Citations de Jean d` Aillon (602)
Mais une autre raison me poussait à venir m'installer ici : la tolérance qui y régnait , contrairement à Damas et dans les terres ravagées par les croisés . La doctrine qui m'anime est que la science ne peut s'épanouir qu'avec la liberté et le respect des doctes . Après avoir étudié l'histoire de Cordoue , je suis arrivé à la conclusion que la grandeur de ce califat tenait au refus de jeter l'opprobre sur les croyances et les religions autres que celles du calife . Cordoue était la plus belle cité du monde , le lieu où les sciences ont prospéré , parce que , longtemps , les émirs andalous ont autorisé ses habitants à assumer librement leur foi et leurs idées . Ainsi berbères et maures ont-ils accepté que mozarabes , chrétiens et juifs célèbrent leurs cultes . p. 567
Bien sûr, il ne faut pas que nos courriers tombent dans les mains de nos ennemis, ou se fassent voler leurs dépêches. Naturellement toute notre correspondance est chiffrée.
Aux premiers temps de la librairie, les livres étaient imprimés aux frais des auteurs et déposés chez des libraires. Ceux-ci n’étaient que des commerçants et l’auteur restait propriétaire de son œuvre.
Le duc de Nevers et Philippe Auguste ne s'aimaient pas . Nevers , feudataire téméraire et ambitieux , s'était approprié le comté par la force après avoir épousé la fille du duc légitime , une jouvencelle de huit ans . Cela contre la volonté du roi . Il avait ensuite soutenu la croisade albigeoise uniquement par intérêt , Innocent III n'ayant autorisé ses noces avec un enfant qu'à condition qu'il s'engage à combattre des infidèles . P.240
Les laissant derrière eux , Ussel songea avec amertume que ce genre de bandes sans aveu allaient se répandre comme des hannetons sur le Languedoc et le Toulousain . Elles commettraient toutes sortes de forfaits et il n'y aurait jamais assez de cordes pour les pendre . En autorisant la croisade , le roi de France avait lâché les démons de l'enfer . P. 409
En suivant les captifs, le coeur du Languedocien débordait d'allégresse. Il s'était attendu à une forte résistance de la part de ces moines-soldats, mais ceux-ce s'étaient comportés comme des frocards. Le roi serait content de lui.
Cependant, plus que les compliments du roi, un autre motif de satisfaction le comblait. Cinquante ans auparavant, son grand-père avait été arrêté et brûlé comme cathare. Des templiers qui lui étaient proches auraient pu le défendre, mais ne l'avaient pas fait. Maintenant, Nogaret tenait sa revanche. C'est lui qui ferait désormais brûler les chevaliers du Temple en les accusant d'hérésie. (p.33)
Les sots adorent croire les histoires de complot Votre Grâce. Plus elles sont invraisemblables, plus elles leur paraissent vraies.
Voici une vingtaine d'années, je tombai en arrêt devant la vitrine d'un marchand de livres anciens, rue de l'Odéon.
Peu à peu, des gens que l'on croyait disparus, ou émigrés, réapparurent. Dans un premier temps, ils restèrent discrets, car la Révolution n'était peut-être pas terminée. Ils savaient que ceux qui dirigeaient désormais la France avaient tous voté la mort de leur roi. Les audacieux qui avaient renversé Robespierre se nommaient tout de même Barras, Fouché, ou encore Fréron. C'étaient eux qui, l'année précédente, avaient mené de sanglantes répressions à Marseille, à Lyon ou à Toulon.
Les femmes avaient revêtu leur bliaut de fine laine par dessus leur vieille robe et enroulé leur chevelure au dessus des oreilles. Le fin visage de Perrine était mis en valeur dans un gorget tandis que Florida portait une barbette qui lui donnait un air hautain. Robert avait revêtu le doublet, les chausses de peau, et s'était coiffé de son chaperon dont la cornette lui descendait aux épaules. Coquillard était en cotte de drap vermeil et surcot tanné, et Cappon, qui avait tonsuré sa tignasse blanche, faisait un moine fort honorable.
(Ils devaient être très beaux! Ah, que j'aime les descriptions vestimentaires de Jean d'Aillon!)
En cette fin du mois de mars de l'an de grâce 1421, le froid, la maladie et la misère triomphaient dans Paris.
Ils ne parlèrent plus pendant près d'une heure, bercés par les cahots et assoupis par les claquements des sabots, les grincements des essieux et les crissements des suspensions.
Je trouve cette phrase très sonore, il faut lire à haute voix à partir de : bercés... jusqu'à la fin.
Tu dois avoir des informations sur tout le monde, ne confier tes propres secrets à personne, mais mettre ta persévérance à découvrir ceux des autres. Pour cela, espionne tout le monde, et de toutes les manières possibles.
Mazarin cité par d'Aillon
Paris n'aimait pas son roi, ou plutôt ne l'aimait plus. Les liens étaient consommés, et comme dans les couples désunis, l'aversion avait remplacé l'amour.
L'unique objet de leur conversation était la mort d'Henri de Condé que tous avaient connu. Les plus fervents se souvenaient de sa foi rigoriste, de son amour de Dieu et de sa haine du vice. Les plus vaillants se rappelaient son courage insensé, son héroïsme, son besoin de gloire et d'honneur.
Olivier écoutait sans participer à la discussion. Personne ne parlait de la bêtise du prince, de son manque de jugement, de sa fierté imbécile. Mais depuis qu'Olivier était soldat, il avait appris que la mort emportait à la fois l'âme et les défauts des disparus.
C'était aussi cela la guerre : on se battait pour sa foi, pour ne pas être tué, mais surtout pour le butin.
En ce temps glorieux, l'honneur était la valeur fondamentale de la noblesse et avait plus de valeur que la vie. C'est l'honneur qui distinguait le noble de la roture. Déshonoré, le noble n'était plus rien.
Les guerres font la fortune de certains, et la ruine d'autres.
En vingt ans de troubles, il avait acquis une certitude : Dieu ne s'intéressait pas à cette guerre, le diable s'acquittait de tout !
- Lui ? Alors que le roi l'a chassé ! Et quand bien même il serait fidèle au roi, quel genre de roi avons-nous ? Un roi qui s'habille en femme ! Un roi qui préfère ses petits chiens à ses sujets ! Un roi qui soutient Navarre, l'hérétique ! Un roi qui ruine la France pour ses mignons !
- Un roi choisi par Dieu, déclara solennellement Nicolas Poulain.
Or la taille était un impôt solidaire. Si certains ne payaient pas leur part, c'était aux autres habitants du village de payer pour eux.