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Citations de Jean Giono (2674)


Ce matin-là, beau jour couleur de paille et à peine né que, parfumé à la rose, il riait en jouant dans les peupliers. Ça chatouillait toute ma peau. La vie s'appuyait contre ma bouche avec son bon goût, mais la chose amère était montée jusqu'au ras de ma gorge et j'en étouffais.
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Qui sait : "un roi sans divertissement est un homme plein de misères" ?
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L'homme, on a dit qu'il était fait de cellules et de sang. Mais en réalité il est comme un feuillage. Non pas serré en bloc mais composé d'images éparses comme les feuilles dans les branchages des arbres et à travers desquelles il faut que le vent passe pour que ça chante.
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C'était le grand gel. Pendant la nuit, le vent du nord était venu. Il avait soufflé tout doucement, sans violence, à peine comme un homme qui respire. Mais sa force était dans le froid. Il avait déblayé le ciel. Il avait verni la neige. Il avait séché la dernière sève aux fentes des écorces. Il avait verrouillé la terre. Il avait usé le ciel toute la nuit avec du froid, du froid et du froid, toujours neuf, toujours bien mordant, comme un qui fait luire le fond d'un chaudron à la paille de fer, et maintenant le ciel était si pur et si glissant que le soleil n'osait presque pas bouger.
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Mais l'appétit ? Ah ! c'est ça l'important ! Donne du faisan à un qui a envie de vomir. C'est ça la chose. C'est une question de corps. Au fond de tout, il faut que ton corps désire. Sinon, tu as beau avoir tout, tu as tout mais tu ne te sers de rien.
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La jeunesse, dit l'homme, c'est la joie. Et la jeunesse, ce n'est ni la force, ni la souplesse, ni même la jeunesse comme tu disais : c'est la passion pour l'inutile.
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Je dois te dire que ce n'est peut-être pas par hasard que je suis ici. Hier c'était du hasard. Aujourd'hui non. Les choses se décident toujours sans comprendre. Tu comprends ?
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On a l'impression qu'au fond les hommes ne savent pas très exactement ce qu'ils font. Ils bâtissent avec des pierres et ils ne voient pas que chacun de leurs gestes pour poser la pierre dans le mortier est accompagné d'une ombre de geste qui pose une ombre de pierre dans une ombre de mortier. Et c'est la bâtisse d'ombre qui compte.
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Il en sait beaucoup plus que tout le monde. Il a trouvé un fameux moyen d'être heureux!
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- Tu veux savoir ce qu'il faut faire, et tu ne connais pas seulement le monde où tu vis. Tu comprends que quelque chose est contre toi, et tu ne sais pas quoi. Tout ça parce que tu as regardé l'alentour sans te rendre compte. Je parie que tu n'as jamais pensé à la grande force ?
" La grande force des bêtes, des plantes et de la pierre.
" La terre c'est pas fait pour toi, unique, à ton usance, sans fin, sans prendre l'avis du maître, de temps en temps. T'es comme un fermier ; il y a le patron. Le patron en belle veste à six boutons, en gilet de velours marron, le manteau en peau de mouton. Tu le connais, le patron ?
" T'as jamais entendu chuinter comme un vent, sur la feuille, la feuillette, la petite feuille et le pommier tout pommelé ; c'est sa voix douce il parle comme ça aux arbres et aux bêtes. Il est le père de tout ; il a du sang de tout dans les veines. Il prend dans ses mains les lapins essoufflés
"Ah, mon beau lapin, qu'il dit, t'es tout trempé, t'as l'oeil qui tourne, l'oreille qui saigne, t'as donc couru pour ta peau ? Pose-toi entre mes jambes ; n'as pas peur, là, t'es à la douce."
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- Comment ça va, Janet ?
- Mal et ça dure.
- Tu souffres ?
- De la tête.
- La tête te fait mal ?
- Non? Elle ne fait pas mal comme aux autres ; elle est pleine, voilà, et elle craque toute seule dans l'ombre, comme un vieux bassin. On me laisse seul tout le temps, je peux pas parler, ça s'accumule dans moi, ça pèse sur les os. Il en coule bien un peu par les yeux, mais les gros morceaux, ça peut pas passer, ils restent dans la tête.
- Les gros morceaux de quoi ?
- De vie, Jaume.
- Des morceaux de vie ? Comment tu veux dire ?
- Ca, tu vas voir :
"Je me souviens de tout ce que j'ai fait fans la vie. Ca vient par gros morceaux, serrés comme des pierres , et ça monde à travers ma viande.
"Je me souviens de tout.
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D'un seul bond le soleil dépasse le sol de l'horizon. Il entre dans le ciel comme un lutteur, sur le dandinement de ses bras de feu.
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Voilà le vent qui court.
Les arbres se concertent à voix basse.
Le chien n'est plus là ; il a du partir sur la quette de quelque sauvagine.
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Aujourd'hui, le silence. Le vent a dépassé la borne et court de l'autre coté de la terre.
Pas d'oiseaux.
Silence.
L'eau, elle-même, ne change pas ; en écoutant bien, on entend quand même son pas furtif : elle glisse doucement, du pré à la venelle, sur la pointe de ses petits pieds blancs.
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Janet est étendu sous ses draps, raide et droit. Son corps étroit bossue la couverture grise comme une levée de sillon. Vers la poitrine son halètement d'oiseau palpite. On dirait une graine qui veut percer et plonger ses feuilles dans le soleil. C'est l'image que Gondran imagine en mangeant son oignon.
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Lure, calme, bleue, domine le pays, bouchant l'ouest de son grand corps de montagne insensible.
Des vautours gris la hantent.
Ils tournent tout le jour dans l'eau du ciel, pareils à des feuilles de sauge.
Des fois, ils partent pour des voyages.
D'autres fois, ils dorment, étalés sur la force plate du vent.
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J'étais au bout de la ficelle d'amitié amarrée dans nos deux coeurs ; encore un pas, elle cassait.
Et j'ai fait ce pas en arrière, et je suis parti.
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Les feuillages touchaient presque le fleuve. Ils étaient pleins de soleil mais la grande illumination venait des fleurs. Des étoiles. Comme celles du ciel, plus larges que la main avec une odeur de pâte en train de lever ! Une odeur de farine pétrie, l’odeur salée des hommes et des femmes qui font l’amour ! L’eau calme était couverte de poussière jaune. Le radeau écartait des brouillards de pollen.
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Le vent brassait la nuit à grands gestes de velours.
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Il y avait ici un plus grand silence que dans le bois d’autour. Cela venait des cyprès. Ils buvaient tous les bruits épars comme les grosses éponges et ils ne laissaient couler de leurs feuillages qu’un grondement uniforme et monotone qui était comme le cœur profond du silence.
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