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EAN : 978B08899HLT1
102 pages
Gallimard (11/06/2020)
2.83/5   3 notes
Résumé :
Un grand portrait de femme libre dans tous les pièges de l’existence et les tumultes d’une époque.
Une traversée de l’Italie et de la Méditerranée, à partir de Naples, entre 1960 et 1970. La dolce vita dans la Rome d’Alberto Moravia, les attentats sanglants des néo-fascistes, les manœuvres des pouvoirs occultes, au fil secret de l’amitié passionnée que vivent Anna et Giannatale, le narrateur… Et surtout l’aventure du couple atypique formé par le riche comte R... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Anna Amorosi. le non est déjà un roman. le nom est déjà toute l'Italie ou cette Italie du sud, la chaleur des cieux se portant vers la chaleur des corps. Ou inversement.

Anna est superbe. D'une sensualité à réveiller les dieux grecs pour une nouvelle odyssée, elle entretient pourtant des rapports particuliers avec son richissime et conte de mari, Roberto Clerici Venosa qui ne peut lutter contre son impuissance qu'en offrant sa femme – à coups de liasses de billets – à de multiples amants. Anna Amorosi y prend du plaisir malgré un début de vie sexuelle fracassée par le viol d'un prêtre alors qu'elle était enfant… Ils naviguent d'île en île, dans le luxe et la volupté jusqu'au jour où Anna tombe éperdument amoureuse d'un de ses amants éphémères, le bel éphèbe Gennaro et souhaite enfin devenir libre, libre de ses actes, libre de son corps, libre de ses orgasmes. Elle révèle cette vie sulfureuse au conférencier Giannatale – Jean-Noël en italien- qui est le narrateur de cette tragédie à l'italienne dans toute sa luxuriance.

Dans cette Italie des années 60, Jean-Noël Schifano nous plonge à la fois dans l'histoire mouvementée de la péninsule et dans une narration érotique où brille une Vénus faisant cascader la sensualité sur fond de mythologie, à commencer par le Plongeur de Paestum qui depuis plus de deux mille ans continue à vivre dans l'imaginaire avec la bénédiction des branches d'olivier. Bien que ce roman ne soit pas fleuve, il est titanesque, à l'image du bâteau qui transporte le couple richissime : Kronos. du ciel, de la vie, de la terre mais à coups tranchants entre la nuit, le jour et le sang se mêlant à cette flamboyance d'immortalité parmi les mortels.

Récit dionysiaque par la pléthore des mots, l'ivresse consolatrice et les cruelles forces obscures et animales demeurant chez les humains. A l'image peut-être de Naples et de ses alentours où la beauté, la richesse historique, le foisonnement des fruits de la terre côtoient en dichotomie totale les excès des pulsions humaines dans une vile morbidité.

L'écriture priapique est une orgie de vocables qui met le lecteur hors du temps, hors du monde, un voyage à travers les siècles sous la baguette d'un Riccardo Muti, la toque des frères Costardi, la visite d'un Dante aux portes de l'enfer et pourquoi pas l'ombre d'un Umberto Eco ; une courte bacchanale pour une lecture de feu, une griserie digne de Bacchus, un scintillement des sens pour les flammes des corps qui se perdront dans les cendres de la liberté et de la jalousie. Car pour Anna, Naples a été baiser et mourir.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Un roman qui commence comme une ode à Naples, où l'auteur a longtemps vécu et vit encore, en y ayant rempli les fonctions de directeur de l'Institut français, et, aujourd'hui de directeur artistique d'un musée d'art contemporain situé sur les pentes du Vésuve.

Féru de bonne chère, il commence ce roman avec la description d'une 'battle' entre chefs français et italiens devant mettre à l'honneur les produits napolitains, tomates et mozzarella entre autres. 

L'auteur semble ensuite se souvenir de la mythique Anna Amorosi, épouse du comte  Roberto Clerici Venosa qui prenait son plaisir en offrant son épouse à de jeunes hommes qu'elle accueillait avec plaisir ...

Déflorée violemment par le prêtre du village sur l'autel de la sacristie, Anna a traîné sa sensualité tout au long des années noires de la Dolce Vita, auprès d'un mari richissime, profitant du yacht et de ses marins, frôlant la jet-set gréco-américaine ...

Un roman aux scènes érotiques torrides et malsaines, un roman qui, tournant autour d'Anna, ne dévoile sa tendresse pour cette femme que dans les derniers paragraphes, cette issue qui mit le couple à la une des journaux de l'époque.

La quatrième de couverture parle du portrait d'une femme libre ! Mais quelle liberté ? Celle d'user de son corps avec des hommes choisis par son mari, avec son mari les matant ouvertement ? La liberté des femmes vues dans les années 70 quand il était interdit d'interdire et qu'il fallait jouir sans entraves, comme l'a si bien raconté Valérie Springora ? 

Je ne connaissais pas cet auteur ... je pense l'éviter à l'avenir ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Tu sais mon ami, tu sais Paolo, tu peux me tutoyer, on est camarades de jeu, tu vas voir, sous la douche il y a une très belle femme, chaude et nue, prête à se faire posséder... Il suffit que tu ouvres la porte... C’est une comtesse décadente, sans préjugés, comme les femmes que tu vois dans Men, transgressive, elle se rase la chatte, toute lisse, tu verras, comme celle d’une enfant, ses nichons à téter et peloter sont parfaits, elle s’appelle Anna et elle est habituée aux choses bizarres en amour, et à se plier à mes désirs... Elle est jeune, je sais qu’elle te veut déjà, elle n’en peut plus, elle brûle qu’un inconnu l’agresse, la séduise, la force à se pencher, les mains sur le rebord de la baignoire, tu me comprends, hein ? croupe en l’air, cheveux que tu tires vers toi, à la racine, cambrée vers toi, et puis tu la saisis par les hanches, lui ouvres les cuisses, les fesses, tu lui tires la langue dans sa fente autant que tu veux, puis, ta belle et grosse verge en avant, avec violence, l’enfiles, la limes bien et pas trop vite, lui envoies tout ton foutre dedans...
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Dans ce jeu extrêmement charnel de libido dominandi que même l’adolescent saint Augustin, qui lorgnait sans vergogne sous les robes de sa mère, n’aurait pu imaginer, je n’ai jamais voulu lui demander si notre rencontre sur le sentier de Vivara fut pur hasard – ou si Roberto avait découvert et observé les sportives promenades bi-quotidiennes de son gibier pour le piéger à l’explosive beauté d’Anna. Ils ne mouillaient dans la crique de ce cratère volcanique en demi-cercle et cachée du grand large que depuis quarante-huit heures, et j’ai cru comprendre qu’Anna devait, pour lui qui l’observait aux jumelles, s’offrir nue du haut de l’îlot en jetant les deux pièces de son maillot de bain dans le vide et sa direction, puis en se caressant jusqu’à ce qu’elle voie aux jumelles sa jouissance larmoyant sur son poing.
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La seule chose qui m’humilie vraiment... et il le sait, et il en bande... Il jouit jalousement de moi à courte distance, de mon désir, par les yeux et la main droite, ses yeux dans les miens au moment où, jusqu’à la pupille, je me dilate et me contracte d’orgasmes déchirants, jusqu’à ma gorge qui éclate en plaintes et en cris... Ces coïts qui me crampent et me crament les sens sont, ou plutôt étaient, avant Gennaro, le fil enflammé de notre amour conjugal, oui, ne fais pas cet air stupéfait, un véritable amour conjugal, vécu au grand jour bien au-delà de toute bienpensante, fellinienne, pasolinienne, bourgeoise transgression...
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— Mais qu’éprouvais-tu pour lui, qu’éprouves-tu ?
— Au début, un très grand amour, genre Cendrillon et son Prince charmant, mais, disons pour simplifier, un amour platonique, surtout avant la nuit de noces... Après, j’ai toujours eu du respect et de la tendresse pour lui, au fond, jusqu’à Gennaro, mon cœur ne battait que pour lui, pour l’élégantissime paladin de l’aristocratie riche, noire et hors règles, communes ou non, au milieu de tout ce rouge bon teint catho-communiste convenu et processionnel... En un jeu que j’ai très souvent partagé sans déplaisir, au contraire, il nous alimentait de chairs fermes et dures...
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Dans la théocratie italienne, nulle femme n’avait le droit d’avorter ; le divorce était interdit à ceux qui ne pouvaient pas gaver de milliards l’État du Vatican ; le crime d’honneur d’un homme cocu était, avec bienveillante compréhension, quasiment absous, sinon à mi-mots encouragé, par la justice. La liberté affichée du couple vénéneux Clerici Venosa, diffusée en toutes lettres et en photos dans tous les kiosques de la Péninsule, condamnée dans tous les prêches et dans tous les foyers télé-minestrone, donnait à rêver en cachette, orgasme en main...
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Vidéo de Jean-Noël Schifano
Jean-Noël Schifano - E.M. ou La divine barbare .Jean-Noël Schifano vous présente son ouvrage "E.M. ou La divine barbare" aux éditions Gallimard. http://www.mollat.com/livres/jean-noel-schifano-divine-barbare-roman-confidentiel-non-finito-9782070141098.html Notes de Musique : Enrico Rava - Stefano Bollani - 12 Birth of A Butterfly, var.
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