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Critiques de Jasper Fforde (598)
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The Constant Rabbit

Jasper Fford, j’adore. Je n’en rate jamais un seul, et je suis sûr à chaque fois de tomber sur un univers débordant d’imagination, et une peinture de la brave Angleterre sous des couleurs toujours plus ahurissante. Ici le pitch met un peu de temps à se révéler. On commence par une séance de ‘speed librarying’ : par suite de restrictions budgétaires, la gestion des bibliothèques publiques est devenue un concours de vitesse chronométré (il y en a qui aimeraient beaucoup cette idée, et seraient près à l’appliquer dans des tas de domaines). Le héros dirige l’exercice, mais une cliente inattendue manque de le faire capoter : une lapine… Avec laquelle il avait débuté une romance quand ils étaient tous les deux à l’université, avant que les lapins n’en soient formellement expulsés.



L’idée est aussi simple que génial : cinquante ans auparavant, un phénomène soudain et inexpliqué causa l’humanisation d’une vingtaine de lapins. Un demi-siècle plus tard, et compte tenu de leur taux de reproduction bien connu, les lapins anthropomorphes sont environ un million, se sont progressivement intégrés à tous les rouages de la société… Et font face à un racisme féroce et virulent. Même si la ‘leporiphobie’ est relativement mal vue, elle prospère largement dans certains pans de la société, et certains partis politiques en font leurs choux gras, encourageant en sous-main des groupuscules ultraviolents. Pour ne rien simplifier, les lapins ne sont pas les seuls à s’être anthropomorphisés. Il y a aussi… Les renards. Beaucoup moins nombreux et très rusés, ces derniers se sont eux parfaitement intégrés… Et ont même réussi à obtenir juridiquement le droit de tuer les lapins anthropomorphisés, en faisant valoir le bénéfice de l’antériorité.



On est donc face à une critique acerbe de certains aspects de la vie politique et de la société britannique, en écho direct à la rhétorique développée au moment des débats sur le Brexit, voire de la remontée globale de l’extrême-droite au niveau européen. Cela étant, et d’un point de vue purement littéraire, il faut être honnête : les lapins sont d’une perfection totalement ennuyeuse. Pacifistes, égalitaristes, féministes, solidaires, refusant l’obsolescence programmée, on dirait grosso modo le croisement de Saint François d'Assise et de votre ami écolo bio végan zéro déchets toujours à vélo. A l’inverse, les renards sont les plus jouissifs des salopards, et adorent les restaurants de luxe et l’opéra. Il y a aussi quelques grosses incohérences notamment le fait qu’avec un lapin dans ses rangs, la police des lapins n’ait plus besoin de ‘spotters’ humains capables de les reconnaitre entre eux .



Même si j’ai dévoré le livre et apprécié ce nouvel univers brillant, le message un brin moralisateur m’a donc un petit peu agacé, car ne s’embarrassant pas trop de nuances, le côté parfait de ces lapins anthropomorphisés devenant rapidement assez lourd (citons leur habitude de résoudre des équations de tête pour s’occuper pendant les sit-in). Le dénouement final, un peu facile, ne m’a pas non plus convaincu.
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L'affaire Jane Eyre

Tout ayant déjà été écrit sur ce très étrange bouquin , lecture imposée par un de mes groupes d'échanges féru de fantastique, je n'ajouterai que quelques mots et surtout pas un rappel de l'histoire.

J'y allais avec des pieds de plomb, n'aimant pas a priori, ce genre de littérature. En fait, mon intérêt a été éveillé par l'importance de la littérature dans ce monde qui n'est pas vraiment le notre ; un manuscrit de Dickens a été volé et des services spéciaux sont sur les dents. Thursday Next participe à sa manière pas toujours appréciée de ses supérieurs...et voilà que l'histoire de Jane Eyre est malmenée.

Je me suis bien amusée (les vers correcteurs!) et je viens de me replonger dans Jane Eyre, en anglais! juste parce que, au lit, je n'avais pas le courage de chercher l'ouvrage traduit. Stupéfaction: je lis encore l'anglais! Ma dernière tentative était un volume de Harry Potter pas encore traduit: les lieux n'avaient pas le même nom; je me suis achetée un dico spécial avant d'abandonner!

Je crois que je vais lire la suite des aventures de Thursday (s'il y a un nouveau confinement).

J'ai bien apprécié Daffodils; c'est de saison!
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Early Riser

Dans une Angleterre où l'ère glacière s'est installée et où les habitants hibernent pendant les mois insoutenables de l'hiver, Charlie Worthing s'apprête à passer son premier hiver éveillé en tant que Winter Consul novice, normalement chargé de s'assurer que tout se passe bien pour les dormeurs avant leur réveil. Sauf qu'en plus d'apprendre les rudiments du métier, Charlie va se rendre compte à ses dépens que certaines choses ne tournent pas rond et que HiberTech, la société qui a créé le Morphenox, la drogue qui permet à plus de dormeurs de sortir vivants chaque année de leur stase, a des desseins pas si bienveillants que ça...



Un bon p'tit Fforde, ça fait toujours du bien par où ça passe. Mais un bon p'tit Fforde, c'est toujours dur à introduire, parce que l'auteur, comme d'habitude hyper créatif, nous embarque dans un nouveau monde imaginaire foisonnant bourré d'inventions, dans une histoire complexe à plusieurs niveaux qui se rejoignent bien évidemment à la fin. Nous ne sommes pas épargnés dans cet opus, dans lequel nous suivons une intrigue centrée sur les rêves et leur utilisation (ou pas d'ailleurs).

L'idée et l'univers sont brillants, comme d'habitude. Tout est fouillé, inventif, assumé, l'humour ne manque pas à l'appel, les néologismes sont nombreux. Bref, la recette Fforde est appliquée à la lettre et c'est toujours aussi agréable à lire. Mais comme justement il fait comme d'habitude, eh bien comme d'habitude, les choses sont lentes à se mettre en place.

Néanmoins, nous sommes embarqués dans une aventure glaciale en même temps que le personnage principal qui découvre une conspiration bien malhonnête et un lobby bien puissant qui manipule les masses. Cela rappelle clairement le bien-nommé groupe Goliath dans la série Thursday Next.

Malgré un noeud d'intrigue correctement mené, j'ai toutefois décelé quelques faiblesses de scénario, surtout sur l'identité du Gronk, le monstre mythique de l'hiver que personne n'a jamais vu mais qui hante les esprits. On trouve certains personnages attachants, mais quelques résolutions de conflits sont redondantes. Et on ne peut s'empêcher de penser que Charlie est quand même hyper chanceux tout au long du récit.

Comme l'auteur est plutôt habitué à écrire des séries, on pourra aussi potentiellement trouver la fin un peu rapide et bâclée. Mais on a quand même passé un bon moment de lecture, même si Fforde n'a pas signé là son meilleur ouvrage (par contre il a signé mon exemplaire, et ça c'est précieux pour moi !).
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L'affaire Jane Eyre

Voilà un livre original !

Et si on pouvait voyager dans les livres ? Aller rencontrer les personnages ou les prendre en otage, les grands classiques s'en retrouveraient changés à jamais ! Heureusement dans ce monde où la littérature est devenue une quasi religion, il existe une brigade littéraire qui veille au grain.

Suivez les aventure de Thursday Next un agent qui n'a pas froid aux yeux !
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Le mystère du hareng saur

Le Monde des Livres a bien changé après la Refonte : le voilà doté d’une véritable géographie. « Au large des côtes s’étend l’île du Compte d’Auteur, et au-delà du Compte d’Auteur s’étend l’île du Fandom. Au-delà du Fandom se trouve la Dissertation et encore au-delà l’Excuse pour n’avoir pas rendu sa dissertation. Celle-ci est souvent la plus lyrique, construite qu’elle est dans un état de panique et d’urgence en espérant échapper à une heure de colle. » (p. 429) Sur cette île de la Fiction, il y a des frictions sur certaines frontières, notamment entre le Roman Grivois et la Littérature Féminine. Les pourparlers de paix sont pour bientôt, mais Thursday Next a disparu et sans elle pour arbitrer le dialogue, il y a fort à parier qu’une guerre éclate entre les deux genres narratifs. Thursday5, qui est l’avatar de fiction de la célèbre détective, fait son possible pour la retrouver. Avec les Hommes en Plaid à ses trousses et Sprockett, un robot majordome, collé à ses basques, elle ne peut compter que sur elle-même pour remettre un peu d’ordre dans le Monde des Livres et combler le déficit en Métaphore.



Si j’ai passé un bon moment avec ce sixième volume des aventures de Thursday Next, je suis moins enthousiaste qu’à la fin de mes précédentes lectures. Premier point à noter : le traducteur a changé au volume précédent. Ce n’est plus Roxane Azimi qui officie, mais Jean-François Merle. Dans Le début de la fin, j’avais déjà ressenti un changement de ton et de rythme que j’avais réussi à occulter. Dans ce tome, c’est beaucoup plus difficile : je ne retrouve pas l’enthousiasme farfelu et la facilité lexicale des précédents tomes. Cela tient peut-être au texte original, mais à situations similaires – courses poursuites, quiproquos –, je préférais la plume de Roxane Azimi.



Deuxième point, ce volume se passe presque intégralement dans le Monde des Livres : ce qui faisait à mes yeux le charme des précédents volumes, c’est justement les aller-retour entre fiction et réalité et ce que cela supposait de situations compliquées, voire inextricables. Ici, immersion totale dans le monde fictionnel, jusqu’à l’overdose par moment. « J’ouvris la porte sur trois Dostoïevskicismes qui me dévisagèrent à travers un épais nuage de relativisme moral. » (p. 17) L’humour est toujours bien présent et l’intrigue se tient bien, avec un dénouement aussi retentissant que les précédents, mais tout de même, trop de fiction fatigue le lecteur.



Tout cela ne m’empêchera pas de lire le septième volume et advienne que pourra !

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L'affaire Jane Eyre

Ce livre m'a finalement plu, même si j'ai mis du temps à entrer dans l'histoire. Je trouve que" Jane Eyre" arrive un peu tard dans le récit et c'est seulement à partir de là que ça devenait enfin intéressant. Cependant, c'est un livre surprenant et j'en lirai peut être d'autres du même auteur.

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Délivrez-moi !

Retour dans le monde de Thursday Next, cette Angleterre parallèle et idéale où les animaux domestiques sont des dodos, la migration annuelle des mammouths est l’objet d’un événement couvert par les médias, et où les délits relatifs aux livres sont sévèrement punis.



Depuis que Miss Next a débarrassé le monde de l’horrible Hadès et modifié la fin de Jane Eyre, la voici devenue célèbre et obligée de donner des interviews et de participer à des tas d’émissions stupides et ringardes pour le compte des OpSpecs. Pour autant, tout n’est pas rose. Son mari a été éradiqué (et oui, elle a finalement épousé Landen), son père qui continue à échapper à la Chronogarde est sur le point d’être capturé et la toute-puissante firme Goliath lui met la pression.



Cette suite de l’affaire Jane Eyre est très drôle et pleine de bonnes trouvailles. J’en ai retenu deux en particulier : la jurifiction, organisme que nous découvrons parce que Thursday doit être jugée pour avoir changé la fin de Jane Eyre (le procès calqué sur celui de Kafka est hilarant). Une idée excellente qui permet à notre héroïne de voyager dans les livres, et de rencontrer, entre autres, le chat du Cheshire, Marianne Dashwood, Messire Pellinor et la Bête Questante et l’épatante Miss Havisham, comme vous ne l’avez jamais vue.



Miss Havisham, c’est ce lugubre fantôme qui traine sa robe de mariée miteuse dans Les Grandes Espérances. Une poigne de fer, une vitalité hors du commun et une passion immodérée pour les bolides. Réjouissant ! D’autant que c’est elle qui doit former Thursday à ses nouvelles fonctions.



Bref, une parfaite lecture d'été (j'ai dit d'été ?) alors pourquoi s'en priver ?
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L'affaire Jane Eyre

Quand dans un titre on mentionne un auteur/une autrice ou un titre que j'adore, forcément cela retient mon attention. Quand en plus, la couverture est totalement décalée comme ici avec un dodo dans une boîte de conserve, forcément ça m'interpelle. Pourtant, sans savoir pourquoi, ce titre dormait sur mes étagères depuis plus de 10 ans. Quelle bêtise ! Car ce mélange d'uchronie déjantée et d'enquête policière palpitante m'a régalée !





J'entends pourtant parler de Jasper Fforde depuis la sortie de ce livre, premier tome d'une saga en contenant 7 autour de son héroïne Thursday Next, employée comme OpSpecs dans un drôle d'univers futuriste qui tient à la fois de Fahrenheit 451, 1984 et autre classique de la SF de ce style mais avec une touche d'humour barré anglo-saxon, un mélange fort singulier dans lequel la plume légère et pleine d'allégresse de l'auteur semble s'épanouir. Il joue avec les mots, les sons, les rythmes, comme il joue avec son lecteur et ses personnages tout au long de son texte, ce qui est assez jouissif. La lecture cependant nécessitera une connaissance assez poussée de la littérature classique, notamment anglaise, pour pleinement saisir l'ensemble des jeux qu'il met en scène tout au long de la lecture.



L'Affaire Jane Eyre est en effet à la fois un jeu de piste, un jeu de culture générale et un très bon roman d'espionnage et d'action. Jasper Fforde a su imaginer un monde plein de surprise, un peu comme un Lewis Carroll, en jouant sur les mots, les identités, les sociétés. Dans son univers, il existe à la solde du gouvernement une suite d'organisation qui ont chacun des spécificités souvent étranges. Notre héroïne par exemple  travaille dans une brigade spéciale traquant les plagiats, vols et autres modifications des oeuvres cultes de notre littérature. Son père, lui, traque les modifications temporelles de l'Histoire, voyant allègrement dans celle-ci, mais pas toujours très légalement. Tout va changer quand son ancien prof d'université va voler la première édition d'une oeuvre culte de Dickens et entreprendre de la modifier, ce qui va changer le contenu de l'ensemble des éditions connues de ce titre.



Dans le monde de Thursday, on peut en effet modifier une oeuvre littéraire en touchant à sa version originale. On peut aussi trafiquer le temps en voyageant dedans. Et on peut même s'introduire dans les livres et interagir avec leurs personnages ! Le rêve de tout lecteur. Quand en plus, on a une héroïne qui s'intéresse à Shakespeare et qui est fan de Jane Eyre, ça ne peut que me parler !



L'histoire est totalement déjantée. Dans ce mélange d'uchronie et de polar, nous allons nous coller aux basques d'une héroïne qui a tout sauf la langue dans sa poche, qui adore défier ses supérieurs et se retrouver en plein milieu des ennuis. En se lançant aux trousses de son ancien professeur, elle va aller bien plus loin qu'elle l'imaginait. Entre collaboration avec une branche quasi secrète de OpSpecs, retour dans sa ville natale où il y a son ancien premier amour, recherches sur la vérité derrière le nom de Shakespeare, tentatives pour coffrer son ancien prof devenu voleur et volonté de sauver les histoires qu'elle connaît, l'histoire ne sera pas de tout repos. Humour, action et aventure seront au rendez-vous dans chaque chapitre au rythme enlevé. Vont se mélanger facilement et avec délectation histoire personnelle et enquête, Thursday aura fort à faire.



Ce fut un vrai bonheur de se glisser dans la vie et l'univers de cette femme. Dans son monde, l'Angleterre est en guerre contre la Russie en Crimée et nombre de jeunes gens ont participé à cette guerre, en sortant avec des traumatismes et cicatrices, comme notre héroïne et ses proches. Dans son monde, les livres ont une place très particulière, presque comme une religion, et peuvent mobiliser les foules, c'est jouissif. J'ai adoré voir l'enthousiasme que tout cela suscite, du vol de l'oeuvre de Dickens, aux modifications des textes que provoque Achéron Hadès. Pour cela, en plus, l'auteur joue avec délectation avec nos classiques, nous faisant croire que des modifications de son choix sont la réalité, avant de leur rendre leur version originelle, pour nous, grâce à une intervention de notre agent. Très amusant.



Il y a donc énormément de sous-texte dans cette aventure, des personnages aux noms ou références à des classiques connus, des lieux également, des oeuvres également citées telles quelles ou légèrement différentes à de nombreuses reprises. Quand on a le bonheur de capter de tout cela, c'est délectable, sinon je crains que ça fasse un vaste fouillis, je l'avoue. C'est vraiment une oeuvre méta et je ne sais pas si quelqu'un d'extérieur à cela peut vraiment prendre plaisir à la lire, car il risque alors de trouver la plume de l'auteur et son style peut-être un peu trop foutraque et barré. C'est so british !



Personnellement, je me suis donc vraiment régalée des débuts des aventures de Thursday Next dans cet univers uchronique avec une Angleterre en pleine guerre de Crimée, avec les voyages temporels possibles, avec la possibilité de plonger dans les pages des livres qu'on aime tant et d'en modifier le contenu. Le ton humoristique, entraînant et barré de l'auteur m'a totalement séduite. J'ai eu l'impression d'être face à un cosy mystery dépoussiéré dans une Angleterre à la fois futuriste et rétro victorienne. C'était surprenant et addictif. Je meurs d'envie maintenant de découvrir les autres missions et aventures de l'héroïne même si ce premier tome peut aussi se suffire à lui-même si jamais vous vous posez la question ;)
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L'affaire Jane Eyre

Pour une bibliothécaire, lire un livre avec une intrigue basée sur des enquêtes de la brigade littéraire c'est une mise en abîme. J'en avais tellement entendu parler de ce roman que je l'attendais au tournant !



Et quelle belle surprise ! L'héroïne est attachante, drôle, avec un caractère sacrément bien trempé. Elle a même un dodo de compagnie ce qui ne gâche rien.

Il existe un proverbe qui dit que l'on juge la valeur d'un homme à celle de ses ennemis : Thursday Next (la narratrice) n'a rien à envier à Achéron Hadès (le troisième homme le plus recherché de ce monde).



Impossible de commencer à vous raconter une bribe d'histoire sans vous spoiler. Alors croyez-moi sur parole et attaquez la lecture de ce livre !



Bonne lecture :)



PS : Ah, et préparez-vous à avoir sacrément envie de lire Jane Eyre après ça...



Livre lu 23/26 - Challenge multi-défis 2016 : * Un livre d'un auteur européen non francophone *
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La tyrannie de l'arc-en-ciel : La Route de ..

L'histoire d'une société ultra hiérarchisée et un tout petit peu dictatoriale sur les bords où les individus sont définis par les couleurs qu'ils perçoivent. Enfin, pour rappeler qu'une certaine forme d'égalité existe quand même, il y a le Mildiou, une horrible maladie qui terrasse les individus quelque soit leur appartenance chromatique. Mais, comme dans toutes ces sociétés tout se passe au mieux tant que personne ne tente de remettre en cause cet ordre. Et quand ce grand de sable vient détraquer la Machine, rien ne va plus et c'est là que l'histoire devient palpitante et pleine de rebondissements.



Mais ce n'est pas ce que j'ai trouvé dans ce roman. À la place, j'y ai trouvé une narration qui manquait parfois de précision, trop floue et beaucoup trop lente. Peut-être ce problème est-il dû au point de vue externe adopté - trop souvent à mon goût.

Trop de pages, trop de détails pas indispensables, trop de lenteur... Trop trop trop de tout !

Cette lecture a été un réel pensum pour moi. Jusqu'à la dernière page, et jusqu'à la dernière ligne, je me suis demandée pourquoi je m'étais acharnée à aller au bout. Peut-être est-ce LE livre qui me fera définitivement comprendre que passé un certain nombre de pages, il est inutile d'aller jusqu'au bout. Quand les différents composantes ne prennent pas, elles ne prennent pas et c'est tout.



Il était donc plus que temps d'opérer un divorce radical à l'issue de cette cohabitation catastrophique. Je vais garder tous mes autres livres à l'air si prometteur et ce roman va retourner sur les étagères de la médiathèque. Ainsi s'achève cette histoire pour moi.
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L'affaire Jane Eyre

Thursday Next est un agent du Service des Opérations Spéciales, ou OpSpecs, affectée à la Brigade littéraire connue sous l’appellation OS-27. « La plupart du temps, nous avions affaire au commerce illégal, au non-respect des droits d’auteur et aux fraudeurs en tout genre. » (p. 13) Son père est un ChronoGarde qui a été éradiqué, mais qui continue à lui rendre visite et à bidouiller deux ou trois choses dans le passé et dans le futur. Son oncle est un fameux bricoleur qui fabrique en amateur de drôles de trucs et autres machines électriques. Elle a un dodo prénommé Pickwick, créé à partir d’un kit de clonage illégal. Quand le manuscrit original de Martin Chuzzlewit, roman de Charles Dickens, disparaît, tout le monde suspecte Achéron Hadès, méchant parmi les méchants. « Il est capable d’entendre son propre nom – même chuchoté – dans un rayon de plus de mille mètres. Il s’en sert pour détecter notre présence. » (p. 38) Et rien ne va plus quand Hadès enlève Jane Eyre et menace de la faire disparaître. Thursday Next, récemment affectée à la brigade des LittéraTecs de Swindon, est chargée de neutraliser Hadès. Pour ce faire, il lui faut entrer dans les livres grâce au Portail de la Prose inventé par son oncle Mycroft. Mais attention, entrer dans les livres est délicat : il ne s’agirait pas de modifier l’intrigue, n’est-ce pas ?



Vous n’avez pas tout compris à ce qui précède ? C’est normal ! Bienvenue dans la fantaisie loufoquement littéraire de Jasper Fforde. L’auteur vous invite à le suivre au milieu des classiques de la littérature mondiale, dans un texte qui tient à la fois du thriller, de la science-fiction et de l’uchronie. Figurez-vous qu’en 1975, la guerre de Crimée fait toujours rage et que le groupe Goliath entend bien donner l’avantage à l’Angleterre grâce à une nouvelle gamme de fusils à plasma. Quant à la paternité des textes attribués à Shakespeare, elle est largement discutée et remise en question par les aficionados de Francis Bacon.



J’avais lu ce premier volume en 2005 – pfiou, ça ne nous rajeunit pas… – et je le redécouvre avec le même bonheur. J’y ai même pris plus de plaisir, car j’ai depuis lu un certain nombre de titres cités dans l’intrigue. L’érudition de l’auteur est mise au service de l’humour, tant dans les situations que dans la construction des personnages. Que pensez d’une femme qui s’appelle Paige Turner ou d’un autre qui s’appelle Millon De Floss ? Bon, c’est vrai, il faut savoir un peu d’anglais pour comprendre, et moi j’ai pouffé à de nombreuses reprises en lisant ce bouquin ! Et je vais continuer à glousser et à me régaler avec la suite de cette série hautement littéraire !

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Le mystère du hareng saur

Ça faisait un moment que je n’avais pas pu continuer la série des Thursday Next et j’avais oublié à quel point Jasper Fforde bouillonne d’imagination et d’ingéniosité. Chaque page du récit fait appel à des références littéraires, culturelles, populaires qui stimulent le lecteur et font marcher ses neurones. Lire les aventures de notre détective littéraire préférée n’est pas de tout repos et on n’a pas le temps de s’ennuyer ! Si quelques gags sont parfois un peu loupés, on retrouve dans l’ensemble la plume qui nous a réjouit jusque là. Les extraits en tête de chaque nouveau chapitre, issus du « Guide Bradshaw du Monde des Livres » sont ainsi débordant d’idées géniales : on en vient à se demander où il va chercher tout ça !



J’avais un peu peur en commençant ce volume : comment ? Je n’allais pas retrouver la vraie Thursday, qui bataille à tout va, fait 50 choses à la fois sans se laisser abattre ? A la place on allait être concentré sur son double écrit, ancienne recrue de la Jurisfiction recalée, pas très dégourdie, plus édulcorée que la réelle ? Je n’étais pas très rassurée. Et bien au final, une fois de plus, l’auteur a réussi à me bluffer. Tout en gardant l’essence de cet univers mariant trame politico-psychologique et réflexions sur les livres de manière général, il insère ici du changement dont le plus important est la Refonte du Monde des Livres : chaque genre a désormais son île ! (Une carte hilarante en début de livre vous met d’ailleurs dans l’ambiance pour aborder la lecture). La complexité de l’écriture est ici densifiée avec l’intégration de considérations sur la création de la série des Thursday Next au travers du regard des personnages, mise en abîme supplémentaire qui m’a fait bien rire.



Si l’intrigue en elle-même n’est pas si développée que cela, le don de Jasper Fforde est de créer des histoires dans l’histoire, de nous embarquer dans des digressions diverses et mariées qui nous font vivre à un rythme fou la lecture, sans jamais pourtant nous égarer. Au-delà de la résolution d’une affaire, ce volume est l’occasion d’en apprendre plus sur le Monde des Livres, le Conseil des Genres, la psychologie des personnages (les réels et leur double de roman : vous me suivez toujours là ?)…C’est complètement déjanté, ça part dans tous les sens, mais c’est formidablement écrit, plein d’humour et le désordre volontairement mis en place de cette histoire sans queue ni tête apparente est extrêmement bien construit. On s’attache à la Thursday de fiction, qui n’arrive pas à avoir beaucoup de lecteurs depuis qu’on a fait d’elle une version plus calme que la précédente (et que les ouvrages sont souvent épuisés). C’est d’ailleurs bien parce qu’elle est peu sollicitée sur les volumes de la série qu’on fait d’elle une investigatrice qui va au final se révéler être beaucoup plus maline que la buse qu’on imaginait. Et on prend plaisir à découvrir les doubles écrits des personnages secondaires qui sont hilarants, le dodo Pickwick en particulier, avec son caractère capricieux et égoïste à souhait !



Alors oui, par rapport à ces prédécesseurs, Le mystère du hareng saur est moins bon, mais la barre était placée très haut, il faut en convenir. Ça reste néanmoins une lecture très réjouissante, dont on ressort avec le sourire et de l’énergie. L’aspect décousu et délayé pourra un peu décevoir certains amateurs de la série. J’ai de mon côté trouvé que ça permettait de lui apporter un nouveau souffle et j’ai replongé avec joie dans cet univers loufoque. Jasper Fforde est définitivement un génie des mots et son imagination débordante un délice pour le lecteur.
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La tyrannie de l'arc-en-ciel : La Route de ..

Le monde de Shades of Grey est une contre-utopie cauchemardesque: un régime totalitaire impitoyable qui détruit tout esprit individualiste, toute créativité, réprime toute ambiguïté et contestation de l'autorité; un gouvernement monstrueux qui divise ses citoyens en castes basées sur la couleur qu’ils sont capables de voir. Capacité résultante vraisemblablement de déficiences physiques conséquence d’une grande catastrophe qui s’est produite quelques siècles plus tôt. Un endroit sans amour, où les mariages se négocient de manière à ce que la progéniture du couple ainsi formé puisse hériter de la capacité de distinguer une teinte plus pure que celles de ses parents. Un endroit où ceux qui ne distinguent aucune couleur, les Gris sont exploités pour leur travail et où la mort est le résultat final de l’inadapté ou de celui qui même sans remettre en question le système, se pose trop de questions.

À lire ce préambule le livre vous semble assez sombre, non? Eh bien, cher lecteur, détrompez-vous! Ce roman est un vrai plaisir à consommer du début à la fin. J’ai constamment souri et souvent éclaté de rire. Le ton est vif et amusant. L'intrigue et les déboires du jeune héros, Eddie Russet, un rouge, sont merveilleusement absurdes: pour une insolence qu’il aurait commise, il est envoyé dans une petite ville frontière pour y effectuer un recensement de chaises, il doit se méfier des attaques de cygnes carnivores et y rencontre des personnages plus colorés (c’est le cas de le dire) les uns que les autres, dont un homme nu qui s’introduit partout, mange à tous les râteliers sans aucune gêne, dis tout haut des vérités que personne ne veut entendre et sans impunité puisqu’il a été décidé qu’il n’existait pas et donc que personne ne pouvait le voir. Au début du récit, la seule ambition d’Eddie est de retourner dans sa ville natale après avoir recensé les chaises pour marier Constance Oxblood, une rouge elle aussi, lui donner des enfants qui en voyant encore plus de teintes de rouges lui conféreront un statut plus élevé et pour s’occuper de la chaine de montage de son beau-père. Seulement voilà, pendant son séjour, il croisera Jane, une grise rebelle qui fiche des baffes à longueur de paragraphe et surtout à ceux qui la complimente sur son adorable nez retroussé. Eddie, curieux, se pose beaucoup de questions et Jane l’aidera à trouver quelques éléments de réponse, pour une finale assez brillante qui ne désappointe pas.

Fforbe maîtrise parfaitement la satire, il distille l’information avec humour, à petits gouttes, pour nous garder en haleine et suffisamment peu pour exacerber notre imagination au point que souvent je me suis demandé si je comprenais bien ce que je lisais. Car il ne nous décrit pas le monde de Shades of Grey . On le découvre par les yeux des protagonistes qui, eux, y évoluent depuis plusieurs générations. Déstabilisant et brillant. J’ai eu autant de plaisir à le lire qu’un livre de Neil Gayman ou de Haruki Murakami.

Et dire que la suite ne sortira qu’en 2016!!!

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L'affaire Jane Eyre

Dans ce monde-là, la littérature occupe une grande place. Au point qu'une OpSpec lui est consacré : OS-27. Thursday Next, 36 ans, en fait partie. Elle est détective littéraire. Sa mission du moment : capturer le plus grand criminel du moment, Achéron Hadès.



Quand j'ai commencé ce livre, j'avais un peu peur qu'il ne plaise pas : il possède une intrigue policière, c'est dans un monde fictif avec son lot de particularités et il y a plein de personnes à placer dans l'histoire. Mais le charme a opéré, il y a beaucoup d'humour, c'est pile ce qu'il me faut en ce moment et ça parle de livres. Bon, ça reste quand même la littérature anglaise qui n'est pas celle que je connais le mieux mais un livre sur (et dans !) les livres, ça me plait. Par moments, j'ai eu du mal à comprendre quelques références ou l'imagination très fertile de l'auteur qui rend cet univers un peu complexe mais j'ai bien envie de continuer cette série, légère, pleine d'humour (et de livres).
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L'affaire Jane Eyre

Fantastique et délirant, le premier livre de Jasper Fforde nous plonge dans une uchronie déjantée où le culte du livre règne sans partage. Drôle et attachant, ce livre intéressant par son sujet inédit et son ouverture sur de nombreux genres littéraires, porté par une écriture fluide et simple, nous plonge dans les méandres d'un monde imaginaire, où le temps s'étire et se tort, où les dernières inventions permettent de visiter une oeuvre littéraire classique... Un portail dressé entre imaginaire et réalité, porté par un certain humour et un personnage principal fort, pour un livre qui ravira les lecteurs compulsifs avides de récits traitant de la littérature. Une lecture plaisante bien que parfois longue à se mettre en place, pour un résultat intéressant.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Le début de la fin

5ème tome des aventures de Thursday Next.

15 ans après le précédent tome.

Thursday est revenu du monde des livres et vit sa vie avec son mari Landen et leurs enfants. Friday refuse d'intégrer la ChronoGarde dont il doit devenir directeur.

Sinon niveau boulot, officiellement elle est devenue maquettiste. Les OpSec ont été dissous, en tout cas officiellement. Et toujours à la Jurifiction...

Mais les lecteurs diminuent, le présent est menacé et Goliath toujours présent...

Thursday doit sauver les livres, le présent, le temps, sa famille et sa peau accompagnée de ses stagiaires, ses elle littéraire, les Thursday Next de fiction.



Ce tome reprend les aventures de Thursday. C'est un nouveau cycle. Les tomes 1 à 4 étaient un tout et là on recommence une nouvelle histoire. Je retrouve moins de créativité dans l'uchronie, dans le Monde Extérieur, le Monde des livres, moins d'humour anglais, de bizarreries, il en reste bien sûr de tout ça, mais moins que dans les précédents tome...
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Le mystère du hareng saur

Dans le Monde des Livres, la Thursday de fiction, qui interprète Thursday dans la série des Thursday Next, prend son rôle très à coeur, même si on lui reproche d'être trop lisse par rapport aux précédentes Thursday de fiction. Mais une guerre se prépare dans le Roman Grivois, et le problème est que Thursday, la vraie qui fait toujours partie de la Jurifiction, a disparu. L'on confie à sa doublure des livres une mission quelconque, mais cette dernière va découvrir que Thursday était sur la piste que quelque chose de très gros et que son absence est loin d'être anodine...



Quel plaisir de retrouver l'univers de Fforde avec ce 6ème tome ! L'auteur commençait déjà depuis le tome 4, et encore plus avec le tome 5, à lasser un peu les fans, même les plus inconditionnels, mais cette refonte et l'introduction d'une Thursday de fiction comme personnage principal redonne un pep's jouissif à l'histoire générale. On continue de rire à de très bonnes formulations, on se réjouit sans arrêt des références littéraires qui incorporent les plus récents succès éditoriaux comme Harry Potter, on ne se lasse pas des aventures de notre héroïne préférée.

Le plus de ce tome, c'est que l'action et le mystère sont omniprésents, là où le tome 5 déviait sur les 3/4 du roman avant d'offrir un sprint final de cent pages qu'on aurait aimé mieux réparti. Là, Fforde nous offre grâce à sa deuxième Thursday une dynamique nouvelle et appréciable, qui ne perd toutefois pas de vue notre Thursday originelle et inimitable.

Au final, on se retrouve avec une intrigue intéressante, des concepts livresques développés plus rapidement et aisément que dans les derniers tomes (je pense aux tomes 3, 4 et 5, blindés d'explications sur des parties inédites du Monde des Livres et souvent dures à suivre car assez complexes), une action constante et des personnages et situations tout aussi attachants.

Ce tome 6 relance la machine avec délice et entrain, pourquoi se priver ?
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L'affaire Jane Eyre

Quand on m’a prêté ce livre, je ne savais pas tellement à quelle sauce j’allais être mangée. Son propriétaire m’avait juste parlé d’un univers loufoque et de Jane Eyre… bam, parfait mélange pour m’intriguer !



L’affaire Jane Eyre est l’histoire de Thursday Next, qui se retrouve à pourchasser un peu malgré elle Achéron Hadès, le 3ème criminel le plus recherché de la planète. Leurs histoires se croisent pour ne plus se défaire, elle qui est une LittéraTec, policière de la littérature, en somme, et lui grand bandit aux pouvoirs inimaginables. Mais voilà, ils se connaissent bien, et Hadès va commencer à vouloir changer le cours de l’histoire de certains romans en volant les originaux… entre autres. Thursday se retrouve personnellement impliquée et va devoir foncer, si elle veut avoir une chance de l’emporter.



Alors il très difficile de pouvoir donner un bon résumé de ce bouquin de 400 pages qui possède son propre univers totalement inédit et déjanté, et pourtant parfaitement cohérent et sensé. Oui, oui, je l’avoue, je me suis pas mal éclatée entre ces lignes ! En même temps, ça parle de littérature, on passe à des références culturelles pas forcément concordantes aux nôtres (là-dedans, Jane ne finit pas avec Rochester ! arrrg !), et les répliques entre les personnages sont assez épiques en soi. De quoi passer un très bon moment de lecture !



L’intrigue en soi fait un peu policière, puisque notre héroïne, Thursday, doit retrouver Achéron et essayer de le coffrer. Après, on dérive un peu dans du surnaturel, puisque le méchant en question possède des capacités inhabituelles. Ce mélange des genres est tout bonnement stupéfiant, très bien manié et parfois assez… perturbant ! Oui, parce que quand on essaie de comprendre de fond en comble, j’avoue qu’on peut s’y perdre. J’ai d’ailleurs passé un bon moment à me demander si j’avais bien lu Jane Eyre, vu la fin qu’on nous présentait.



Thursday, quant à elle, est une héroïne très sympathique. Elle a des réactions tout à fait naturelles (ou pas, vu son univers aha) et je me suis sentie assez proche de sa personnalité. Les conflits qui l’ont formée et qui continuent de la secouer durant l’histoire sont très réalistes et je me dis que j’aurais sûrement fait la même chose qu’elle. Cela étant, elle a beaucoup de courage, un peu d’inconscience mais aussi une belle intelligence que j’apprécie énormément !



On rencontre bien évidemment de nombreux personnages, dans ce bouquin, et j’ai pas mal apprécié le méchant. C’est un vrai méchant, et du coup, ça rend les choses plus intéressantes. Le père de Thursday était sympathique, aussi, et je ne parle pas de l’ensemble de bras cassés qui l’entoure dans son boulot ! Chacun possède son propre caractère et ça donne une profondeur au roman assez agréable, même si la narration reste assez superficielle pour qu’on n’ait pas trop de détails.



Concernant la plume, j’ai aussi beaucoup apprécié ce que j’ai trouvé ! C’était assez léger, mais on sentait bien que Jasper Fforde maîtrisait ses idées et nous les livrait sans complexe. J’ai pas mal aimé ses délires de narration avec les vers correcteurs qui ajoutent des apostrophes, des tirets n’importe où, ça valait le déplacement ! Il y a du sarcasme mais aussi de belles réflexions sur la vie, sur l’amour et sur la loyauté que l’on observe face aux souvenirs. Bref, c’est assez superficiel parfois, mais on peut remarquer des pans plus profonds !



Concernant l’imaginaire, il est déjà très poussé. Je pense que Jasper Fforde a dû bien s’éclater tout seul dans l’univers qu’il a construit, parce que cette version alternative de notre société est unique en son genre ! Totalement déjantée, mais très bien construite et assez fascinante. Le pari n’était pas remporté de base, mais je crois bien que je lirais la suite ! (qui risque d’être en anglais, si on me la prête, apparemment !)



En conclusion, le premier tome des aventures de Thursday Next m’a assez emballée. J’ai découvert un univers riche et assez loufoque, mais très bien construit et avec comme point central la littérature. L’intrigue qui est posée est assez addictive pour nous prendre, tout en nous surprenant toujours plus. Composez avec ça une héroïne avec un caractère bien trempée, avec de la ressource, ainsi que des camarades aussi bien développés, surtout le méchant, et vous risquez de vous amuser comme moi entre ces pages ! La fin, assez choupinette pour ravir un petit cœur comme le mien a ajouté au plaisir de cette lecture. Je me lancerais bien dans le tome 2, un de ces quatre !

Ce sera donc un 16/20 pour moi et je vous recommande chaudement L’affaire Jane Eyre ! Ça risque de vous vendre du rêve !
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L'affaire Jane Eyre

Dans le monde de Thursday Next, l'Angleterre et la Russie impériale poursuivent la guerre de Crimée depuis plus de cent ans.

Dans le monde de Thursday Next, le dodo n'est pas une espèce éteinte mais a été recréée grâce au clonage, d'ailleurs Thursday Next en possède un qui répond au nom de Pickwick.

Dans le monde de Thursday Next, la littérature est au même niveau que la religion, d'ailleurs une brigade spéciale a même été créée, et Thursday Next en fait partie : "J'étais ce qu'on appelle un "agent échelon I" à OS-27, autrement dit détective à la Brigade Littéraire du Service des Opérations Spéciales basée à Londres. C'est loin d'être aussi glamour que ça en a l'air.".

Dans le monde de Thursday Next, ça discute beaucoup pour savoir qui était réellement William Shakespeare et qui a écrit les œuvres sous ce nom.

Au fait, le père de Thursday Next est un agent renégat des Op-Specs-12, les chronogardes, et il peut arrêter momentanément le temps pour apparaître.

Dans le monde de Thursday Next, Jane Eyre ne se marie pas avec Edward Rochester, elle part aux Indes avec son cousin St John Rivers et fin de l'histoire.

Heureusement que je ne vis pas dans le monde de Thursday Next !

Mais bon, elle m'est sympathique Thrusday, parce qu'elle considère aussi "Jane Eyre" comme un chef d'oeuvre auquel il ne faut pas toucher : "Il y a des choses plus importantes que le règlement. Modes et gouvernements vont et viennent, alors que Jane Eyre, c'est intemporel. Je donnerais n’importe quoi pour sauver ce roman.".



Vous l'aurez compris, les aventures de Thursday Next se passent en 1985, mais dans un monde parallèle.

Difficile de classifier ce roman, à la fois uchronie, science-fiction, policier et humour, mais alors quel régal à lire !

J'ai adoré ce premier tome des aventures de Thursday Next, déjà parce que le roman "Jane Eyre" est au centre de l'intrigue, et que ça ne pouvait donc que m'intéresser, et aussi parce que c'est loufoque et que le personnage de Thursday est attachant.

Ici, elle se retrouve aux prises avec un des criminels les plus recherchés : Achéron Hadès, l'un de ses anciens professeurs et se définissant lui-même comme le mal à l'état pur : "Le mal véritable et gratuit est aussi rare que le bien à l'état pur.".

Il est donc rare, mais également insaisissable, et il va donner du fil à retordre à la pauvre Thursday, alors que dans le même temps elle doit gérer un retour dans la ville de son enfance et de recroiser le chemin de son ex qu'elle aime toujours mais à qui elle n'a plus parlé depuis des années (et pour savoir pourquoi, il vous suffit de lire le roman).

J'envie quelque peu Thursday, non seulement elle a récupéré une voiture qui déchire (et qui se repère bien), mais en prime elle a déjà croisé le chemin d'Edward Rochester, LE Edward Rochester de "Jane Eyre" : "Normalement, je n'aurais pas cru que Rochester se serait arraché aux pages de Jane Eyre pour venir à mon secours; ceci est totalement inconcevable, bien sûr. J'aurais considéré la chose comme un canular grotesque et laborieux ... si Edward Rochester et moi-même ne nous étions pas déjà rencontrés dans le passé.", bref, la demoiselle se découvre le don de se projeter dans les romans et d'interagir avec les personnages, autant dire que j'aimerais beaucoup pouvoir le faire par moment.

C'est drôle à souhait, j'ai beaucoup aimé la narration à la première personne ainsi que la construction avec en début de chaque chapitre soit un extrait du journal de Thursday Next, soit une explication sur les Opérations Spéciales, c'est très vivant et cela rendrait presque crédible l'histoire.

Il y a du rebondissement, une intrigue qui se complexifie, de l'humour et des jeux de mots, c'est un melting-pot de plusieurs genres littéraires que l'auteur a mélangé pour former un roman un peu hors norme et surtout inhabituel, ça donne un nouveau souffle aux romans policier et de science-fiction.

Et mine de rien, le style de Jasper Fforde n'est pas si simple que cela et il se revendique de plusieurs auteurs, en tout cas il a trouvé un excellent filon en la personne de Thursday Next et peut me compter parmi les amateurs de cette série littéraire.



"L'affaire Jane Eyre" de Jasper Fforde est difficilement classable mais a été une belle découverte pour ma part et garantit un moment de pur bonheur en le lisant.

Je crois bien que j'ai (enfin !) croisé la route d'un OLNI - Objet Littéraire Non Identifié, et des rencontres de ce type j'en redemande.
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Le puits des histoires perdues

Thursday Next a décidé de prendre son congé maternité dans un livre inédit rangé dans le Puits des Histoires Perdues, au sein de la Grande Bibliothèque. Elle y sera plus à l’abri que dans le monde réel et ça lui laissera le temps de réfléchir à la façon de récupérer son mari Landen qui a été éradiqué par le groupe Goliath. En même temps, elle continue sa formation pour devenir agent titulaire de la Jurifiction, sous la houlette de Miss Havisham qui, quand elle ne joue pas son rôle dans De grandes espérances, adore faire des courses en voiture contre M. Crapaud. Aidée de Mamie Next, Thursday doit aussi lutter contre l’oubli et la disparition de ses souvenirs de Landen : pour ce faire, elle doit vaincre Aornis Hadès, la petite sœur d’Achéron qui est un peu furax que son grand frère ait été battu. Ajoutez à cela que le Minotaure s’est échappé de sa cage, que des grammasites font des ravages dans les romans et qu’une nouvelle technologie controversée est sur le point de faire son apparition, l’UltraBookTM. Le grand plus défi de Thursday dans ce volume, c’est probablement d’affronter ses souvenirs de la charge en Crimée, là où elle a perdu son frère. Pendant ce temps-là, aux réunions de la Jurifiction, l’Homme à la cloche organise sa succession et on attend toujours un des agents, un certain Godot.



« Tout est possible dans le Monde des Livres. […] Les seules limites sont celles de l’imagination humaine. » (p. 325) Voilà qui s’applique précisément au texte de Jasper Fforde : dans ce troisième volume, il n’en finit pas d’explorer littéralement le sous-texte, de jouer avec les codes de la narration et de mettre un joyeux bazar dans l’univers des classiques. On en apprend un peu plus sur la Mer de Texte, là d’où viennent et où reviennent tous les mots. On rencontre des personnages en quête d’auteur et livres en quête de lecteurs. Et ces derniers seront d’accord pour dire que cette définition du livre est parfaitement juste. « Un livre, ça n’a l’air de rien, des mots sur une page, mais en réalité, il s’agit d’une technologie infiniment complexe qui traduit des gribouillis bizarres tracés à l’encre en images à l’intérieur de votre crâne. » (p. 71) Jasper Fforde étend le champ des possibles en s’attaquant à la littérature russe, à la littérature jeunesse, à la tradition orale et aux mythes antiques. Allez, je vous invite à faire un tour dans le Puits des Histoires Perdues. Mais n’oubliez pas votre chapeau éjecteur et n’oubliez pas que le Grand Manitou des livres voit tout et sait tout.

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