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EAN : 9782021507911
256 pages
Seuil (28/10/2022)
3.08/5   12 notes
Résumé :
Après le succès du Courage de la nuance, Jean Birnbaum poursuit son enquête sur l’« héroïsme du doute » avec une réflexion personnelle et politique sur l’enfance.

Dans ce nouveau livre, il montre comment la naissance d’un enfant fait vaciller toute certitude. Ce qui l’intéresse, c’est une expérience banale mais qui a peu attiré l’attention des penseurs : devenir le parent d’un enfant, c’est constater ses effets sur notre rapport aux autres et sur notr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le livre “Seuls les enfants changent le monde” de Jean Birnbaum se penche sur l'enfance et montre comment la naissance d'un enfant remet en question nos certitudes. L'auteur explore cette expérience banale mais peu étudiée par les penseurs : devenir parent. Comment cela affecte-t-il notre relation aux autres et notre vision du monde ?
Sur un plan historique et littéraire, il souligne que peu de philosophes classiques (y compris Rousseau) lui ont accordé une place dans leurs oeuvres. D'autres penseurs plus contemporains, tels qu'Hannah Arendt, Georges Bernanos ou Roland Barthes, ont envisagé l'enfant différemment et lui donnent plus de place.
Comment ces idées ont impacté notre rapport à l'enfant ? Il prend trois cas : les militants de Lutte Ouvrière qui ne doivent pas avoir d'enfant pour mieux se consacrer à leur cause, les adultes qui ont vécu la Shoah et remettent parfois en cause le fait d'avoir ou non et les partisans du « No Kids » qui regroupent toutes sortes de raisons.
Bien qu'il ne donne pas de réponse tranchée, Birnbaum exprime clairement son parti pris. Ce livre documenté invite à repenser notre rapport à l'enfance et à considérer la solidarité entre l'espoir d'une société meilleure et la promesse de la vie transmise.
En somme, “Seuls les enfants changent le monde” nous incite à réfléchir sur l'avenir, la fraternité et l'émancipation, en reconnaissant que les générations futures jouent un rôle crucial dans notre destin collectif.
Trois idées que j'ai retenues :
1. L'enfant est un philosophe subversif : l'enfant, depuis sa naissance, remet en question nos certitudes et nos préjugés. Sa simple existence nous invite à réfléchir sur notre rapport aux autres et à notre vision politique du monde.
2. Solidarité entre espoir et promesse de la vie : malgré les débats contemporains sur la procréation et l'écologie, il affirme qu'il n'y a pas d'émancipation sans générations, pas d'avenir sans enfants, et pas de fraternité sans bébés.
3. Exploration des auteurs et expérience personnelle : L'auteur puise dans sa propre expérience en complément de divers auteurs.
Trois limites à prendre en compte:
1. Simplification des expériences parentales : le livre peut sembler généraliser l'expérience de devenir parent. Cependant, chaque parent vit cette expérience de manière unique, et les effets sur le rapport aux autres et la vision politique peuvent varier considérablement.
2. Omission des aspects négatifs de la parentalité : il ne traite peut-être pas suffisamment des défis, des sacrifices et des moments difficiles que la parentalité peut entraîner. La réalité de l'éducation des enfants est complexe et nuancée.
3. Manque de prise en compte des contextes sociaux et économiques : Les inégalités, les politiques familiales et les ressources disponibles ont un impact significatif sur la façon dont les parents perçoivent leur rôle et leur relation aux enfants.
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J'ai pris ce livre un peu par hasard dans les rayons de la librairie, préoccupée que je suis par le bien fondé de mettre un enfant au monde... dans ce monde.

Jean Birnbaum aborde d'abord l'enfant comme objet philosophique ... ou plutôt comme objet non-philosophique puisque très peu de philosophes classiques lui ont laissé une place dans leur oeuvre. d'Aristote à Rousseau, l'auteur survole les siècles de philosophie sur lesquels repose notre société et l'enfant n'y a que très peu de place en temps que tel. Peut-être est-il temps de revoir notre rapport à l'enfant ... Et c'est ce que suggère la suite : Hannah Arendt, Bernanos, Barthes,... autant de philosophes ayant envisagé l'enfant différemment. Cette partie est passionnante.

L'auteur étend ensuite sa réflexion aux milieux militants, puis à la Shoah avec cette même question : quelle est la place des enfants ? faut-il ou non en avoir? S'il ne donne jamais de réponse et qu'il n'écrit pas ici un plaidoyer, on sait d'avance que l'auteur est de parti pris - ce dont il ne se cache pas.

J'ai bien aimé cet essai qui a le mérite d'être très documenté et de permettre d'ouvrir la réflexion au-delà du débat "ceux qui veulent des enfants sont égoïstes / ceux qui n'en veulent pas sont tout aussi égoïstes".

J'ai toutefois un ou deux bémols : sa complexité, à plusieurs égards. Ce n'est pas un livre très accessible pour qui serait rouillé en philo... et pour qui vient de mettre un bébé au monde. L'auteur y retranscrit des témoignages de survivants de la Shoah, entre autres, particulièrement durs à supporter. Bien qu'ils soient autant de piqûres de rappel souvent nécessaires, je ne m'y attendais pas et je les ai trouvé pénibles à lire.

Enfin... voilà une bibliographie bien masculine pour parler d'enfants et d'enfantement. On ne peut pas enlever à l'auteur ses efforts pour féminiser sa liste de philosophes, mais une grande place est accordée aux auteurs ici, et si peu aux femmes - aux mères - pour parler des enfants. C'est bien souvent sous la plume d'un homme qu'est décrite la relation mère - enfant. Et c'est dommage, cela aurait pu donner un tout autre livre ...
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Après son populaire essai «Le Courage de la nuance», Jean Birnbaum s'attaque à un tout autre sujet et propose avec «Seuls les enfants changent le monde» un petit éloge intime et philosophique des enfants. En réaction à la nouvelle tendance des «No kids» qui croient que fonder une famille relèverait d'une catastrophe intime ou écologique, il répond plutôt qu'il n'y a pas d'espoir sans bambin. Les nouvelles générations permettraient aussi de douter de nos propres convictions et parfois même de modifier les moeurs d'une société. La philosophie occidentale a très peu pensé aux jeunes gens, comme si ces humains en formation n'étaient pas un objet digne de penser. En faisant dialoguer des penseuses et penseurs (Hannah Arendt, Roland Barthes ou Rosa Luxemburg...), le journaliste nouvellement papa fouille très bien la thématique fondamentale de nos existences.
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Comment commencer cette critique ...
Il faut dire que je ai eu peu de cours de philosophie et donc je me sens parfois démuni pour en comprendre tous les concepts. Et cette fois, ce fut le cas. Mais mon ressenti, bizarre d'en parler ainsi ? C'est plus ce ressenti qui m'a fait adhérer au contenu de ce livre. Père et grand père, j'ai toujours cru important de transmettre. Ce sont les enfants qui nous portent à nous interroger sur l'avenir, le leur mais également le nôtre.
Merci à l'auteur d'avoir nourrit ma réflexion.
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critiques presse (1)
LaCroix
12 octobre 2023
Jean Birnbaum dissèque la façon dont la parentalité vient bousculer notre rapport au monde. Et pour le meilleur ! Se refusant à voir la procréation comme une catastrophe écologique, l’essayiste assure, au contraire, que « l’enfant maintient ouvert la pluralité des mondes ».
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
L'enfance ne saurait se réduire à un âge de la vie. C'est un élan d'âme, une grâce à préserver, une sincérité qui se met en travers de l'imposture. C'est le langage des héros et des prophètes, celui qui se fait chair pour nommer les choses telles qu'elles sont. C'est donc d'abord un langage premier, qu'il n'a rien de naïf. A la fois élémentaire et supérieur, il enveloppe plus d'un paradoxe. Sa spontanéité a la mémoire longue, son insouciance est surnaturelle, sa révolte résonne comme une prière.
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A plusieurs occasions, j'ai pu constater combien ces orgueilleux révolutionnaires, qui prétendaient renverser l'ordre établi, se trouvaient perturbés par la simple présence d'un bébé. Quand nous parcourions la France pour telle ou telle activité militante, il nous arrivait d'être accueillis par des ouvriers qui nous donnaient le gîte et le couvert. Or ces sympathisants étaient parfois parents, à l'heure du dîner leurs enfants surgissaient, provoquant chez mes camarades un embarras éloquent. A cet instant, une évidence s'imposait, nourrie par l'expérience : les dirigeants de l'organisation interdisaient les enfants parce qu'ils redoutaient leur puissance de déstabilisation. Les accepter, c'était prendre le risque de faire entrer, chez chaque militant, un facteur de doute, un questionnement critique. Ces durs à cuire de la révolution tenaient le désir d'enfant pour un signe d'embourgeoisement, mais en réalité c'était leur propre confort idéologique que toute naissance risquait de dynamiter. Avec le recul, je peux mettre des mots sur ce que je ne faisais que pressentir lorsque j'avais 18 ans : pour un groupe soumis à une surveillance infantilisante, l'arrivée d'un enfant représente un péril existentiel ; symétriquement, l'interdit de la procréation permet de contrôler le collectif en lui imposant une morale partagée.
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Sur les réseaux sociaux, à l'occasion de tel ou tel débat public mais aussi dans les conversations entre amis, j'avais éprouvé la brutalisation des paroles, le raidissement des esprits, et j'avais à cœur d'affirmer ceci : quand la violence et le dogmatisme triomphent, le doute n'est pas une dérobade, c'est la première des audaces ; dans le brouhaha des évidences, il n'y a pas plus radical que la nuance.
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Bien sûr que les dictatures essaient d'enrôler les enfants, et le monde totalitaire est précisément celui où les hommes, désertés par l'espérance, finissent "par armer jusqu'à leurs nourrissons".
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Chaque nouvelle naissance est comme une garantie de salut dans le monde, comme une promesse de rédemption pour ceux qui ne sont plus un commencement.

de Hannah Arendt.
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Videos de Jean Birnbaum (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Birnbaum
Jean Birnbaum vous présente son ouvrage "Seuls les enfants changent le monde" aux éditions Seuil. Rentrée Sciences-Humaines automne 2023.
Retrouvez le livre : https://mollatpublic.azurewebsites.net/videos/jean-louis-cohen-des-fortifs-au-perif
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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