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Citations de Jean Birnbaum (80)


Chaque être humain grandit avec sa dette, à la fois non choisie et impayable. Impayable parce que immense : chacun de nous trouve dans son berceau une culture, une langue, un capital de soin et d’affection sans lesquels il ne deviendrait jamais un adulte. Non choisie parce que par définition nous ne choisissons ni notre langue ni l’apport éducatif qui nous est donné.
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Jean Birnbaum
Je crois à la victoire finale des démocraties, mais à une condition, c'est qu'elles le veuillent. ( Raymond Aron )
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L’espoir des hommes vise l’avenir. Mais un espoir digne de ce nom ne saurait tourner le dos au passé. Qui prétend inventer le futur doit commencer par hériter d’une tradition ; qui veut se jeter en avant ferait bien de regarder derrière lui...Un marxiste mélancolique comme Walter Benjamin l’a résumée d’une métaphore : l’ange de l’Histoire, disait-il, a « le visage tourné vers l’arrière ». De son côté, un monarchiste éruptif comme Georges Bernanos pouvait écrire : « Rien ne saurait résister à ce qui est derrière nous, pourvu que ce qui est derrière nous s’ébranle. »
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Il faut écraser les grands criminels politiques ; les écraser sous le ridicule. ( Bertolt Brecht )
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Jean Birnbaum
PARTOUT OÙ IL A PRIS
SES AISES, L’ISLAMISME
A ÉCRASÉ LA GAUCHE…
IL SUFFIT DE PENSER
À L’IRAN.
OU À LA « DÉCENNIE
NOIRE » EN ALGÉRIE
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Horrifié par la cruauté qui s'abat sur les républicains , ou présumés tels , l'écrivain ( Bernanos ) décrit ce qu'il a sous les yeux : " Ah ! l'atmosphère de terreur n'est pas ce que vous pensez ! l'impression est d'abord d'un énorme malentendu , qui confond toutes choses , mêle inextricablement le bien et le mal , les coupables et les innocents , l'enthousiasme et la cruauté . Ai-je bien vu ? Ai-je bien compris ? .......Des prêtres , des soldats , ce drapeau rouge et or -- ni or pour l'acheter , ni sang pour le vendre ... Il est dur de regarder s'avilir sous ses yeux ce qu'on est né pour aimer ."

Ainsi , Bernanos refuse de ne pas voir . Mieux , il tient à décrire les " équipes d'épuration à domicile " qui sèment la mort de village en village , livrant chaque jour aux cimetières leur quota de " mal-pensants " : " évidement , cela vous coûte à lire . Il m'en coûte aussi de l'écrire . Il m'en a plus coûté encore de voir ." Voilà donc ce catholique fervent , auteur du célèbre " Journal d'un curé de campagne " contraint de dépeindre des curés distribuant les absolutions entre deux rafales de mitraillettes , " les souliers dans le sang " . On écrit " contraint " et on a tort . car Bernanos n'était guère obligé de nommer ce qu'il observait . Son geste fut si minoritaire qu'il relève de l'héroïsme .
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Orwell a vu , en Espagne les anarchistes , les trotskistes et tous les militants qui critiquaient la ligne officielle du gouvernement républicain se faire traiter d'agents à la solde des fascistes . Evoquant les journaux de gauche qui occultaient ces débats internes , en Espagne mais également en Grande- Bretagne , Orwell note : " Leur excuse était que la république se battait pour sa survie et que rapporter ses querelles intestines avec trop de franchise revenait à donner des armes à la presse pro-fasciste " .

Ici , la formule clé , celle dont la puissance d'intimidation n'a rien perdu de nos jours , tient en quatre mots : " faire le jeu de " . Sur la scène intellectuelle comme dans l'arène partisane , elle réduit toute opposition à une trahison . ...... C'est une sorte de formule magique ou d'incantation , destinée à cacher les vérités dérangeantes . Quand on vous dit qu'en affirmant telle ou telle chose vous " faites le jeu " de quelque sinistre ennemi , vous comprenez qu'il est de votre devoir de la boucler immédiatement .
"Je continue à penser qu'on doit pouvoir rire, parce que c'est en cela que consiste la souveraineté" [Hannah Arendt]
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Aujourd'hui, tout se passe comme s'il était quasiment impossible de concilier deux objectifs : d'une part, combattre l'amalgame entre islam et terrorisme, et pour cela dissocier la foi musulmane de sa perversion islamiste; d'autre part, prendre pleinement en compte la dimension religieuse de la violence djihadiste.
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A chaque génération sa guerre d'Espagne . A chaque génération le carnage qui la fait naître à elle-même en la jetant dans une mobilisation sans frontières . Pour la génération dite " 68 " , ce fut la guerre d'Algérie . De la même manière , les combats qui ont récemment ensanglanté la Syrie pourraient bien tenir lieu de " front espagnol " à toute une cohorte . A chaque génération , donc l'événement universel qui produit un effet de cisaille sur les consciences de l'époque , parce qu'il engage tout ce à quoi l'on tient et annonce l'abjection qui vient . " Certains crimes ne sont dans la vie des hommes rien de plus q u'une simple conjoncture tragique dont le caractère irréparable masque à peine l'insignifiance .... Mais il est des crimes essentiels , marqués du signe de la fatalité . La guerre d'Espagne est de ceux-là " Notait Bernanos en 1937 . " Voici 9 ans que les gens de ma génération ont l'Espagne sur le cœur " témoignera , quant à lui , Albert Camus , à la libération . " L'histoire s'est arrêtée en 1936 " avait tranché Georges Orwell .
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Hannah Arendt évoque le destin des parias qui ont été contraints , comme elle , de fuir l'Allemagne nazie . Dans ce texte bouleversant ( Nous autres réfugiés ) , elle parle de ces réfugiés qui ont tout perdu , leur patrie , leur maison , leur travail , leur langue , des gens partout indésirables , chassés d'Allemagne parce que juifs , suspectés ailleurs parce qu'allemands , livrés à l'hostilité des nations , à l'arbitraire des administrations , et qui se cramponnent néanmoins au désir de vivre avec une gaité têtue . Entre deux tentations suicidaires , ces femmes et ces hommes manifestent , dit Arendt , " cet optimisme forcené , voisin du désespoir " . Si j'associe cette formule à celle de Bernanos , ce n'est pas seulement à cause de
la résonnance évidente . C'est aussi parce que , sous la plume d'Arendt , le désespoir des réfugiés est indissociable d'un effondrement de la franchise et de la loyauté .
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La foi ne constitue pas une doctrine abstraite, c’est un ensemble de sentiments qui engagent toute la personne du fidèle dans sa quête du divin, et qui déterminent un certain rapport au monde. (…) Ce qui est en jeu, c’est une polarisation du sacré et du profane, du vrai et du faux, du bien et du mal, du pur et de l’impur. (p . 28-29)
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« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde », notait Albert Camus dans un article consacré au philosophe Brice Parrain. Bien que souvent citée de façon fautive, cette formule célèbre, qui date de 1944, résume un enjeu dont on ressent à nouveau l’importance aujourd’hui : la nuance, pour exister, a besoin d’une langue libre.
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Et de fait, depuis toujours, que font les islamistes, sinon étouffer tous les textes au nom d'un seul livre ?
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Oui, la vie est une survie dont l'enfant se porte garant.
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L'enfance demeure cette part de liberté, ce lieu préservé où l'on refuse la toute puissance pour faire du savoir une fête.
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...l'humour est essentiel parce qu'il témoigne d'une mobilité sans laquelle l'intelligence court le risque de la sclérose
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Pour l'autrice des " Origines du totalitarisme " , l'expérience totalitaire est celle d'une langue vitrifiée . Bien sûr , elle induit d'abord une ambiance de terreur où le pouvoir contraint chaque individu à devenir bourreau en interdisant toute conviction digne de ce nom , " toute décision de conscience " , Sous le régime totalitaire , l'alternative n'est plus entre le bien et le mal , mais entre le meurtre et le meurtre . Si bien que votre destin individuel repose sur une capacité à vous rendre coupable ou complice d'un crime . Mais la " banalité du mal " , cette formule d'Arendt qui a provoqué tant de polémiques , concerne peut-être moins les individus que leurs discours . L'homme du mal ne dit que des banalités ; Eichmann est " incapable de prononcer une seule phrase qui ne fût pas un cliché " . Peu importe qu'il soit ou non un pauvre type , l'essentiel est qu'il débite de misérables stéréotypes .
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Le 26 avril 1955 , Albert Camus arrive à Athènes . Deux jours plus tard , après une balade à l'Acropole , il participe à une grande " conférence controverse " organisée par l'Union culturelle gréco-française et consacrée à l'avenir de la civilisation européenne . Devant un public nombreux , qui le presse de définir cette civilisation , l'écrivain , alors âgé de 42 ans , commence par affirmer qu'il en est incapable . " Je voudrais d'abord parler de mon empêchement à dire des choses définitives sur ce sujet " , prévient-il .

Il y aurait tant à évoquer , des aspects tellement divers , parfois contradictoires ! Si Camus accepte ensuite d'apporter à ses hôtes une réponse , c'est pour placer ce scrupule au cœur de la dynamique européenne : " La civilisation européenne (observe-t-il ) est d'abord une civilisation pluraliste , où la multiplicité vivante des opinions doit rendre impossible la domination d'une vérité unique . La dialectique vivante en Europe est celle qui n'aboutit pas à une sorte d'idéologie à la fois totalitaire et orthodoxe . ce pluralisme qui a toujours été le fondement de la notion de liberté européenne me semble l'apport le plus important de notre civilisation . C'est lui qui justement est en danger aujourd'hui et c'est lui qu'il faut essayer de préserver " .
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Ici, la formule clé, celle dont la puissance d'intimidation n'a rien perdu de nos jours, tient en quatre mots : "faire le jeu de". Sur la scène intellectuelle comme dans l’arène partisane, elle réduit toute opposition à une trahison.
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