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Citations de Jean-Pierre Andrevon (348)


Vu de haut, le monde était paisible et désert, en ordre. La végétation était sèche, il n’avait pas plu depuis longtemps, une vingtaine de jours au moins. C’était l’été, la deuxième quinzaine d’août probablement, ou alors la première semaine de septembre. Les prés restaient verts malgré la sécheresse persistante, un vert néanmoins terne et craquant. Les arbres étaient pleins et drus. Des broussailles, des ronces avaient poussé partout, rendant abstraites les frontières artificielles longtemps maintenues entre les pâturages et les terrains de culture intensive, pareillement abandonnés.
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Mais nous devions nous entourer d’un maximum de précautions. Dans sa phase d’incubation, le PISCRA est indétectable… ça au moins, vous devez le savoir. Alors imaginez que, malgré tous les contrôles, un des passagers d’une UASP soit contaminé ? Adieu tout le monde ! Mieux valait donc ne pas concevoir des Unités regroupant des centaines ou des milliers de gens. Disons que vingt-quatre, c’était le meilleur rapport qualité-prix.
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Vous vous trouvez à l’abri dans ce qu’on appelle dans notre jargon une Unité Autonome de survie prolongée. Il en existe un certain nombre disséminées dans le pays. Une cinquantaine, à ce que je crois savoir. Et même quelques autres ailleurs. Top secret ! Les bunkers de ce genre ont été conçus au milieu du siècle dernier, en prévision d’un conflit nucléaire avec les Russes. Le projet a par la suite été mis en sommeil, puis réactivé et amélioré à la fin des années 90. Ne me demandez pas pourquoi. Peut-être parce que Clinton avait vu Indépendance Day. Aujourd’hui, il semble bien qu’il va être utile à quelque chose.
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M’organiser, c’est surtout savoir choisir les meilleurs moments pour sortir, aller à la salle de bains faire un brin de toilette et même me brosser les dents avec une brosse neuve récupérée dans un sachet, pour pisser, pour me vider les intestins.
Ce dernier point est évidemment la partie la plus délicate de ma vie clandestine. J’utilise encore les sachets en plastique, que je referme le plus hermétiquement possible pour éviter que l’odeur de mes excréments s’en échappe. Mais il m’arrive de plus en plus souvent d’aller aux cabinets et de tirer la chasse.
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C’est à la gare routière qu’on trouve les seules putes de la ville. Ce sont presque toutes des Noires, elles sont jeunes, la plupart sont même jolies. Il y a bien quelques Blanches, mais elles, par contre, sont vieilles et moches. J’ai choisi une grande fille avec un gros cul. Malgré le froid, elle ne portait qu’une mini rouge et un bustier argent.
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Il ne manquait plus que ça ! Le lit tressaute, j’imagine Bill se laissant tomber sur sa bonne femme de tout le poids de ses… allez ! disons cent kilos. Les bruits confus et heurtés qui m’arrivent me font davantage penser à une baston qu’aux préliminaires du devoir conjugal.
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Dans la vie, il y a des satisfactions qu’on n’oserait sûrement pas mettre dans les livres. Ce n’est qu’une fois rajusté que je me trouve face à un petit problème, qui a la forme et la couleur de ce que j’ai laissé dans la cuvette, masqué il est vrai par plusieurs épaisseurs de papier toilette bleu-mauve, parfumé à la lavande. Je ne peux pas pousser sur le bouton-pression de la chasse d’eau et faire disparaître les traces de mon passage.
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« Les deux premières choses qui importent, dans une vie, sont l’honnêteté et le travail. Le reste suit. » Le reste, je suppose que c’était réussite sociale, mariage heureux, mioches aux joues gonflées de pop-corn, et encore quelques autres de ces petites boîtes bien calibrées qui contiennent tout ce qu’il faut pour être heureux.
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Les filles non plus, je n’ai jamais pu les garder. Je les trouvais en général sur mes lieux de travail, elles étaient souvent plus âgées que moi de quelques années, et il est évident qu’elles cherchaient à se caser. Quand elles voyaient que ça ne pouvait pas coller, elles se tiraient. Hatty Heardclift a duré un peu plus. C’était une Noire avec des gros seins, je l’avais draguée un samedi soir au Bumpy Rock. Ou peut-être que c’est elle qui m’avait dragué. Elle a emménagé chez moi au bout de deux mois, c’était bien, elle faisait la cuisine et riait beaucoup. Même elle a fini par se tirer. Avec un camionneur, je crois, une sorte de hippy.
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Quand j’étais gosse, vraiment gosse, deux ans et demi, trois ans, il m’arrivait de me cacher sous le lit, dans la chambre de mes vieux. C’était quand j’avais fait une bêtise et que j’avais peur que mon père me frappe. Parce qu’il lui arrivait de me frapper. Alors il m’arrivait, à moi, de me cacher sous le lit. Ouais, c’était il y a bien longtemps…
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Une balle dans le ventre, c’est là que je l’ai compris, ça doit faire sacrément mal – beaucoup plus qu’au ciné. C’est pour ça que je ne tenais pas à en cueillir une. Pour ça que j’ai couru et couru, juste pour ma pomme.
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Ma seule idée, à ce moment, était de cavaler. Et encore, seules mes jambes avaient cette idée-là – à croire qu’elles possédaient un second cerveau, autonome, coincé à l’arrière de mes rotules. Un peu comme les dinosaures, qui avaient dans leur moelle épinière un deuxième cerveau destiné à coordonner le mouvement de leurs membres inférieurs. Un truc lu dans une revue sur le sujet, achetée au temps de Jurassic Park, que j’avais vu seize fois. Ça m’avait bien fait marrer.
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Bilanga ya soda : ainsi sont nommés les marchands – « le champ où l’on cueille sa nourriture », ce qui veut tout dire… Heureusement, en payant le prix, on peut se procurer des denrées fraîches en provenance du Maroc, d’Espagne, et même de Belgique. « C’est un malheur ! Un pays où il n’y a qu’à jeter des graines pour que ça pousse, il faut maintenant faire venir de quoi manger de pays au bout du monde… »
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Au Zaïre, même le mot honnêteté a disparu du vocabulaire. Reste, quand on a des relations et de l’argent, l’efficacité.
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C’est lorsque tout se déglingue en surface qu’il faut creuser. C’est sous la surface des choses qu’on trouve de bons filons…
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À nouveau elle a crié. Mais de plaisir. Il l’a pénétrée, il est entré en elle jusqu’à la garde, avec sa brutalité et sa précision coutumière, sans qu’elle ait eu besoin de le guider. Sans viser… commente avec humour la seule petite partie de son esprit encore capable d’autonomie, avant que la tourmente ne l’emporte.
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Il l’a encore appelée « ma gazelle ». En principe elle n’aime pas trop ce sobriquet, trop féminin à son goût. Avec lui, elle se sent tigresse ! Mais il n’y a pas de tigres au Zaïre, ni nulle part en Afrique. Alors, va pour la gazelle. D’ailleurs, elle n’aspire plus qu’à une chose : se faire dévorer.
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D’abord il se laissa faire, puis lui rendit son baiser avec ardeur. Il n’était quand même pas de bois.
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Cette femme l’intriguait avec son jeu subtil – ou pas tant que ça ? – entre l’amertume et un retour progressif aux mimiques de la séduction, gorge pigeonnante, paupières papillonnantes.
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Ce qu’on appelle la police tribale, ou police indienne, aux compétences limitées à la justice civile, se monte à cinq cents agents. L’économie est fondée sur l’élevage – moutons, chèvres, bovins –, mais aussi sur le tourisme. Cependant, c’est grâce à la production de pétrole et de riches gisements minéraux que l’économie territoriale s’est développée de manière la plus conséquente, les Navajos possédant le revenu le plus élevé de tous les peuples amérindiens, même si ces bénéfices ne sont réservés qu’à une petite minorité.
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