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Citations de Jean-Philippe Jaworski (729)


Un spasme de panique absolue. Les yeux exorbités, il réalise qu'il ne dort pas. Son cœur cogne à tout rompre, il a du mal à trouver son souffle, tout son être se dilate d'horreur. Son corps baigne dans une sueur aigre, qui sent la fièvre, la déchéance, des remugles de morbidité et d'angoisse.
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Notre destin, c'était de gagner la guerre, quitte à détruire ce que nous croyions défendre.
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Le problème c'est que je me retrouvais au coeur de l'échiquier. Acculé au fond d'une diagonale, dans la position d'une pièce sacrifiée. Or je suis un honnête garçon : vénal, intéressé, dénué de tout sens du devoir. J'ignore jusqu'au sens du mot martyre. En revanche, j'ai l'égoïsme chevillé au corps, et l'égoïsme était précisément en train de me botter le fondement.
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Beauté des horizons changeants et souffle du grand large ? Foutaises ! La mer, c'est votre cuite la plus calamiteuse, en pire et sans l'ivresse.
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Le crétin exigeait que je fasse devant un sorcier d'Elyssa l'évocation du massacre de ses compatriotes. Je savais bien que Sassanos était suffisamment pourri pour accueillir cela avec flegme, voire pour goûter l'ironie de la situation. D'un autre côté, bien que j'ai refroidi mon comptant de concitoyens, j'aurais pour ma part fort mal pris le récit d'un Ressinien se vantant d'avoir trucidé des Ciudaliens. Je jugeais donc particulièrement malvenu de froisser chez Sassanos les éventuels résidus de fierté identitaire. (p. 179)
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Dans l’obscurité qui tombe, dans le grondement du cœur qui s'affole, le Roi-Dieu élève encore son poing armé.
Il frappe.
Il frappe.

[Extrait de "Janua Vera"]
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"Doré de lumière, poudré par la poussière remontée de la chaussée, le palais Rapazzoni se guindait au-dessus de la place."
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La roue tourne. Elle ne demeure jamais immobile. Enfant, j'ai été prisonnier. Ensuite, j'ai été héros combattant. Me revoici prisonnier. L'épreuve me rappelle une leçon enseignée pat l'exemple de ma mère : pour sauvegarder sa fierté dans les chaînes, il faut sans doute plus de courage que pour conserver son sang-froid dans la mêlée. C'est dans la défaite bien plus que dans la victoire qu'il convient de déployer de la grandeur pour demeurer fidèle à soi-même. Mais si tu parviens à garder la tête haute, qu'importent les métamorphoses que t'imposent les caprices des dieux ! Il ne s'agit que d'un remous au fil du fleuve de nos existences.
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«C'est entre toi et moi», énonce-t-il sur le ton de l'évidence.
Devinant que je ne saisit qu'à moitié le sens de sa réponse, il est gagné par une ombre de contrariété.
«Toi et moi sommes les meilleurs. J'ai vaincu Bouos. Tu as refoulé tous ces foireux jusqu'ici. Je n'allais pas te laisser buter. »
Il jette une œillade méprisante aux hommes qui nous entourent.
«C'est entre toi et moi, répète-t-il. Soit les druides te brûlent : tu crames, comme tu as voulu me faire griller, et ça, ça me va. Soit il décident je ne sais quoi. Tu reprends tes forces, tu t'évades ; je te retrouve et je te tue. Ça me va aussi. C'est plus digne de nous.»
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(...) J'aimerais bien que des plaisantins de ma connaissance arrêtent de me bassiner avec la fée des dents... Je suis un peu vieux pour ces gamineries..."
J'eus l'impression qu'on ricanait en silence dans le nid d'obscurité.
"Je ne manquerai pas d'intercéder en votre faveur, me répondit-on sur un ton narquois.
- Vous êtes trop bon. Moi aussi, je prierai pour votre prompt rétablissement."
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Quand je vous ai dit que vous étiez un homme hanté, je ne m'exprimais pas de façon figurée. Votre conscience, ou ce qui vous en reste, ne m'intéresse guère. Il y a bel et bien chez vous des fantômes, de véritables fantômes. Je perçois faiblement les lambeaux d'un esprit fruste, assassiné et vampirisé.
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Voici donc Comrunos, fils de Runelos, grand druide de la Celtique. Voici donc le sage qui a conseillé mon grand-père puis mon oncle, alors qu'il était déjà un ancien vénérable. Voici donc le magicien ombrageux qui a affronté le gutuater et mon père, et qui les a vaincus grâce au soutien du haut roi il y a cela quatre lustres. Voici l'augure qui a jeté l'interdit sur ma personne, et dont je n'ai pu rompre le sortilège qu'en quittant ce monde, pour verser un prix inconcevable. Or qui est-il ?
Moins qu'une ombre : un vestige amaigri et perclus, un pauvre vieux que seule sa charge porte encore.
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Les dieux s'obstinaient dans leur rancune. Incapables d'offrir les oblations qu'ils consacraient naguère, les gens ordinaires cherchaient la souillure ou le sacrilège qui avait offensé la Tribu de la Déesse. Il y avait forcément un coupable. La plupart avaient bien une idée en tête ; mais quand tu es un cul-terreux, un ferronnier ou un bouvier, essaie donc d'aller regarder en face le haut roi, flanqué de ses champions les plus féroces, et de lui dire que tu le tiens pour responsable de tes malheurs...
Le peuple n'avait plu foi en son souverain, le souverain se défiait de son peuple : tout le monde maudissait les dieux qui nous le rendaient bien.
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ce teint blême, cette moue dominatrice, cette figure ravinée par la ruse respirent la magie des astres et de la nuit. Il n'a pas besoin d'esquisser le plus petit signe d'intelligence : avec la vision de l'âme, il sait que je suis là, que je l'observe, tout comme il sent peser sur lui l'hostilité de mon frère. A travers nous, derrière ses yeux éteints, sans doute contemple-t-il un passé terrible et glorieux, peut-être devine-t-il le fantôme de notre père et de tous ceux qui sont morts dans sa guerre.
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Dans ma vanité réside une part de vérité : je suis riche de passé comme d'avenir, et parce que je vacille au bord du monde , l’abîme tonne que je en suis qu'une chrysalide , que la vraie grandeur reste à construire.
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Seul mon sourire intéressait mes tourmenteurs, et je me fendis donc d'une grimace menaçante, babines retroussées. Le résultat était effrayant. Les dents en or vous sautaient aux yeux, fascinantes comme la plaie d'un blessé qui perd ses boyaux. J'avais l'impression qu'on m'avait enchâssé dans le crâne un fragment de reliquaire : ma chair meurtrie servait de cercueil à une chose précieuse et morte.
Mes remerciements à la clique se résumèrent à l'essentiel : une bordée de jurons appréciateurs du désastre.
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Quiconque préfère à sa patrie un être cher est pour moi comme s'il n'était pas. Que Zeus le sache, qui lit dans les cœurs : je ne suis pas homme à me taire quand je vois l'égarement d'un seul mettre en péril le sort de tous. Jamais je n'aurai pour ami l'ennemi public. J'ai conscience que le salut de la patrie est le salut de chacun et qu'il n'y a pas d'amitié qui tienne dans une patrie en détresse.

Sophocle
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Un esprit sérieux, honnête, ne comprend rien, ne peut rien comprendre, à l'histoire. Elle est en revanche merveilleusement apte à pourvoir en délices un érudit sardonique.
Cioran.
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Sitôt qu'ils furent cuirassés, les chevaliers se mirent en selle. Pour parer à toute éventualité, ils montaient des destriers plutôt que des palefrois. Ils quittèrent les ruines alors que l'aube s'annonçait à peine. A l'est, un liseré de feu découpait les reliefs et la chevelure des forêts ; le ventre de quelques nuages se parait de teintes pastels qui allumaient des reflets glauques sur un méandre du fleuve. A l'opposé, le golfe se drapait encore dans un manteau de nuit ; de tardives étoiles penchaient toujours au-dessus des abysses marins. Porteur de la sourdine des vagues, un vent de mer froissait les hautes herbes entre les jambes des chevaux.
p. 44
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Le temps, pour moi, suit la trajectoire du javelot et préfigure le corps que j'aurai demain : il se courbe.
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