Citations de John Irving (1179)
Quand meurt, de façon inattendue, une personne aimée, on ne la perd pas tout en bloc ; on la perd par petits morceaux, et ça peut durer très longtemps. Ses lettres qui n'arrivent plus, son parfum qui s'efface sur les oreillers et sur les vêtements. Progressivement, on additionne les pièces manquantes.
- C'est dur d'avoir envie de protéger quelqu'un et d'en être incapable, fit observer Ange.
- On ne peut pas protéger les gens, petit, répondit Wally. Tout ce qu'on peut faire, c'est les aimer.
Prends ton temps, William. Savoure, au lieu de bâfrer. Et quand tu aimes un livre, prends une de ses plus belles phrases - celle que tu préfères - et apprends-la par cœur. De cette façon, tu n'oublieras pas le style de l'histoire qui t'a ému aux larmes.
Et le problème de l'amour, ajouta-t-il, c'est qu'on ne peut forcer personne. Il est naturel de désirer que ceux qu'on aime fassent ce que l'on veut, ou ce que l'on croit bon pour eux, mais on est obligé de laisser les choses arriver. On ne peut pas plus intervenir dans la vie de ceux qu'on aime, que dans la vie des gens qu'on ne connaît pas. Et c'est dur, dit-il encore, parce qu'on a très souvent envie d'intervenir - on a envie d'être celui qui tire les plans.
-C'est dur d'avoir envie de protéger quelqu'un et d'en être incapable, fit observer Ange.
-On ne peut pas protéger les gens, petit, répondit Wally. Tout ce qu'on peut faire, c'est les aimer.
Un faible gazouillis filtre des rares postes de télé encore branchés sur The Late Show et la lueur bleu-gris des écrans palpite aux fenêtres de certaines maisons. Pour Garp, cette lueur est pareille à un cancer, insidieuse et engourdissante. elle endort le monde entier. Qui sait si la télévision ne provoque pas le cancer, se dit Garp; mais son irritation est en fait une irritation d’écrivain; il sait que partout où luit la télévision, veille quelqu’un qui ne lit pas.
Me sentir seul, j'en avais l'habitude, mais la haine de soi est bien pire que la solitude.
A saint Cloud's, printemps voulait dire : problèmes. C'était la saison des suicides. C'était au printemps que l'on plantait - et en abondance - la graine d'orphelinat.
Depuis le lointain Noël 1953, j'ai toujours considéré cette période de fête comme un enfer pour les familles qui ont subi la perte d'un être cher et qui ne sont pas au complet ; la prétendue coutume des cadeaux vaut autant pour ceux que l'on donne que pour ceux que l'on reçoit. C'est à Noël que nous prenons conscience de ce qui nous manque.
« Une partie de l'adolescence, écrivit-il à Helen, réside dans ce sentiment qu'il n'existe nulle part personne qui vous ressemble assez pour pouvoir vous comprendre. » Garp ajoutait qu'à son avis Vienne exacerbait en lui ce sentiment « dans la mesure où à Vienne, il n'existe vraiment personne qui me ressemble »
Eh ben, quand il se déclare un écrivain dans une famille, si tu veux mon avis, avait dit Ketchum, c'est un coup dur et voilà tout. Nous ,on se fâche quand il nous met dans ses livres, on se fâche quand il nous y met pas, on lui reproche de ne pas écrire sur lui-même, sur ce qu'il est vraiment quoi. Et par dessus le marché de faire de son ex-femme un personnage bien plus chouette qu'en réalité.
si vous demandez aux citoyens d'être responsables de leurs enfants, accordez leur le droit de décider s'ils auront des enfants ou non
Les romans sont un travestissement comme un autre, non ?
A choisir Ibsen [...], il faut prendre Hedda Gabler ou Une maison de poupée. [...] Il va nous falloir une femme pour un rôle fort et très complexe - dans les deux pièces - et des hommes comme d'habitude faibles et antipathiques, l'un n'empêchant pas l'autre.
Nous sommes sur cette terre pour nous rendre utiles [...] Faire vaut mieux que critiquer [...] Mieux vaut faire n'importe quoi que regarder, bras croisés.
La mémoire est un monstre ; on oublie, pas elle. Elle archive ; elle tient à disposition ou bien elle dissimule. Et puis elle nous rappelle avec une volonté qui lui est propre. On croit avoir de la mémoire, on se fait avoir par elle. » Là encore, je persiste et signe.
L'admiration ne peut pas indéfiniment tenir lieu d'amour.
- un romancier est un médecin qui ne s'occupe que des incurables.
On ne peut pas protéger les gens. Tout ce qu'on peut faire, c'est les aimer.
Ce sont vraiment mes enfants qui m'ont fourni le sujet de mes romans, à savoir : de quoi as-tu peur ? C'est bien connu, la peur qu'il arrive quelque chose à ses enfants, ou carrément leur mort, est un motif récurrent dans mes romans. Je peux vous assurez que ce n'est pas par choix. C'est obsessionnel. Je n'y peux rien. Si je n'avais jamais eu d'enfant, je ne sais pas de quoi je parlerais. Je serais surement écrivain, mais mes livres seraient différents. On ne peut pas nier ses peurs. Nos peurs nous exposent, nous rendent vulnérables. Elles ne nous laissent aucun répit, elles reviennent sans cesse.
(documentaire "Le monde selon Irving")
Les écrivains sont de simples observateurs, de fidèles et implacables imitateurs de la nature humaine.