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EAN : 9782253049135
376 pages
Le Livre de Poche (01/04/1989)
3.67/5   55 notes
Résumé :
- Elles sont inouïes, me dit Carlos.
- De qui parles-tu?
- Des quatre soeurs O'Shaughnessy, naturellement. Inouïes.
- N'exagérons pas, lui dis-je. Tout ce petit monde est exactement comme on doit être quand on a de l'argent, un château en Ecosse, du sang russe et irlandais, Verdi parmi ses ancêtres et le physique que nous avons.
- Alors, c'est leur caste qui est insupportable, leur famille, leur façon d'être, leur milieu, comme ils disent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
_ Il faudra que tu racontes un jour que nous avons été les victimes de nos passions et de nos rêves et que le vent qui soufflait sur nous tous ne nous a pas fait plier. Et c'est par cette phrase que Pandora intime à Jean d'Ormesson l'ordre d'écrire l'histoire des Altesses du placard.
Ce sont les démêlés sentimentaux de quatre soeurs ainsi que des hommes qui gravitent autour d'elles. La première Guerre Mondiale est terminée, les femmes se libèrent, s'émancipent, cherchent un sens à leur vie en suivant la marche du temps. Nous n'en sommes plus à l'époque des mariages arrangés comme dans Pride and Prejudice de Jane Austen, l'idée d'un beau mariage et d'un beau parti n'est plus à l'ordre du jour et tout le monde, famille, parents, amis subit ces bouleversements. C'est amusant car les situations sont parfois extrêmes mais rapportées avec finesse et esprit grâce à Jean d'Ormesson.
Mais c'est par-dessus tout la fin d'un monde, celui de l'entre-deux guerres : période bénies pour certains vécue avec légéreté où l'on profite de tout conscient que les nuages s'amoncèlent au dessus du vieux continent et que le temps est compté, et c'est une période de prise conscience politique pour d'autres qui après avoir chercher des solutions se retrouvent pris dans une tourmente qui les mènent à l'inévitable.
Quand l'histoire et l'amour mènent le monde, que Jean d'Omesson prend sa plume si délicate pour s'en mêler pour nous écrire une très belle page d'histoire, je ne peux qu'apprécier et espérer lire rapidement le début et la fin de la trilogie : le vent du soir, car j'ai hâte de connaître tous les secrets des personnages et de nous trouver réunis pour encore plus de belles pages.

NDL : je suis surprise qu'il n'y ait eu que trois critiques car c'est un bon roman historique.
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Non, sérieusement, je ne l'ai pas fait exprès. Quoi donc ? de venir vous parler un 1er janvier de ce florilège d'invitations aux voyages et aux plaisirs en compagnie de quatre très jolies filles peu farouches, parsemé de dîners fins, de très bons vins, et de joie de vivre dans des endroits paradisiaques. On ne travaille pas, on s'occupe, on vit, la belle et la grande vie. Franchement, je viens d'en terminer la lecture à l'instant et pour l'année qui commence, je ne peux que vous souhaiter d'en connaître une comme celle que raconte Jean, le narrateur.
Il faudra serrer votre budget car vous allez mettre le paquet sur le tourisme. On commence par Venise, on poursuit à Capri, on excursionne un peu en Bavière devant des lacs de montagne et on s'embarque pour une croisière en mer Egée. Vous voyez la couverture spéciale du FigMag sur papier glacé ? Là, à la proue (ou à la poupe selon votre goût) du voilier, face au soleil, les yeux fermés, c'est vous, oui, c'est bien vous. Vous sentez la brise marine et…d'accord, je m'arrête, je rends la parole à l'auteur, c'est plus raisonnable.
« le soleil tapait comme un fou sur les îles de l'Egée. Nous grimpions des marches blanches entre des maisons bleues. La mer, tout à coup, apparaissait derrière l'église, entre les oliviers. Nous courions vers la plage brûlante et nous nous jetions dans l'eau. »
Mykonos, Santorin, Delos, Patmos, Rhodes, et dans le charmant port de Castellorizo, l'une des quatre soeurs trouve un mari...sur le yacht d'à côté. Rassurez-vous, il en reste trois et puis, de toute façon, ça ne durera pas. Qu'est-ce qui ne durera pas ? le mariage, bien sûr. La belle vie, je vous dis. Enfin, pas tout à fait, une parenthèse plutôt comme le dit l'auteur car c'est l'Entre-deux-guerres qu'il dépeint…
« En Allemagne, en Russie, en Espagne, en Autriche, l'Europe se précipitait vers son destin sanglant. Nous nous en moquions bien. Nous plongions dans les vagues, nous dormions sur le pont, nous montions à dos d'âne jusqu'aux chapelles des monastères perchés sur les collines. Toutes les îles se ressemblent. Elles sont ce que les vacances sont dans le temps. Une espèce de lieu clos ouvert à tous les vents, un arrêt dans la course, un paradis illusoire creusé au coeur du monde. le bonheur est une parenthèse. Nous la fermions sur nous-mêmes. Nous nous retranchions dans la mer bleue et vide à perte de vue, comme dans un château-fort, nous remontions nos ponts-levis. Nous naviguions dans l'insouciance et sur la mer des dieux. »
Autant dire que certains des personnages et des événements décrits ailleurs dans le roman n'ont rien des paysages idylliques que Pandora et ses soeurs fréquentent. de la nuit des longs couteaux à la guerre d'Espagne en passant par l'Anschluss et l'Abyssinie, l'arrière-plan est bien présent car Jean d'O glisse toujours un de ses dix personnages là où il faut. Aux quatre soeurs, il faut ajouter le narrateur, les quatre frères argentins ainsi que leur oncle. S'il fallait illustrer l'expression « danser sur un volcan », il serait difficile de faire mieux que Tous les Hommes en Sont Fous.
Alors, on peut être un peu exaspéré par la « réunion » des quatre soeurs organisée dans un Barcelone à la veille de tomber aux mains des nationalistes. On peut trouver un peu trop fabriqué l'affrontement idéologique qui sépare deux des soeurs. On peut s'offusquer de les écouter confier leurs problèmes de … disons de coeur, confortablement installées dans une taverne au milieu de leurs admirateurs qui n'ont d'autres choses à faire que de les admirer, pendant que la ville et le pays sont à feu et à sang. Mais si on a lu quelques témoignages directs du Barcelone de 1917 (Orwell ou S. Koch dont je recommande l'excellent Adieu à l'Amitié), on doit reconnaître que ce que décrit Jean d'O éclaire assez bien l'aspect jouisseur-voyeur qui était également présent dans ces heures tragiques.
Concluons ce billet avec une ultime révélation. le héros principal, pour moi, c'est la Jeunesse et pour vous en convaincre, redonnons la parole à l'auteur… qui la cède sur le champ à un de ses illustres collègues :
« La jeunesse, écrit quelque part Chateaubriand, la jeunesse est une chose charmante ; elle part, au commencement de la vie, couronnée de fleurs comme la flotte athénienne pour aller conquérir la Sicile et les délicieuses campagnes d'Enna. J'ai conquis, moi-aussi, un certain nombre de Siciles et de délicieuses campagnes d'Enna. »
Je vous souhaite donc, cher(e)s ami(e)s lecteurs ou lectrices, de conquérir vous-aussi votre Sicile et vos délicieuses campagnes d'Enna.
Pour la toute petite histoire, je suis passé un jour à Enna dont je n'ai pas fait la conquête puisque ma conquête était déjà à mes côtés. Nous en fûmes chassés par des trombes d'eau qui menaçaient de nous engloutir dans les rues étroites et très pentues. Nous trouvâmes donc refuge plus bas…dans sa campagne qui, je le confirme, est délicieuse.
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Suite de la trilogie qui a commencé avec le vent du soir.

Les destins des 4 filles O'Shaughnessy croisent et se mélangent aux destins des 4 fils Romero. de l'entre deux guerres, les héros sont impmorté dans la tourmante de la 2ème guerre mondiale.

Dans la continuité du premier, ce roman est tout simplement superbe et intéressant.
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Suite de "Le Vent du soir" et second volet de cette trilogie. On continue de voyager à travers notre époque récente avec toujours cet entremêlage des vies des personnages.
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J'ai ouvert ce livre surtout car j'ai adore l'histoire du juif errant du même auteur.Clairement nous ne sommes pas ici sur un livre du même niveau litteraire ni ayant la même ambition.Neanmoins les talents de conteur de l'auteur rendent ce livre agréable a decouvrir et en font une porte d'entree sur l'oeuvre avant de decouvrir des livres plus ambitieux.
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Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
A quelques mètres à peine de la terrasse de San Miniato où je suis en train d'écrire sous le pâle soleil du printemps, il traîne encore, ce vieux journal au papier quadrillé et à la couverture rouge taché ici et là par les embruns de l'Egée, dans la malle magique des souvenirs évanouis. Il me suffit de l'ouvrir, un demi-siècle après le voyage, pour que l'air de la mer envahisse la Toscane. Et que le vent du soir se lève dans ma mémoire. Car ce qui a été ne peut pas cesser d'être.

P. 186
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Bien des années plus tard, après la Seconde Guerre mondiale, à l'issue d'un dîner après la cérémonie émouvante où le général de Gaulle avait remis la médaille militaire ou la croix de la libération à Winston Churchill, j'ai entendu de mes oreilles Churchill au comble de la gloire dire au général de Gaulle avec son accent à couper au couteau, en lui montrant Pandora - dont les charmes ne laissaient pas insensible le premier des Français :
_ Voilà le seul person qui ait osé me demander si Lord Kitchener n'était pas oune... comment pédéraste.
Et, à ma stupeur enchantée, j'entendais le général de Gaulle répondre à Sir Winston :
_ En tout cas, monsieur le Premier ministre, il aurait cessé de l'être s'il avait connu Madame.

P. 42
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Nous échangions ainsi nos caresses et nos chagrins, le mien venant d'elle, le sien ne venant pas de moi. Il arrivait à nos baisers de s'égarer sur nos lèvres, sur nos corps. Elle sortait de son rêve. Elle rentrait dans la vie. Elle s'animait peu à peu. Le bonheur s'emparait de moi. Rien ne ressemblait plus à la passion que ces instants où les larmes le cédaient au plaisir. Tout à coup, un sentiment nouveau me prenait dans ses filets, me roulait dans ses vagues : je me demandais si l'amour qu'il s'agissait d'oublier ne ressemblait pas assez fort à l'amour qui essayait - peut-être en vain ? - de le faire oublier.

P.250
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Comment croyez-vous que Hitler et moi ( Mussolini, Le Duce) sommes parvenus au pouvoir ? Par la puissance de l'argent ? Vous savez bien que non. Par droit de naissance ? Encore moins. Contre le peuple ? Bien sûr que non. Par le peuple. Avec le peuple.

P. 279
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On me dira que j'étais, que je suis, que j'ai toujours été partial. Je dirai que personne ne peut jamais juger personne et que le coeur des êtres humains est plus insaisissable que la mer ou le feu.

P. 44
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Vidéo de Jean d' Ormesson
"Une petite merveille ! le seul conte écrit par Jean d'Ormesson et qui ressemble tellement à ses yeux bleus et pétillants ! de 8 à 120 ans !" - Gérard Collard.
Il était une fois, quelque part dans une vallée entourée de montagnes, un petit garçon comme tous les autres...
À retrouver à La Griffe Noire et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/l-enfant-qui-attendait-un-train.html
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