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3.6/5 (sur 93 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Castillon-la-bataille, Gironde , le 07/06/1935
Biographie :

Jean-Didier Vincent est un neurobiologiste et neuropsychiatre.

Il est membre de l'Académie des Sciences, membre de l’Académie Nationale de Médecine, professeur émérite à l'Université Paris-XI, membre de l’Académie des Vins de France.

Il a été professeur à l'Institut universitaire de France et à la Faculté de médecine de Paris-Sud, directeur de l'Institut de neurobiologie Alfred Fessard du CNRS et président du Conseil national des programmes au ministère de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la recherche. Il a été, de 1979 à 1991, directeur de l'unité de neurobiologie des comportements de l'INSERM et professeur à l'université de Bordeaux II et, de 1994 à 2002, vice-président du Conseil national des programmes au ministère de l’Éducation nationale, président du conseil de département des sciences de la vie du CNRS.
Ses contributions scientifiques se situent dans le cadre d'une branche relativement récente de la biologie : la neuroendocrinologie, dont il a été un des pionniers. On peut résumer cette discipline à l'étude des interactions entre glandes et système nerveux et aux approches du cerveau considéré lui-même comme une glande endocrine.

Parallèlement à son travail de chercheur et d'enseignant, Jean-Didier Vincent a une activité de transfert des connaissances dont témoignent cinq livres, "Casanova ou la Contagion du Plaisir" (1990), "Celui qui parlait presque" (1993), "La Chair et le Diable" (1996), "La Vie est une Fable" (1998), "Faust : Une Histoire Naturelle" (2000). Depuis 1999, il a écrit trois ouvrages à deux voix : un livre sur les fondamentaux de la philosophie et la biologie avec Luc Ferry "Qu'est-ce que l'Homme ?" (2000), "La Dispute sur le vivant" avec Jacques Arnould (2000) et "Pour une nouvelle philosophie du goût" avec Jean-Marie Amat (2000).
Jean-Didier Vincent a écrit plusieurs ouvrages, dont le plus célèbre est "La Biologie des passions" (1986) ainsi que "Élisée Reclus, géographe, anarchiste, écologiste" qui a reçu le prix Femina essai 2010.

Jean-Didier Vincent est marié à Lucy Vincent (1958), neurobiologiste et auteure.
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Source : http://www2.cnrs.fr
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Il n'est pas exclu que la planète Terre vive les prémices d'un basculement historique : la transition d'une gouvernance ancestrale fondée sur la peur et la violence ? dictatures et terrorismes prolifèrent ? vers le pouvoir numérique bien plus subtil, et en apparence démocratique, qui s'affirme de jour en jour. Pourtant, sous des formes nouvelles, c'est le même pouvoir qui se perpétue. C'est pourquoi Jean-Didier Vincent pose ici la question des bases biologiques du pouvoir. Dès le plus jeune âge, notre cerveau est aux prises avec les notions d'imitation, d'empathie et de charisme, de désir de justice et d'humiliation, de violence et d'apaisement, que gèrent les flux de quelques molécules cruciales ? des hormones baptisées ocytocine et vasopressine ? sous le contrôle de la célèbre testostérone. Passionnant, et inquiétant, car cette étrange cuisine moléculaire s'applique aussi bien aux circuits du désir amoureux qu'à ceux qui mènent à la fabrication des monstres politiques. Auteur d'une célèbre « Biologie des passions » (1986) qui a révélé au plus grand nombre les mystères du cerveau, et de bien d'autres ouvrages, Jean-Didier Vincent, professeur à l'Institut universitaire de France et à la faculté de médecine de Paris-Sud, est membre de l'Académie des sciences.

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Citations et extraits (437) Voir plus Ajouter une citation
...Nos enfants ont besoin de l'école. Parce que le jeu ne suffit pas. Parce que le plaisir ne suffit pas. Parce que le bonheur n'est pas un spectacle. Bref, le maître n'est pas là pour satisfaire une attente, mais pour susciter une attention. Non pour créer un désir, mais pour guider une volonté. Non pour séduire, mais pour instruire. Que cela n'aille pas sans contraintes, c'est ce que la discipline rappelle, et la rend indispensable.
André Comte-Sponville, philosophe.
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Pour se donner, il faut s'appartenir.
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Jean-Didier Vincent
Le système nerveux central est l’interprète de tout ce qui se passe dans le monde pour adapter le tonus musculaire à cette présence physique au monde, en accord avec le monde dans lequel le corps se situe. N'est-il pas possible de parler de tonus émotionnel dans ces conditions ? En effet, l'émotion au sens large, ou la passion, c'est tout simplement la manière d'être de l'individu au monde. Être au monde, c'est être ému.
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Le mot désir est aussi joli que vague. Sa définition est une soupe conceptuelle, une garbure sémantique qui offre à chaque coup de louche un nouveau et savoureux morceau. Alors, indéfinissable, le désir ? Le biologise, en tant que scientifique, ne peut tolérer une absence de définition : il connaît et mesure. [...] Les savants qui étudient les comportements parlent [...] de motivation [...] mais [ce terme] est impropre à désigner les conduites de l'animal ou de l'homme dans son milieu naturel, où le motif n'est pas toujours apparent, malgré l'évidence de l'action. Pour les mêmes raison qui nous on fait préferer le mot passion à ceux de comportement élémentaire et d'émotion, nous parlerons du désir au lieu de motivation pour désigner l'état sous-jacent aux passions. Tandis que la motivation suppose l'acte, le désir désigne un état interne, une tendance vécue par le sujet sans le conduire nécessairement à l'action.

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« La mère de l'enfant qui vient de naître est porteuse d'une compassion universelle. »
Premier couple compassionnel, premier face-à-face, premier corps-à-corps : la mère et son bébé. Ces deux échangent du désir ; leur cerveau est câblé pour cela, mais leur désir est comme l'eau de l'océan, étendue dans l'immensité et qui s'échappe lorsqu'on cherche à la saisir dans le creux de la main. Premières minutes de la rencontre, la mère est couchée sur le côté, son enfant placé à hauteur de son regard. Puis ce sont les embrasements, la peau contre la peau, les mains de la mère sur le corps du petit ; un monde qui se crée, à deux — pour deux —, pénétration réciproque par tous leurs canaux sensoriels béants de compassion. Plus le contact est intense dans les quarante-cinq premières minutes, plus solide sera l'attachement au sein lors de la première tétée.

« L'amour est plus fort que la chimie. » Si vous n'avez pas compris cela, j'ai manqué ma démonstration.
p. 131
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De la chimie du désir à l'alchimie de l'amour
… “l'attachement” le mot désigne chez l'homme « le sentiment qui unit une personne aux personnes ou aux choses qu'elle affectionne ». En psychologie animale, le terme est généralement réservé au lien entre individus de la même espèce : la mère (éventuellement le père), et les enfants ou les enfants et la mère (éventuellement le père) et enfin entre deux individus (en général des partenaires sexuels). Un biologiste peu soucieux des reproches qui pourraient lui être adressés n'hésitera pas à parler d'amour. « L'amour entre bêtes est une chose admirable », disait déjà au Moyen Age Raymond Lulle. De là à qualifier l'ocytocine d'hormone de l'amour, il y a un pas que je me refuse à franchir, au risque de passer pour un incurable romantique auprès de ceux qui confondent copulation et élans de cœur. La vérité m'oblige toutefois à dire que chez les rats, les souris, les campagnols et les ouistitis, espèces les plus étudiées par les biologistes, l'attachement commence par un accouplement au cours duquel de l'ocytocine est libérée dans les régions basses et profondes du cerveau. Pourquoi alors ne pas signaler que, lors de l'orgasme chez deux individus humains qui font l'amour, l'ocytocine est libérée dans leur hypothalamus où elle forme avec la dopamine le duo neurochimique du plaisir/désir ? Ce qui nous conduit à penser que, dans leur accouplement passionné sur le pont du vaisseau qui les menait en Cornouailles, Tristan et Iseult ont joui comme des bêtes.
Le mythe ne s'arrête pas sur un simple coït qui resterait épisodique même s'il était quelque peu répété avec la même partenaire. Le mythe installe l'acte copulatoire dans la durée, voire dans l'éternité, et lors du duo extatique du deuxième acte de l'opéra de Wagner, les amants échangent ces paroles :
« Tristan : — Toi Tristan, moi Isolde non plus Tristan !
Isolde : — Toi Iseult, moi Tristan non plus Isolde ! »
Le mythe de Tristan devient celui du couple : « le toi et le moi réunis pour toujours dans un bonheur sublime » et dans une conscience confondue qui exprime la compassion dans sa forme la plus accomplie.
p. 111
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Corps désirable et corps désirant.

Le corps perd parfois son apparence ordinaire : le pelage devient luisant, les yeux s'éclairent de lueurs diaphanes, les bois poussent sur le front et les fesses éclatent en feu d'artifice coloré.
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De la chimie du désir à l'alchimie de l'amour
L'amitié comme toute autre forme de compassion obéit aussi au principe de pénétration réciproque. Il n'y a pas d'amitié qui marche à sens unique : l'amitié ne fonctionne pas sur le manque mais sur le partage ; l'échange de don de soi fondé sur une connaissance de l'autre : « Parce que c'était lui parce que c'était moi. » Mais il s'y mêle toujours quelque chose de l'élément opposant — “posséder” ce que l'autre a en propre. Il y a donc de l'envie échangée dans toute amitié. Celle-ci est plus douce que l'amour, mais elle est moins généreuse.
Les premiers chrétiens ont inventé une troisième forme d'amour : l'amour du prochain, c'est-à-dire l'amour de tout le monde et de n'importe qui, ennemis compris. Ils l'ont désigné par le mot agapè (du verbe grec agapan qui veut dire « chérir ») que les Latins ont traduit par caritas qui donnera notre « charité », une des trois vertus théologales. Il s'agit d'un amour désintéressé, sans manque et sans concupiscence ; un amour pur, car situé bien au-delà du désir, sans utilité physiologique et appareillé à une joie détachée de la chair — ce que dément le proverbe : charité bien ordonnée commence par soi-même. Ce serait, dit Comte-Sponville, « l'amour que Dieu a pour nous, que Dieu est pour nous (“O theos agapè estin”, “Dieu est amour” selon l'évangile de Jean) [...]. Ce serait une joie, comme aurait pu dire Althusser, sans sujet, ni fin » — sans queue ni tête, en somme.
p. 129
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De la chimie du désir à l'alchimie de l'amour
Sur cette biologie animale sans mystère, faite de chimie organique, s'édifie la compassion qui, elle, n'appartient qu'à l'homme. Il ne s'agit plus seulement du lien neuronal qui attache, mais du face-à-face dans lequel l'étant et l'autrui s'interpénètrent et se comprennent par la médiation du visage à travers la trouée du regard. L'éprouvé du corps reste animal et impose ses contraintes, mais la compréhension est spécifiquement humaine et se fait par la parole que celle-ci soit dite ou figurée. « Alors, selon Lévinas, la vision du visage n'est plus vision, mais audition et parole » et mon être « envisagé » parle à l'autre qui m'écoute.
L'objet premier du désir de l'homme est l'homme ; alors le désir devient amour, forme jouissive de la compassion : « Aimer c'est se réjouir. » La formule d'Aristote est peut-être trop belle pour être toujours vraie : « Il n'y a pas d'amour heureux », se lamente Aragon. Je souscris facilement à l'énoncé de Spinoza : « L'amour est une joie qui accompagne l'idée d'une cause extérieure » en précisant qu'il s'agit d'amour et non simplement de désir et que cette cause extérieure est “l'autre” » cher (chère) à l'âme de l'amant(e). J'insiste sur cette fusion de l'amour et de la joie — l'amour traçant le chemin de la joie — qui se consomme (se consume ?) dans l'autre.
p. 126
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Il dévoilait les motivations et les buts des entrepreneurs, des marchands et des fonctionnaires coloniaux : « Elle [la mère Patrie] prétend en toute hypocrisie, de manière à tromper quelques naïfs, "porter la civilisation" ou même propager les "grands principes" chez les peuples lointains, mais le but incontestable, sous le couvert des formules les plus honorables, n'est autre que de voler et de piller : le colonial n'a d'autre objectif que de prendre, soit des trésors, soit des terres et les hommes qui les peuplent, soit le pouvoir et des titres à l'avancement. L’œuvre dans son ensemble est mauvaise et les agents qu'on emploie pour l'accomplir conviennent d'autant mieux à l’œuvre projetée qu'ils sont mauvais eux-mêmes. Accompagnant ces fonctionnaires civilisateurs, viennent les marchands qui reçoivent pour mission spéciale des créer des besoins aux indigènes naguère accoutumés à une vie des plus simples. Les efforts des colonisateurs prétendus se combinent pour faire naître de nouvelles demandes, notamment celle de l'eau-de-vie […] Bien pire encore est le sort du travailleur « libre » ! Sa tâche est fixée et, s'il ne la remplit pas, s'il n'apporte pas l'ivoire, ou le caoutchouc, ou la gomme copal, ou le sac de mil que l'on attend de lui, gare au fouet, au bâton, même au couteau. »
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