au bout de ce roman d'aventure, on ne comprend pas de façon très claire si l'auteur aime les indiens ou pas. Il parle très joliment de Chingacook et Uncas, mais décrit les indiens en général comme des sauvages que rien ne peut rattraper...

Évidemment ses paroles sur les indiens paraissent cruelles et ethnocentrées de nos jours, mais son admiration évidente pour les deux mohicans permet d'équilibrer le roman. Cependant, j'avoue que souvent j'étais agacée par quelque parole sur la sauvagerie et la fourberie des hurons.



Le rôle des femmes aussi est un peu agaçant; Alice, la plus jeune des deux soeur Munro, est particulièrement énervante: elle n'arrête pas de s'évanouir pour un oui et pour un non. Heureusement que Cora s'en tire un peu mieux, et va même jusqu'à susciter l'admiration des indiens.



Ceci mis à part, j'adore les romans d'aventure, alors j'ai quand même eu beaucoup de plaisir à suivre les péripéties du petit groupe. Et je dois avouer que les 100 dernières pages sont passionnantes, j'ai dû aller loin dans la nuit pour finir, sans pouvoir lâcher Chingacook, Duncan et les autres.



Au final, je lui ai seulement mis 3 étoiles pour toutes les fois où j'ai pesté contre son langage ampoulé ou contre les paroles sur les indiens. Mais ça a été un bon moment de lecture, et j'ai beaucoup aimé retrouver des personnages que je connaissais de mon enfance.



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Les pionniers

J'avais été déçue par "Le dernier des Mohicans" simplement parce que le rythme de l'action du roman contrastait par trop avec celui de l'adaptation cinématographique, trépidante. Pourtant, la qualité littéraire était là, indéniable.



Il en va de même avec "Les pionniers", un récit écrit avant le susnommé mais plus tardif dans la chronologie historique. Nous sommes dans l'Est des USA, à la fin du XVIIIème siècle. Les colons britanniques, devenus américains, ont défriché assez d'espace sauvage duquel les Indiens ont été brutalement chassés pour implanter leur "civilisation". Villages, cultures, forêts, lois, tout se met en place et est assujetti à l'homme ou assujettit l'homme, c'est selon.



Dans ce contexte, le juge Temple règne comme un monarque. Libéral et conservateur à la fois, il a pour chacun un dessein. Sur ses terres vivent plusieurs familles laborieuses dans une sobriété typique des pionniers. Le récit offre d'ailleurs de ce point de vue un témoignage véridique et documenté sur la vie quotidienne.



Nous retrouvons Bas-de-Cuir, alias Œil-de-Faucon, ou encore Nathanaël Bumppo, incarné à l'écran par un Daniel Day-Lewis assez inoubliable. "Les Pionniers" dont partie du cycle de cinq romans que l'auteur a dédié à ce personnage de roman d'aventures. Chasseur blanc recueilli et élevé par les Indiens, Bas-de-Cuir est une figure symbolique et quasi allégorique entre les deux civilisations, une forme de trait d'union, plutôt qu'un pont, entre Peaux Blanches et Peaux Rouges, entre colonisateurs et colonisés. Guerrier rompu à tous les champs de bataille, homme ressource s'il en est dans le milieu sauvage et hostile du Nouveau-Monde, il est la légende des guerres d'Amérique à lui seul.



"Les pionniers" est un roman d'aventures qui tient ses promesses même si sa construction impeccablement académique fait la part belle aux longues descriptions au détriment de l'action. Toutefois, ce matériel narratif touffu n'est pas à dédaigner pour bien s'imprégner de la psychologie des nombreux personnages, de leurs histoires individuelles qui reflètent la diversité de ce peuple mêlé des colonies et de l'atmosphère très particulière de ce décor nature-writing.





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Challenge PAVES 2023
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L'espion : Un épisode de la guerre d'indépendance

L'espion n'est pas en soi un livre d'espionnage où on assiste sans cesse à une chasse mutuelle des agents de KGB et de la CIA. L'espion qui nous concerne ici est assez particulier, l'auteur ne lui donne pas un grand espace de manœuvre, il n'est qu'une ombre qui nous offre des aventures quelque peu alléchantes par son intrépidité et son altruisme. Il n'est qu'un colporteur qui a l'avantage de mieux connaitre la montagne et les sentiers où se tient la guerre qui va se solder à l'accession des États-unis à l'indépendance. Si bien que, traqué de partout, il échappe toujours astucieusement de la mort, même au pied du piquet de pendaison. De même que Georges Washington, l'instigateur de la guerre de l'indépendance des Amériques n'est qu'une silhouette qu'on voit seul le nom apposé sur des parchemins. Eh, oui, c'est parce que l'auteur a choisit la neutralité qu'il a jeté son dévolu sur la famille Wharton. Une famille dont le père refuse d'avoir à choisir entre les royalistes et les révolutionnaires, le frère est capitaine des forces royalistes, la sœur ainée est sur le point d'épouser un colonel royaliste et la sœur cadette est promise à l'un des grands commandants de la révolution. Quel plus grand embarras que celui dans lequel va se retrouver le major Dunwoodie lorsqu'on lui apprend l'arrestation du capitaine Wharton, un royaliste accusé d'espionnage pour le compte du roi, à cela, la sentence est la pendaison, alors que le major est sur le point d'épouser la sœur de l'accusé. Qu'est ce que la guerre nous enlève une partie de nous-même! Un bon livre qui déploie des efforts de nous détourner des atrocités de la guerre en essayant de l'humaniser à travers son espion , qui sauve de la mort, en même temps un capitaine révolutionnaire et un capitaine royaliste. A quel camp appartient finalement ce Harvey Birch?

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Précaution

James Fenimore Cooper nous offre ici un classique anglais pur jus, on y retrouve à la fois l'univers de Jane Austen avec des jeunes filles à pourvoir en mariage que les entremetteuses avides de bonnes fortunes peuvent induire en erreur, et l'aspect un peu plus intriguant de certains personnages qu'on retrouve chez George Elliot dans Middlemarch. Dans Précaution, ce sont des us et coutumes du monde britannique du xixe S qui se démaillent au fil des pages, des familles qui se côtoient selon leur appartenance à la bourgeois ou pas, et celles qui n'y font pas partie, déploient d'efforts pour y accéder au travers de bons mariages ou encore en s'achetant des titres de noblesse..
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Le dernier des Mohicans

Le Nouveau monde est intranquille,"il nous fallut tuer une grande race et ravager une grande nature".

Fenimore Cooper, auteur daté dans sa narration romantique, très XIX siècle, a étonnamment un coté visionnaire. Il suffit par exemple de voir le Dakota du Nord, terre indienne, devenir la proie de l'industrie pétrolière, au risque d'une catastrophe climatique annoncée. Jim Harrison note que lorsque un indien élève la Prairie au rang du mythe, un promoteur en fait une terre en espèces sonnantes et trébuchantes.



Fenimore Cooper, contre toute malveillance de la critique de l'époque (1826) s'est abondamment documenté sur la guerre de sept ans franco anglaise, sur les populations indiennes, leur goût pour la narration épique, leur animisme. Et que peut-on ajouter sur un grand classique de la littérature américaine, au delà d'un style scandé par une grandiloquence, une vastitude, un sublime tout romantique, sinon redire que ce roman a un ADN typiquement américain.

Autant il pourrait lasser le lecteur d'aujourd'hui, à s'appesantir sur des scènes grandioses que les naturalistes de l'époque ont cherché à disqualifier. Autant on ne peut qu'admirer la connaissance intime qu'il peut avoir des cultures indiennes et sa générosité à leur donner une dimension épique. Autant on peut saluer la critique sous-jacente d'un colonialisme génocidaire.



"Le dernier des mohicans" est à lire par curiosité et avec respect. George Sand ne s'y est point trompée : "Ce que chante et pleure Cooper, c'est une noble race exterminée, c'est une nature sublime dévastée, c'est l'homme".

On ne saurait mieux dire par nos temps d'urgence climatique.











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Le tueur de daims (Oeil de faucon)

J'avais pour idée de lire "le dernier des mohicans" quand j'ai découvert que c'était le tome 2 d'une série. Je ne pouvais donc pas me lancer dans cette lecture avant d'avoir ce 1er roman.

C'est un long récit, plein de rebondissements dans lequel chacun pourra y trouver un petit quelques chose, une accroche, un point d'attention pour que ça lui plaise. C'est un roman d'aventure, mais aussi presque un essai sur les différentes cultures Amérindiennes, un roman politique aussi parfois, peut-être un peu un roman d'amours, un roman écologiste, et parfois aussi un roman moralisateur.

On y trouve beaucoup de choses, mais je n'ai pas vu le temps passé une fois plongé dans cette lecture, et surtout il m'a été très difficile de relever le nez du livre.

J'ai beaucoup aimé, ce style si facile à lire.
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Le dernier des Mohicans

Il m est difficile d écrire une critique sur ce livre sans dévoiler son histoire. Il y a pourtant un passage qui le résume très bien.

George Sand dit: Cooper nous a fait pénétrer dans la réalité comme dans la poésie de la vie sauvage, dans ses vertus homériques, dans son héroïsme effrayant, dans sa sublime barbarie; et, par la voix tranquille mais retentissante du romancier: Pour être ce que nous sommes, il nous a fallu tuer une grande race et ravager une grande nature.

Pour ma part les émotions étaient présentes et j ai quitté ce livre à grand regret.
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Le dernier des Mohicans

Roman de James Fenimore Cooper.



En 1757, la guerre fait rage sur le Nouveau Monde entre les Français et les Anglais. Le peuple indien, composé de nombreuses tribus, a choisi ses alliés : les Hurons combattent aux côtés des Français et du général Montcalm alors que les Mohicans ont choisi le camp anglais. Sur les rives de l'Hudson, le Fort William-Henry, dirigé par le commandant Munro, attend les renforts que doit envoyer le Fort Edward, sous la direction du général Webb. Mais les hommes de ce dernier n'arrivent pas et le Fort William-Henry est assiégé. Les filles du commandant Munro bravent les dangers de la forêt pour rejoindre leur père. Escortées par le major Duncan Heyward et le maître de chant David La Gamme, les demoiselles tombent dans une embuscade menée par les Hurons. Le chef de cette troupe, Renard Subtil, cherche depuis à longtemps à se venger de Munro et désire s'emparer de Cora pour en faire son épouse. Mais c'est compter sans l'aide d'un chasseur blanc, Oeil de Faucon, rompu à la vie sauvage et au combat, et celle de deux Mohicans, Chingachgook et son fils Uncas, "le dernier des Mohicans." (p. 35) De bataille en reddition, d'enlèvement en traque humaine, les héros parcourent le Nord-Est américain, s'enfonçant toujours plus avant dans ses forêts, ses montagnes et ses dangers.



Tout concourt à faire de cette oeuvre un parfait moment d'apprentissage ludique : le texte présente, certes romancée, la bataille de Fort William-Henry qui opposa les Anglais aux Français pendant la guerre de Sept Ans. Ce roman d'aventure a de quoi séduire les amateurs du genre : le rythme est soutenu, les séquences romanesques ne durent jamais très longtemps et ouvrent toujours sur des rebondissements palpitants, les héros sont vaillants et intrépides, les ennemis sont perfides et brutaux, les combats sont âpres et précisément dépeints, etc. Pas étonnant que le roman de Cooper ait séduit tant de jeunes lecteurs !



La description des relations entre les Blancs et les Peaux-Rouges souffre néanmoins de l'ethnocentrisme de l'auteur qui a écrit ce roman en 1826. James Fenimore Cooper oscille entre une tendresse paternaliste envers un bon sauvage prometteur ("Uncas, lui-même, [...] prouvait, en laissant deviner son émotion, que même les Indiens savaient et sauraient un jour éprouver et manifester leurs sentiements sans fausse honte." p. 128) et un dégoût prononcé pour les indigènes non civilisés. Mais son récit donne la mesure des dégradations que l'homme blanc a apportées dans un mode de vie ancestral. Renard Subtil est soumis au démon de la bouteille et les Indiens en général souffrent du recul des frontières de leurs territoires. La mort de Uncas signe l'extinction d'un peuple déjà condamné.



Mais ce roman ne signe pas la victoire des Blancs sur les Indiens. D'une part, les Anglais sont défaits face aux Français dans la bataille de Fort William-Henry. Même si Montcalm lui offre des termes de reddition avantageux qui préservent son honneur, l'armée britannique est en déroute. D'autre part, Uncas n'est pas la seule victime du récit. Cora, si belle et courageuse, perd la vie sans aucun profit puisque sa soeur était déjà sauve. Sa mort est aussi cruelle qu'inutile.



La forêt est un élément majeur de l'histoire et pas simplement un décor. Elle motive l'action puisque c'est elle qui dissimule les ennemis, qui offre des refuges et qui ralentit les missions de sauvetage. Les reproductions de gravures de Michal Andriolli montrent une nature hostile et rugueuse, en totale opposition avec la grâce et la finesse des filles Munro. Les hommes, quant à eux, s'inscrivent dans le paysage à divers degrés : les Indiens s'y fondent, les Visages Pâles s'y perdent hormis Oeil de Faucon. L'auteur sait également pointer le devenir de la forêt : au même titre que les Indiens, elle est vouée à reculer voire à disparaître.



Aussi agréable que fût cette lecture, la surabondance de surnoms donnés aux Indiens m'a parfois interloquée. Pas facile de s'y retrouver quand un personnage change de nom 4 fois en un paragraphe ! Mais c'est un détail secondaire. La lecture est rapide et on ne s'ennuie pas.



Maintenant, quand je compare le texte et le film de Michael Mann avec Daniel Day-Lewis, je ne peux que déplorer une adaptation cinématographique désastreuse ! L'intérêt du film porte sur la romance entre Cora et Oeil de Faucon, romance que Cooper s'est bien gardée d'écrire ! En outre, Oeil de Faucon devient à l'écran le frère adoptif de Uncas et perd tout l'intérêt qui faisait son personnage. Enfin, ce pauvre Uncas est totalement occulté par la force et la prestance du Blanc ! Si ce n'est pas de la réécriture à la sauce blanche, je ne sais pas ce que c'est !

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Le dernier des Mohicans

Un classique que je ne connaissais pas du tout, ni en livre ni à l'écran. J'ai choisi de commencer par le livre, qui est toujours beaucoup plus complet qu'un film.

C'est une belle aventure dans l'ouest américano-canadien. Surtout pour les hommes, car les femmes... enfin elles se comportent comme ce qu'on attendait d'elles à l'époque c'est à dire qu'elles prient, elles se font protéger par les hommes qui leur disent aussi exactement quoi faire et elles défaillent à la moindre occasion.

Mais dès le début du livre, la 1ere chose qui m'a choquée, c'est le style de l'auteur. C'est extrêmement lourd et souvent inadapté à la situation et aux dialogues.

La 2e chose, ce sont les propos racistes. Les indiens sont bien mal lotis, et les "sang-mélés" aussi d'ailleurs.

Mais bon, il faut aussi replacer ce livre dans son époque...



Bref, je n'ai pas été conquise par cette lecture mais je suis quand même contente de l'avoir faite.
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Le dernier des Mohicans

Un très beau classique, Le dernier des Mohicans est là pour nous rappeler ce qu'est un roman d'aventure. Epique, spectaculaire, héroïque, cette oeuvre nous transporte dans le monde fantastique des Indiens et de la guerre. Magistral, Fenimore Cooper décrit avec précision les batailles, les rebondissements sont surprenants et la cohésion du texte sans faille.

Vous l'aurez compris, je trouve ce roman parfait sans fioriture ni romance excessive.

Je le conseille à tout le monde surtout aux enfants qui se désintéresse de la lecture.
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Le dernier des Mohicans

Encore un grand classique de lu. Ce ne fut malheureusement pas une très bonne lecture pour moi. Dès le départ, j'ai eu beaucoup de difficultés à repérer et identifier les personnages, en grosse partie à cause des dénominations multiples. Pour cette raison, j'ai même pris un objet pour un personnage !

Partant sur cette base, l'histoire fut assez laborieuse à suivre pour moi. Je n'ai jamais vraiment réussi à raccrocher les wagons, et le style ne m'a pas aidé. Je ne dis pas que c'est mauvais, loin de là, mais c'est simplement d'un autre temps, d'un autre genre que je ne suis pas en mesure de comprendre et d'apprécier à sa juste valeur.
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Le dernier des Mohicans

Écrit et publié au début du XIXème siècle, l'action se déroule en 1757, alors que les États-Unis d'Amérique n'existent pas encore. Ici, la guerre oppose les français aux anglais, dans les forêts au nord de New-York, sur des territoires s'étendant de l'océan à à la région des grands lacs.



On y suit les aventures d'un chasseur anglais et deux Mohicans, le père et le fils, derniers représentants de leur tribu.



C'est à l'occasion du déplacement de Cora et Alice, les filles de Munro, pour s’en aller rejoindre leur père qui tient le fort Williams convoité par les troupes françaises que tous les personnages vont se rencontrer. Elles sont accompagnées de David La Gamme, maître de chant, du major Duncan Heyward et d’un guide indien, Magua, qui cherchera à les égarer. Le chasseur anglais et les Mohicans n'auront de cesse de se défaire de Magua et des troupes de Hurons pour conduire toute cette petite équipe à bon port.



Quand on lit ce roman d'aventure, on comprend en quoi il est fondateur. Tous les mythes relatifs aux "indiens", à leur vie en harmonie avec la nature, l'itinérance des campements, mais aussi à leur art de la guerre, de la recherche de traces, du scalp et de la danse autour du totem sont décrits avec précision.



Au-delà de l'histoire, on découvre une Amérique en construction, celle qui va éradiquer les populations autochtones (on dirait natives aujourd'hui) pour confier le territoire au Dieu chrétien et à la suprématie des blancs. Et l'on voit en filigrane les moyens utilisés, la dissémination des armes à feu, la propagation de l'alcool, l'alimentation des haines tribales ...



Même si la narration est datée, à la fois dans le style mais aussi par un certain ethnocentrisme reflet de l'époque où il a été écrit, on se prend au jeu de la lecture et de l'empathie avec les personnages, essentiellement les masculins. Car les personnages féminins ne ne sont que survolés. Dommage que l'on n'entre pas plus dans l'esprit et la volonté des deux soeurs, notamment lorsqu'elles sont enlevées. Mais là aussi, c'est certainement une marque du temps.
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Le corsaire rouge

Le corsaire rouge, malgré son titre , a pour personnage principal, non pas le terrible corsaire, mais un jeune marin que nous voyons, au début de l'oeuvre, chercher de l'emploi et se trouver embauché par la terreur de la région... Le corsaire rouge, à vrai dire, ne semble pas si cruel au lecteur moderne, poussé à quitter la marine du roi George par patriotisme envers l'Amérique, et toujours prompt à tenir sa parole et à protéger les passagers, fussent-ils involontaires, qui se trouvent sous sa garde.

Malgré d'indéniables qualités littéraires, le roman est un peu décevant. L'histoire est assez longue à démarrer et, si elle est dotée d'un retournement de situation que je n'avais pas vu venir du tout, elle reste frustrante tant la confrontation désirée par le lecteur se voit esquivée finalement. Le personnage du Corsaire, qu'on voudrait apprécier, manque un peu de logique: impossible par exemple de comprendre pourquoi il se prend d'une telle amitié pour le jeune officier... Ce qui manque à ce roman, en fait, c'est 200 pages de plus pour développer sa partie centrale et approfondir la relation des deux hommes et comprendre leurs décisions finales.

Malgré ces quelques contrariétés pour le lecteur moderne, Le Corsaire rouge reste un classique de la littérature du genre à conseiller à tous les curieux.
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Le dernier des Mohicans

Le dernier des Mohicans (1826) est un roman historique de Fenimore Cooper, deuxième partie du cycle des Histoires de Bas-de-Cuir. Juillet 1757, le général français Montcalm et ses troupes se dirigent vers le fort William Henry, tenu par le colonel anglais Munro. Pendant ce temps, Cora et Alice, les filles de Munro, tentent de rejoindre leur père. Un western intéressant mais pas passionnant sur font de guerre de conquête entre la France et l'Angleterre.
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Le dernier des Mohicans

Le Dernier des Mohicans entre dans la catégorie de la littérature classique, est-il pour autant reconnu comme tel? Est-il encore lu?

À défaut de l'avoir lu, nombreux sont ceux qui ont vu le film (1992), dans lequel tout est une splendeur – images, musique, acteurs...

Je ne vais pas raconter l'histoire...

Mais tout au long du roman, il y a cette idée d'être le dernier de... Cora et Alice sont les dernières et seules descendantes de la lignée paternelle. Uncas et Chingachgook sont les derniers de leur peuple. Hawkeye est le dernier de sa famille. Autour de cette idée de dernier de...Fenimore Cooper installe une mélancolie autour de ce qui a été le partage de nombreux peuples amérindiens,

des Alakalufs en Patagonie, aux peuples indiens des Rocheuses ...
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