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Critiques de Jean-Baptiste Andrea (1798)
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Veiller sur elle

Août 1986. Dans un monastère italien, un homme se meurt. Il s'agit de Michelangelo Vitaliani, dit Mimo, un sculpteur célèbre, qui vit dans l'abbaye depuis maintenant 40 ans. Alors qu'il vit ses dernières heures, entre divagations et souvenirs, il plonge dans l'histoire de sa vie. Une vie pleine, riche, longue : son arrivée dans le village de Pietra d'Alba où il part en apprentissage chez un sculpteur alcoolique et violent à l'âge de 12 ans ; sa rencontre avec Viola, l'amie de sa vie, fille unique de la riche famille Orsini avec laquelle il entretiendra des relations étroites ; ses années d'errance dans un cirque et enfin l'avènement de son succès et sa richesse. Mais à la veille de sa mort, tout a disparu. Sauf une chose : une mystérieuse et troublante statue sur laquelle il veille depuis toutes ces années, cachée dans les caves de l'abbaye.



Jean-Baptiste Andréa, prix Goncourt 2023, nous offre ici une fresque historique et romanesque au coeur de l'Italie, sur les quarante premières années du 20e siècle. Au côté de Mimo, un nain sculpteur dont le génie artistique en éblouira plus d'un, à commencer par le futur Pie XII, nous suivons les premières années du fascisme qui verront l'avènement de Mussolini, nous embrassons l'art de la sculpture, traversons les deux guerres mondiales. Nous parcourons les paysages italiens, de Florence à Rome en passant vaguement par Turin et Gênes. Nous sommes également les témoins de la relation houleuse faite de « je t'aime moi non plus » entre Mimo et Viola, une jeune femme libre dans sa tête mais certainement pas dans sa corps et sa vie, beaucoup trop intelligente pour son époque et son milieu.

Jean-Baptiste Andréa a choisi des personnages destinés à illustrer des domaines qui se sont télescopés dans l'Italie de l'époque en question : Stefano (le fascisme), Francesco (l'Église), Viola (les sciences, la connaissance) et Mimo (l'art). L'histoire de Mimo et de ses compagnons est joliment contée, très souvent avec la pointe d'ironie qui sied au personnage du sculpteur, susceptible et imprévisible. L'auteur, comme d'autres avant lui, sait mêler la petite à la grande Histoire, avec des faits véridiques qui s'insèrent dans la trame fictionnelle.

Tous les ingrédients sont donc là pour faire de ce roman un vrai succès et d'ailleurs, le prix Goncourt l'a récompensé. Mais j'avoue que pour moi, je n'y ai pas vu autre chose qu'un bon roman. Les personnages ne m'ont pas particulièrement séduite, à commencer par Mimo dont le sale caractère est trop mis en avant pour le rendre appréciable et qui est d'un opportunisme affligeant. Viola est une vraie « tête à claques » qui devient un peu ridicule dans son obstination. Quant aux autres, ils ne révélaient aucune surprise. Bref, l'émotion n'était pas au rendez-vous.

Surtout, les longueurs m'ont achevée, avec l'impression parfois de relire les mêmes passages plusieurs fois et de ne jamais vraiment sortir d'un petit cadre (Pietra d'Alba-Florence-Rome). Un moment, j'ai cru partir aux Etats-Unis ! Chouette, un peu de changement. Faux espoir malheureusement… je crois que j'étais aussi déçue que Viola.

En fait, je pense que l'idée de départ était bonne mais qu'ensuite le vrai souffle romanesque qui nous fait vibrer et nous surprend à la fin n'est jamais arrivé. Certains sujets et personnages (comme Viola) auraient mérité d'être creusés mais l'ensemble reste superficiel car l'auteur a voulu trop en mettre. Ca parle beaucoup dans ce livre mais ça ne réfléchit pas assez.



Ce qui est sûr, c'est que le jury du Goncourt ne s'est pas trompé : le style est agréable, facile à lire. Ce livre est très vendeur et consensuel. On peut l'offrir à mamie, à tonton, au voisin et à la petite-soeur… Aucun faux pas, il sera sûrement au pied du sapin
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Veiller sur elle

Mimo, placé chez un pseudo oncle sculpteur à l'âge de douze ans, a déjà de belles notions de sculpture que lui a prodigué son père décédé.

Il deviendra, après une vie tumultueuse, un grand sculpteur d'Italie.

La glorieuse famille Orsini vit dans le même village.

Entre Mimo et Viola, la fille Orsini, se nouera une improbable amitié qui durera toute leur vie.

Ma lecture fut une formidable aventure aux côtés de ces personnages hauts en couleur.

Et aussi une incursion dans le monde de la sculpture et un fabuleux voyage en Italie.

En plein cœur du fascisme, du Vatican, de la haute société, ce livre est une fresque romanesque par excellence.

Le style est beau, les personnages traités avec sensibilité et l'histoire est peu commune.

581 pages qui se dévorent.

J'ai pensé en lisant aux beaux romans de Vincent Engel où se mêlent Italie, Histoire et amour.
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Veiller sur elle

Le sculpteur qui meurt au pied de son chef d'œuvre



Meilleur de livre en livre, Jean-Baptiste Andrea signe un chef-d’œuvre avec «Veiller sur elle». En racontant l'histoire d'un sculpteur de génie, de sa rencontre avec Viola, fille d’une riche famille et sa traversée du XXe siècle, il nous offre un roman riche, ample, inoubliable. Il est indéniablement mon Prix Goncourt 2024!



L'histoire de Michelangelo Vitaliani est de celles qui ne s'oublient pas. Une histoire riche, une histoire totale, c'est-à-dire qui vous enrichit en la lisant. Mais au-delà de l'histoire, Veiller sur elle est aussi la démonstration d'un écrivain désormais au sommet de son art. Après nous avoir ébloui dès son premier roman, Ma Reine, l'odyssée de Shell, un garçon «différent» en 2017, puis avoir confirmé ses promesses avec Cent millions d'années et un jour (2019) et Des diables et des saints (2021), trois romans multirécompensés, voici donc un magnifique quatrième roman qui s'ouvre sur... la fin. La fin, en 1986, d'un homme entouré de moines et dont il a partagé la vie durant des décennies. Un homme qui, au moment de rendre son dernier souffle, va prendre le temps de nous raconter sa traversée du XXe siècle.

Michelangelo est né en France en 1904. Ses parents avaient quitté leurs Abruzzes natales pour la France qui manquait de bras. Tailleur de pierre, son père était mort et sa mère, persuadée que son fils deviendra un grand sculpteur, le renvoie auprès de son oncle Alberto afin qu'il perfectionne son art. Le voilà dans son pays, «royaume de marbre et d’ordures.»

C'est en pleine Première Guerre mondiale qu'il débarque à Pietra d'Alba, «taillée dans la lumière du levant, sur son piton rocheux.» Aux côtés d’Alinéa, un compagnon guère mieux loti que lui, il sert d'assistant corvéable à merci à cet homme qui passe une grande partie de son temps à rechercher de l'ouvrage. Car la situation n'est guère favorable en ces années de guerre et d'immédiate après-guerre. C'est auprès du Comte Orsini qu'il est le plus souvent appelé, notamment pour des travaux de réfection. Et c'est là, après une malencontreuse – ou heureuse – chute de toiture qu'il se retrouve dans la chambre de Viola, la fille du châtelain.

Le moment de surprise passé, la jeune fille va s'intéresser à ce jeune garçon et décider de faire son éducation. «Elle me tendit la main, et je la pris. Comme ça, franchissant d’un seul pas d’insondables abimes de conventions, d’empêchements de classe. Viola me tendit la main et je la pris, un exploit dont personne ne parla jamais, une révolution muette. Viola me tendit la main et je la pris, et c’est à cet instant précis que je devins sculpteur. Je n’eus pas conscience du changement, bien sûr. Mais c’est à ce moment, de nos paumes alliées dans cette cabale de sous-bois et de chouettes, que me vint l'intuition qu’il y avait quelque chose à sculpter.»

Lors de leurs rendez-vous clandestins réguliers, Viola va partager avec lui les ouvrages de la bibliothèque paternelle et le faire réviser ses connaissances. Un jeu auquel Mimo, son surnom, s'adonne de bonne grâce, bien conscient de sa chance. Une belle formule vient le résumer: «Elle m'ouvrit un monde de nuances infinies.»

Bien entendu, leur relation, à mesure qu'elle s'intensifie, ne va plus pouvoir rester secrète et entraîner la désapprobation de la noble famille qui ne veut pas d'un roturier, mais aussi de l'entourage du jeune homme qui voit en Viola une sorcière dotée de pouvoirs maléfiques. Mais Mimo et Viola ont signé un pacte. Il l'aidera dans son projet de voler, elle l'aidera à déployer son génie de sculpteur.

Si rien ne se passe finalement comme prévu, leurs vies respectives continuent à se dérouler reliées l'une à l'autre. Une carrière de sculpteur qui va décoller et une aile volante qui s'écrase, de nombreuses relations éphémères pour l'un, un mariage pour l'autre. Un chef d'œuvre, une piéta si troublante que le Vatican décida de la cacher, faisant par là même grandir le mystère et la légende de cette œuvre.

Jean-Baptiste Andrea nous fait aussi traverser l'Histoire du siècle avec l'arrivée des fascistes au pouvoir et la Seconde Guerre mondiale. Des temps troublés qui vont aussi osciller entre compromission et résistance, drame et espoir.

Et dans les conseils que donne Mimo a l'enfant venu admirer son chef d'œuvre, je ne peux m'empêcher de lire le secret d'écriture de ce superbe roman: «Écoute-moi bien. Sculpter, c’est très simple. C’est juste enlever des couches d’histoires, d’anecdotes, celles qui sont inutiles, jusqu’à atteindre l’histoire qui nous concerne tous, toi et moi et cette ville et le pays entier, l’histoire qu’on ne peut plus réduire sans l’endommager. Et c’est là qu’il faut arrêter de frapper.» Et reconnaître le chef d'œuvre quand il est là, n'est-ce pas mesdames et messieurs les membres du jury Goncourt?




Lien : https://collectiondelivres.w..
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Veiller sur elle

En 1886, au monastère de la Sacra, Michelangelo Vitaliani se meurt. Il n'a jamais prononcé ses vœux mais il vit là depuis quarante ans. Ce soir entouré de ses "frères"il n'en finit pas d'agoniser. Le temps qu'il faut pour faire défiler le film de sa vie.

Né pauvre, nain, il est orphelin de père très tôt. Ce père a eu le temps de lui apprendre les bases de la sculpture. Sa mère l'envoie en apprentissage chez un oncle sculpteur dans le village de Pietra Alba en Italie. Le début de cette vie est difficile, parfois violent. Et puis ... il rencontre Viola, la fille de la famille la plus influente de la région. Ces deux-là n'auraient jamais dû ce connaître mais dès les premiers instants ils ne pourront plus se passer l'un de l'autre. Maintes fois séparés ils se retrouveront comme deux"aimants" qui s'attirent et se repoussent. (Des verbes aimenter et aimer!!!)

Viola est follement intelligente, rêveuse et ambitieuse. Elle est l'électron libre de la famille. Michelangelo, qui préfère qu'on l'appelle Mimo, est un génie de la sculpture.( Michelangelo est un nom trop grand pour ce petit sculpteur débutant !)

Leur histoire dure soixante-dix ans, de 1916 à 1986.

Défilent tout au long des pages la montée du nazisme, les deux guerres, l'évolution technologique,( de la charrette à l'avion, le cinéma, l'électricité...), l'arrivée du communisme, du féminisme, les secrets du Vatican et ceux du petit village.

De nombreux personnages attachants ou insupportables parcourent le roman. Ils sont de la haute société, ou des bas-fonds de Florence.

Ce livre est avant tout une merveilleuse histoire d'amour baignant dans la beauté de l'art.

"Elle", c'est une mystérieuse sculpture cachée dans le monastère sur ordre du Vatican. Vous ne saurez qu'à la fin pourquoi Mimo, qui se prénomme, ne l'oublions pas, Michelangelo, a voulu "veiller sur elle.

C'est beau, admirablement écrit, très émouvant (âmes sensibles attention à la 569 ème page, larmes assurées !).

Difficile pour moi de passer à autre chose.
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Des diables et des saints

Un orphelinat-prison sinistre et isolé,

Un directeur rigoriste et machiavélique,

Un surveillant sadique, rebut de la légion,

Quelques orphelins hétéroclites à l'imagination débordante,

Un clan ultra-secret sauvant le monde tous les dimanche soir,

Un amour contrarié qui traversera le temps,

La musique, magnifiée, fil rouge de toute une vie,

Et un désir irrépressible de liberté.



Voici les ingrédients qu'a réunis Jean-Baptiste Andréa pour concocter ce roman enlevé et touchant.



Le narrateur, un vieil homme, est un musicien virtuose. Il nous raconte la douloureuse expérience de l'orphelinat qu'il vécut dans sa jeunesse, et qui forgea son destin. Depuis de nombreuses années, sur les pianos publics, il émerveille les foules de passants, dans les gares et les aéroports.

À la croisée des chemins qu'empruntent les voyageurs, il attend quelqu'un.



Après le décès de ses parents et de son insupportable petite sœur, Joseph, alors âgé de presque 16 ans, se retrouve seul au monde. Il est placé dans un établissement dirigé par un abbé insensible à l'esprit tortueux qui, sous couvert de la religion, fait habilement pleuvoir brimades et punitions sur ses pensionnaires, étouffant en eux toute lueur d'espoir.



Les revers parfois cruels que la vie a réservés aux jeunes héros, comme les personnages détestables qu'elle pu placer sur leur route, sont souvent décrit avec un humour qui désamorce la tristesse de leur mauvaise fortune.



La cocasserie ne supplante toutefois jamais l'émotion, car cette dernière est préservée par la prose imagée et poétique de l'auteur, parfaitement adaptée aux rêves de liberté de ses personnages.

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Veiller sur elle

Ce Goncourt n'est pas une surprise totale. C'était le bon moment pour récompenser une littérature populaire et de qualité, un vrai beau roman. Je ne dénigre pas les autres concurrents, loin de là.

On a ici de beaux personnages, des sentiments, de l'Histoire, du dépaysement, de l'attachement, une envie de ne pas lâcher le livre ou du moins d'y revenir rapidement. Les personnages sont forts, vivants, avec leurs failles et leurs forces. J'ai aimé vivre avec Mimo et Viola. Ils m'ont accompagné, distrait pendant une période difficile. Je me suis attaché à eux. Moi qui d'habitude ne sait plus lire quand la tristesse est trop présente dans ma vie, là ils m'ont offert un espace salvateur.

Merci à eux, merci à leur auteur.
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Veiller sur elle

Quel magnifique roman !



Michelangelo Vitaliani, surnommé Mimo, est au crépuscule de sa vie. Il se meurt en cette année 1986 dans un monastère du Piémont italien où il a passé ses 40 dernières années.



Alors que le couchant arrive, que la clarté s'enténèbre, Mimo revient sur sa vie foisonnante qui commence en 1904 en France. Né de parents italiens émigrés en France, il fera le voyage inverse et retrouvera l'Italie en 1916 pour ne plus la quitter.



Avec une écriture élégante, juste, fluide et un talent de conteur incontestable, l'auteur nous relate l'histoire romanesque de deux êtres singuliers du même âge, Mimo, défavorisé par sa naissance tant socialement que physiquement étant atteint de nanisme et Viola Orsini, née dans une famille de notable, d'une intelligence supérieure non reconnue, et née femme dans ce début de siècle dominé par les hommes.



Ces deux personnages connaîtront une relation forte, une sorte d'amour platonique, d'amitié amoureuse, qui les liera jusqu'à la fin. Mimo, se passionnant depuis son plus jeune âge pour la sculpture, deviendra un grand artiste dans cet art. Il côtoiera les plus grands et prendra une revanche sur sa naissance.



Ce roman est complètement maîtrisé, d'un parfait équilibre. Avec l'arrière plan historique de cette première moitié du 20ème siècle qui connaît un monde en pleine mutation, l'auteur fait vivre et évoluer des personnages de toute condition qui virevoltent dans un jeu de pouvoir, de domination, qui ne trompe pas grand monde.



J'ai immédiatement ressenti de l'empathie pour Mimo et Viola qui sont aussi bien décrits psychologiquement que physiquement. Les autres personnages ne sont pas en reste et ne manquent pas de panache. L'utilisation, le développement, le cheminement de ce microcosme bigarré est judicieux, intelligent et captivant. Je n'ai ressenti aucun ennui, aucune longueur, j'ai été conquise.







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Veiller sur elle

« La vie est une succession de choix que l’on referait différemment s’il nous était donné de tout recommencer, Mimo. Si tu es parvenu à faire les bons choix du premier coup, sans jamais te tromper, alors tu es un dieu. Et malgré tout l’amour que je te porte, malgré le fait que tu sois mon fils, même moi, je ne crois pas avoir donné naissance à un dieu. »



Des choix, Michelangelo « Mimo » Vitaliani a eu l’occasion d’en faire, au cours des quatre-vingt-deux années d’une vie qu’il se remémore dans ce roman. S’il a été à l’origine de certains, et en a subi bien d’autres, l’homme ne semble éprouver aucun regret concernant cette vie riche, mouvementée, marquée par les épreuves, les drames, dont la plupart ont été liés à son amie Viola et à la famille de celle-ci, les Orsini, mais aussi à sa pièta, sa sculpture chef d’œuvre cachée par le Vatican après quelques scandales lors de son exposition.



A la suite du décès de son père sculpteur, Mimo est envoyé par sa mère dans son pays d’origine, l’Italie, pour devenir l’apprenti d’un maître sculpteur, Zio Alberto, qui ne lui apprendra rien sinon la haine et les coups. Arrivés à Pietra d’Alba, un village paumé dans la campagne génoise, où Zio Alberto espère obtenir plus de commandes, Mimo fera la connaissance de Viola, la fille du marquis Orsini. Une rencontre due au hasard, plus sûrement au destin, tant elle leur semble évidente : Viola se sent de suite liée à son « jumeau cosmique », comme elle l’appelle, par une « force qui [les] dépasse et que rien ne pourra jamais briser », tandis que Mimo reconnaît en Viola l’incarnation du futurisme, nouveau monde en préparation qui l’obsède et promesse de lendemains plus grands et plus brillants pour les audacieux, même – ou surtout – quand on naît pauvre et atteint d’achondroplasie comme lui. Viola, cette jeune fille d’une intelligence stupéfiante, d’une modernité et d’une ambition folles, ne rêve que de voler dans les airs, peut-être pour ressentir la liberté qui lui est interdite par sa famille, qui essaie par tous les moyens de la garder dans le passé alors qu’elle est tournée vers l’avenir, voyant avec exactitude ce qui arrivera dans les décennies à venir : « Mes parents sont vieux. Je ne parle pas de leur âge. Ils sont d’un autre monde. Ils ne comprennent pas que demain, nous volerons comme nous montons à cheval. Que les femmes porteront la moustache et les hommes les bijoux. Le monde de mes parents est mort. Toi qui as peur des morts-vivants, c’est lui que tu devrais craindre. Il est mort mais il bouge encore, parce que personne ne lui a dit qu’il était mort. C’est pour ça que c’est un monde dangereux. Il s’effondre sur lui-même. »



L’alliance de celle qui sait voir le futur et de celui qui sait voir ce qui se cache dans la pierre est ainsi scellée. Pour toujours, croient-ils. Mais l’ambition sans limites de Mimo, son talent magistral pour la sculpture surtout, qui le fera être recruté par les frères Orsini pour asseoir leur influence dans les sphères politique et religieuse grâce à la production d’œuvres d’art plus prodigieuses les unes que les autres, l’histoire (avec un grand H, l’essentiel de l’intrigue se passant pendant l’ère fasciste de Mussolini, dont la promotion de l’avènement d’un « homme nouveau » parlera assez à Mimo), et surtout le terrible accident de Viola, leur feront prendre un chemin différent, semé de malentendus et d’incompréhensions, comme des aimants qui s’attirent pour mieux se repousser, menant souvent, d’un côté plus que de l’autre, à la trahison. « Elle [Viola] me reprochait de participer à la construction du monde qui naissait, d’en être l’un des acteurs majeurs. Et je lui reprochais exactement le contraire. D’avoir quitté la scène sous prétexte qu’elle avait, un jour, trébuché en public. »



« Veiller sur elle » est un roman qui, sous couvert de développer une formidable histoire d’amitié, parle d’ambition, de rêves, d’espoirs, de trahisons. En le refermant, je sais que je viens de terminer un grand roman, complexe, profond, mais qu’il n’aura pas été pour autant un coup de cœur.



La majeure raison à cela est l’absence incompréhensible dès la moitié du roman de Viola, ce personnage en or massif pour un romancier mais curieusement mal exploitée par Jean-Baptiste Andréa. Affectée par un accident aérien, Viola s’est depuis cherchée, inventé plusieurs personnages pour survivre, sans qu’ils soient plus développés que cela ; tout au plus aura-t-on cette maigre explication de Viola : « Je suis un dodo, Mimo. Je sais que tu m’en veux de ne pas être celle d’autrefois, la Viola des cimetières et des sauts dans le vide. Mais le dodo a disparu parce qu’il n’avait peur de rien, justement. Il faisait une proie trop facile. Il faut que je prenne soin de moi si je ne veux pas disparaître. – Je ne te laisserai jamais disparaître ». Cette promesse, Mimo la tiendra particulièrement bien, fidèle soldat des Orsini qui tiennent Viola à l’œil comme une prisonnière. D’ailleurs, Viola ne sera vue tout au long du roman que par le prisme de Mimo, qui ne la comprend pas et qui n’accompagne pas son intelligence comme il le devrait, et sûrement comme elle l’attendrait, puisque tout ne tourne qu’autour de lui (à se demander si elle est réellement une amie, ou plutôt un marche-pied pratique pour concrétiser son ambition, celle d’être un génie reconnu. Mais on lit davantage dans le roman la débauche de Mimo, qui semble plutôt décidé à prouver qu’il peut aussi bien gâcher son génie que le faire triompher).

Tout le monde pense savoir ce dont a besoin Viola, victime consentante d’un machisme systémique, seul recours pour sa survie. L’ultime pied de nez sera que les Orsino et Mimo seront sauvés par sa clairvoyance, un talent longtemps méprisé par la famille… Comme indiqué dans les dernières pages, « il est des absences dont on ne se remet pas »…
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Veiller sur elle

Le XXème siècle et ses drames en toile de fond, les héros de ce roman dansent entre les bombes, sous les citronniers. Imprégnées de l'odeur du mimosa et des fleurs d'orangers, les pages de Jean-Baptiste Andrea sont aussi tendres qu'acides, l'amour qu'il relate étant de la pureté albescente du marbre, ce qui ne le rend que plus beau (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/09/06/veiller-sur-elle-jean-baptiste-andrea/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Des diables et des saints

Joe, Souzix, Fouine, Edison, Sinatra, Momo, Dany, rapprochez-vous et faites une ronde. Oui, c'est ça ! Dansez ! et faites-moi une petite place. Votre devise "chacun pour soi" est l'envers de votre réalité.



A l'orphelinat, vous vous êtes rencontrés

La cape à pisse, vous la portez bien haute !

La voix de Marie-Ange vous fait chavirer

Pendant que l'abbé Sénac cherche la faute



Mais où est Mary Poppins et son parapluie ?

Rêver haut au creux de la Vigie

Attention aux serres, d'un vautour ?

Une Grenouille laide rôde alentour



La Rose aussi belle que piquante

Les Confins, retraite aux braises ardentes

Rothenberg crie, claque et colérique

Entrer le son, le rythme de Ludwig.





Coup de coeur
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Cent millions d'années et un jour

Ce roman est d'abord un régal d'écriture. Andrea évoque avec finesse le rêve d'un paléontologue à la carrière déjà bien avancée, qui lâche tout pour tenter de retrouver un fossile géant, brontosaure, diplodocus, ou même pourquoi pas dragon, entraperçu il y a des années par un gamin effrayé.



Stan met en place sa petite expédition personnelle dans un cirque alpin inaccessible, à la frontière franco-italienne, avec l'assistance de son vieux complice et ancien assistant Umberto, devenu à son tour professeur de paléontologie en Italie. Umberto a embauché Gio, originaire du même village que lui, un guide taiseux, conscient que la montagne gagne toujours à la fin. S'invite aussi aux recherches, Peter l'assistant allemand d'Umberto. Voilà quatre hommes qui partent d'un village tout au bout d'une vallée alpine au début des années cinquante pour plusieurs semaines de fouilles intensives au bord d'un glacier. La montée jusqu'au site est en soit une épreuve pour un Stan, guère sportif, et qui dans sa jeunesse se faisait traiter de femmelette par son père, un homme dur vivant par et pour sa terre. Arrivé au contact du glacier, les scientifiques entament leurs recherches. Le squelette géant espéré par Stan existe t-il vraiment ? S'agit-il d'une nouvelle espèce, à laquelle l'universitaire pourra apposer son nom ? Jusqu'à quel point ses amis vont-ils le soutenir dans cette quête harassante ?



Au projet de Stan, Andrea associe l'amitié et les non-dits, les souvenirs d'une enfance marquée par la rigueur d'un père souvent aviné et les joies procurées à un gamin par un simple chien. Il parvient surtout à faire de la montagne l'élément essentiel du récit, avec un glacier qui est là depuis des millénaires, qui avance ou recule en fonction des saisons et du climat, broyant et concassant pierres et carcasses. Les hommes passent, tentent de le forcer, cherchent à lui ôter ses trésors, mais il reste là, refermant ses plaies à chaque mouvement, reprenant ses forces à chaque tempête de neige.



L'auteur dépasse l'apparente simplicité de son histoire en jouant sur les mots, sur la forme, avec grand talent. Les choix de présentation de l'éditeur contribuent aussi grandement au plaisir de lecture.

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Cent millions d'années et un jour

Tout commence lorsque Stan, à peine 6 ans, vient frapper une pierre avec colère pour y découvrir émerveillé un fossile.



Cette découverte le mène tout droit à la profession de paléontologue, pas de ceux mondialement connu. Non ! des besogneux qui rêvent de laisser leurs noms dans l'Histoire.



C'est ainsi qu'une gamine lui raconte l'histoire, qu'un concierge italien contait aux enfants à la cave le soir, pour les effrayer et les faire rêver un peu : un dragon tapi dans une grotte attendrait d'être découvert.



Stan se persuade que ce sera sa gloire, celle de son ancien assistant Umberto.



Le voilà donc, Stané, comme l'appelle son vieux complice Umberto, à la cinquantaine, prêt à tout pour se lancer dans l'aventure avec un guide et le jeune Peter, à son tour assistant d'Umberto. Il n'est pas question de ne pas trouver le monstre assoupi, préservé par la glace, endormi depuis des lustres dans une grotte qui se trouve entre les crêtes qu'il aperçoit du village où il vit.



Ce roman est une aventure humaine captivante, qui tient autant à l'intrigue, qu'au style de l'auteur tout aussi captivant. Des retours arrière permettent de découvrir l'enfance difficile de Stan, la relation père-fils, l'absence de la mère.



Jean-Baptiste Andrea a une plume magique qui vous envoûte par sa poésie. Son Stan est un héros romantique, dévoré par une recherche d'absolu qui va au-delà de la quête d'un animal fossilisé dans la pierre. Sous sa plume, le personnage de Stan devient le Enzo Maiorca de la paléontologie.



Cela amène à la question que parfois l'on se pose : qu'avons-nous fait de nos rêves d'enfants ?



«Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu'endormis» – Edgar Allan Poe



C'est à cela que nous a mené la finesse d'écriture de Jean-Baptiste Andrea : à voir le film de la vie de Stan se dérouler, nous en mettre pleins les yeux parce qu'il lui a taillé un rêve à la démesure de sa quête d'absolu, une véritable épopée.




Lien : https://mespetitesetagerespa..
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Cent millions d'années et un jour

Le démarrage m’a embarquée. J’ai suivi le paléontologue en montagne curieuse de savoir ce qu’il allait découvrir. Puis, son esprit revient souvent sur les drames de son enfance. Quand son ancien collègue, le stagiaire et le guide s’en vont, j’ai eu du mal à comprendre ses motivations. Un mélange de Into the Wild et de huis clos, façon de Hubert Mingarelli. J’en attendais autre chose...
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Cent millions d'années et un jour

Un fragment d’os. Là, sur le rebord d’une caisse, appartenant au concierge tout juste mort. Une petite fille qui s’invite à une conversation , parlant de dragon.

Il en faut pas plus pour Stan, paléontologue pour partir dans les Pyrénées en quête d’un rêve. Découvrir et identifier une espèce non répertoriée datant du Crétacé ou jurassique. Bien plus qu’une quête, ce voyage est un face à face avec le passé de Stan, cherchant la reconnaissance qu’il n’a jamais eu de par son père



Ce roman est le second de jean Baptiste Andrea. Celui-ci nous fait voyager dans les hauteurs des Pyrénées au travers des saisons et d’un voyage initiatique et spirituel. L’auteur nous ballade entre le passé et le présent de Stan, nous confiant son intimité, ses failles... plume poétique qui ne laisse pas indemne.
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Veiller sur elle

1986 : Michelangelo Vitaliani est mourant : il se souvient de son passé, de sa vie et de ce qui l'a amené à finir ses jours dans une abbaye du Piémont.

Début du XXe siècle : Mimo nous raconte l'histoire de sa vie : homme de petite taille qui s'éprend de sculpture et d'aristocratie mal placée. Jeune garçon en colère face à l'injustice, intelligent et doué pour la taille mais si mal dégrossi... Lorsqu'il rencontre Viola, la fille du Marquis, tout son univers en est bouleversé, tout comme son destin d'homme et d'artiste. Leur amitié traversera les affres du XXe siècle italien, avec toutes les déflagrations sociales, religieuses et politiques qu'on connaît.



J'ai été emportée par la magnifique lecture de Léo Dussollier. Ses intonations sont toujours justes, tout comme son accent. Il réussit à changer de voix en fonction des personnages, leur donnant encore plus de profondeur. Il insuffle à cette longue histoire tout le dynamisme nécessaire pour nous tenir en haleine. Les quelques passages lus par Lila Tamazit, se situant en 1986, viennent éclaircir lentement les zones d'ombre et ponctuent le récit de douceur et d'apaisement.



Je suis heureuse d'avoir pu découvrir Jean-Baptiste Andrea en version audio grâce à #NetGalleyFrance et aux Éditions Lizzie. L'auteur primé nous propose ici la confession d'un sculpteur que toute sa vie a amené à cette ultime sculpture, née d'une tragédie au long court. C'est un beau roman, bien écrit, qui détoure les contours de l'amitié, de l'art et des vicissitudes de l'Italie durant les deux Guerres Mondiales (et surtout après et entre les guerres). Mimo et Viola sont des personnages attachants, plein de forces et de failles, de lucidité et de doute et surtout, de rêves et d'idéalisme. Le fait que Mimo se confie à la première personne au sujet de son admiration pour Viola le rend plus proche du lectorat. Pour autant, c'est bien Viola qui est au centre du roman : ses combats de femme savante, d'originale, d'ingénue en quête de libération ; et ses difficultés à atteindre ses objectifs, en tant que femme... Car comme conclue Mimo : "Si le Christ est souffrance, alors ne vous en déplaise, le Christ est une femme"...



#Veillersurelle #NetGalleyFrance
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Veiller sur elle

« Veiller sur elle » était une promesse, ce genre de « valeur sûre » qui allait satisfaire mon plaisir de lectrice.



Tout était réuni pour que ce roman me plaise : l'Italie, l'Art, une fresque historique, une histoire d'amour-amitié, une plume incontestablement adoubée que j'allais enfin « rencontrer »...J'avais hâte de le découvrir et de ne plus le lâcher...

Je me suis ennuyée dès les premières pages du livre.

Rien ne m'a saisi ! Tout est long, terriblement long, des situations inintéressantes, puis en général tout manque de profondeur, d'ampleur, les personnages ne m'ont pas touchés, je les trouve superficiels et pas vraiment attachants, Viola peut-être un peu parfois avec son désir ardent de voler... quoi que ... Je n'ai pas senti l'ampleur de la fresque historique en Italie promise et encore moi une immersion dans le monde de la sculpture, qui reste très en surface, les moments sont trop rares.



Alors oui quelques fulgurances dans l'écriture, certains passages très beaux, presque poétiques mais que j'ai oublié aussitôt comme une impression que les mots étaient lancés dans un puit d'ennui. Je crois que son écriture, sa petit histoire dans la Grande Histoire et ses personnages m'ont laissée de marbre.



Au fond, j'aurai vraiment voulu aimer et lui trouver plus de qualités qu'un récit terriblement convenu qui coche des cases et un style agréable mais que je trouve lourd et agaçant.



**Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE - lauréat du mois d'octobre dans la catégorie Roman
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Veiller sur elle

Formidable succès de la rentrée littéraire de 2023, Veiller sur elle compte à l'heure où j'écris ces quelques lignes 3000 lecteurs sur Babelio. S'il nous faut des points de repère, cela représente plus d'initiés que le rivage des Syrtes de Julien Gracq, ce qui le met à quelques lecteurs de la ferme africaine de Karen Blixen...

Et il ne s'arrêtera pas là, car la liste des lauréats des grands prix de l'automne n'est toujours pas officialisée ; et si par chance, il l'emportait, ce serait le cadeau idéal à placer sous le sapin de fin d'année.



Alors qu'apporterait ma chronique aux 211 critiques déjà postées sur le site?



Une adhésion déjà…car j'avoue m'être fait aussi embarquer par le souffle romanesque du récit relatant la vie de Mimo Vitaliani, petit homme d'1m40, mais grand sculpteur et auteur d'une Piéta scandaleuse, à telle enseigne qu'elle fût coffrée et gardée au secret pendant 40 ans. Que cache cette oeuvre d'art? Pourquoi Mimo l'a veillée aussi longtemps? Oui, j'ai marché...désireux d'avoir la réponse à ces énigmes au fil des pages et de la vie trépidante de Mimo, emporté comme tous par le torrent de la grande Histoire et les soubresauts du XXème siècle.



Mais aussi une réserve…Ce romanesque se fait aussi au prix d'invraisemblances qui apparentent parfois ce roman à un conte pour enfants. A la centième page, en soupesant le livre, je me suis dit “non, je ne le lirai pas en entier”. Il y a aussi cette double narration : enchaînement de la voix de Mimo à la 1ère personne et de celle du gardien à la 3ème personne, censée dynamiser le récit, et qui, à mon sens, ne rend pas toute sa puissance.



Mais malgré cela, cela fonctionne, la magie opère…

Aussi malgré les longueurs.

Alors je me suis dit que peut-être, c'est ce qu'il fallait, de la même manière que Mimo fait oeuvre de patience pour révéler l'intimité d'un instant à partir d'un bloc de marbre brut, Jean-Baptiste Andrea est l'artiste de la révélation. Que c'est la fonction de la littérature de faire émerger de la matière quelques instants, mêmes rares, de l'ordre du divin.



Pour cela, merci et longue vie à “Veiller sur elle”!

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Cent millions d'années et un jour

Ce roman a le charme d'un conte.



Il était une fois un petit garçon qui rêvait de devenir paléontologue.

Il était une fois un ogre qui s'appelait le Commandant.

Il était une fois une fée.

Il était une fois un paléontologue qui rêvait de découvrir un dragon.

Il était une fois de doux dingues aux ongles bleus qui partirent à la recherche de l'impossible.

Il était une fois une montagne magique, mais dangereuse.

Il était une fois l'hiver.

Il était une fois le printemps.



L'écriture de Jean-Baptiste Andrea est une petite friandise inconnue, un petit verre de grappa, « cette divine boisson qui donne l'impression de manger le printemps », le tout à consommer sans modération.
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Des diables et des saints

Un beau roman initiatique, un roman émouvant, magnifique, lumineux et pourtant le thème ne l'est pas, celui de l'orphelin.

Joe pianiste public nous conte sa vie, retour cinquante ans en arrière, Joseph (Joe) apprend le piano auprès de son professeur M.Rothenberg un virtuose de Beethoven, un personnage qui m'a souvent fait sourire, des parents aimant à leur manière « mes parents m'enlevaient comme un projet, avec une fougue de dictateurs. Ils m'aimaient comme on aime un plan quinquennal. Mais ils m'aimaient. », une jeune soeur insupportable.

Tout bascule quand sa famille part à Rome pour un week-end, lui doit rester chez lui, son père l'a puni car il ne travaille pas assez son piano, ces deux jours devront lui permettre de réfléchir à ce qu'il veut faire de sa vie. En fait c'est à ce moment là que sa vie bascule. En vient, une vie dans l'orphelinat religieux « Les Confins  «  qui se situe dans les Pyrénées, « tout est dans le nom. Après Les Confins, il n'y a plus rien. », et pourtant nous allons partager la vie de Joseph, Momo, Souzix , la Fouine, Danny, Edison, Sinatra tous membre de la Vigie et hors de murs Rose l'amour de sa vie....et puis les adultes Rachid, Grenouille, l'abbé Sénac.

L'auteur sublime la souffrance, la noirceur pour en faire ressortir la luminosité, un roman aux émotions loyales, authentiques, j'ai vécu auprès de Joe et les autres personnages des moments intenses entre joie et souffrance, entre rire et larmes. Un très beau roman.
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Cent millions d'années et un jour

A l'instar du paléontologue Stan creusant jour après jour un tunnel sous le glacier à la recherche de son 'dragon', j'ai peiné chapitre après chapitre, me jurant que cette deuxième aventure 'Andrea' serait la dernière.



Pourtant il y a la montagne, son collègue Umberto, l'inénarrable 'Youri', des souvenirs, son chien Pépin, son père 'Commandant'.



Mais j'ai un problème avec le style, des phrases qui me paraissent vides, pleines de jolis mots semblant dire 'regardez comme j'écris bien' et que je prends l'habitude de ne pas terminer.

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