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Critiques de Jean-Noël Schifano (13)
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Chroniques napolitaines

C'est étonnant qu'il n'y ait ici aucun compte-rendu de lecture de ces Chroniques napolitaines. Est-ce un sujet si difficile ? J'avoue que je n'ai pas un sentiment univoque en refermant ce livre. Il se présente comme une suite de récits d'événements réels « couvrant les scandales des plus puissantes familles du royaume de Naples, du XVe au XVIIIe siècle ».

L'un au moins de ces scandales est connu (au moins de mélomanes dans mon genre) : le prince et compositeur Gesualdo a assassiné sa jeune épouse et son amant. Tous sont entre l'invraisemblable et le difficilement croyable : joli choix pour des faits réels. Quasiment tous baignent dans une atmosphère de sexe et de mort, et il faut souvent avoir le cœur bien accroché pour supporter des détails pervers et surtout extrêmement violents, la justice et la religion de ces époques ne reculant devant aucune horreur pour obtenir et sanctionner leur « vérité ».

Cependant, par-dessus un évident désir de choquer, Jean-Noël Schifano montre surtout une écriture extraordinaire, faite de phrases longues et contournées, et de mots rares et précieux. Et c'est la première qualité que j'ai aimée dans ce livre, bien qu'elle exige une lecture attentive et parfois fatigante.

Au fil des pages, j'ai de plus en plus apprécié l'amour de Naples que l'auteur veut nous faire partager. Au-delà de quelques notes proches du cliché (tout napolitain est la proie de désirs violents, tout se sait toujours à Naples...), il construit une ambiance faite de paysages (Le Vésuve, ses laves ardentes, ses secousses, les falaises, la mer, les ports de pèche, les avenues et les ruelles, les palais et les souterrains...) et de sentiments partagés par l'élite et la foule.

Retenez vos vomissements, que seul le Vésuve éructe ses flots dévastateurs, et aimez avec Jean-Noël Schifano l'éternel peuple de Naples et avec moi son écriture baroque.
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Anna Amorosi

Un roman qui commence comme une ode à Naples, où l'auteur a longtemps vécu et vit encore, en y ayant rempli les fonctions de directeur de l'Institut français, et, aujourd'hui de directeur artistique d'un musée d'art contemporain situé sur les pentes du Vésuve.



Féru de bonne chère, il commence ce roman avec la description d'une 'battle' entre chefs français et italiens devant mettre à l'honneur les produits napolitains, tomates et mozzarella entre autres. 



L'auteur semble ensuite se souvenir de la mythique Anna Amorosi, épouse du comte  Roberto Clerici Venosa qui prenait son plaisir en offrant son épouse à de jeunes hommes qu'elle accueillait avec plaisir ...



Déflorée violemment par le prêtre du village sur l'autel de la sacristie, Anna a traîné sa sensualité tout au long des années noires de la Dolce Vita, auprès d'un mari richissime, profitant du yacht et de ses marins, frôlant la jet-set gréco-américaine ...



Un roman aux scènes érotiques torrides et malsaines, un roman qui, tournant autour d'Anna, ne dévoile sa tendresse pour cette femme que dans les derniers paragraphes, cette issue qui mit le couple à la une des journaux de l'époque.



La quatrième de couverture parle du portrait d'une femme libre ! Mais quelle liberté ? Celle d'user de son corps avec des hommes choisis par son mari, avec son mari les matant ouvertement ? La liberté des femmes vues dans les années 70 quand il était interdit d'interdire et qu'il fallait jouir sans entraves, comme l'a si bien raconté Valérie Springora ? 



Je ne connaissais pas cet auteur ... je pense l'éviter à l'avenir ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Le coq de Renato Caccioppoli

"Le Coq de Renato Caccioppoli" est un titre aussi surprenant que le récit de Jean-Noël Schifano.

Ce n'est pas vraiment un compliment car ce livre (qu'on a du mal à qualifier) ne correspond pas vraiment au résumé de la quatrième de couverture. On pourrait parler d'un récit biographique du mathématicien italien, génial mais fou, Renato Caccioppoli bien que cette histoire ressemble plus à une divagation. Je ne sais pas ce qu'avait fumé ou bu l'auteur mais il a du mal à tenir son sujet bien que le texte soit court. Ce sont des logorrhées dont l'intérêt est de nous faire découvrir Naples. Car c'est vrai Jean-Noël Schifano connait bien sa ville et je m'en rends compte car j'y suis en vacances actuellement.

Pour autant le livre commence par une confidence du narrateur qui part de Paris pour se rendre à Naples où il doit faire une sorte de conférence au cloître de Santa Chiara (très beau lieu) pour des chefs cuisiniers renommés. Dans l'avion il commence à écrire sur la mozzarella de bufflonne mais ne peut s'empêcher, comme il le dit, de "faire quelques pas en compagnie du mathématicien napolitain qui a jonglé jusqu'à la folie et la mort avec les analyses fonctionnelles, le calcul des variations, les théories des équations aux dérivées partielles non linéaires".

La particularité de ce professeur, petit-fils de Bakounine (l'anarchiste), est d'être anticonformiste à sa façon. Par exemple, il pratique le vagabondage et se fait arrêter pour mendicité, il se promène dans Naples avec un Coq quand Mussolini interdit les animaux domestiques et surtout il va chanter la Marseillaise en réaction à la rencontre entre Adolf Hitler et Benito Mussolini en 1938. Cela lui vaudra l'internement en hôpital psychiatrique. Pas étonnant qu'il se suicide en 1959 après avoir sombré dans la dépression et l'alcoolisme et je ne dévoile rien car on sait dès le début qu'il se tire une balle dans la nuque (je me demande bien comment il a pu faire d'ailleurs).

Quel dommage que la prose de Jean-Noël Schifano ne soit pas à la hauteur de l'intérêt du personnage.





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Anna Amorosi

Anna Amorosi. Le non est déjà un roman. Le nom est déjà toute l’Italie ou cette Italie du sud, la chaleur des cieux se portant vers la chaleur des corps. Ou inversement.



Anna est superbe. D’une sensualité à réveiller les dieux grecs pour une nouvelle odyssée, elle entretient pourtant des rapports particuliers avec son richissime et conte de mari, Roberto Clerici Venosa qui ne peut lutter contre son impuissance qu’en offrant sa femme – à coups de liasses de billets – à de multiples amants. Anna Amorosi y prend du plaisir malgré un début de vie sexuelle fracassée par le viol d’un prêtre alors qu’elle était enfant… Ils naviguent d’île en île, dans le luxe et la volupté jusqu’au jour où Anna tombe éperdument amoureuse d’un de ses amants éphémères, le bel éphèbe Gennaro et souhaite enfin devenir libre, libre de ses actes, libre de son corps, libre de ses orgasmes. Elle révèle cette vie sulfureuse au conférencier Giannatale – Jean-Noël en italien- qui est le narrateur de cette tragédie à l’italienne dans toute sa luxuriance.



Dans cette Italie des années 60, Jean-Noël Schifano nous plonge à la fois dans l’histoire mouvementée de la péninsule et dans une narration érotique où brille une Vénus faisant cascader la sensualité sur fond de mythologie, à commencer par le Plongeur de Paestum qui depuis plus de deux mille ans continue à vivre dans l’imaginaire avec la bénédiction des branches d’olivier. Bien que ce roman ne soit pas fleuve, il est titanesque, à l’image du bâteau qui transporte le couple richissime : Kronos. Du ciel, de la vie, de la terre mais à coups tranchants entre la nuit, le jour et le sang se mêlant à cette flamboyance d’immortalité parmi les mortels.



Récit dionysiaque par la pléthore des mots, l’ivresse consolatrice et les cruelles forces obscures et animales demeurant chez les humains. A l’image peut-être de Naples et de ses alentours où la beauté, la richesse historique, le foisonnement des fruits de la terre côtoient en dichotomie totale les excès des pulsions humaines dans une vile morbidité.



L’écriture priapique est une orgie de vocables qui met le lecteur hors du temps, hors du monde, un voyage à travers les siècles sous la baguette d’un Riccardo Muti, la toque des frères Costardi, la visite d’un Dante aux portes de l’enfer et pourquoi pas l’ombre d’un Umberto Eco ; une courte bacchanale pour une lecture de feu, une griserie digne de Bacchus, un scintillement des sens pour les flammes des corps qui se perdront dans les cendres de la liberté et de la jalousie. Car pour Anna, Naples a été baiser et mourir.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Encore un tour autour de la vie

Voici le troisième tome des Chroniques Napolitaines de J.N. Schifano. Qu'en retenir ? Tout d'abord que c'est un livre à la gloire de Naples. Avec sa grande érudition, l'écrivain narrateur nous emmène à différentes époques, parfois en les entremêlant, parcourir cette ville à travers ses ruelles tortueuses, jusqu'aux proches villages de sa banlieue. Il nous parle de Garibaldi, de Mussolini, du Pape. Il entremêle son amour pour Elena et l'horreur des "enfants douche", avec des récits se déroulant sous le fascisme, l'Inquisition, et des réflexions sur la papauté.

Riche en anectodes, d'une écriture baroque parfois un peu précieuse, ces chroniques nous font vivre Naples dans ce que cette ville a de plus beau et de plus sordide. Il faut savoir en apprécier la beauté sous les ordures.

A lire pour les passionnés d'italie.
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Les rendez-vous de Fausta

Les rendez-vous de Fausta / Jean-Noël Schifano

Fausta est une femme de quarante ans, vétérinaire, femme libérée d’une beauté nitescente aux yeux volvoces, qui a connu de nombreuses expériences sentimentales et sexuelles, sans jamais connaître le bonheur de vivre à deux.

Nous sommes en mars 1986 dans la région de Strasbourg et depuis quelques temps lui vient l’envie de régler ses comptes avec quatre hommes qui l’ont particulièrement humiliée. Il lui faut préparer avec beaucoup de soins cette vengeance car le facteur temps est déterminant pour une raison que je vous laisse deviner. Elle fixe quatre rendez-vous et les dés sont jetés.

Dans une écriture étonnante rejoignant parfois l’exercice de style, l’auteur décrit aussi bien la beauté et le fonctionnement de l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg que les ébats sexuels des protagonistes d’une brutalité et d’une rage peu communes, sans oublier Justin le clochard ayant élu demeure sous le pont du Corbeau qui enjambe l’Ill dans le quartier de la Petite France. Le vocabulaire est riche et la promenade nous faisant découvrir la Petite France est un moment de ravissement pour ceux qui connaissent cette belle ville qu’est Strasbourg. Et le bizutage à l’école vétérinaire de Lyon !! Un moment d’anthologie ! J.N. Schifano joue avec les mots et nous ménage un suspense intense jusqu’au dénouement final.

Extraits : « Impérieuse beauté aux yeux verts sillonnés de mélancolie, Fausta paraissait dix ans de moins lorsqu’elle était entrée dans la salle de l’université Louis-Pasteur où se tenait le colloque sur l’insémination artificielle : les coquelicots de sa robe légère ondulaient comme emportés par une chaude houle entre ses fines chevilles dansantes et le lourd balancement de ses cheveux de blé roux…Fausta se trouve belle : son maquillage abricot dore de fragilité fatale ses pommettes hautes et le vert de ses yeux élargis par des touches terre de Sienne fuyant des paupières vers les tempes, où se soulève en vagues sauvages la cascade de sa chevelure rousse. »

En attendant le TGV : « Dans le sourd brouhaha ferré et vitrifié qui s’étend et s’éteint tour à tour autour d’elle, ses pas martèlent, en un menu glas d’échos prolongés jusqu’à la voute arachnéenne, le quai noir et poussiéreux linceulé de néon. »

Un très bon roman, bien écrit avec un style très personnel, pour un bon moment de lecture.

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Le coq de Renato Caccioppoli

Bonjour les lecteurs ...



Voici un livre court d'une centaine de pages dont je ne sais trop que penser !!



C'est une histoire vrai ... celle de Renato, génie des mathématiques, beau, accro au brandy, fou dingue de SA ville ( Naples) et anti fasciste convaincu.

Renato provoque le régime en mendiant dans les rues ( interdit ), promenant un coq, chantant la Marseillaise.

Renato se suicidera dépressif et alcoolique.



J'ai eu beaucoup e mal avec le style d'écriture et le langage "confus " de cet auteur ( heureusement que le livre ne faisait qu'une centaine de pages !!) et j'ai aussi trouvé dommage qu'il ne consacre pas plus de page à son héros et digresse régulièrement vers ses obsessions politiques.

Néanmoins, on sent l'homme amoureux fou de la ville de Naples dont il nous dresse u portrait haut en couleurs.



De la vie de Renato a été tiré un film, " Mort d'un mathématicien napolitain " , que je vais essayer de me procurer, histoire d'en savoir un peu plus sur le personnage.
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Archéologie d'un amour

Archéologie d'un amour est un beau titre pour raconter la rencontre de Daphné, une jeune musicienne, et d'un vieil écrivain, double de l'auteur, Giannatale. Il nous raconte leur coup de foudre réciproque dans les Champs phlégréens, champs brûlants appropriés à l'histoire de désir fou qui les lie l'un à l'autre. Alors qu'il assiste à un concert flottant sur le Lac Averne, non loin de l'entrée des Enfers (et que Daphné pense être né du plaisir de Perséphone), Giannatale ne peut pas quitter des yeux cette femme. Leur amour se confond avec le sexe qu'ils vivent intensément et que l'auteur décrit crument, dans un récit très précieux, riche en vocabulaire, qu'on croirait parfois être une traduction d'un poète antique latin.

Le récit est pétri de culture et de mythologie latines : on est avec Virgile, Ovide, Dante aussi, qui ont tous écrit les Enfers romains. La prose est dense, parfois même trop dense pour ne pas égarer le lecteur — la langue devenant par moments presque masturbatoire. On aime l'exigence du style, mais elle devient à force trop forcée et les dialogues manquent (sans doute volontairement) de naturel... car Jean-Noël Schifano est un érudit et qu'il se glisse dans la peau de ses prédécesseurs poètes.

La traduction de la métamorphose de Daphné intégrée au récit, clin d’œil à Ovide, est un des jolis moments, comme la présence continuelle des "exuvies hyalines", comprendre les libellules transparentes capables de former des cœurs en s'accouplant sur le lac.
Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
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La danse des ardents ou La vie de Masaniello

une histoire dure, crue, sanglante, poignante
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Le vent noir ne voit pas où il va

L'auteur reçoit en 2007, une lettre écrite par Malaparte à son père en 1948. Cette lettre est prétexte, pour l'auteur à dresser, pour l'expéditeur un portrait de l'Italie contemporaine, sous le règne de Berlusconi. Portrait peu flatteur dont l'ébauche commencé en 1860 avec l'unité italienne de Garibaldi et Victor Emmanuel a continué avec MUssolini pour aboutir à une situation politique désastreuse dans une Italie raciste et corrompue. L'auteur n'hésite pas à monter sa désapprobation par rapport à cette évolution. Mais au final, on finit par se perdre un peu dans cette évocation.
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Dictionnaire amoureux de Naples

Je vais être honnête je l'ai survolé.

Ca commençait pas trop mal...puis j'ai plus rien compris ! les textes me paraissent décousus ! c'est dommage on y trouve des pépites très intéressantes sur Naples mais je n'ai pas du tout aimé la façon dont c'est écrit !

Je sais que c'est dictionnaire amoureux mais parfois c'est carrément pornographique !

Très étrange !
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Les rendez-vous de Fausta

Après avoir conservé ce livre 30 ans dans ma bibliothèque, je me suis décidée à voir ce qu'il voulait dire. Mal m'en à pris, une étoile et demi car il y a un suspense qui est gâché par de longues descriptions monotones en forme d'énumérations de mots, ce qui, pour moi n'a rien de poétique.

Les descriptions de scènes sexuelles sont vulgaires choquantes et violentes, rien à voir avec de l'érotisme. Quand à la chute, peu vraisemblable, n'a d'intérêt que de faire tenir jusqu'à la fin.

j'ai peu de goût pour cette littérature.
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Le coq de Renato Caccioppoli

Jean-Noël Schifano, viscéralement attaché à Naples, raconte la vie d'un héroïque professeur de mathématiques.




Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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