AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Baptiste Andrea (1798)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Veiller sur elle

Avant même d'avoir commencé, je savais que j'aimerais ce magnifique roman (c'est d'ailleurs le premier livre de cette rentrée littéraire que j'ai acheté)

Parce que Jean-Baptiste Andrea (je sais, c'est facile 😉)

Parce que l'Italie

Parce que la sculpture.

Et l'amour bien sûr !

Et je n'ai pas été déçue. Quelle bonheur de lire l'histoire de Mimo et Viola. De dévorer la plume romanesque de cet auteur toujours passionnant. De parcourir enfin en bonne compagnie l'Italie et la France.

Lisez veiller sur elle. Tant de beauté et d'amour

C'est un roman qui rend heureux.
Commenter  J’apprécie          502
Veiller sur elle

C'est l'histoire d'une amitié, presque d'un amour.

Il y a Mimo, il y a Viola ; ils ne sont pas du même monde, ne se ressemblent pas mais, comme des aimants, même s'ils essaient parfois de s'éloigner l'un de l'autre, une attraction irrésistible les rapproche.

C'est un récit plein de douleurs, de nostalgie, de blessures d'enfance, de condition de la femme en Italie au début du 20ème siècle, d'ambivalence, de choix ou plutôt de non choix de vie.

Nous traversons deux guerres mondiales, on assiste à la montée du fascisme, à l'aveuglement des élites et à l’hypocrisie du clergé.

Jean-Baptiste Andréa, une nouvelle fois, nous raconte la vie d'un petit garçon et d'une petite fille que la vie n'aurait jamais dû réunir et que nous allons voir grandir et affronter l'âge adulte.

Un roman lumineux.

Commenter  J’apprécie          490
Des diables et des saints

Une belle surprise avec ce roman à la fois triste et lumineux

J’ ai cherché une bonne raison pour ne pas mettre cinq étoiles, ce que je fais rarement

Je n’en ai trouvé aucune

Tout sonne juste

Le début un peu mystérieux avec ce vieux pianiste Joseph ou plutôt Joe qui passe sa vie à jouer du piano dans les aéroports .Il ne cherche pas l’argent, il refuse les belles propositions qui en feraient un pianiste prestigieux et il ne joue que Beethoven

Retour sur son enfance où, devenu orphelin après l’ accident d’avion de sa soeur et de ses parents, il est placé dans un pensionnat pyrénéen , Les Confins

Ambiance austère, carcan religieux, brimades et privations

Mais Joe a un talent : il joue du piano grâce à un extraordinaire professeur de musique ,personnage sévère certes mais bienveillant

Petit à petit, il va se lier d’amitié avec d’autres pensionnaires et former une petite société secrète pour échapper à la routine austère

Jean Baptiste Andréa nous replonge dans la magie de l’ enfance puis de l’ adolescence avec ses codes secrets, ses mystères et ses rites

Bain de jouvence magique.J’ ai eu l’ impression de retrouver des sensations lointaines , de revivre des moments de prime jeunesse depuis longtemps enfouis dans ma mémoire

Avec un plaisir nostalgique

Jean Baptiste Andréa a les mots juste pour retrouver la magie et les mots de nos jeunes années.C’ est très émouvant et souvent poétique malgré l’ ambiance glaciale du pensionnat

Notre héros, Joe, va connaître les premiers émois amoureux

Je me suis laisser bercer par le rythme de ce livre lu en deux jours

Bien sûr, je vous laisse découvrir la suite du livre

Tout cela est bien beau

Serez-vous envoûté comme moi ?

Mon deuxième livre 5 étoiles de l’année .Le précédent était Apeirogon de Column McCann

Inutile d’en rajouter. Un vrai petit bijou





















Commenter  J’apprécie          491
Ma reine

Avec ce type de livres, de deux choses l'une : soit la magie opère et l'on garde du roman un souvenir lumineux, quelque chose qui relève de la beauté, de la pure poésie, ou bien, ça ne prend pas, le soufflé retombe et le roman ne produit au mieux que deux trois étincelles que l'on aura vite fait d'oublier.

J'avoue que lorsque j'ai découvert le sujet, l'histoire d'un petit garçon de douze ans pas comme les autres « Foudre de guerre. Génie. Lumière. C'était tout ce que je n'étais pas, on n'arrêtait pas de me le répéter », qui décide de quitter sa maison pour partir à la guerre et devenir un homme, j'ai eu très peur : le sujet me semblait risqué. Écrire du point de vue d'un gamin intellectuellement déficient peut donner des choses pas forcément très heureuses, on l'imagine aisément.

Alors, me direz-vous ? Eh bien, c'est réussi : le texte est vraiment beau, pur, sensible, d'une grande sensualité, il y a un je ne sais quoi du Petit Prince dans l'atmosphère un peu étrange qu'il dégage...

Comme je vous le disais, c'est l'histoire d'un jeune garçon dont on ne connaîtra pas le vrai prénom et qui sera surnommé Shell parce que ses parents travaillent dans une station- service. Nous sommes dans le sud de la France dans la Vallée de l'Asse, un peu au milieu de nulle part, dans les années soixante. C'est l'été, il fait chaud, Shell fume sa première cigarette derrière la station-service. Un peu secoué par sa première bouffée, il lâche sa cigarette sur un tas d'aiguilles de pin qui s'enflamme. Le soir même, il comprend en entendant ses parents s'entretenir au téléphone avec sa soeur qu'il sera placé et décide de partir, d'aller voir ailleurs, de l'autre côté du plateau.

Il souhaite devenir un homme et pour cela, il est persuadé qu'il doit faire la guerre. Il s'empare donc du fusil de son père et part. « A force de m'entendre répéter que je n'étais qu'un enfant, et que c'était très bien comme ça, l'inévitable est arrivé. J'ai voulu leur prouver que j'étais un homme. Et les hommes, ça fait la guerre, je le voyais tout le temps à la télé, un vieil appareil bombé devant lequel mes parents mangeaient quand la station était fermée. »

Pourtant, Shell aimait sa vie dans la station-service, les petits travaux qu'il y faisait, même si chaque jour ressemblait toujours beaucoup à celui de la veille : « Mes parents parlaient peu. A la maison, un rectangle de parpaings que mon père n'avait jamais fini d'enduire derrière la station, les seuls bruits étaient ceux de la télévision, et des mules de cuir sur le lino, du vent qui dévalait de la montagne et qui venait se coincer entre la paroi et le mur de ma chambre. Mais nous, on ne parlait pas, on s'était déjà tout dit. »

Le garçon décide donc de partir à la guerre. Très bien, mais… c'est où la guerre ?

Et si au lieu de la guerre, il faisait une autre rencontre, une vraie, une grande, si son chemin croisait celui d'une Reine, une vraie Reine qui l'aiderait à devenir un homme...

Ce texte m'a charmée par cette atmosphère étrange, onirique qu'il dégage. Le rapport de cet enfant au monde qui l'entoure est particulièrement bien rendu : en effet, Shell est à la fois étranger à ce monde et en même temps un élément de la nature qu'il traverse, à laquelle il se mêle intimement et dont il devient le coeur.

Il se donne, s'offre au monde sans compter jusqu'à risquer d'en perdre la vie. On peut parler même d'une espèce d'osmose entre le monde et l'enfant, magnifiquement rendue par les mots de Jean-Baptiste Andrea. Shell est le soleil, l'eau, la terre, la roche dans une espèce de sensualité folle et sans limites. Et c'est vraiment superbe.

Enfin, j'ai aimé la langue poétique, à la fois simple, comme l'esprit de l'enfant, et en même temps, révélant des beautés inaccessibles à nos yeux de gens dits « normaux », une langue qui permet au lecteur de retrouver son esprit d'enfance… Magique, non ?

Oui, incontestablement, l'enchantement a eu lieu, Shell devient à son tour un Roi, un Prince des éléments, de l'amour, du don de soi à l'autre, de la liberté…

Un conte initiatique poétique et lumineux dont je ne peux que vous conseiller la lecture !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          491
Veiller sur elle

« Pietra d'Alba, pierre d'aube »



Tout d'abord, la couverture, très belle, avec les cyprès « pinceaux abandonnés dans un glacis d'étoiles », pas tout à fait car ils se détachent sur un ciel bleu, les montagnes, la villa.

Ensuite, l'histoire.

J'aurais tant aimé que Michelangelo Vitaliani dit Mimo et Viola Orsini aient existé. J'aurais au moins pu admirer sa "Pietà". Leur amitié est bouleversante car elle défie la bien-pensance de l'époque, les codes régissant la vie en société. Apprendre, à travers eux, le ressenti d'un sculpteur et le ressenti d'une femme dotée d'une intelligence supérieure mais bridée parce que, justement, c'est une femme a été une expérience extraordinaire.

Alors, me direz-vous, pourquoi seulement quatre * ?

A cause du séjour de Mimo à Florence.

Eh oui, c'est un passage qui ne m'a pas passionnée du tout.

Tout petit bémol, bien sûr...
Commenter  J’apprécie          470
Veiller sur elle

La destinée de ce tailleur de pierre nous est contée par un véritable tailleur d’histoire et l’édifice terminé est un magnifique marbre de Carrare.



Michelangelo, Mimo pour ses proches est un homme de petite taille, de très petite taille: un nain en fait.



Il est à l’agonie quand démarre le récit de sa vie qui fut un roman et noircira les pages sublimes de cet objet littéraire qui a su me séduire immédiatement.



Quittant la France et une mère magnifiée, il a émigré en Italie, gamin, à la fin de la première guerre mondiale, pris en charge (ou à charge) par un oncle alcoolique tailleur de pierre de son état éthylique.



Bien sûr Mimo est d’extraction très modeste, une pierre rustique, mais la profession de son oncle, qui va devenir aussi la sienne, sa passion, son grand art et son génie va lui permettre de côtoyer une noblesse à priori inaccessible.



Ce sera par Viola, jeune fille de son âge et des marquis locaux, douée d’une intelligence redoutable et d'un caractère à l’unisson que s’opérera cette rencontre improbable et, à priori même, contre nature.



Ensemble, depuis leur piton rocheux, ils termiront la première guerre mondiale et l’émergence du fascisme italien, tapis nuitamment sur les tombes du cimetière de la paroisse à échafauder des inventions révolutionnaires qui mèneront la jeune fille à l’hôpital.



Franchissant l'Arno (parfois aussi le rubicon) parce que rejeté par son oncle, Mimo gagnera Florence où un atelier de sculpture fera son apprentissage de la nature humaine aussi dure que le plus beau bloc de pierre à travailler au burin.



Quelques péripéties plus tard, il se retrouvera à la tête d'un chantier inimaginable où défileront les intrigues que le pouvoir et la convoitise tissent avec tant de talent, donnant à sa vie un tournant que ses basses origines ne permettaient pas de deviner.



Un bijou !!!



On suit avec ferveur ce parcours atypique qui fait le lit des œuvres qui marquent profondément.



J’ai plongé dans cette sublime fausse biographie comme j'avais nagé avec délectation dans l’histoire des faussaires que Pierre Lemaître racontait dans ‘au revoir là-haut’.



Même plaisir, même immersion, même lâcher-prise pour me laisser embarquer dans une épopée lyrique qui, parfois, prend des allures de ‘club des cinq’, de ‘Pinocchio’, de ‘sans famille’ ou du ‘1900’ de Bertolucci.



La noble-société et les bas-fond y esquissent un pas de deux comme ballets et balais se mêleraient pour décrire une société où crasse et dorures se plaisent à se côtoyer.



Si la description se doit de nous faire parcourir les plus sombres des recoins de l’humanité et d'y discerner ses cités les plus célèbres, c’est d'une écriture enveloppante à la douceur du plus suave des velours, la légèreté de la vapeur un peu amère flottant, indolente, au dessus d'une tasse de café brulant tout juste enlevée du chrome reluisant d'un percolateur italien.



Riche mais accessible, travaillée mais naturelle, la plume ciselée de l'auteur n’est jamais ampoulée mais vous envole à la poursuite d'un personnage romanesque et romantique à la destinée unique et envoûtante qu’aurait pu inventer un Alexandre Dumas inspiré comme il savait tant l’être où le scénariste d'un James Bond soucieux de nous faire visiter des sites exceptionnels comme Florence ou le Vatican.



À l'heure ou j’écris mes mots sur ce roman que j'ai trouvé magnifique, je ne sais pas encore si lui sera décerné le prestigieux prix pour lequel il est parmi les quatre derniers en lice, mais si c’est le cas, ce sera un Goncourt mérité et non un Goncourt de circonstance.



Mon coup de cœur du moment !

 
Commenter  J’apprécie          4711
Veiller sur elle

Quelle platitude pour un artiste censé avoir fait trembler l'Eglise.

Un livre qui m'a été offert, avec des éloges dithyrambiques , une histoire d'amour absolu.

D'amour, je n'en ai point vu. Des égos, à la pelle.

De l'émotion face à l'art, non plus.

La politique italienne, circulez, il n'y a rien a voir.

Un roman sans vie, sans pulsation, sans coeur, sans passion.

Ce qu'on appelait roman de gare, suffisamment efficace pour ne pas s'ennuyer durant le voyage, et abandonné. Il nous laisse quand même affligé par le manque de courage de l'écrivain qui bâcle sa fin en détruisant le village et enterrant durant 40 ans le nabot dans un monastère.

Se pose quand-même la question, peut on être être veule, lâche, alcoolique et être véritablement un génie du ciseau et du maillet ?



Ps. Pas plus que Brancusi, Giacometti n'avait de. raison d'être a une soirée italienne et fasciste a Paris. Il est suisse et était proche des communistes.
Commenter  J’apprécie          474
Veiller sur elle

Suivre Mimo et Viola n’a pas été du tout pour moi un coup de cœur …. C’est parfois ce qu’il arrive quand on attends beaucoup d’une lecture aux vues des chroniques faites … Pour ma part les personnages ne m’ont pas touchés, les longueurs m’ont ennuyés….. fini la lecture , qui aurait pu faire 200 pages de moins sans en altérer le sens . (Ceci n’est QUE mon avis 😊☺)
Commenter  J’apprécie          470
Veiller sur elle

"Sculpter, c'est très simple. C'est juste enlever des couches d'histoires, d'anecdotes, celles qui sont inutiles, jusqu'à atteindre l'histoire qui nous concerne tous, toi et moi, l'histoire qu'on ne peut plus réduire sans l'endommager..."

C'est ce que déclare Mimo à un jeune apprenti, alors qu'il vient d'achever sa Piéta, chef-d'oeuvre absolu, chef-d'oeuvre incompris et vite caché, chef-d'oeuvre insupportable.

J'ai adorer ce quatrième roman de Jean-Baptiste Andrea qui, après le très réussi Des diables et des saints, change de catégorie.

Cinq cent quatre vingt pages enchanteresses, sculptées dans le marbre d'une fantaisie romanesque avec élégance, souplesse, densité et virtuosité.

C'est une histoire invraisemblable qui, comme toutes les excellentes histoires invraisemblables, tutoie les véritables vérités.



Mimo Vitaliani se meure (Michelangelo, son vrai prénom lui a été donné par sa mère pour rendre hommage au maitre de la renaissance). Nous sommes dans une vielle abbaye piémontaise, un jour d'automne 1986. Mimo y vit depuis quarante ans pour Veiller sur elle. Il se confie à l'abbé Vincenzo qui est le supérieur et aussi son ami.

Mais Vincenzo entend peu et ne comprend rien. Ou alors pas grand chose. À l'inverse, le lecteur entend fort bien, retrouve à intervalles réguliers Vincenzo qui nous confie sa quête, et comprend tout...mais seulement à la page 577!

Nous rentrons donc dans la tête de Mimo, le nain achondroplasique, pour vivre une folle histoire d'abandon, de maltraitance et d'apprentissage. Le "nabot", doué pour sculpter, va être confié par sa mère (au regard mauve immense, ça a son importance) veuve et sans le sou (on est en Haute-Maurienne- ça n'a aucun rapport avec l'histoire, mais c'est là aussi d'où je viens-), va être confié donc à un oncle affreux qui le trimballera de Piémont en Ligurie. Pour son apprentissage. Pour être son esclave.

Mimo a 12 ans, la première guerre mondiale fauche toute une génération.

Mimo vivra à Pietra d'Alba (village imaginaire, au nord de Gêne), rencontrera les Orsini (les nobles locaux) qui le mépriseront puis l'adouberont. Il sera reconnu, deviendra riche et célèbre, fricotera avec les fascistes et les cardinaux. Aura une période florentine (glauque) et une période romaine (fastueuse). Ne vendra jamais vraiment son âme au diable. Sculptera des merveilles etc.

Tout ce que je viens de décrire est important, mais l'essentiel est ailleurs.

Viola Orsini est la seule fille des bienfaiteurs de Mimo. Elle a le même âge que lui. Elle n'est ni belle, ni moche, elle est juste sublime. Et terriblement atypique. Quand les deux génies se rencontrent, ils décident de tisser une relation éternellement prodigieuse.

J'ai trouvé que ce roman est avant tout un livre sur l'amitié qui devient l'Amitié quand elle triomphe de l'amour, de toutes les amours et de leurs avatars. Par delà les mots, par delà le temps. Uchronique, Utopique, et donc bien réelle. Quelque part. On saura où à la fin du livre. Peut-être. Rien n'est certain.

L'Amitié et toutes les amitiés, formidables de vitalité dans ce récit.



Jean-Baptiste Andréa écrit tout cela avec une sensibilité vertigineuse et une intelligence profonde des mots et des métaphores.

"Le plafond s'égarait dans l'obscurité"

"Ma mère pleura, versant quelques larmes améthystes"

"Chaque voyage est potentiellement légendaire"

Et puis des descriptions de parfums qui ,magiquement, vont infuser certains paragraphes, nous surprendre et nous envouter. Fragrances aussi subtiles que secrètes, volatils, en recomposition permanente. Néroli, cyprès, bergamotier, mimosa, glycine, jasmin, foin coupé, selle de cheval (!) etc.

Il se fait parfois moraliste:

"La pire violence, c'est l'habitude"

"Il y avait pire que de perdre sa liberté, c'était d'en perdre le goût"



Je ressors de ce livre étonné, ému, charmé.

Merci à Bernadette pour son incitation à le lire et à rencontrer l'auteur.

Auteur qui écrit à la croisée des pages : "Seule la vraie vie est dans les livres"

C'est bien ce que je pense aussi, mais, chut, gardez le pour vous !!!
Commenter  J’apprécie          4744
Veiller sur elle

Je n'ai pas envie de disséquer, d'expliquer. Pour une fois, diront les malicieux ! Non, juste vous dire que ce livre est vraiment bien. Vraiment très bien. Jean-Baptiste Andrea sait raconter les histoires et, du début à la fin, quasi sans interruption, j'ai eu de ces plaisirs que recherche avidement le lecteur : être happé, vouloir connaître la suite tout en savourant chaque ligne.



Ca commence dans un monastère millénaire, une veillée d'agonie en 1986. Et tout le temps que mettra ce moribond à passer, nous accéderons à son histoire. Si je vous dis qu'on va traverser le siècle, en France et surtout en Italie, vous aurez l'impression de saisir ce dont parle ce roman. Difficile de faire l'impasse sur deux guerres mondiales, un holocauste. Mais Jean-Baptiste Andrea ne raconte pas la nième version de ces événements. Il s'appuie sur ce que nous en savons pour les brosser en toile de fond et écrire sur autre chose.



C'est le roman d'un homme, Michelangelo Vitaliani et de son oeuvre. Il est sculpteur. de son désir d'ascension, des personnages qu'il rencontre et qu'il aime. Pas mal de vrais cabossés, de ceux qui savent autrement ce qu'est la vie. C'est un roman d'amour d'un genre bien plus raffiné et exigeant que celui auquel on nous a biberonné. C'est un jeu sur les rebondissements intelligents qui font obliquer la narration là où on ne l'attendait pas et me ravissent. C'est une réflexion sur le siècle, oui, mais à sa façon. Un pied de nez vivifiant. Je n'en dirai pas plus, lisez-le !



Je n'ai eu d'yeux que pour l'histoire et ses personnages. Et puis, ce n'est pas un livre qui s'écoute écrire. Il n'y a aucune prétention mais beaucoup de finesse, d'humour et d'intelligence. Je ne vois pas à qui il ne plairait pas et si j'en crois les premiers bruits de cette rentrée littéraire, nous sommes nombreux à nous montrer subjugués !



Merci à ma libraire préférée de m'avoir offert cette rencontre. A écouter les amis ici, les précédents romans de Jean-Baptiste Andrea valent également le détour. Voilà qui promet de riches heures de lecture à venir.

Commenter  J’apprécie          4729
Cent millions d'années et un jour

Le paléontologue, le dinosaure et l’enfant

Après Ma Reine, un premier roman très réussi, Jean-Baptiste Andrea confirme tout son talent en racontant la quête d’un paléontologue parti sur les traces d’un dinosaure. Éblouissant!



L’avantage du blogueur qui participe à l’aventure des «68 premières fois», c’est qu’il découvre un auteur avant de pouvoir le suivre au fil d’une œuvre qui se construit livre après livre. Jean-Baptiste Andrea nous a offert avec Ma Reine (disponible en poche chez Folio) un premier roman délicat et tendre qui explorait le monde avec les yeux d’un petit garçon. Le voici de retour avec un second roman tout aussi réussi qui, comme le précédent, vous happera dès les premières pages.

Il met en scène Stan, un garçon qui se passionne pour les fossiles et dont on va suivre le parcours depuis les Hautes-Pyrénées jusqu’aux Alpes de Haute-Provence, en passant par Paris.

C’est sans doute lorsqu’il découvre son premier trilobite que naît sa vocation. Dans cette pierre vieille de trois cent millions d’années, il va surtout trouver un moyen d’oublier la violence qui règne au sein de sa famille. Son père, que tout le monde appelle Le Commandant, est un despote dont sa mère autant que lui-même subissent les humeurs. Sa vocation sera sa porte de sortie. Déjà il rêve d’emmener sa mère à Paris et de lui offrir un palais digne de sa beauté, avec de belles moulures.

Un rêve qu’il sera proche d’exaucer lorsqu’il deviendra professeur d’université et paléontologue réputé. Mais une santé fragile l’emportera trop vite.

Il se consacre alors à ses recherches et veut croire à la légende colportée d’un monstre pris dans les glaces. Avec ses amis scientifiques, il monte une expédition vers l’un des glaciers alpins proches de l’Italie et rêve de mettre la main sur un squelette de dinosaure. Un défi de taille, mais qui pourrait couronner sa carrière d’une gloire tardive. Mais les difficultés s’enchainent alors que l’été finit. Il va bientôt falloir lever le camp. À moins que, grâce à une nouvelle technique, en enflammant de l’huile, on puisse progresser plus vite à travers le glacier jusqu’à la grotte…

Il serait dommage d’aller plus avant dans le récit et de détruire tout suspense.

Mais il serait tout aussi dommage de ne pas dire combien cette quête est admirablement bien construite, découpée en quatre parties comme les quatre saisons, qui nus valent de parcourir tous les âges de la vie, de l’espoir à l’introspection, du chemin parcouru à celui qui reste à faire. Avec cette image d’un père dont il voulait s’émanciper et qui finalement ne se révélera pas si différent que cela de son fils. À 53 ans, Stanislas, «né en 1902 à Tarbes d’Henri Manuel Armengol, dit Le Commandant, et de Maria Dolorès Jimenez, dite maman» le comprendra, nous laissant quelques pages éblouissantes sur la filiation et les leçons d’une vie.


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          470
Cent millions d'années et un jour

Stan, paléontologue, rêve de découvrir quelque chose d’exceptionnel pour devenir un professionnel reconnu. Un jour, on lui raconte l’histoire d’un enfant qui aurait vu un dragon dans les montagnes Italiennes. Cette fois, il en est sûr, la montagne garde le squelette intégral d’un dinosaure. C’est la chance de sa vie.

Une fois découvert l’emplacement du potentiel squelette, il forme une équipe pour son expédition. Il invite son ami Umberto qui viendra avec son assistant, Peter. Les trois hommes seront guidés par un vieillard du coin connaissant parfaitement la montagne.

« Nous sommes la seule trace de vie dans un monde de prière. »

Et nous voilà parti avec eux, entre la France et l’Italie, dans une montagne majestueuse et hostile.

Le récit est entrecoupé de chapitres sur l’enfance de Stan qui nous permettent de mieux l’appréhender et le rendent particulièrement attachant.

J’ai eu un gros coup de cœur pour ce roman entre le rêve et la folie, dans lequel les personnages vont toujours plus loin, plus haut.

Une écriture intense, des phrases magnifiques, pleines de poésie pour magnifier et amplifier chaque sensation.

Cent millions d’années et un jour, c’est le roman des rêves d’enfants, de ceux qui nous habitent depuis toujours. Stan, lui a osé y croire jusqu’au bout.

« C’est l’heure grave de ne plus croire en rien, ou de croire en tout. »



Commenter  J’apprécie          471
Veiller sur elle

Un roman qui ne laisse pas de marbre,

Une splendide couverture, bleutée, brumeuse,

Un titre romantique,

Un incipit accrocheur,

Une écriture de conte.



L’Histoire avec un grand H,

L’histoire de deux âmes,

Un garçon, une fille,

Lui pauvre, elle riche,

Le petit et la grande,

Le nain et la grâce,

Mimo et Viola,



Le dur labeur, les privilèges,

L’envol, la chute,

Les séparations, les retrouvailles.



Une ourse, une tombe,

Une source à Pietra d’Alba,

Florence, Rome,

Des hommes en robe,

La guerre, le fascisme,

L’opportunisme, les convictions.



La genèse d’une sculpture,

La piéta de Vitaliani,

Et ce livre,

Deux chef-d’œuvre,

Mon cœur gravé dans ce marbre.



« Il m'a fallu quatre-vingt-deux ans, huit décennies de mauvaise foi, et une longue agonie, avant de reconnaitre ce que je savais déjà. Il n'y a pas de Mimo Vitaliani sans Viola Orsini. Mais il y a Viola Orsini, sans besoin de

personne. »



Un prix Goncourt mérité, félicitations Monsieur Andrea !



Commenter  J’apprécie          4629
Veiller sur elle

Jean Baptiste Andrea est dorénavant une valeur sûre. A chaque roman, il sait nous transporter là où il veut et nous transporter hors de notre quotidien.

C'est au coeur de l'Italie qui tremble devant la montée du fascisme que nous suivons Mimo, un sculpteur issu d'un milieu pauvre, au talent indiscuté, recherché et Viola Orsini, jeune femme feministe au caractère bien trempé. Deux âmes soeurs qui vont se séparer, se fuir ,se retrouver. Une attraction entre ces deux êtres comme un aimant.

C'est un grand roman où l'on rencontre l'art, l'amour, mais aussi la politique . C'est aussi une fresque religieuse et historique.

C'est un roman qui nous fait vibrer, qui nous emporte ,qui nous fait voyager. J'ai vraiment adoré. Pour tout cela Merci Monsieur Andrea.





Commenter  J’apprécie          460
Cent millions d'années et un jour

Grâce à Jean-Baptiste Andrea, je me suis évadée, de mon quotidien actuel bien pesant, en allant me réfugier sur la montagne avec Stan et ses amis scientifique.

Stan est dans une quête d'un rêve d'enfant, celui de trouver le squelette d'un dinosaure pris dans les glaces.

Cette quête est aussi celle d'un héros qui va jusqu'au bout de ses rêves.

Les chapitres sur son enfance meurtrie expliquent la ténacité et la volonté de Stan de se dépasser.

J'avais déjà beaucoup aimé "Ma reine" son premier roman et avec celui-ci Jean-Baptiste Andrea confirme son talent pour embarquer ses lecteurs dans des histoires fortes, pleines d'émotions. "Ma reine" reste toutefois, mon chouchou. J'attends le troisième...
Commenter  J’apprécie          462
Des diables et des saints

Comme il m'a remué le coeur et l'esprit, ce livre! J'avais été enthousiasmée par " Ma reine", celui-ci m'a plus fortement marquée encore. Je me suis envolée vers la Lune avec le narrateur, j'ai écouté " Les adieux" de Beethoven, j'ai eu les mains qui tremblent...



Qui est ce mystérieux musicien vieillissant , que l'on peut rencontrer un peu partout dans le monde , jouant merveilleusement sur les pianos publics des gares, des aéroports? Mais voilà qu'il se décide a nous raconter son histoire. Et quelle histoire!



Joe a seize ans. Il mène une vie aisée, sans soucis, entre ses cours de piano avec l'intransigeant professeur Rothenberg et le lycée en compagnie de son ami Henri. Un drame atroce va le couper à jamais de cet univers rassurant et un peu lénifiant. Dureté et cruauté sont de mise, là où on l'envoie: bienvenue aux " Confins" ! " Tout est dans le nom. Après " Les Confins", il n'y a plus rien" avoue-t-il. En effet, vide affectif, vide mental dans cet orphelinat des années 70, dirigé par un père abject et son homme à tout faire ( surtout le Mal), surnommé Gargouille par les pensionnaires.



L'enfer s'éclaire lorsque la fille du comte "bienfaiteur "de l'établissement apparait aux yeux de Joe. Il va lui donner des lecons de piano. Entre eux, c'est d'abord la haine...



Jean-Baptiste Andrea a un talent fou de conteur. On entre immédiatement dans le récit, on y croit, on vit les événements avec Joe! Quand , en plus, l'écriture , singulière et prenante, est un feu d'artifice, oui, on exulte! Même si les faits racontés nous tordent le coeur, même si les couloirs sombres des Confins sont prêts à nous engloutir, nous sommes envoûtés par les mots de l'auteur, tour à tour d'un humour un peu désespéré et poétiques, cassants et doux.



Les pensionnaires et Joe verront-ils le bout du tunnel? Vous le saurez en lisant ce roman bouleversant, atypique, magnifique!
Commenter  J’apprécie          4611
Ma reine

Il fugue, espérant trouver une guerre où se valoriser, Shell, môme attardé d'une station d'essence perdue de Provence et qui ne connait de la vie que les films de guerre regardés avec son père sur la vieille télé. Viviane le trouve, affamé, perdu, leur invente un jeu, une vie de reine...



J'ai bien aimé le début mais à la longue ce monologue de Shell, qui rend par ailleurs très bien la naïveté, l'émerveillement, les phobies d'un faible d'esprit, m'a lassé.

Commenter  J’apprécie          460
Des diables et des saints

- Dis, tu me racontes une histoire ?

Une histoire qui commencerait comme la vie banale d’un jeune homme d’une famille cossue et qui prendrait un autre cours avec la trajectoire improbable qu’a jouée la caravelle dans laquelle se trouvaient ses parents et sa petite sœur. Pas un survivant. Une histoire très triste d’orphelinat dans les Pyrénées. Une histoire où la religion cache et justifie les sévices, où les mille façons d’être en dehors des clous se paient au prix fort. Une histoire où le piano, le rythme, une Rose et la Vigie danseront contre les vents contraires, s’allieront au décolleté d’une jeune mère, aux remontrances d’un grand maître, à la fin de Mary Poppins et au souffle des trains quand ils sortent des tunnels.

Jean-Baptiste Andrea est un conteur qui emporte. Les pages se dévorent, les émotions pleuvent et on n’a que le temps d’admirer au passage la jolie manière dont il sait nous envouter. C’est un de ces auteurs, avec Pierre Lemaître aussi, qui fait scintiller la magie de la fiction, qui construit des mondes de chimères et de mots. On n’y croit pas complètement, jamais, mais ça fait partie du plaisir. De sentir qu’on lâche et qu’on est heureux d’être juste bercés par une belle histoire. Le plaisir régressif et enfantin de se lover dans un récit qui mène un peu plus loin.

Commenter  J’apprécie          4533
Des diables et des saints

Que ce roman a inspiré de belles et poétiques critiques !

Bien sûr, on referme "des diables et des saints" le cœur serré.

Un jour la vie d'un adolescent bascule ; il perd son père, sa mère, sa petite sœur insupportable alors direction l’orphelinat.

Même les claques sur la tête de son professeur de piano vont lui manquer.

D'une plume élégante, JB Andrea nous conte encore une fois l'enfance fracassée, les humiliations, les torgnoles, les secrets, les trahisons et la solitude.

La solidarité, la musique, le courage, un adulte qui réagit, la lune, une Rose vont permettre une lueur d'espoir.

Et puis, il y a Momo...

L'histoire est mélancolique et poignante.

Une pépite.
Commenter  J’apprécie          450
Des diables et des saints

Un vrai coup de cœur, décidément Jean-Baptiste Andrea est un grand écrivain et j'espère qu'il continuera à m'enchanter !



L'histoire n'est pas très originale en soi mais la façon de la raconter m'a d'emblée fait vibrer.

Le vieil homme qui joue du piano dans les halls de gare et d'aéroport accepte , un jour, de livrer son histoire .

Joseph était un jeune garçon heureux jusqu'au jour fatidique où ses parents et sa sœur meurent dans un accident de voiture . Il se retrouve dans un orphelinat perdu dans les montagnes pyrénéennes dont la description ressemble à une certaine institution scolaire à la discipline de fer ...

Celle des Confins est dirigée par un abbé sinistre secondé par un ancien militaire redoutable .



Joe , comme les autres enfants , se réfugie dans ces souvenirs et son imaginaire, les sonates de Beethoven qu'il joue sans piano en se remémorant les leçons de son vieux professeur et son dialogue avec son héros , l'astronaute Michael Collins, l'homme resté à bord de la navette alors que ses comparses faisaient les premiers pas sur la lune .

L'amitié qui se crée avec les autres pensionnaires est forte, il faut bien reformer un cocon protecteur, et chaque gamin est attachant à sa façon.



A la recherche du rythme, celui de la musique et celui de sa vie , la rencontre avec Rose à travers les notes du piano va donner le tempo de son avenir .



Magnifique roman , sensible et qui remue beaucoup d'émotions chez le lecteur .
Commenter  J’apprécie          452




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Jean-Baptiste Andrea Voir plus

Quiz Voir plus

Veiller sur elle (Jean-Baptiste Andrea)

Que constate-t-on à la naissance de Michelangelo Vitaliani ?

Sa grande taille
Sa petite taille

27 questions
97 lecteurs ont répondu
Thème : Veiller sur elle de Créer un quiz sur cet auteur

{* *}