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Citations de Jean-Marie Pelt (506)


Ruptures et tensions au cours du deuxième millénaire
Darwin a une piètre idée de la nature, qu'il qualifie de « maladroite, gaspilleuse, faillible ». La science de cette époque considère le monde matériel comme individualiste, agressif, implacable, chaque individu étant en lutte contre tous les autres pour assurer sa survie, voire sa prééminence. Bref, pour Darwin, « toute la nature est en guerre ».
p. 223/24
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La montée du capitalisme : vers la religion...
Le libéralisme, censé apporter équitablement à tous richesse et liberté, s'est transformé en une sorte de lutte sauvage. Une seule règle : celle de la concurrence sans limite au profit des meilleurs, et tant pis pour les autres. De ce capitalisme Pie XII déclarera qu'à l'instar du communisme il est intrinsèquement pervers.
p. 223
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Dans la perspective développée par Max Weber, la conciliation de Dieu et de l'argent va plus loin encore, puisque sur le billet vert, le dollar, figure l'invocation du nom du Très-Haut. Étrange rabibochage de Dieu et de Mammon !
p. 221
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Pour ces puritains, le succès professionnel est le signe d'une élection divine dont bénéficient tout naturellement les membres du nouvel Israël. Ils actualisent une idée très présente dans l'Ancien Testament, selon laquelle la richesse est un don de Dieu ; mais une idée qui s'inscrit précisément en rupture avec les fondements du christianisme où il est beaucoup plus question d'humilité, de douceur, de sobriété et d'abandon entre les mains de la Providence.
Voici donc que s'esquisse un étonnant parallélisme entre le judaïsme et le puritanisme protestant américain. Un parallélisme dont témoigne toujours notre époque. On sait en effet les étroites convergences entre une fraction du protestantisme américain, parfaitement représenté par la sensibilité religieuse d'un George Bush, et l'élite du judaïsme de ce pays. Ne sont-ils pas étroitement associés à la lutte contre “l'axe du Mal” ? Les plus prosélytes des évangélistes rêvent, contre toute logique, de conquêtes et de conversions en terres d'Islam, affirmant, parfois sans mesure, les droits d'Israël, mais en se montrant moins regardants sur les devoirs de cet État à l'égard des Palestiniens. Autre parallélisme : entre le refoulement par les uns des Indiens d'Amérique hors de leur sol et, par les autres, des populations palestiniennes dans des enclaves qui n'ont plus rien d'un État.
p. 220/21
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La montée du capitalisme : vers la religion...
… les modes de vie en vigueur sous l'Empire romain.
Après sa reconnaissance par Constantin dans tout l'Empire, le christianisme bascula dans le camp du pouvoir sans vraiment se faire le protagoniste de l'ordre marchand, mais sans non plus le contrarier. Rappelons qu'au cœur du XIIIe siècle, le prêt à intérêt n'avait toujours pas cours dans la chrétienté. Seule la communauté juive l'autorisait. La pensée chrétienne avait par ailleurs fortement rogné le droit de propriété tel que conçu par les Romains. La définition par saint Thomas d'une « fonction sociale de la propriété » postulait que celle-ci cessât d'être licite si elle n'incluait pas la part du pauvre, imposant par là le devoir de partager. Le morceau de pain offert au miséreux n'était pas un don, mais un droit reconnu au pauvre. S'il le volait, il n'était pas déclaré coupable. Pourtant, l'élite marchande n'entre pas en conflit avec l'Église et Jacques Attali a cette phrase étonnante : « Cette nouvelle élite s'allie aussi à l'Église dont les préventions envers les métiers d'argent diminuent en même temps qu'augmentent les restrictions qu'elle impose à la sexualité. » Bien que nous soyons toujours au XIIIe siècle, ce constat reste, à l'aube du troisième millénaire, d'une parfaite actualité.
p. 215
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Ruptures et tensions au cours du deuxième millénaire
Certes, il existe des scientifiques croyants, mais, à leur égard, la plus grande prudence est de rigueur. Ne seraient-ils pas quelque peu obscurantistes, voire illuminés : deux mots contradictoires qui paradoxalement désignent la même réalité ? Bref, les voici suspects. S'ils sont timorés, ils tairont leurs convictions intimes qui, si elles étaient portées sur la place publique ou dans les médias, pourraient leur être imputées comme un grave handicap. Pour sa part, l'auteur de ces lignes n'a pourtant jamais hésité à se dire à la fois scientifique et croyant, n'ayant jamais perçu, dans son expérience intime, la moindre contradiction.
p. 210
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La religion de la science a aussi ses livres sacrés : tout scientifique désirant faire carrière et percer porte la plus grande considération à la revue anglaise Nature où sont consignés les résultats des meilleurs d'entre eux. Mais, avant de mériter l'honneur d'une telle publication de leurs travaux, ceux-ci seront soumis à des “referees”, éminentissimes scientifiques qui jaugent, avant de les avaliser, les résultats des travaux qui leur sont présentés. Gardiens sourcilleux du dogme, ils sont au scientisme ce que furent à l'Église les vétilleux exégètes du Saint-Office.
Que mes collègues et amis scientifiques, pour qui j'ai la plus haute estime et la plus grande considération, ne s'offusquent pas de ces propos un tantinet impertinents. Mais avouons qu'il y a là de troublantes homologies ! Allons, la religion n'est pas morte. Elle perdure, mais sous une autre forme. Elle a pour nom la science.
p. 209
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Berthelot, lui, rêve « d'une direction des sociétés humaines par les sciences, car la science est seule capable de procurer à l'homme morale et bonheur. » « Par la connaissance exacte des faits et par la conformité des actes humains avec les lois constatées des choses », les hommes parviendront à maîtriser la matière. Désormais, aux religions et à celle du Christ en particulier se substitue la religion de la science, une religion toujours d'une haute actualité ressassant son credo dans le milieu scientifique et dont les desservants sont les nouveaux clercs.
Il est surprenant de constater à quel point le cléricalisme scientifique s'est décalqué sur le cléricalisme religieux. Comme un clerc, le pro-fesseur d'université était, jusqu'à il y a peu, titulaire de sa chaire. Et lorsqu'il la quitte, il devient « émérite » comme un évoque. Certes, le scientisme est rigoureusement temporel ; il ne connaît d'autre immortalité que celle des membres de l'Académie des sciences où siègent les hiérarques de la nouvelle religion. Religion sans Ciel, elle a ses saints, les Nobel, ses martyrs, les Galilée et les Curie, ses lieux de culte, les laboratoires, ses grandes célébrations collectives, les congrès scientifiques internationaux. Elle a même une Église, l'Union rationaliste, et un dogme, le Progrès.
p. 208
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Pis encore que Malebranche, le cardinal Pierre de Bérulle disait, un siècle plus tôt, méditer sur l'enfance de Jésus-Christ, non point attendri par la grâce et la candeur de l'enfance, mais parce qu'il était un enfant, justement, l'état “le plus vil et le plus abject de la nature humaine après celui de la mort” ! Et de s'émerveiller de l'abnégation du Christ qui voulut connaître un tel anéantissement. Voilà un prélat auquel Jésus, si bienveillant pour les enfants, aurait sans doute réservé de sévères admonestations...
Mais la science poursuit son chemin et, avec Galilée, moins prudent que son prédécesseur Copernic, largue les amarres.
p. 199
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Quant à François d'Assise, il ébranle durablement la pensée chrétienne de son époque, la ressourçant à la tradition constante de la louange des créatures, à laquelle il confère une dimension jusque-là inégalée. Sa vie illustre admirablement cette conviction profonde de l'orthodoxie selon laquelle on ne saurait être théologien sans être d'abord mystique. Aussi se méfie-t-il des théologiens disputeurs et raisonneurs, comme d'ailleurs des universités qui voient le jour à son époque, dans lesquelles son jugement sévère ne voit qu'exaltation d'une vaine gloire... Lui, cherche et trouve Dieu immédiatement dans la nature et la lecture de l'Écriture sainte. On sait à quel point la tradition franciscaine inspira des siècles durant le christianisme occidental, et l'on n'en finirait pas de citer ses innombrables émules qui nous laissèrent sur le sujet des textes émouvants, au point qu'Ernest Renan a pu dire de François “qu'il fut le seul vrai chrétien depuis la mort du Christ ”.
p. 184
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… voilà qui ne pouvait que susciter la colère des autorités religieuses, très pointilleuses sur l'observance, “à la lettre”, des prescriptions de la Torah.
D'où ses propres invectives contre les scribes et les pharisiens. Les scribes étaient les gardiens vétilleux des prescriptions de la Loi juive. Jésus dénonce ce qui semble bien constituer à ses yeux un excès de pouvoir : « Vous qui chargez les hommes de fardeaux accablants et qui ne touchez pas vous-mêmes d'un seul de vos doigts à ces fardeaux*. » Ainsi se trouvait dénoncée l'irrépressible tentation des autorités religieuses, de tous temps, de « charger la barque » des pauvres fidèles. On sait ce qu'il lui en coûta...
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*. Luc, XI, 46.
p. 170
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La domination est une idée étrangère à Jésus, ...
Jésus n'est pas un homme de pouvoir.
p. 168
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À travers les grandes spiritualités du monde
… sous l'emprise du cannabis un habile lavage de cerveau. On leur promet l'accès immédiat au Paradis s'ils perpètrent, dans le cadre du djihad, le meurtre d'un ennemi de l'islam, fût-il un musulman jugé infidèle. On assiste là à une brusque résurgence des pages sombres de l'islam médiéval où un célèbre chef de guerre, « le Vieux de la montagne », retranché dans sa forteresse inexpugnable d'Alamut, en Syrie, étendait son pouvoir par l'usage du haschich avec lequel il dopait et droguait ses guerriers. L'Occident qualifia ces haschischin du nom “d'assassins” ». Le chanvre à forte dose devenait l'arme du crime. Il armait le bras des kamikazes de l'époque. Une tradition qu'on aimerait voir dépassée et repoussée par l'islamisme, fût-il intégriste. Ne peut-on imaginer que les instances religieuses supérieures de l'islam condamnent enfin solennellement de telles pratiques qui jettent une ombre si déplorable sur la deuxième religion du monde.
p. 112
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L'islam : toute chose dans la main de Dieu
« L'islam du XXe siècle ne peut être que l'islam éternel. Car l'islam n'est pas une religion parmi d'autres, mais LA religion fondamentale et première depuis que Dieu, comme il est dit dans le Coran, “a insufflé en l'homme de son Esprit depuis Adam jusqu'à nous”1. » C'est en ces termes qu'ouvre en 1985 la « Charte de Séville » sur l'islam du XXe siècle2. Il place d'emblée l'islam comme la mère et la première de toutes les religions, point de vue partagé par la plupart des musulmans.
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1. Sourate VI, 98. 2. Roger Garaudy, « Pour un islam du XXe siècle : Charte de Séville », éd. Tougui, 1985.
p. 107
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Et le Tao-te-king enchaîne : « Celui qui garde le tao ne désire pas être plein, mais vide. C'est pourquoi il peut paraître méprisable et dépourvu de perfection temporelle. »
p. 95
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Où sont-ils, ces saints hommes pratiquant le tao ? Qui sont-ils,
Le Tao les décrit dans plusieurs de ses chapitres. Le saint homme est humble, il cherche toujours la dernière place. Il se défie des puissants ...
p. 92
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À travers les grandes spiritualités du monde
Et Jacques Brosse de conclure : « Un vrai bouddhiste est de toute nécessité un écologiste. »
...
Nourri de cette conviction de l'étroite inter-dépendance entre tous les êtres, il (SIDDHATTHA GOTAMA Bouddha) en déduit que tous sont absolument respectables. Ainsi interdit-il les sacrifices sanglants pratiqués par les brahmanes de l'Inde ancienne où il vit le jour au VIe siècle avant notre ère …
p. 76
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Mais la philosophie avec laquelle je me sens le plus à l'aise est celle qui rapproche la puissance créatrice de l'univers de l'énergie féminine, la Shakti
p. 59
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Bref, une forme de haine de l'Occident s'installe au Moyen-Orient, dont il est permis de s'interroger sur ce qui la suscite et la nourrit. Qu'elle submerge les plus grands pays pétroliers de la planète et un conflit majeur, sans doute mondial, ne manquerait pas de se produire.
Ce choc des cultures est d'abord un choc des valeurs. Notre conception de la liberté individuelle, des droits imprescriptibles de la personne, de l'égalité des hommes et des femmes, heurte de plein fouet une morale beaucoup plus restrictive. D'où l'embrasement des rues lors-que la liberté d'expression à l'occidentale est interprétée comme blasphématoire à l'égard de l'islam, comme ce fut le cas lors de la publication des fameuses « caricatures de Mahomet ». Bref, notre conception de la morale — du permis et de l'interdit — serait incompatible avec la leur.
p. 13
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Ce livre ne se veut pas un ouvrage savant : sa rédaction eût dépassé largement les compétences de l'auteur. Plus modestement, il entend mettre en lumière les profondes convergences des grandes traditions philosophiques, spirituelles et religieuses du monde sur des points essentiels de la sensibilité moderne.
p. 7
Pour assurer l'avenir de nos enfants, des choix urgents s'imposent. Ils devront tenir compte des exigences nouvelles imposées à l'Homo sapiens, dès lors qu'il est la seule espèce vivante à éclore à la conscience et donc à la responsabilité. Car nous sommes désormais seuls responsables de l'avenir. Il va falloir choisir, et vite, entre la poursuite effrénée de l'évolution actuelle, qui nous mène droit dans le mur, et changer de cap, aller résolument vers une autre civilisation : “Homo sapiens”  contre “Homo demens ” .
Ce livre voudrait éclairer et faciliter ce choix.
p. 8
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