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Citations de Jean-François Solnon (43)


L'homme possédait les qualités pour accomplir une grande œuvre. Les malheurs du temps l'ont contraint à réduire ses ambitions. « Il était un très bon prince, diagnostiquait un contemporain avisé, s'il eût rencontré un bon siècle.» Malgré quatre guerres de Religion, l'hostilité tenace de l'Espagne, les prétentions des Guise et la révolte de Paris, Henri III a permis à l'État monarchique de survivre, lui assurant ainsi un avenir.
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Tout les oppose, mais physiquement ils vont bien ensemble. Grand, svelte, blond aux yeux bleus, Ferdinand est plutôt bel homme. Ses traits sont réguliers, n’était ce long nez qui lui valut le surnom de Re Nasone. Marie-Caroline est jolie femme. Une belle silhouette, une allure à la fois majestueuse et gracieuse, un teint transparent, des cheveux châtain clair, « assez potelée pour ne pas sembler maigre », un visage doux malgré une bouche quelque peu dédaigneuse mais montrant « de superbes dents blanches régulièrement plantées »
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Il est, dans l’histoire du monde, des peuples que l’on qualifie d’ennemis héréditaires, à jamais irréconciliables, dressés en permanence les uns contre les autres dans des guerres éternellement recommencées. Il est aussi des empires jamais rassasiés de conquêtes, en lutte constante avec des Etats proches pour s’agrandir jusqu’aux limites, souvent franchies, de l’explosion. Les prodigieuses épopées d’Alexandre le Grand, de Gengis Khan ou de Napoléon ont imposé l’image de ces puissances – qu’elles soient monarchies, empires ou tyrannies – préoccupées de dilater à l’infini leur espace, rebelles à l’idée d’une coexistence pacifique avec d’inévitables voisins.
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Déjà ses actes ordinaires ne faisaient pas l’unanimité. Parce que Henri pratiquait irrégulièrement les exercices physiques à l'honneur chez les nobles du royaume, ses détracteurs, oublieux de son courage aux armées, l'accusaient de mollesse. Ses goûts intellectuels, peu estimés des gentilshommes, lui valaient semblable condamnation. Étudier dans les livres, se complaire dans sa bibliothèque ou en discussions savantes relevaient, pensait-on, d'une existence trop paisible, indolente, voire paresseuse, tolérée chez les femmes, mais méprisée chez les hommes. Ne détournait-elle pas le souverain de l'action ?
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En quittant la lagune pour regagner le royaume qui l’attend, Henri a certes résisté à la « tentation de Venise ». Mais celle-ci demeure en son esprit. Elle inspire un comportement auquel il s'empressa d'adhérer : s'évader des obligations officielles, satisfaire son goût pour le retrait du monde, fuir en pensée, se décharger des taches politiques pour satisfaire sa passion des choses de l'esprit, s'abandonner à une esthétique du raffinement, mêler débauche et religiosité, amour du faste et dépouillement. Confronté bientôt au dur métier de roi, il sera parfois tenté de céder à ces désirs réveillés par le séjour vénitien.
Pas toujours pour son bonheur.
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Nous imaginons mal, de nos jours, l'importance et le rôle des fêtes de la Renaissance. Loin d'être attraction exceptionnelle, elles sont, dans l'esprit du temps, élément de vie dont les contemporains attendent des effets puissants, comparables à ceux de la magie et de l'astrologie. La fête n'est pas vulgaire délassement, détente banale ou frivole récréation, c'est l'indipensable partenaire de l'existence humaine et de la vie collective. Elle doit exprimer le souci de plaire, mais aussi d'instruire, d'exalter et "agir sur les diverses facultés de l'âme et sur les plus nobles des sens".
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Versailles n'a cessé de subir la crise du logement.
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Chaque couple associe de fortes personnalités dont l’ambition, le courage, l’abnégation, l’habileté le disputent à la couardise, la maladresse, la dissimulation, le ressentiment. Chacun a vécu des moments privilégiés, souvent dramatiques – qui révèlent les caractères –, toujours hauts en couleur, jamais ordinaires. L’ouverture d’une crise politique, la naissance d’une rébellion, la défense du pouvoir suprême, le déclenchement d’une révolution, la menace d’une invasion ennemie, la guerre civile ou étrangère ont réuni ou divisé des couples auxquels un bonheur tranquille a été refusé
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Dans le monde, on réserve généralement à l’épouse du président ou du prince régnant un rôle protocolaire comparable, à l’exception cependant d’une Eleanor Roosevelt (1884-1962) aux Etats-Unis, d’une Eva Peron (1919-1952) en Argentine ou, dans la Chine communiste, de Mme Mao (1914-1991), quatrième épouse du Grand Timonier et inspiratrice de la révolution culturelle.
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L'attraction de la cour est sélective. Ceux qui succombent à son charme ne la fréquentent que par intermittence. Le train de pareille cour varie, gonfle ou se contracte au gré des circonstances. Les grands officiers en forment le noyau : ils ne quittent guère le souverain. En revanche, la plupart des fonctions auliques ne sont pas exercées continûment. Leurs titulaires servent par quartiers, c'est-à-dire trois mois dans l'année. Les gentilshommes affectionnent ce service partiel. Il leur permet, toutes obligations remplies, de retrouver manoir familial et affaires domestiques, de gérer leurs domaines,renouer avec les préoccupations du gentilhomme campagnard.
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La cour est plus diverse, plus mouvante que ne le laissent croire les protocoles royaux. « C'est un pêle-mêle sans ordre et sans règle aucune », répètent inlassablement les ambassadeurs vénitiens, observateurs privilégiés. « Notre cour se change souvent », proclame un édit, navré des incessantes allées et venues des courtisans dans les palais royaux.
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Louis XIII et la consolation de la musique:

Louis XIII n'aime guère la vie de cour, mais il en apprécie certains divertissements. Le roi-soldat a le goût de la danse et, plus intensément encore celui de la musique. Les témoignages en la matière ne manquent pas. Le mauvais temps ou une indisposition contrarient-ils son plaisir de la chasse ? "Il s'enfermait seul dans son cabinet, rapporte le père Griffet, où il s'occupait à peindre ou à dessiner, ou à composer de la musique."La plupart des airs qu'on y chantait, assure la Grande Demoiselle, Anne-Marie-Louise d'Orléans, nièce du roi, évoquant les concerts donnés à la Cour, étaient de sa composition; il en faisait même les paroles."p.91
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Ainsi avec ses 366 officiers en 1495, la maison royale était quatre fois plus nombreuse que sous Louis XI. En 1523, elle comptait 540 officiers, 622 en 1535.
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"Messieurs, le roi est mort, vous n'avez plus de charges."
Son bâton de commandement rompu, l'officier laisse passer un moment, prend un nouveau bâton, signe de son autorité, et s'écrie : "Messieurs, le roi vit et vous rend vos charges."
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La cour est une noria. Ses effectifs se renouvellent sans cesse. Elle accueille les nobles visiteurs qui, résidant en province, ne dédaignent pas occasionnellement de faire visite au roi, tenir, plusieurs jours ou quelques semaines, compagnie à leur souverain. Lorsque la cour se déplace, ses résidences temporaires sont, l'espace d'une étape, le rendez-vous des seigneurs du voisinage. Certains la rejoignent en curieux, d'autres en solliciteurs.
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La cour est tout en contrastes. Elle ne se réduit pas à la seule noblesse. Des offices sont réservés au second ordre, d'autres sont ouverts aux roturiers et font la joie et l'orgueil de riches bourgeois et de coqs de paroisse. Certaines charges anoblissent, d'autres pas. La qualification, seulement honorifique, d'écuyer attribuée aux commensaux de la deuxième classe suffit à satisfaire bien des vanités. Mais les privilèges fiscaux attachés aux fonctions de cette catégorie – exemption de taille, guet et garde, logement des gens de guerre... – ne laissent pas indifférent.
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Notre siècle est moins susceptible. Les historiens des arts, de la musique et de la littérature reconnaissent en la cour, dès le règne de François Ier, un brillant foyer de culture, le laboratoire d'un mécénat royal incomparable. Mais les légendes sont tenaces. En 1987 elles n'ont pas toutes disparu. On accorde plus de crédit à La Dame de Monsoreau d'Alexandre Dumas qu'aux travaux des historiens des Valois. Le talent littéraire de Saint-Simon continue à dissimuler ses rancœurs et ses haines, même si M. François Bluche nous enseigne de meilleurs guides pour comprendre la cour de Versailles. On préfère parfois la littérature scandaleuse de la fin du XVIIIe siècle et les mémoires apocryphes aux témoignages pudiques et sûrs d'un duc de Luynes ou d'un prince de Croÿ.
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Cour signifie entourage du prince. Elle rassemble compagnons, dignitaires, serviteurs dont les fonctions domestiques sont soumises à un minutieux rituel. Au temps où le maître de l'État ne se distingue pas de l'homme privé, elle est aussi centre de gouvernement, siège des conseils, résidence des ministres. Ses intrigues la posent parfois en rivale du pouvoir souverain. Les querelles de clans, les coteries du harem, les révolutions de palais ont sans cesse menacé l'autorité du pharaon comme elles ont miné celle des médiocres princes Séleucides et précipité la décadence des Ming ou des Ottomans. Mais, dominée par un monarque soucieux d'affirmer sa puissance, la cour devient instrument de règne.
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De l'Égypte à la Perse, de l'Inde à la Chine, le prince – qu'il soit pharaon, empereur, Grand Roi ou Grand Moghol – aime à s'entourer d'une cour.
La monarchie appelle la cour. En Occident comme en Asie, l'affermissement du pouvoir royal s'accompagne de la constitution d'une aula. En émergeant lentement de la féodalité, la royauté française des XIIe et XIIIe siècles a progressivement sécrété un embryon de cour.
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Les monarques aiment léguer à l'Histoire une image flatteuse. Aux poètes comme aux artistes ils confient le soin de perpétuer le souvenir de leur gloire, en attendent l'immortalité. Illustrée par les mosaïques, l'épopée d'Alexandre exalte le génie du nouvel Achille; miniatures et vitraux magnifient les vertus de Saint Louis, roi de justice et de paix. Chefs de guerre ou administrateurs se plaisent aussi à figurer au milieu de leur cour dont l'éclat sert leur prestige.
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