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Citations de Jaume Cabré (499)


Adrià relança la conversation :
- Le dieu chrétien est rancunier et vengeur. Si tu commets une faute et que tu ne t'en repens pas, il te punit de l'enfer éternel.
Cela me semble une réaction disproportionnée et je ne veux rien avoir à faire avec ce dieu.
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Le lecteur se retrouve vite perdu dans les brouillards de cinq siècles d’Histoire que tente de suivre le petit poucet, recherchant les cailloux jetés par les personnages en fuite, sur un tracé sinueux où surgit Félix Ardévol, personnage autoritaire doté d’une érudition extravagante qu’il développe au sein d’un magasin d’antiquités aux provenances troubles. Son jeune fils Adrià tente en vain de trouver refuge dans les bras d’une mère effacée qui ne rêve que d’une seule ambition : faire de son fils un violoniste virtuose. -Ugh. Des personnages haut en couleurs inviteront le lecteur à suivre le récit dans un méli-mélo tel qu’il sera impossible à un lecteur averti de résumer cet énorme roman ou d’en partager une richesse à extraire des méandres de la créativité littéraire de cet auteur catalan. Délirant ? Pas vraiment. Car l’auteur nous fera surprendre les confidences que se feront les indiens et le petit cow-boy Carson. Compliqué ? Résumons, il sera question pour le lecteur de faire une tentative de reconstituer le puzzle d’une grande histoire de famille, de la musique, de l’évocation avec passion et regrets d’une enfance ballottée au milieu de ce monde tordu et mystérieux des parents, avec les amitiés et amours de jeunesse.
Ce récit épuisant et énervant à lire, nous entraine dans un voyage de l’Histoire que seul un auteur au « long cours » - huit années de travail – épaulé par un éditeur et quelques éditorialistes et critiques littéraires excités par la particularité du rythme littéraire tenteront de nous faire tenir en main au fil de ces centaines de pages au récit désordonné. Ce roman pourrait nous faire faire un voyage extraordinaire pour autant que les « césures » soient survolées et que le lecteur armé d’une bonne paire de ciseaux puisse réaménager le récit afin de s’offrir un texte concis et heureux à lire. Car il faut du souffle pour plonger et replonger sans arrêt d’un bain à un autre bain d’une autre époque, côtoyant ou retrouvant des personnages déjà cités ou nouveaux venus. Le lecteur groggy n’osera jamais étaler son incapacité à poursuivre son exténuante lecture et se fera expliquer et enfin comprendre que l’auteur, tel un scénariste sans suite adorant les flashes et les flashes-back, n’a pas forcément joué dans la chronologie mais dans la déconcertante facilité d’une manipulation collective qui tente de snober les critères de la littérature classique et conventionnelle et de se hisser ainsi dans la sphère très sélecte des auteurs qui se plaisent à réaliser des entorses aux bases mêmes de la littérature compréhensible.
Donc ce gros livre désarmera plus d’un lecteur. L’auteur en teneur de plume (ou en maître du traitement de texte) aura réussi à faire parler de lui en présentant un texte qui, remis dans l’ordre, a un intérêt certain à être lu, mais qui, tel qu’il est présenté à la lecture est d’une sinuosité telle que les méandres du temps et de l’histoire mènent le lecteur bien loin d’un fleuve tranquille et demandera à plus d’un de ramer sec et dur pour entendre les murmures lancinants de ce violon et les sempiternelles jérémiades d’une histoire qui pourrait être plus agréable à découvrir.
Donc si vous voulez faire le snob, offrez-le à vos ennemis. S’ils ne réagissent pas… vous verrez. S’ils réagissent… vous conforterez ainsi vos plaisirs.
-Ugh.
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L’art est inexplicable. [...] On peut tout au plus dire que c’est une preuve d’amour donnée par l’artiste à l’humanité. (p.492)
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- On peut être rien ?
Je n'ai jamais su répondre à cette question qu'on m'a posée quand j'étais enfant, parce que l'énoncer m'angoisse. peut-on n'être rien ? "Je" sera rien. Je serai comme le zéro qui n'est ni un nombre naturel ni un entier, ni rationnel, ni réel, ni complexe, mais l'élément neutre dans la somme des nombres entiers ?
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A partir de 1941, la décision qui fut prise pour résoudre le problème une fois pour toute fut de laisser la Sainte Inquisition aux enfants de cœur et de programmer l'extermination de tous les juifs sans exception. Et là où il devait y avoir de l'horreur, que cette horreur soit infinie. Et là où il devait y avoir de la cruauté, qu'elle soit absolue, parce que maintenant c'était l'histoire qui prenait la parole.
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La famille Lodzer apparut, dans un clair- obscur semblable à un tableau de Rembrandt, immobile et terrorisée, éblouie par la lumière des puissantes torches de la Wehrmacht utilisées par cette escouade ukrainienne des SS.
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Mais le destin est ainsi : il ne raconte pas toute l'histoire, seulement le fragment qui lui convient et, afin de vous induire en erreur, il cache le reste avec un petit rire équivoque.
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Nous ne t’oublierons jamais, cher défunt. Jusqu’au jour où la couche de peinture du temps aura rendu les blessures moins douloureuses et le souvenir plus lointain. […]
il y a des morts qui font beaucoup de peine mais qui ne sont que des morts et, si on est abonné à la douleur, il y a des morts que l’on oublie jamais.

(Actes Sud, p.155)
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Tu as remarqué que la vie est un hasard insondable ? Des millions de spermatozoïdes du père, un seul féconde l’ovule qu’il faut. Que tu sois née ; que je sois né, ce sont des hasards immenses. Nous aurions pu naître des millions d’êtres différents qui n’auraient été ni toi ni moi.
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"Mais je sais que les mères retrouvent leurs filles mortes. S'il n'en était pas ainsi, la vie ne serait pas supportable."
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Je crois que nous faisons tous un trajet aller et qu'ensuite nous faisons le trajet retour vers le point de départ. Dans la vie de l'homme, il y a toujours un retour aux origines. A condition que la mort ne se soit pas interposée avant.
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Alors que je marchais orteils nus dans les rues trempées de Vallcarca, que j’ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable. Tout à coup, j’ai vu clairement que j’avais toujours été seul, que je n’avais jamais pu compter sur mes parents.
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L'autoportrait est l'œuvre qui lui a le plus coûté, enfermée dans son atelier, sans témoins, parce qu'elle avait honte qu'on la voie en train de s'observer dans la glace, de se regarder sur le papier et de travailler les détails, par exemple le léger pli de la commissure des lèvres ou les petites défaites qui se logent dans les rides. Et les petits froncements des yeux qui te font être tellement Sara. Et tous ces signes minuscules que je ne sais pas reproduire mais qui font qu'un visage, comme si c'était un violon, devient le paysage où se reflète le long voyage d'hier avec tous ses détails, avec toute son impudeur, mon Dieu.
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Si un ouvrage est bien écrit, ses mots contiennent la personne qui l'a créé.

POUSSIÈRE
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Laura n'était plus une étudiante assoiffée de connaissances. C'était un professeur apprécié par ses étudiants. Elle avait toujours son regard bleu et sa tristesse à l'intérieur [...] tandis que des images de toi, Sara, venaient se mélanger à celles de cette femme. [...] Je l'embrassai. Nous nous embrassâmes. Ce fut tendre. Et ensuite je la raccompagnai chez elle, convaincu de me tromper avec cette fille, et que j'étais probablement en train de lui faire du mal. Mais je ne savais pas encore pourquoi.
Ou je ne le savais que trop. Parce que dans les yeux de Laura je cherchais tes yeux sombres de fugitive, et c'est une chose qu'aucune femme ne peut me pardonner.
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C'est pour ça que je suis juif, pas de naissance, que je sache, mais volontairement, comme beaucoup de Catalans qui nous sentons esclaves sur notre propre terre et qui avons un avant-goût de ce qu'est la diaspora, seulement parce-que nous sommes catalans.
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Notre vie commençait à avoir du verre brisé par terre et nous pouvions nous faire du mal.
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- Alors, insista la docteure.
- Qu’est-ce que vous dîtes ?
- Pourquoi m’avez-vous appelée docteure Bovary ?
Silence … La docteure … oui.
- Vous ne vous appelez pas comme ça ?
- Non. Docteure Rius.
- Ouh là, c’est un nom très difficile à retenir. Vous êtes très jolie.
Silence de la docteure.
- Vraiment très jolie.
- Très bien. D’accord.
Youri et Bovary échangèrent des regards. Elle lui fit signe de sortir de la pièce et ils sortirent tous les deux en silence. Cinquante-sept resta à regarder le vide sans savoir ce qu’il devait faire et pensant dans quel merdier je me suis fichu ? Et il ne voulait pas penser à d’autres choses : ça lui faisait trop peur. Et il pensa aussi comment je peux être aussi crétin, à faire mon numéro devant la police ?
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Alors, il comprit que c'était sans espoir, qu'il serait incapable de quitter Vienne, que la vie n'est pas le chemin, pas même la destination, seulement le voyage, et quand nous disparaissons c'est toujours à la moitié du trajet, quel que soit le lieu,
Pour son malheur, ce qui lui était échu, c'était un très dur voyage d'hiver, qui avait laissé son âme entièrement dévastée.
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L'art véritable nait toujours d'une frustration. A partir du bonheur on ne crée rien. (p392)
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