AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean Dutourd (97)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Au bon beurre ou Dix ans de la vie d'un crémier

Aoutch, le français moyen va se reprendre une fessé , comment l'humain profite du malheur des autres pendant une période des plus noir de l'histoire mondiale, et française par la même occasion?

Jean Dutourd dépeint ici parfaitement un couple d'enfoiré moyen, comment profité, s'enrichir sur le dos des autre, changer de bord des que le vent commence a tourner. Ou comment la seconde guerre mondial a réussi a faire surgir les plus noir desseins chez certain.
Commenter  J’apprécie          30
2024

La condition humaine selon Zola en mode tonalité ultra noire revisitée, la vie futuriste telle qu'elle peut s'imaginer en pire au vu des composantes funestes qui paraissent se compléter dans la période présente

Anticipée ou relevant de domaines purement fictifs imaginaires

L'auteur donne à repenser comment y faire face, en termes réalistes et posément réfléchis




Lien : https://www.babelio.com/monp..
Commenter  J’apprécie          20
Les horreurs de l'amour

Est-il amoureux, ou se laisse-t-il simplement aimer ?

Dans ce roman magistral, l'auteur n'est pas dupe : il sait le mal qu'il fait, mais il persiste et signe, tout en le regrettant.

Alors le drame se tisse peu à peu : les petites mesquineries deviennent de petites horreurs qui conduiront à un gâchis ... peut-être au fond souhaité, qui sait ?

Le personnage principal aime son jouet.

Trop ?

Comment pourrait-il accepter un bonheur tout simple, lui, si raffiné ?

Alors, comme un enfant trop gâté, ce jouet, il va le détruire, patiemment.

Récit vrai, sincère, et méthodique d'un ratage.

Et puis ce style : Jean Dutourd vaut tellement plus que son personnage des "Grosses Têtes" !

Commenter  J’apprécie          20
Jeannot, mémoires d un enfant

Paris 1930. XVIIème arrondissement. Un jeune garçon de la bourgeoisie nous raconte sa vie et ses émotions d’enfant et ce récit est réellement attendrissant. Jean Dutourd évoque ses souvenirs dans le Paris de l’entre -deux guerres, un monde paisible et « bien rangé » à jamais disparu. Le livre s’ouvre sur la description du quartier de l’église St Ferdinand avec en face la statue du Franc-Tireur armé de son chassepot et plus loin le Ballon ( en fonte ) de Gambetta. L’enfant , sur le chemin de l’école, (d’abord le cours Maintenon puis le lycée Janson de Sailly )découvre dans les vitrines des magasins des objets insolites qui l’étonnent, fait toutes sortes de rencontres qui forgent sa personnalité sans qu’il s’en rende compte. Souvent l’ennui le guette car peu d’activités l’émerveillent mais il va très vite se passionner pour la lecture et la peinture.

L’auteur nous fait aussi le portrait de ses maîtres et professeurs qui n’obtiennent chez lui des résultats que s’ils lui manifestent de la sympathie ( ça n’a pas changé) .

Les liens familiaux avec ses tantes en particulier, sont très étroits et son père lui fait découvrir les musées parisiens mais aussi la province et ses auberges de campagne qui enrichissent son imagination.

Il règne dans ces « mémoires » une nostalgie , une mélancolie mais aussi une candeur qui semble ne pas avoir quitté le grand écrivain qu’est Jean Dutourd. La langue est belle et lumineuse . J’ai été très émue par ce récit dont je garderai longtemps le souvenir.
Commenter  J’apprécie          20
Le séminaire de Bordeaux

L'auteur dresse le portrait ironique et plein de tendresse d'un groupe de jeunes sociologues et chercheurs du CNRS. Brigitte Simonet la sociologue au caractère trempé dont la rationalité vacille sous l'impact d'une crise mystique, Jean-Claude Simonet son époux conciliant, Adeline la sociologue myope et maladroite qui s'exprime dans un jargon d'intellectuel, Laurent Schwob l'ami et amant sioniste d'Adeline, en quête de maturité et de sérénité affective, les parents de Laurent, M. Schwob, ancien résistant bourru et admirateur du Général de Gaulle, son épouse Madeleine une femme simple, affable et généreuse, et quelques autres personnages secondaires.

Le chapitre concernant un séminaire à Bordeaux où se rendent tous ces chercheurs est très drôle et rappelle l'univers de David Lodge de « Un tout petit monde » publié en Grande Bretagne en 1984 et en 1991 en France, alors que « le séminaire à Bordeaux » est paru en 1987. Coïncidence ?



Le style de Jean Dutourd, amoureux de la langue française, est irréprochable. L'auteur excelle à construire avec une grande précision des personnages attachants et cohérents, surtout il fait preuve d'une grande finesse psychologique pour décrire leurs états d'âme, leurs contradictions, leurs fragilités. L'humour est omniprésent.



J'ai préféré personnellement « Portraits de femmes » parce que de bout en bout les personnages sont cohérents et relativement stables, le réalisme atteint des sommets de crédibilité.



Ici, je n'ai pas totalement adhéré aux options prises par l'auteur. Adeline, la sociologue maladroite et enfermée dans son langage ésotérique est un peu caricaturale. La crise mystique traversée par la sociologue révolutionnaire Brigitte me laisse sceptique, Jean-Claude fait face avec une patience proche du surnaturel à une Brigitte caractérielle qu'on aurait envie d'envoyer balader, autant de ficelles utilisées par l'auteur pour créer des situations cocasses mais parfois tirées par les cheveux ou des événements nouveaux pour étirer le roman.



Cela reste un très bon roman plein d'humour qu'on lit jusqu'au bout avec plaisir, et on admire cette fine psychologie digne De Balzac.



Voir extraits en citations

Commenter  J’apprécie          20
Portraits de femmes

Coup de coeur, découverte d'un auteur irrésistible sur ce portraits de femmes qui contient tous les ingrédients dont je raffole : l'humour, l'amour, les femmes, les relations hommes-femmes, trajectoires de vie, le tout dans une langue irréprochable.



Jean DUTOURD (1920-2011), ancien résistant, membre de l'académie française en 1978, pilier de l'émission "Les Grosses Têtes de 1977 à 2008, anticconformiste, moraliste, grand défenseur de la langue française, fondateur et président de l'association de défense de la langue française de 1958 à 2009.



Ce roman est un bijou d'humour, de finesse psychologique, un régal. Je rejoins donc l'enthousiasme de BVIALLET et rajoute mon obole.



Ce roman fait le portrait ironique de Rémi Chapotot, écrivain renommé mais au fond plutôt médiocre, autour duquel gravitent quelques personnages parfaitement brossés :

- Blanche, la secrétaire dévouée, au profil de vieille fille mais sauvée par son étiquette de veuve précoce. Elle voue une admiration sans bornes à son patron qu'elle couve, protège, conseille, accompagne dans tous les aspects de sa vie. S'il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre, il y a un grand homme pour son assistante, car elle lui prête un génie qu'il n'a sans doute pas.

- Jacky LATASTE, esthéticienne, entreprenante et entrepreneuse, ambitieuse, qui fait la conquête de Chapotot et se voit déjà la compagne d'un futur académicien.

- Adélaïde DE LA BIGNE, la vieille aristocrate. Elle tient un salon mondain hebdomadaire à Paris, a un esprit vif, sélectionne minutieusement ceux qui fréquentent son salon.

- Gérard et Marie-Ange ASCONA, l'éditeur de Chapotot accompagné de sa charmante épouse qui use de ses charmes auprès des auteurs pour les faire entrer dans la maison d'édition de son mari.

- Eric CARLOMAN, un jeune homme amoureux de Jacky, rapidement ami de Chapotot, plutôt Lucien de Rubempré au début du roman et rapidement un profil de Rastignac qui comprend vite que les femmes serviront son ascension sociale, du moins sa réussite.



Cette Satire sociale dans le milieu de l'écriture et de l'édition est terriblement efficace, drôle et bien écrite. J'aimerais que ce roman ait une suite qui raconterait la carrière de cet Eric Carloman protégé par la vieille Adélaïde de la Bigne et poursuivrait la vie de ce couple Lataste-Chapotot.



Je vous invite à lire les larges extraits en "citations" en espérant que cela incite à lire ce roman, et que d'autres critiques enthousiastes apparaissent prochainement sur Babelio.
Commenter  J’apprécie          20
Jeannot, mémoires d un enfant

Plus connu comme homme de médias (chroniqueur de presse, sociétaire des « Grosses Têtes » de Philippe Bouvard), Jean Dutourd prend ici sa plume d'académicien pour confier ses souvenirs d'enfance. Il nous plonge dans l'ambiance de l'entre-deux-guerres et nous fait découvrir comment s'est forgée la personnalité attachante, non-conformiste, d'un homme qui s'est efforcé de construire sa vie selon ses goûts, s'affranchissant, au besoin, des conventions sociales.



« Jeannot » nous emmène d'abord dans le Paris de ses premiers pas : le quartier des Ternes (où il est né), le boulevard Magenta (où habitait « la duchesse de Magenta », sa bien-aimée grand-mère maternelle), la Nouvelle Athènes (où allaient s'encanailler les mirliflores de Janson), le XVIe arrondissement (où il croisa des célébrités roumaines, Mistinguett à cheval dans l'avenue Foch). Il n'oublie pas pour autant (sacrée mémoire !) ses expéditions provinciales : Vence (où sa mère tuberculeuse allait en cure), l'Auvergne natale de son père (où il passait ses vacances) et bien d'autres régions.



En termes choisis, il nous fait partager ses émotions d'enfant, un rythme de vie disparu (trois jours de route en « De Dion Bouton » pour se rendre de Paris à Vence !), les « grises années d'école » (sujet des remontrances paternelles), les brimades de l'abbé Bottinelli (« le Savonarole de la rue de la Pompe »), les réceptions bienveillantes chez d'accortes douairières, le zèle des « petites gens » (l'assistante du dentiste, la ravaudeuse des jeudis,...).



Hermétique aux sciences et techniques (au grand désespoir de son père chirurgien-dentiste), Jeannot clame son aversion pour le Meccano et les trains électriques,... ; il est attiré par le dessin et la peinture, il aime lire (Alexandre Dumas, Anatole France, et les grands auteurs russes), préfigurant sa carrière d'écrivain. Du bel ouvrage.
Commenter  J’apprécie          20
Les perles et les cochons

Au temps d’Henri II, un aristocrate qui a accumulé une jolie fortune en récupérant les dots de ses épouses successives mortes prématurément, rencontre une belle courtisane au charme de laquelle il ne peut résister… Un âne « bibliophore », c’est-à-dire porteur de centaines de livres, rencontre un singe écrivain qui lui déclare s’appeler François Arouet… Suite à un naufrage en Méditerranée, un dauphin recueille un singe, unique survivant d’un équipage anglais… Socrate et Dupont discutent doctement de l’abolition de la peine de mort et ne sont d’accord sur rien… Le président d’un petit état des rives du Danube vient plaider la cause de son pays devant une commission qui ne comprend pas bien ce que peut bien signifier un « socialisme à visage humain »…

« Les perles et les cochons » est un recueil de 39 courts textes de styles divers et variés, tous marqués de l’humour particulier de Jean Dutourd. On y trouve des fables de Jean de La Fontaine remises au goût du jour, c’est-à-dire nettement plus noires et plus pessimistes que les originales (le chêne et le roseau, le lion et le rat et bien d’autres encore comme cette version du loup et l’agneau qui est un petit chef-d’œuvre à elle toute seule), quelques contes bien sombres comme celui de Barbe-bleue ou celui de la Belle et la Bête, et des mythes comme celui de Sisyphe ou de Promethée. L’ensemble est un vrai régal de lecture qui donne à réfléchir, car en plus d’une plume aussi élégante que flamboyante, le lecteur y trouve une grande finesse d’analyse et une intelligence remarquable. Lisez Dutourd.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          20
Siècle des lumières éteintes

C’est une étrange manie que celle de vouloir changer le mode de scrutin à chaque fois que ça arrange ! « La proportionnelle est la planche de salut des incapables, des nullots, des gens qui, pendant les années qu’ils étaient au pouvoir n’ont fait que des stupidités, sans parler de ceux qui se sont mis un peu d’argent dans les poches », note l’auteur, assez peu satisfait des grandes avancées des années Mitterand… Sans parler de la manie de distribuer à tout-va des décorations à des étrangers, et particulièrement à des Américains que cela laisse relativement indifférent… Manie également de s’incruster au pouvoir, même après que le peuple vous a infligé un démenti sanglant… Paradoxe des commémorations du bicentenaire de la Révolution française, qui fait que Louis XVI et Marie-Antoinette, par leur martyr, en deviennent les figures dominantes…

« Le siècle des lumières éteintes » est un recueil de chroniques éditoriales parues dans France-Soir entre 1992 et 1999. L’académicien Dutourd y disposait en première page d’une tribune qui lui permettait, chaque semaine, de donner son avis sur un fait de société, une tendance ou n’importe quel événement politique du moment. Il y faisait preuve d’une telle intelligence, d’une telle clairvoyance, d’un tel esprit et d’un tel humour, que le jour de sa parution, le samedi, le journal enregistrait ses meilleures ventes. Il en fut pourtant éjecté fort inélégamment, après plus de trente années de bons et loyaux services et en fut très chagriné comme il le raconte en introduction et en conclusion. Relire ces articles peut sembler paradoxal et sans grand intérêt. Même si ces vieilles « actualités » sont devenues du passé et presque de l’histoire, le style est tellement bon, l’esprit tellement affuté et la plume tellement élégante que cela reste encore un plaisir de fin gourmet.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          20
2024

En 2024, Paris est devenue une ville fantôme, décrépie, dépeuplée et quasi en ruines. La raison de cette catastrophe ? La dépopulation. En effet, depuis plusieurs décennies, les femmes se sont refusées à avoir la moindre progéniture et les hommes n’ont rien pu ou voulu faire pour contrer ce mouvement. Résultat : l’humanité, composée principalement de vieillards cacochymes et de rombières acariâtres et flétries, chemine lentement vers sa fin programmée. Et voilà qu’un jour, le narrateur fait une rencontre extraordinaire dans un jardin public : un jeune père d’une trentaine d’années accompagné par un petit gamin de six ans prénommé Jean-Pierre…

« 2024 » est une dystopie écrite dans les années 70 sur le principe que l’humanité ne court pas vers la surpopulation, mais vers son contraire, la dépopulation générale due à un excès de progrès, de science, d’efficacité et à un manque de spiritualité, de charme, de magie. « Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas », prête-t-on à André Malraux. Jean Dutourd en a tiré cette histoire en forme de conte philosophique. L’intrigue est simple et le recul du temps nous montre que cette hypothèse ne tenait pas la route. Cependant, elle sert à de magnifiques développements sociologiques ou philosophiques sur les conséquences des idées de Mai 68. Résultat : on a encore beaucoup de plaisir à découvrir ce texte tant la pertinence du propos reste flamboyante d’intelligence. Il faut lire Dutourd, même aujourd’hui. Il y a tout à gagner de profiter de la sagesse d’un grand esprit et de la plume alerte d’un merveilleux écrivain.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          20
Une tête de chien

Un bébé naît avec une tête de chien. Sa vie sera difficile, surtout en amour… Un (trop) court roman amusant et original introduisant dans la vie réelle ce personnage à tête de chien de façon réaliste, on y croit presque ! Un peu trop anecdotique tout de même, et finalement vite oublié, mais agréable sur le moment.
Commenter  J’apprécie          20
Un ami qui vous veut du bien

j'ai plutot senti le contraire....

Commenter  J’apprécie          20
Au bon beurre ou Dix ans de la vie d'un crémier

Je ne me lasse pas de lire et de relire ce livre...



Je suis toujours ébloui par le talent de Jean Dutourd. C'est avec légèreté et dérision qu'il traite cette période noire et nous montre le comportement abject de cette famille Poissonnard, emblèmatique de tous ceux qui ont profité des rationnements pour s'enrichir.



Beurre, œuf, fromage (BOF) est l'ancien sigle du commerce de produits alimentaires, du grossiste des Halles au détaillant crémier vendant donc du beurre, des œufs et du fromage.



Son sens est devenu péjoratif en France, durant l'Occupation allemande avec les cartes de rationnement, très recherchées au marché noir. Par extension, BOF désigna une personne s'enrichissant grâce au marché noir pendant cette période.



Je recommande ce livre qui a connu une adaptation télévisée d'Edouard Molinaro avec Roger Hanin et Andréa Ferréol.



Ce livre a connu un grand succès en France et au-delà de nos frontières. La traduction en langue anglaise portait le titre "The Milky Way".
Commenter  J’apprécie          20
Au bon beurre ou Dix ans de la vie d'un crémier

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - « Quoi qu'elle fît, Julie Poissonard fleurait toujours le brie-coulommiers : elle était crémière. » Dès l'incipit, le ton est donné : cruelles et jubilatoires, ces scènes de la vie sous l'occupation allemande dressent un portrait féroce des B.O.F. (beurre, oeufs, fromages). Jean Dutourd avoue sans ambages qu'Au Bon Beurre, publié en 1952, répondait autant à un désir de vengeance - « une vengeance d'homme de lettres, [qui se mange] froide à souhait à cause du recul romanesque » - qu'à une ambition littéraire : écrire un roman réaliste à la manière de Balzac autour d'un type nouveau, le commerçant enrichi par le marché noir. Verve et noirceur s'allient pour retracer l'ascension des Poissonard, crémiers parisiens, qui ont l'idée géniale d'entasser des stocks en prévision des restrictions à venir. « Des boîtes de jambon Olida, grosses comme des foies de boeuf, servaient de support au lit conjugal ; des sacs de riz et de lentilles tapissaient les murs. Les sardines avaient pris possession de la « bibliothèque [...] « Banania, sur des étagères, alignait des régiments de Sénégalais hilares, qui reluquaient cinq mille Hollandaises de la maison Van Houten. » L'instauration des cartes d'alimentation va faire la fortune nos crémiers ; déconcertants de cupidité et de veulerie, ils arnaquent le chaland comme il se doit et rédigent avec volupté des lettres de délation afin que chacun reste « à sa place : les soldats au front, les commerçants dans leur magasin et les prisonniers au stalag ». Pour mettre à la portée des plus jeunes cette indispensable lecture, L'École des Loisirs en édite une version illustrée par un Philippe Dumas inspiré, qui a puisé dans ses souvenirs d'enfance et ponctue d'un trait drôle et cinglant ce grand roman de l'Occupation. Charlotte Plat
Commenter  J’apprécie          20
Le feld-maréchal von Bonaparte

Et si Napoléon était né… autrichien ?



Cet ouvrage, paru en 1996, a attiré mon attention par son titre volontiers racoleur.



Napoléon, feld-maréchal autrichien ? En fait, toute l’érudition de l’auteur est mise au service d’une bien intéressante thèse: et si la révolution française n’avait pas eu lieu ? et si Napoléon n’était pas né français ? .../...
Lien : http://www.bir-hacheim.com/e..
Commenter  J’apprécie          20
Journal des années de peste

Journal des années de peste (1986-1991) Jean Dutourd

Académie Française

Ce recueil d’éditoriaux de Jean Dutourd publiés au cours des années 86 à 91 est une sorte de journal intime de la France d’alors. Ne dissimulant jamais ses convictions politiques, Jean Dutourd donne dans la sincérité la plus totale et sans langue de bois. Il ne cède jamais au politiquement correct et déteste les idées reçues. Regardant le monde avec les yeux d’un vieux sage, ce chroniqueur et polémiste parfois pamphlétaire, use de l’humour à bon escient, tout en restant une manière de moraliste, afin de brocarder ceux qui ne lui plaisent pas. De nombreux personnages jalonnent ce parcours des années de peste aux prises avec des péripéties de toutes sortes et l’auteur n’hésite pas à nous offrir des caricatures gentilles de ces hommes politiques que l’on un peu oubliés. Jean Dutourd éprouve souvent un malin plaisir à ronchonner ; il écrit : « Nous vivons dans le siècle des masses. Il suffit d’être une masse, fussent une masse d’analphabètes, pour représenter une culture et une civilisation ! Le suffrage du nombre est devenu le critère unique. On ne peut plus avoir raison tout seul. » Plus loin il se moque un peu des Français : « Les Français n’écoutent rien et saisissent toutes les occasions de chahuter. » J’ai bien aimé l’éditorial où il est question des grands écrivains sud américains que sont Borges et Bloy Casarès. Et puis à la page 110, l’art de s’en aller qui est un art difficile, car il faut savoir le faire un peu avant qu’on ne vous ait assez vu et on laisse alors un bon souvenir : ceux qui vous aimaient vous regrettent et ceux que vous irritiez se disent avec satisfaction que ce n’est pas trop tôt. Et quand l’auteur applique cette éventualité à son cas personnel, on ne peut que sourire…Et encore le mot sur les salaires en France : le salaire chez nous, est le dernier refuge de la pudeur surtout s’il est gros !

Le chapitre sur l’éventualité du mariage des prêtres est intéressant quand l’évêque d’Evreux prétend que si les prêtres avaient le droit de se marier, on verrait davantage de vocations sacerdotales. Jean Dutourd n’est pas du tout de cet avis et argumente avec souvent une pointe d’humour.

Plus loin l’auteur s’en prend à ceux qui veulent réformer l’orthographe. Pour lui, et je souscris personnellement, les mots ne sont pas seulement des sons, ils sont aussi une figure qui joue son rôle dans l’écriture, puis dans la lecture. Une page est faite pour l’œil autant que pour l’oreille. Et de conclure que la réforme de l’orthographe ne profiterait qu’aux ignorants qui hélas ont proliféré ces dernières décennies.

Extraits : « Ce que l’on demande à un président, c’est d’incarner une grande âme collective, non de se laisser aller intimider par des additions et des soustractions. »

« Le politicien m’a toujours semblé être le contraire d’un homme de bonne volonté. »

« La politique, pour la plupart des gens, est l’art d’ « arriver ». »

Faisant montre d’une certaine détestation à l’encontre de François Mitterrand qu’il brocarde à l’envi, Jean Dutourd revient souvent contre la Pyramide du Louvre qu’il abhorre et sur Bernard Pivot qu’il adore, pour lui le grand homme de la télévision.

Commenter  J’apprécie          10
Au bon beurre ou Dix ans de la vie d'un crémier

Jean Dutourd a une vraie plume, et nous fait participer avec délectation à la réussite de son couple de crémiers pendant l’occupation; il s’agit là du premier livre grand public osant affirmer avec force et humour que la légende gaullienne affirmant que toute la France avait été résistante n’est qu’une légende, nécessaire sans doute pour permettre à la France de se réconcilier avec guerre, mais bel et bien une légende.

Et le succès de ce livre à sa parution, couronné du prix Interallié, prouve à quel point cet ouvrage était nécessaire.

A le lire aujourd’hui, on apprécie sa qualité d écriture, son humour, et on ne peut que s’interroger sur l’attitude qui aurait été la nôtre en 1940.
Commenter  J’apprécie          10
Mémoires de Mary Watson

Le titre m'a attirée, "Mary Watson" ayant immédiatement évoqué pour moi Sherlock Holmes... C'est avec curiosité et plaisir que je me suis plongée dans un récit imaginaire, celui de la première rencontre entre le Dr Watson, fidèle acolyte du célèbre détective Sherlock Holmes, et sa future épouse, Mary, au cours d'une enquête concernant un homme disparu et un mystérieux trésor.



Ayant lu "Le signe des Quatre" de Conan Doyle (l'épisode de Sherlock Holmes où le Dr Watson rencontre sa future épouse lors d'une enquête), j'étais partagée entre enthousiasme et crainte en commençant ma lecture. Serait-ce pertinent d'imaginer l'histoire vu depuis le côté de Mary Morstan (future Mary Watson) ? L'histoire ne serait-elle pas fade pour ceux qui ont déjà lu "Le signe des Quatre" ? Ou au contraire, trop en décalage, pas assez en accord avec l'esprit des Sherlock Holmes ?



Eh bien, la dernière page fermée, je peux dire que j'ai été convaincue. L'histoire fait suffisamment la part belle à l'histoire personnelle et aux ressentis de Mary (le roman est écrit à la première personne) pour apporter quelque chose de neuf. Sans trahir l'histoire originale sur le déroulement des événements en général. Peut-être ai-je moins accroché aux passages assez longs de rencontres imaginaires entre Mary et des personnages célèbres de l'époque (Oscar Wilde...) dans le cadre de sa vie commune avec Mme Forrester. Mais il faut reconnaître que le personnage de cette Mary a du corps, une vraie présence, une histoire bien imaginée... Bref, c'est crédible, original, mais fidèle à l'histoire, et suffisamment prenant pour convaincre une fan de la série des Sherlock Holmes.
Lien : https://www.charlotteadamrom..
Commenter  J’apprécie          10
Les horreurs de l'amour

Le chef-d'œuvre oublié est réédité par les éditions Le Dilettante. L'occasion de redécouvrir cet académicien plus profond que le vieux ronchon des Grosses Têtes.
Lien : https://www.lexpress.fr/cult..
Commenter  J’apprécie          10
Au bon beurre ou Dix ans de la vie d'un crémier

Au bon beurre de Jean Dutourd



Une publication des années cinquante qui mérite le retour.



Truculent, cruel, implacable, drôle, désabusé, ce portrait caricatural de la France occupée s'oppose en tout point à l'histoire officielle et magnifiée dont notre pays a l'art de se doter lorsque la réalité est peu reluisante.



Cette autre façon de voir les choses est un bon rappel pour un peuple qui se croit volontiers beaucoup plus indiscipliné, frondeur et ingouvernable qu'il ne l'est. Peut-être devrions-nous moins commémorer le passé mais y réfléchir davantage pour résister (enfin) à certaines dérives du présent.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean Dutourd (636)Voir plus

Quiz Voir plus

Jean Dutourd

Dans quelle ville Jean Dutourd a-t-il vu le jour?

Lille
Saint-Etienne
Paris
Bayonne

10 questions
12 lecteurs ont répondu
Thème : Jean DutourdCréer un quiz sur cet auteur

{* *}